L’émotion Chapitre 09 © 2009 Chenelière Éducation Inc. - Conception et réalisation : Guy PARENT et Pierre CLOUTIER
L’ÉMOTION État affectif qui... survient à un moment défini dans le temps en réaction à une situation ou à un objet précis implique une activation physiologique comporte des sensations appétitives ou aversives
CHAPITRE 9 L’ÉMOTION 9.1 LES ÉMOTIONS FONDAMENTALES ET LEUR CLASSIFICATION 9.2 L’EXPRESSION DES ÉMOTIONS 9.3 LES COMPOSANTES EN JEU DANS L’ÉMOTION 9.4 LES PRINCIPALES EXPLICATIONS DES ÉMOTIONS 9.5 LA FONCTION DES ÉMOTIONS
9.1 LES ÉMOTIONS FONDAMENTALES ET LEUR CLASSIFICATION (1 de 2) Principales classifications proposées ? Émotions mentionnées par tous (sauf la tristesse)
9.1 LES ÉMOTIONS FONDAMENTALES ET LEUR CLASSIFICATION (2 de 2) Un modèle très détaillé, celui de Plutchik (1980), caractérisé par... des émotions fondamentales, à savoir 8 émotions primaires des émotions secondaires provenant de la combinaison des émotions primaires des variantes dues à des variations d’intensité émotionnelle
9.2 L’EXPRESSION DES ÉMOTIONS L’étude scientifique des émotions remonte à Darwin, pour qui l’expression des émotions constitue la meilleure approche pour aborder ce phénomène 9.2.1 L’expression verbale 9.2.2 L’expression non verbale
9.2.1 L’expression verbale La qualité de la communication verbale dépend de 3 conditions La personne doit être consciente de ce qu’elle éprouve réellement La personne qui est consciente de ce qu’elle ressent doit choisir de le dire La personne qui choisit d’exprimer ce qu’elle ressent doit le dire clairement si elle veut que son message soit correctement interprété par les autres
9.2.2 L’expression non verbale L’expression faciale Les autres indices non verbaux
L’expression faciale (1 de 2) Observer le visage des autres permet de décoder leur état émotionnel Décodage du visage déjà présent chez les nourrissons Expérience de Fantz Attention des nourrissons plus grande à l’égard des visages qu’à l’égard des autres formes présentées L’expression faciale des émotions => en bonne partie innée selon Darwin Exemple de ressemblance entre les mimiques humaines et animales...
L’expression faciale (2 de 2) D’après les travaux d’Ekman Joie Colère Quatre émotions universellement reconnues Peur et surprise non retenues D’après d’autres études Dégoût Tristesse Le sourire = signe universel de bienveillance et d’approbation Malgré l’influence de la culture, reconnaître les émotions d’après leur expression serait universel selon Friesen (1972) Le contexte = important pour décoder correctement certaines émotions
Les autres indices non verbaux L’expression vocale La gestuelle
L’expression vocale Concerne le ton de la voix => émissions sonores ou encore simples sons (grognements, cris, soupirs, etc.) Analyse des caractéristiques difficile à réaliser Certains indicateurs vocaux associés à des états émotionnels relevés par Scherer (1989a) Pour Belzung (2007), certaines formes d’expressions vocales seraient biologiquement déterminées Ex. : colère reconnue, même si l’on ne comprend pas la langue
La gestuelle Comprend l’ensemble des mouvements expressifs considérés comme des signes Très variable… d’une culture à l’autre à l’intérieur d’une même culture d’une situation à l’autre d’un individu à l’autre Bonne information contextuelle souvent requise pour une interprétation correcte du geste
9.3 LES COMPOSANTES EN JEU DANS L’ÉMOTION 9.3.1 La composante situationnelle 9.3.2 La composante cognitive 9.3.3 La composante corporelle 9.3.4 La composante affective
9.3.1 La composante situationnelle Toute émotion a comme point de départ une situation Ex. : dans un ascenseur où il n’y a que vous au départ, une personne entre et vient se placer juste à côté de vous 9.3.2 La composante cognitive Une situation donnée ne provoquera pas nécessairement la même émotion chez tous les individus => influence de l’interprétation Ex. : vue d’un ours en forêt => interprétation différente pour un citadin que pour un habitué de la forêt
