Prescription des antiacides et antiulcéreux : Inhibiteurs de la pompe à protons et anti-H2 entre 2001 et 2009 François PESTY, Consultant 20/05/2011 (*) : Dépenses de remboursements de médicaments par le régime général en métropole et hors sections locales mutualistes

la parfaite rectitude de la courbe rouge ci-dessous, montre à l’évidence l’échec des actions de « maîtrise médicalisée », dont la visite des DAM, pour juguler la promotion des firmes pharmaceutiques… Les volumes de prescription n’ont pas non plus fléchis depuis 2007, année inaugurale pour la visite « médicalisée » des DAM sur le médicament… +4,5% -1,5% +16,6%

la parfaite rectitude de la courbe rouge ci-dessous, montre à l’évidence l’échec des actions de « maîtrise médicalisée », dont la visite des DAM, pour juguler la promotion des firmes pharmaceutiques…

La baisse des dépenses dans un contexte où les volumes sont toujours en forte croissance, et les médicaments promus gagnent encore des parts de marché, est par conséquent purement « comptable » (baisses de prix et de remboursement, génériques)

Le basculement des prescriptions entre les antiulcéreux génériqués et ceux qui ne le sont pas, se poursuit imperturbablement, témoignant de la suprématie totale des firmes sur le visite des délégués de l’assurance maladie

Les baisses de prix négociées par le CEPS Les baisses de prix négociées par le CEPS*, quasiment continuelles années après années dans cette classe, et la baisse du taux de remboursement des anti-H2, marque le succès d’une maîtrise purement comptable des dépenses… (*) Comité économique des produits de santé

L’oméprazole et les anti-H2 sont très substitués L’oméprazole et les anti-H2 sont très substitués. En revanche, le taux de substitution du lansoprazole reste bas. Le lancement d’une forme orosdispersible (OGASTORO®) aura été une jolie pirouette des laboratoires TAKEDA pour contourner les génériques

Conclusion Avec 735 millions d’euros remboursés en 2009, les « antiacides et antiulcéreux » représentent encore l’une des classes médicamenteuses à fort enjeu médico-économique1; 44 millions de boites ont été remboursées en 2009 (A quand une boite par français ?), en hausse de +4,5% sur l’année précédente. Cette forte croissance est totalement imputable aux médicaments encore promus par les firmes qui progressent de +17% (INEXIUM®, PARIET®, et OGASTORO®) ; Les médicaments génériqués et moins coûteux dont nous attendions un soutien de la part de la visite des DAM, voient leur volume de prescription baisser de 1,5% sur la même période , Pourtant, en février 2007, le réseau des DAM piloté par la Cnamts, inaugurait sa première campagne de visites « médicalisée » portant sur le médicament, avec le thème des inhibiteurs de la pompe à protons. Ce thème figure encore au programme de la visite des DAM selon le document produits par la Cnamts aux assises du médicament2. Les actions conduites depuis plusieurs années déjà par la caisse nationale, avec les visites des délégués de l’assurance maladie et les entretiens confraternels, ne semblent toujours pas avoir produit d’impact sur les comportements de prescription ; Cette absence de résultat depuis la mise en place du dispositif en 2003 par Daniel LENOIR, devrait être méditée aux assises du médicament et conduire à une révision profonde de l’approche « DAM », avec ou sans mise sous tutelle de la HAS, ou à son remplacement par une alternative efficace à la visite médicale des labos, de type « visite académique »… [1] « Médicaments remboursables délivrés en officine : principales évolution en 2009. Point de repère N°34, Cnamts, décembre 2010 (publié le 18 avril 2011) : http://www.ameli.fr/fileadmin/user_upload/documents/Points_de_repere_n__34.pdf [2] Voir le document très instructif de la Cnamts, téléchargeable sur le site du ministère : « Michèle Carzon – CNAMTS – Information des professionnels de santé sur les produits de santé » 06/05/2011 François PESTY, Consultant ITG