Orthographe, à qui la faute? La remédiation des erreurs orthographiques grâce aux dictées en tant qu’outils d’apprentissage
Eléments théoriques L’orthographe est une discipline fondamentale dans la maîtrise de la langue française. Les erreurs d’orthographe proviennent d’un système orthographique trop complexe. L’orthographe française est un système articulé en sous-systèmes : les phonogrammes les morphogrammes les logogrammes L ’orthographe s’acquiert par étapes : le domaine logogaphique le domaine phonogrammique le domaine morphologique
Hypothèses LA DICTÉE SANS-FAUTE FAVORISE L ’AMÉLIORATION DES COMPÉTENCES ORTHOGRAPHIQUE DES ÉLÈVES. La dictée traditionnelle fait débat, de par sa visée évaluative. La bonne alternative à l’usage de la dictée est de la transformer en tâche-problème (A. Angoujard) Cette forme de dictée est facteur d’apprentissage puisqu’elle convoque la métacognition et les interactions langagières nécessaires à l’acquisition de nouvelles connaissances.
Hypothèses LA DICTÉE À TROUS OU À CHOIX MULTIPLES EST UN OUTIL DE DIFFÉRENCIATION PÉDAGOGIQUE EFFICACE Malgré l’éventuelle amélioration des compétences orthographiques grâce à la dictée « sans-fautes », certains élèves ont besoin d’une aide supplémentaire. C’est là qu’intervient la différenciation pédagogique, instaurée par la dictée à trous ou à choix multiples. L’erreur, dont la conception a beaucoup évolué , rend service à la pédagogie. L’erreur apparait comme un outil de différenciation pédagogique. L’analyse des erreurs orthographiques peut se faire selon la classification des erreurs de Nina Catach
Méthodologie de la recherche Une classe de 28 élèves de CM2 (entre 9 et 11 ans) partagée en 2 groupes équivalents. Toute la classe passe une première dictée Travail avec le groupe n°1 autour de mots présents dans la dictée et choisis par l’enseignant. Passation d’une deuxième dictée par toute la classe, incluant les mots travaillé avec le groupe n°1 dans un contexte différent du contexte initial. Evaluation de la dictée à l’aide d’une grille réalisée à partir de celle de Nina Catach + pourcentage de réussite + tableau comparatif des erreurs des élèves de la dictée initiale à la dictée avec le réinvestissement des mots travaillés. Si le pourcentage de réussite est inférieur à 80%, les élèves bénéficient d’une dictée à trous ou à choix multiples.
Exemple de dictée mise en place Mon frère fabrique des bateaux avec des noix. Mon père ouvre les noix puis il vide les deux coquilles. Pour remplir les coquilles, mon frère utilise de la pâte à modeler. Ensuite, il découpe les voiles dans du papier. Il enfile chaque voile sur une allumette pour faire un mât et il plante les mâts* dans la pâte à modeler. Le soir, il joue dans son bain avec ses bateaux. Ils naviguent sur la mousse comme dans l’écume des vagues. Travail autour du phonème [o] : batEAUx, cOquilles, mOdeler. Tableau d’évaluation : ERREURS GRAPHIQUES PROPREMENT DITES Erreurs à dominante phonogrammique N’altérant pas la valeur phonique Le phonème [o] Bateaux Oui / Non Coquilles Modeler
Résultats attendus Une augmentation significative du pourcentage de réussite de chaque élève du groupe n°1 au fur et à mesure des dictées. Le réinvestissement de mots travaillés à long terme. Les élèves ayant recours à la dictée à choix multiples ou à trous et donc à la différenciation pédagogique n’en auront plus besoin au fur et à mesure. Des régularités et des spécificités concernant certains mots non acquises au cours de l’année le seront en fin de cycle.
Quelques résultats
Quelques résultats Moyenne 21,46 77% Total/élève % Réussite D1 D1B Total/élève % Réussite D1 D1B Thomas 25 27 89% 96% Jacques 24 86% Matisse 20 71% Nicolas G. 15 54% Mathilde 23 26 82% 93% Nolwenn 19 68% Ludovic 0% Candice Antoine Fadel 18 64% Sarah 28 100% Steven 17 61% Océane Moyenne 21,46 77%
Bibliographie Angoujard, A. (2007) , Savoir orthographier, Paris : Hachette éducation Cogis, D. (2005), Pour enseigner et apprendre l’orthographe, Paris : Delagrave Pédagogie et formation Doly, A.-M. (1994), Métacognition et médiation, Clermont-Ferrand : CNDP Legrand, L. (1995) Les différenciations de la pédagogie, Paris : Presses Universitaires de France Legros, D., Marin B. (2008) Psycholinguistique cognitive, Bruxelles : De Boeck Rieben, L., Fayol M., Perfetti A. (1997) Des orthographes et leur acquisition, Lausanne : Delachaux et Niestlé Riegel, M. Pellat, J.-C., Rioul, R. (1994), Grammaire méthodique du français, Paris : Presses Universitaires de France Catach , N. (1986), L’orthographe française. Traité théorique et pratique, Paris : Nathan Dubois, J., Sumpf J., Meyrat M. (1970), L’orthographe. Langue française. N°5, 100-117. Jung, E. (1973). Causes des fautes d’orthographe. Langue française, N°20, 97-110 http://educ-eval.education.fr/pdf/ni9619.pdf http://media.education.gouv.fr/file/51/3/3513.pdf http://www.crdp.ac-creteil.fr/langages/rubriques/pdf/contributions_reflexion/dictee.pdf http://www.education.gouv.fr/bo/2007/33/CTNX0710380K.htm http://dcalin.fr/textoff/loi_1989.html