Docteur Sophie CHARAVY - GUILLON

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Transcription de la présentation:

Docteur Sophie CHARAVY - GUILLON Evaluation du p.S.A.A.L. (Programme de sevrage Ambulatoire alcool lyonnais) et du devenir des patients suivis en médecine générale, après quatre d’activité Docteur Sophie CHARAVY - GUILLON

Organisation suivi IDE - psy PROGRAMME du p.s.a.a.l. Médecin traitant IDE du PSAAL Validation du S.A. Organisation suivi IDE - psy Suivi par MT J3 – J10 Bilan au PSAAL Avantages du sevrage ambulatoire : - Maintien au domicile  - Délai de prise en charge rapide  - Sécurisation du soin avec lien avec un médecin addictologue  - Respect des recommandations officielles de 1999 - Aide à la pratique pour les médecins généralistes

Objectifs PRIMAIRE : SECONDAIRES : L’objectif de cette thèse est d’évaluer la mise en place d’un sevrage ambulatoire chez les patients alcoolo-dépendants par leur médecin généraliste avec l’aide de programme organisé et prédéfini. Le but était de voir si les résultats étaient comparables à ceux constatées en hospitalier. SECONDAIRES : - Etablir un éventuel profil épidémiologique ou biomédical des patients inclus dans ce protocole de sevrage ; et dans un second temps, chez ceux qui étaient éligibles à un sevrage en alcool au domicile ou non - Evaluer l’implication des généralistes dans le suivi secondaire et rechercher un éventuel changement de pratique dans le domaine de l’alcoologie

MATERIEL ET METHODES Etude de type descriptive, quantitative et rétrospective - Recherche faite en deux temps – successives dans le temps - 1ère PHASE : Mono-centrique, basée sur les données recueillies au sein des archives du P.S.A.A.L. uniquement ; Etude de la population totale de 176 patients puis analyse de échantillon de 77 patients ayant suivi le sevrage alcoolique au domicile ; Inclusion exhaustive. - 2ème PHASE : Recueil réalisé par l’usage d’un questionnaire envoyé à un échantillon déterminé parmi les médecins généralistes adressant les patients inclus dans le P.S.A.A.L. Exclusion des médecins addictologues, remplaçants, spécialistes autres que MG.

RéSULTATS – Analyse descriptive de LA population du p.s.a.a.L. Population de 176 patients au total, incluse entre 02/2013 et 02/2017. Prévalence des comorbidités en lien avec une consommation pathologique en alcool Somatiques (HTA > NASH > infections profondes) Chirurgicales (orthopédique > abdominale > ORL) Psychiatrique (Syndrome anxio-dépressif de sévérité variable) Fréquence des intoxications associées : 69 % de consommation associée en tabac, 20 % en cannabis (déclaratif) Plus de la moitié des patients avaient au moins une personne dans son entourage proche (famille nucléaire ou conjoint) présentant une consommation alcoolique à risque

Exclusion du sevrage ambulatoire Sur cette population > 47 patients contre-indiqués au sevrage à domicile. Contre indications formelles : - Alcooliques : dépendance physique sévère ; antécédents de DT ou de crise convulsive généralisée ; - Somatiques : trouble somatique sévère menant à une hospitalisation ; - Psychiatriques : atteinte sévère ou décompensation ; - Socio-environnementales : isolement social.

ANALYSE BIVARIEE – Patients éligibles ou non au s.A. Eléments favorisant la mise en place d’un sevrage ambulatoire : - Accompagnement quotidien des patients : facteur prédisposant la réalisation du sevrage au domicile ; - Acceptation d’un accompagnement psychologique ; - Présence de signes physiques liés à la toxicité de l’alcool sur l’organisme qui pousse le patient au sevrage. Pour les variables quantitatives : - Aucune différence significative mais simplement des tendances de CDA plus importantes au sein du groupe « S.A. » ; et des durées de consommation plus courte.

