APPROCHES THÉRAPEUTIQUES DES KYSTES HYDATIQUES DU FOIE LARGEMENT OUVERTS DANS LES VOIES BILIAIRES Mohamed Zied Ben Abdessalem, Amine Gouader, Mohamed Salah Jarrar, Fatma medhioub, Mohamed Hedi Mraidha, Amine Elghali, Fehmi Hamila, Rached Letaief Service de Chirurgie Générale et Digestive – CHU Farhat Hached - Sousse
INTRODUCTION La large ouverture des kystes hydatiques du foie dans les voies biliaires constituent un tournant évolutif dans la maladie hydatique et risquent de mettre en jeu le pronostic vital. Cette entité est définie par la présence d’une large fistule kysto-biliaire ≥ 5mm de diamètre et/ou la présence de matériel hydatique dans la voie biliaire principale. La diversité des lésions anatomopathologiques du kyste hydatique ouvert dans les voies biliaires et l’absence d’études comparatives randomisées des différentes techniques thérapeutiques font que les protocoles thérapeutiques restent variés et parfois controversés.Le but de notre travail est d’étudier les difficultés thérapeutiques que pose la large fistule kysto-biliaire.
Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective de tous les patients opérés consécutivement pour kystes hydatiques du foie largement ouverts dans les voies biliaires entre le 1er Janvier 2003 et le 31 Décembre 2012. Les critères d’inclusion: fistule ≥ 5 mm ou qualifiée de ‘large’ dans le compte rendu opératoire. présence de matériel hydatique dans la VBP. Les critères d’exclusion: fistulettes kysto-biliaires (<5mm). patients opérés pour KHOVB dans un autre centre hospitalier. KH ouvert dans le péritoine, dans le thorax ou dans le tube digestif.
Résultats Cette complication a touché 22,8% de tous les kystes pris en charge à notre centre. L’âge moyen dans la série était de 39 ans. Il y avait 21 hommes et 30 femmes (sex ratio = 0,7). Un tableau d’angiocholite aiguë était présent dans 31,3 % des cas. Le traitement du kyste hydatique a été conservateur (résection du dôme saillant) dans 90,2 % des cas et radical dans 9,8 % des cas. Les gestes sur la large fistule kysto-biliaire ont consisté en un drainage interne trans-fistulo-oddien: DITFO (21%), une déconnexion kysto-biliaire par cholédocostomie trans-pariéto-hépatique : Perdromo (35 %), un drainage bipolaire (27 %), une suture directe de la fistule (7,8 %) et une résection hépatique (9,8 %). Le taux de morbidité spécifique a été de 29,4 % (n=15). Aucun décès n’a été colligé. Le suivi moyen était de 22 mois. Six cas de récidive ont été observés. Trente-cinq patients (68,7 %) ont eu des suites opératoires simples. Le taux de morbidité spécifique a été de 29,4 % (n=15). La durée moyenne d’hospitalisation était de 15,3 jours.
CONCLUSION Le choix de la technique dépend essentiellement du siège du kyste. Les kystes périphériques peuvent bénéficier d’un traitement radical. Les kystes du lobe gauche peuvent être proposés pour une périkystectomie ou une RDS. Les kystes du dôme hépatique, les kystes centro-parenchymateux et les kystes du segment I devraient bénéficier d’un traitement conservateur.