Les troubles de la marche chez le sujet âgé / Chutes Dr Seendy BARTHOLET
Questions Pourquoi un sujet âgé chute? Quelles altérations du système de marche avec l’âge? Il faut le contentionner pour qu’il arrête de chuter. Les pantoufles sont les chaussures les plus adaptées pour le chaussage des sujets âgés? Les sujets âgés avec des troubles cognitifs sont plus à risque de chute? Conséquences des chutes? Et après la chute?
La marche = Système de production du pas Succession de déséquilibre posturaux : chute suivie d’une réaction « parachute » ou réajustement postural. Elle se définit par la succession au niveau de chaque membre inférieur d’une phase d’appui et d’une phase oscillante.
Le contrôle postural Son rôle : maintenir le centre de gravité du corps à l’intérieur du polygone de sustentation.
Centres intégrateurs: Hémisphères cérébraux Cervelet Tronc cérébral, ganglions de la base Afférences périphériques Visuelles Vestibulaires Cutanées plantaires PROPRIOCEPTION Musculaires / articulaires Temps de réaction Effecteurs du contrôle postural: Musculature axiale Musculature des membres inférieurs
Centres intégrateurs: Maladie d’Alzheimer, Parkinson AVC, HPN Afférences périphériques Cataracte, DMLA Vertiges Neuropathie PROPRIOCEPTION Arthrose Temps de réaction Effecteurs du contrôle postural: Déficit moteur, fatigue Syndrome extrapyramidal
Modifications de la marche avec l’âge
Modifications de la marche avec l’âge L’apprentissage de l’enchaînement de ces séquences gestuelles dans l’enfance aboutit à une mémorisation d’un programme moteur. L’automatisme gestuel en cas de non utilisation chez le sujet âgé peut se perdre et on assiste alors à une perte du « schéma de la marche » → fonctionnement automatique de la marche progressivement supplanté par un contrôle volontaire
Modifications de la marche avec l’âge Modifications « physiologiques » avec l’âge ↘ de la vitesse de marche 10 % de 60 à 70 ans / 20 % de 71 à 80 ans / 30 % au-delà ↘ longueur des pas ↘ hauteur des pas (pas traînants, pas rasants) ↗ élargissement du polygone de sustentation ↘ du temps d’appui unipodal ↗ du temps d’appui bipodal Réduction des amplitudes de dorsiflexion de la cheville et d’extension des genoux et hanches Régularité, cadence et trajectoire préservées
La marche = Fonction vitale Elle conditionne: le niveau d’indépendance (activités de la vie quotidienne) le lieu de vie certains comportements sociaux (sorties) Elle influence l’état cognitif La marche : fonction automatique mais fragile dégradation rapide des automatismes posturo-cinétiques importance de l’entraînement (Abbott RD et al, Weuve J et al JAMA 2004)
Les troubles de la marche Pas de définition consensuelle « anomalie dans la manière ou le style de marcher, incluant – ou non – les anomalies de vitesse de marche, de fluidité, de régularité, de symétrie des pas »
Marche « sénile » / Précautionneuse Parfois véritable stasobasophobie Lente, mais cadence respectée Réduction de la longueur et de la hauteur du pas (petits pas traînants) Légère augmentation du polygone de sustentation Phase de double appui privilégiée Attaque du pied à plat Attitude en flexion de tête, de tronc, des membres Diminution de la rotation pelvienne Ballant des bras diminué Diminution des capacités de changement de rythme
Conséquences du vieillissement de la marche Baisse de la vision, augmentation des temps de latence, augmentation des temps d’intégration des informations Diminution de la force musculaire et de la souplesse des articulations Modifications du pas, perte des automatismes Chute
Les troubles de la marche / Chute Prévalence : 8-10% ↗ avec l’âge > 1/3 des > 65 ans font au moins 1 chute / an 50% des > 85 ans Chutes + fréquentes en institution (40-60%) 50% des chuteurs ont déjà chuté
La chute = Le fait de se retrouver involontairement sur le sol ou dans une position de niveau inférieur par rapport à sa position de départ. le caractère répétitif des chutes est considéré à partir du moment où la personne a fait au moins 2 chutes sur une période de 12 mois.
Causes multifactorielles
Conséquences des chutes + sévères que le jeune Réactions d’amortissement moins vives et efficaces + grande fragilité de l’os Décompensation de maladies Isolement Traumatiques Fractures (FESF) / Hématomes (cérébral / cutané) / plaies Fonctionnelles ↘ activité et déplacements Psychologiques ↘ estime de soi, manifestations dépressives / anxieuses → SYNDROME DE DESADAPTATION PSYCHOMOTRICE
Syndrome de désadaptation psychomotrice Sidération des automatismes de l’équilibre et de la marche Dégradation des capacités posturales en l’absence de lésions neurologiques sous-jacentes Traduit le faible niveau des réserves fonctionnelles motrices et posturales Favorisé par les chutes mais aussi… l’alitement prolongé
Syndrome de désadaptation psychomotrice Normal Sd post chute
Syndrome de désadaptation psychomotrice Lors du passage en position debout, le sujet place son centre d gravité vers l’arrière du polygone de sustentation ce qui empêche la marche en sécurité et contrecarre les activités de base comme le lever. Certains sujets vont adapter leur position verticale avec fléchissement des genoux et antéflexion du tronc ce qui leur permet de maintenir une position debout très tardivement mais avec une perte certaine d’efficacité.
PEC thérapeutique Dépend directement des problèmes identifiés Importance de l’étape diagnostique Traitement des maladies sous-jacentes Supprimer ou limiter les facteurs aggravants : alcool, iatrogénie, douleur… S’assurer d’un bon chaussage
PEC thérapeutique
PEC thérapeutique Kinésithérapie Tenir compte des comorbidités, du déconditionnement Renforcement musculaire, travail des amplitudes articulaires Travail proprioceptif Travail de la posture et de l’équilibre Travail de la marche ± aides techniques (apprentissage +++) Prise en charge comportementale : réassurance Le savez-vous ? Attacher une personne n’a jamais fait la preuve de son efficacité pour prévenir les chutes, les blessures ou les troubles du comportement. Au contraire, l’immobilisation prolongée par une contention expose la personne au risque de déconditionnement physique et psychologique qui augmente la probabilité de chutes ou de blessures.