Les voisinages et la diversité dans la mosaïque et le “melting pot” Association d'études canadiennes et la Fondation canadienne des relations raciales 10 janvier 2011
Le débat sur les modèles résidentiels au Canada et aux États-Unis Les modèles résidentiels nous aident à comprendre ce qui motive les gens à s'identifier à certains groupes et à vivre dans un quartier en particulier. Vraisemblablement, les modèles du multiculturalisme et/ou du “melting pot” respectivement jouent un certain rôle sur le choix de résidence des membres de groupes minoritaires. Le premier modèle associé à l'approche canadienne est souvent accusé d'encourager les membres de groupes ethniques ou raciaux à vivre ensemble afin de préserver leur héritage culturel. Puisque les modèles résidentiels peuvent être un obstacle à l'interaction entre les membres de communautés diverses, le message du multiculturalisme empêche l'intégration à la culture majoritaire.
Le multiculturalisme et les modèles résidentiels Les critiques du multiculturalisme avancent que le message dirige indirectement les immigrants et leurs enfants dans des voisinages où les membres du même groupe y vivent déjà. Le résultat se décrit comme une sorte de ségrégation volontaire. La concentration spatiale de minorités raciales et visibles n'est en aucun cas unique aux sociétés qui préconisent le multiculturalisme. Des modèles de concentration de ce genre sont présents dans plusieurs centres urbains des États-Unis qui ne se décrivent de cette manière.
Demander aux gens où ils préfèrent vivre Il semblait pertinent de poser la question à savoir quels types de voisinages les gens préfèrent vivre. Plus spécifiquement, s'ils préfèrent vivre dans un endroit avec une concentration importante de membres de leur communauté. À cette fin, en août et septembre 2010, un sondage d'opinion publique conduit auprès de 1700 répondants canadiens (AÉC Léger Marketing) et de 1050 répondants américains (AÉC-Caravan) a conclu que les gens des É-U sont plus susceptibles de préférer demeurer dans des quartiers ethniquement et racialement homogènes que les Canadiens.
Une question différente au Canada et aux États-Unis Au Canada nous avons testé sur la base de l'identification à la langue (c.-à-d. anglais, français ou autre), l'hypothèse étant que la langue représente la base la plus pertinente pour mesurer les modèles résidentiels et que les groupes allophones ou autres peuvent nous aider à identifier l'identité ethnique; la question, au Canada, porte donc sur la composition ethnique du voisinage. Aux États-Unis, l'accent a été mis sur la race puisque l'hypothèse est que cette dernière inclue les marqueurs d'identité dominants; la question s'est donc concentrée sur la composition raciale du voisinage, ce qui aide à mieux comprendre les questions de concentration résidentielle aux États- Unis.
Les résultats
Les francophones du Québec et les Américains de race blanche sont plus susceptibles de préférer vivre dans des quartiers où les gens partagent les mêmes origines ethniques ou raciales La plupart des gens de mon quartier sont de la même origine ethnique que moi (Canada) États-Unis Canada La plupart des gens de mon quartier sont de la même race que moi (États-Unis) Blanc Noir ou Afro-Américain Origine hispanique/Espagnole/ Latino Français Anglais Allophone Fortement d'accord 26.5% 16.7% 15.2% 39.4% 6.9% Plutôt d'accord 33.9% 24.4% 31.8% 31.6% 35.7% Plutôt en désaccord 19.2% 24.2% 17.2% 25.7% 37.9% Fortement en désaccord 11.0% 28.2% 18.2% 9.1% 15.8% 32.8% Ne sais pas/Préfère ne pas répondre 9.3% 11.5% 10.6% 2.7% 6.1% 7.2%
Les francophones du Québec et les Américains de race blanche préfèrent vivre dans des quartiers où les gens sont de même race La plupart des gens de mon quartier sont de la même origine ethnique que moi (Canada) États-Unis Canada La plupart des gens de mon quartier sont de la même race que moi (États-Unis) Blanc Noir ou Afro-Américain Origine hispanique/Espagnole/ Latino Français Anglais Allophone Plutôt d'accord 34.0% 23.1% 24.2% 31.9% 28.2% 17.5% Plutôt en désaccord 25.1% 32.1% 25.8% 29.5% 35.0% 49.0% Fortement en désaccord 12.5% 19.2% 22.7% 13.9% 23.6% 24.6% Ne sais pas/Préfère ne pas répondre 12.9% 17.9% 10.6% 3.8% 4.5% 3.2%
Méthodologie Au Canada, le sondage a été mené par la firme Léger Marketing par l'entremise d'un panel web de 1707 répondants du 4 au 7 septembre, 2010. Un sondage équivalent effectué par téléphone aurait une marge d'erreur de 2.9 points 19 fois sur 20. Aux États-Unis, le sondage a été mené par la firme Caravan par l'entremise d'un panel web de 1048 répondants les 30 et 31 août 2010. Un sondage équivalent effectué par téléphone aurait une marge d'erreur de 3.9 points 19 fois sur 20.