RéSULTATS - Sevrage ambulatoire réalisé Population totale de 77 patients. Accentuation des prévalence des pathologies liées à l’alcool. BPCO post-tabagique, l’HTA et les autres formes de toxicomanies. Interventions les plus retrouvées : chirurgies d’ordre ORL et abdominale (organes cibles touchés par la consommation excessive alcoolique) et orthopédiques (d’ordre post-traumatique majoritairement). Omniprésence des troubles psychiatriques sous jacents : Syndromes anxio-dépressifs de sévérité variable (62,4 % de cet échantillon) 35 % des patients inclus ont vécu des épreuves de vie à type d’inceste, de viol, de maltraitance physique, de conjugopathie et aussi de suicides ou de mort violente de leur entourage proche. Historique de leur consommation

Résultats – DEVENIR du patient à J10 Sevrage complet = aucune consommation d’alcool sur les 10 jours de suivi. Il y a eu plus de 76 % de sevrages faits complètement sans aucune rechute dans les 10 jours. Seuls 71 % avaient été réalisés par des médecins généralistes.

RéSULTAts – Analyses bivariees En comparant les sevrages réussis jusqu’à J10 des autres sevrages : - On a mis en évidence un meilleur maintien du sevrage en l’absence de consommation excessive d’alcool au sein de l’entourage proche du patient (p < 0,006).  - La durée d’abstinence des sevrages antérieurs étaient significativement plus importante chez les patients au sevrage maintenu (2 ans contre 5 mois pour les autres).

RéSULTATS – SUIVI SECONDAIRE par MT Plus de 80 % des généralistes étaient favorables ou plutôt favorables à ce programme ; contre seulement 3,4 % qui y restaient complètement réticents. 56 % des généralistes pensaient que ce programme avec amélioré leur relation médecin – patient. Moins de 4 % des généralistes interrogés auraient réalisé ce sevrage sans l’aide de ce programme. Pour le suivi secondaire par le généraliste après l’action du PSAAL : Près de 60 % ont continué le suivi sur une durée totale de plus de 6 mois ; En proportion équivalente, ce suivi se faisait préférentiellement de manière ponctuelle ; Il le faisait seul ou avec l’aide d’un soutien psychologique ou addictologique.

RéSULTATS – DEVENIR à 6 mois

RéSULTATS – SUIVI SECONDAIRE par MT Principaux freins des généralistes au S.A. : - Difficulté à organiser un cadre pluri-professionnel avec IDE spécifiques, addictologue en cas de besoin, psychologue… aidée par le PSAAL ; - Durée trop courte de la consultation de médecine générale (moyenne 16 minutes) ; - Difficulté du suivi et de l’observance de ce profil de patient Modifications dans la pratique de l’alcoologie : - Délivrance de coordonnées d’associations d’entraide et de suivi spécialisées ; - Demande de C.D.A. en cas de signe clinique ou biologique indirect évocateur ; - Recherche de toutes les autres potentielles conduites à risque ; - Demande systématiquement la consommation en alcool par jour de leur patient ; - Formations pour améliorer leur connaissance dans le domaine de l’alcoologie ;

DISCUSSION Autour des résultats Au bilan de fin de programme du P.S.A.A.L. on constate une répartition : 1/3 de rechute plus ou moins précoce ; 1/3 avec une reprise de consommation mais devenue contrôlée ; 1/3 avec un sevrage maintenu. On retombe donc sur les résultats comparables à ceux constatés en sevrage résidentiel; avec un coût total de réalisation estimé entre sept à huit fois moins cher que celui institutionnel Le protocole du PSAAL permet une amélioration dans la pratique : Par l’adéquation complète aux dernières recommandations actualisées (1999) afin de standardiser les prises en charges des généralistes (manque de connaissance > erreurs thérapeutiques). Développement de ces programmes impliquent : Augmentation de la formation des généralistes en alcoologie ; Responsabilisation sur une problématique très fréquente au quotidien ; Création de réflexes de dépistage.

OUVERTURES SECONDAIRES Après 4 ans d’activité, plusieurs possibilités de développement de l’activité : - Consultation d’orientation vers les différentes structures compétentes en alcoologie ; - Poursuite d’un suivi secondaire ; - Formations des généralistes et cabinets d’IDE ; - Aide à l’orientation : sevrage ambulatoire ou sevrage résidentiel.

Merci de votre attention