9.3.3 La composante corporelle Des réponses... somatiques (muscles du visage et ensemble du corps) physiologiques (organes du corps) => mises en branle par le système sympathique Réactions physiologiques => échappent habituellement au contrôle de l’individu Tension artérielle Réponse électrodermale Illustré par le « détecteur de mensonge » La dilatation de la pupille => un indicateur du degré d’intérêt envers un stimulus
9.3.4 La composante affective Réfère à l’expérience émotionnelle, c.-à-d. à ce qui est vécu et ressenti par l’individu Peut influencer le comportement, lequel peut différer selon la dimension affective (agréable ou non, désirable ou non) associée à une émotion Ex. : réaction d’un chanteur diffère selon qu’il expérimente une émotion agréable (pour avoir été applaudi) ou désagréable (pour avoir été hué) Une composante qui demeure difficile à étudier de façon scientifique
9.4 LES PRINCIPALES EXPLICATIONS DES ÉMOTIONS 9.4.1 Trois théories classiques 9.4.2 Les tentatives actuelles d’explication
9.4.1 Trois théories classiques La théorie de James-Lange La théorie de Cannon-Bard La théorie cognitive de Schachter
La théorie de James-Lange L’émotion provient de la prise de conscience des changements corporels provoqués, de façon réflexe, par la situation qui induit l’émotion
La théorie de Cannon-Bard L’expérience émotionnelle est... produite par le cortex sous l’influence du thalamus indépendante des sensations dues aux changements corporels survenant en parallèle, sous l’influence du thalamus également
La théorie cognitive de Schachter L’expérience émotionnelle proviendrait d’une interprétation cognitive... portant sur des changements corporels ressentis... se basant sur les données contextuelles Expérience de Schachter et Singer Production ou non de changements corporels Facteurs destinés à influencer l’interprétation
9.4.2 Les tentatives actuelles d’explication La question encore non résolue Quelle est la séquence d’événements qui conduit à l’expérience émotionnelle, tant en ce qui concerne l’émotion ressentie qu’en ce qui a trait à son intensité ? La rétroaction faciale L’action de mécanismes centraux Le rôle de l’évaluation cognitive
La rétroaction faciale Darwin écrivait en 1872 que « le simple acte de simuler une émotion tend à la faire naître dans notre esprit » L’hypothèse de la rétroaction faciale Issue de l’énoncé de Darwin Porte sur un lien de cause à effet entre l’expression faciale et l’émotion ressentie Énonce qu’ « adopter la mimique caractéristique d’une émotion tend à induire l’état affectif correspondant à l’émotion en question » Est appuyée par une étude de Laird (1974), mais non confirmée par d’autres
L’action de mécanismes centraux Le système limbique : lieu des mécanismes neurophysiologiques centraux intervenant dans l’émotion en général Deux théories sur une question précise : l’asymétrie dans le traitement des émotions Rôle important dans la peur Théorie de la dominance de l’hémisphère droit Le côté gauche du visage exprimerait davantage les émotions que le côté droit Théorie de la valence différentielle L’hémisphère gauche traiterait davantage les émotions à caractère positif (joie), tandis que le droit traiterait les émotions à caractère négatif (colère) => démontré par EEG
Le rôle de l’évaluation cognitive Courant de recherche sur les émotions, qui... reconnaît que l’activation physiologique joue un rôle fait néanmoins porter ses efforts sur le rôle des facteurs cognitifs Weiner se base sur l’attribution causale : l’émotion dépend des causes présumées d’un événement selon que la source de l’événement… est interne ou externe peut être contrôlée ou non est stable ou transitoire Approche perçue trop « froide » par la plupart des chercheurs, car elle ne tient pas compte des manifestations corporelles
9.5 LA FONCTION DES ÉMOTIONS Pour la plupart des auteurs, les émotions ont une valeur adaptative, assurant la survie de l’individu et de l’espèce Ex. : l’agressivité permettrait à l’organisme de défendre son intégrité et de s’assurer d’une mainmise sur des ressources importantes Ex. : la peur permettrait à l’organisme de survivre devant un danger trop grand Une objection fréquemment soulevée : un organisme peut maintenir certains comportements même s’ils s’avèrent inappropriés sur le plan adaptatif Ex. : Une personne qui « fige » au lieu de se défendre
Quand les émotions négatives débouchent sur le stress...