Mondialisation En quoi change-t-elle le monde?

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Transcription de la présentation:

Monde du travail changeant et défis à relever par les syndicats africains

Mondialisation En quoi change-t-elle le monde? Les participants parlent… Mondialisation

Tendances dans le monde du travail Le contenu du travail, son organisation et le type et le nombre de relations d’emploi et professionnelles sont modifiés Les deux grands moteurs de ce changement sont: - la mondialisation - la libéralisation économique, c.-à-d. la levée des obstacles au commerce et à la circulation des capitaux La compétitivité a augmenté en raison de: - l’ouverture des marchés nationaux (libre économie de marché) - l’intensification des flux financiers et commerciaux - l’évolution des technologies de l’information et de la communication - la flexibilité accrue sur les marchés du travail - changements dans les styles de gestion

Tendances dans le monde du travail Cette compétitivité a induit une confiance aveugle dans: - des stratégies complexes telles l’externalisation, la sous-traitance et l’allongement des chaînes d’approvisionnement conduisant à une forte augmentation dans les relations d’emploi non-standard, déguisées ou triangulaires - la dérégulation des marchés du travail - la désindustrialisation et l’informalisation des activités économiques Le modèle d’emploi dominant aujourd’hui consiste en un noyau de travailleurs stables et protégés, entourés d’une nuée de travailleurs sans sécurité du revenu ni perspectives de carrière à long terme La moitié des quelque 3,2 milliards de travailleurs que compte le monde est confrontée à l’emploi vulnérable Quelque 1,1 milliard d’individus travaillent et vivent dans la pauvreté Sur 10 personnes, à peine 2 ont accès à la protection sociale de base

Tendances dans le monde du travail À travers le monde, 200 millions de personnes sont sans emploi Il faudra créer 400 millions d’emplois dans les dix prochaines années si on veut absorber la croissance de la main-d’oeuvre, estimée à 40 millions d’individus chaque année Deux personnes sans emploi sur cinq sont des jeunes de 15 à 24 ans, soit 74,8 millions Dans les pays émergents et en développement, la perte d’un travail salarié est compensée par un emploi informel de qualité moindre La part occupée par le revenu du travail a diminué, et l’endettement des ménages a augmenté

Tendances dans le monde du travail Le monde doit également relever le défi de la création d’emplois décents pour les quelque 900 millions de travailleurs qui vivent avec leur famille sous le seuil de pauvreté de 2 USD par jour, majoritairement dans des pays en développement. On relève aujourd’hui sur le marché du travail 29 millions de personnes de moins que prévu avant la crise. Si on considérait les travailleurs découragés comme « sans emploi », les chiffres du chômage dans le monde passeraient de 197 millions (6%) à 225 millions (6,9%). Le nombre de travailleurs vulnérables est estimé à 1,52 milliard, soit une hausse de 136 millions par rapport à 2000 et de 23 millions par rapport à 2009. Parmi les femmes, 50,5% occupent un emploi vulnérable, plus que les hommes (48,2%).

Tendances dans le monde du travail La réponse politique à la crise mondiale a débouché sur des régimes d’austérité caractérisés par des mesures telles que: - des coupes dans les dépenses publiques (éducation et santé) - des baisses des pensions - le gel du salaire minimal - la limitation de la hausse des salaires couverts par des conventions collectives dans le secteur public - des licenciements dans le secteur public Et, par conséquent: - Des formes d’emploi non conventionnelles ont apparu et se sont développées - Le phénomène de migration de main-d’œuvre s’est accentué - Les relations de travail se sont dégradées - Les droits au travail sont de plus en plus perçus comme des « coûts » entravant la compétitivité et encourageant le travail non déclaré - La qualité de l’emploi s’est détériorée - Les déséquilibres et les inégalités extrêmes ne se sont pas réduits et se sont même parfois aggravés Aujourd’hui, ni les formes d’emploi « atypiques » ni l’économie « informelle » ne peuvent plus être considérées comme des catégories « particulières »

Tendances dans le monde du travail Principales caractéristiques du monde du travail: Érosion de la relation d’emploi « standard » Croissance de l’emploi précaire, mal payé, sous-traité et temporaire et à temps partiel Expansion de l’économie informelle et du chômage à grande échelle Croissance de l’emploi atypique, allant de pair avec un déficit de travail décent au niveau: - de l’emploi; - de la protection sociale; - des droits; - du dialogue social. Affaiblissement du rôle de la négociation collective pour la définition des condionts d’emploi Décentralisation abusive de la négociation collective Déclin de l’adhésion aux syndicats, confirmant la baisse de puissance et de pouvoir de négociation L’adhésion à un syndicat est découragée par l’ambiguïté juridique qui caractérise: - les nouvelles formes d’emploi - la crainte des travailleurs d’être licenciés ou de ne pas obtenir un emploi - le scepticisme quant aux avantages de l’affiliation

Implications des nouvelles politiques Glissement de la coopération au développement vers le libre commerce Concurrence accrue entre partenaires inégaux: par exemple, les pays à haut revenu possèdent plus de 80% des richesses mondiales et attirent plus de ¾ des investissements étrangers, et près de ¾ des échanges mondiaux se déroulent entre eux La nouvelle « libre circulation des capitaux » dresse les travailleurs de pays différents les uns contre les autres et sape la solidarité entre eux La nature changeante de l’emploi pose des défis aux syndicats, à la négociation collective, aux systèmes de protection sociale et affaiblit la législation du travail et les syndicats

