APPROCHES CLINIQUES ET THÉRAPEUTIQUES DES CANCERS DU RECTUM: A PROPOS DE 99 CAS Mohamed Zied Ben Abdessalem, Amine Gouader, Mohamed Salah Jarrar, Fatma medhioub, Mohamed Hedi Mraidha, Amine Elghali, Fehmi Hamila, Rached Letaief Service de Chirurgie Générale et Digestive – CHU Farhat Hached - Sousse

INTRODUCTION Le cancer du rectum constitue un problème majeur de santé publique. Il s’agit d’un adénocarcinome dans 95% des cas. Sa gravité réside dans son diagnostic le plus souvent tardif. Sa prise en charge est pluridisciplinaire fondée essentiellement sur l’exérèse chirurgicale qui doit être de qualité, devenue de plus en plus conservatrice.

Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective à propos de 99 cas d’adénocarcinome du rectum, colligés au service de Chirurgie Générale et Digestive du CHU Farhat Hached sur une période allant du 1er Janvier 2004 au 31 Décembre 2014.

Résultats Dans notre étude, l’âge moyen était de 62 ans avec une prédominance masculine (Sex Ratio=1.47). Le délai moyen entre le début de la symptomatologie et le diagnostic était de 7.6 mois. Ce cancer était révélé dans 70.7% des cas par des rectorragies. La tumeur était compliquée au moment du diagnostic dans 17.2% des cas (dont 76.4% d’occlusion intestinale aigue). Le TR avait révélé une tumeur palpable dans 62.6% des cas. La tumeur était ulcéro- bourgeonnante à l’endoscopie dans 77.1% des cas. Dans tout les cas il s’agissait d’un adénocarcinome. La tumeur siégeait au niveau du haut rectum dans 28 cas (28.3%), au niveau du moyen rectum dans 34 cas (34.3%) et au niveau du bas rectum dans 37 cas (37.4%). Les marqueurs tumoraux étaient élevés chez 33.3% de nos patients. La tomodensitométrie était faite dans 90% des cas. Une atteinte du mésorectum était objectivée dans 78.1% des cas et des adénopathies étaient mises en évidence dans 62.6% des cas. Il y avait des métastases synchrones 9.11% des cas. Cinquante patients avaient bénéficié d’une radio-chimiothérapie néo-adjuvante. Dix patients ont été opérés en urgence. La voie d’abord était coelioscopique chez 4 patients. La chirurgie était curative dans 78.7% des cas. Nous avons pratiqué : 63 résections antérieures du rectum, 11 amputation abdomino-périnéale, 3 résections endorectales, 1 colo-proctectomie totale, 12 colostomie de proche amont et 7 résections de propreté et une abstention thérapeutique était décidée chez deux patients. Nous avons colligé en post-opératoire 11 infections pariétales (11.1%), 12 péritonites par lâchage anastomotique (12.1%), 3 fistules anastomotiques (3%) et 2 hémorragies (2%). Nous avons eu 12 décès. L’adénocarcinome était moyennement différencié dans 65.8% des cas, le caractère mucineux était trouvé dans 20% des cas et 50% des cas était classé stade III. Nous avons eu 17.9% de récidive tumorale chez les patients qui ont eu une chirurgie curative dans un délai moyen de 24 mois.

CONCLUSION L’incidence du cancer du rectum est en nette augmentation dans notre pays. Des études épidémiologiques paraissent nécessaires à la recherche des facteurs de risque pour identifier une population à haut risque et mettre en place un programme de dépistage pour détecter les cancers à un stade précoce afin d’améliorer la prise en charge et la survie.