Implications des nouvelles politiques Les 20% les plus riches empochent 86% du PIB mondial, et les 20% les plus pauvres à peine 1% 3 milliards d’individus gagnent ensemble autant que 61 millions d’autres 1,3 milliard d’être humains – plus d’un cinquième de la population mondiale – vivent avec moins de 1 USD par jour et n’ont pas accès à l’eau potable Plus de 5 millions d’enfants de moins de 5 ans meurent chaque année à cause du manque d’accès aux soins de santé et à un revenu assuré 80% de la population mondiale n’ont pas de protection sociale adéquate; 50% n’en ont pas du tout

Implications des nouvelles politiques En Afrique, on compte chaque jour 10 000 travailleurs pauvres de plus (gagnant moins de 1 USD par jour) Les économies croissent, de la richesse est générée, mais les conditions de vie et de travail de la majorité des êtres humains ne s’améliorent pas Chômage, sous-emploi, emplois mal payés, conditions de travail dangereuses, exploitation, travailleurs sans droits Baisse de l’adhésion aux syndicats dans la plupart des pays Les droits d’organisation, de négociation collective et de grève sont en péril Quoi d’autre? (Les participants sont invités à partager leurs expériences)

Défis à relever par les syndicats africains Taux de chômage inquiétants touchant essentiellement les jeunes et les femmes Hausse du travail précaire, conditions de pauvreté extrême (travailleurs pauvres et niveau de revenu) et inégalité croissante Sécurité sociale inadéquate et couverture globale de sécurité sociale. Violations manifestes des droits des travailleurs Déclin de l’adhésion et réduction de la base de recrutement traditionnelle, à savoir le secteur formel. Fragmentation du mouvement syndical Moyens matériels, financiers et humains insuffisants, combinés à un degré élevé de dépendance

Principales leçons tirées de la crise La crise ne doit pas être utilisée comme une excuse pour abaisser les normes. On ne peut pas avoir une reprise économique durable sans des avantages durables et des normes du travail mises à jour. Les obligations découlant du traité, prises volontairement , doivent être pleinement respectées. Assurer le respect des principes et des droits fondamentaux au travail, engendre des avantages indéniables de développement des ressources humaines et de la croissance économique en général et, plus particulièrement, à la reprise économique mondiale.

Principales leçons tirées de la crise Le Pacte Mondial pour l’Emploi a listé l’ensemble complet des Conventions et Recommandations, qui servent de garanties minimales dans le contexte de la crise, et qui comprennent: A. Conventions Fondamentales sur: - FOA et NC (C.87 et C.98) - Non-discrimination (C.100 et C.111) - Travail Forcé (C.29 et C.105) - Travail des Enfants (C.138 et C.182)

Principales leçons tirées de la crise B. Les instruments de l'OIT concernant: Politique de l’emploi (C.122) L'administration et l'inspection du travail (C150, C.81, C.129 ainsi que d'autres instruments pertinents) Les travailleurs migrants (Le cadre Multilatéral de l'OIT pour les migration main d’oeuvre, C.97 et C.143) Conditions de travail sur les contrats publics (C.94 et C.154) Sécurité et santé au travail (C.155, C.161, C.187 et d'autres instruments pertinents) Heures de travail (C.1 et d'autres instruments pertinents) Mécanismes de dialogue social (C.144 et C.135) La Convention sur la protection du salaire (C.95) et Convention sur la protection des créances des travailleurs en cas d’insolvabilité de leur employeur (C.173) La convention sur le licenciement (C.158) La Déclaration sur les entreprises multinationales

Voies d’avenir Mettre en place un leadership inspiré et définir un agenda politique susceptible de donner des résultats durables aux citoyens: - Sécurité - État de droit - Participation - Droits de l’homme - Possibilités économiques durables basées sur la création d’emplois décents et le développement humain Demander des investissements dans l’éducation des jeunes Formuler des alternatives politiques socioéconomiques convaincantes

Voies d’avenir Investir dans le développement, la gestion et la diffusion des connaissances Promouvoir un dialogue social réel Promouvoir une culture de coopération, conclure des alliances avec d’autres forces progressistes de la société civiles afin d’étendre la base d’adhésion et d’augmenter le poids et la force politiques Organiser et unifier le mouvement syndical et la voix des travailleurs. Créer un front uni (contrepouvoir politique) aux niveaux national et international afin de résister aux attaques contre les droits des travailleurs et d’assurer le caractère central de la liberté syndicale et de la négociation collective, ainsi que du salaire minimum Défendre et promouvoir les droits de l’homme, y compris les droits des travailleurs migrants et de l’économie informelle. Remarque: le syndicalisme est le meilleur outil de mobilisation et de protection des faibles.

Voies d’avenir Promouvoir la protection sociale et l’égalité des genres Lutter contre le néolibéralisme sur quatre fronts: - Académique – remettre en cause l’hégémonie de l’économie néoclassique et promouvoir l’hétérodoxie - Idéologique – contester l’hégémonie du marché, la notion que le secteur privé serait efficace et l’appel aux partenariats public-privé - Politique – plaider pour des politiques qui rompent avec la frénésie financière et privatisatrice - Stratégique – restaurer le pouvoir des travailleurs et des syndicats sur le lieu de travail et dans le débat public

Questions à creuser Comment atteindre le travail décent pour tous? La croissance d’abord? Et le travail décent ensuite? Quelle place pour les droits fondamentaux des travailleurs dans les stratégies de relance et de croissance? Les droits des travailleurs sont-ils uniquement une question de bien-être? Une question de droits de l’homme? Ont-ils un rôle à jouer dans le développement (liberté syndicale et négociation collective)? Quel rôle les syndicats et les représentants des travailleurs ont-ils à jouer dans la promotion du travail décent?