Résumé: Art paléochrétien Nouvelles croyances, nouveau style artistique: Les premiers chrétiens, provenant des milieux judaïques, défavorables à l’image, doivent inventer des images pour exprimer sous une forme visible les nouvelles idées chrétiennes. Modestes et maladroits, ils s’inspirent de tous les styles plus anciens (grec, romain et orientaux); La persécution romaine et l’insécurité des premiers chrétiens ne favorise pas l’expression artistique. C’est pourquoi ces artistes utilisent les représentations déjà existantes dans la tradition gréco-romaine, comme la figure du « bon pasteur », le poisson, la roue de la fortune etc. Chez les chrétiens ces images sont des symboles qui font référence à la nouvelle religion, tout en cachant ses adeptes: l’art paléochrétien est symbolique, pour rester caché des autorités romaines. Si les premiers artistes chrétiens sont souvent modestes et maladroits, ils vont toutefois poser les bases d’une nouvelle tradition en arts.
Jésus bon pasteur Art grec: Moskophoros-Porteur de veau, statue votive, Acropole 570 av. J.C. La figure du Bon Pasteur, jeune homme portant une brebis sur ses épaules ressemble au Moscophore, art grec… Les chrétiens l’utilisent, comme symbole, s'inspirant de la parabole de la brebis égarée, pour représenter le Christ comme un berger prenant soin de son troupeau.
Si les premiers artistes chrétiens sont souvent modestes et maladroits, ils vont toutefois poser les bases d’une nouvelle tradition en arts. Sculpture chrétienne: Jésus bon pasteur, Rome, Catacombes de Saint Étienne, 3ième siècle ap. J.C. Sculpture paléochrétienne: Jésus bon pasteur, 3ième siècle ap. J.C. Zurbaran, Agnus Dei
Le bon pasteur La brebis Le poisson La roue à huit rayons Devoir de travaux individuels: effectuer une recherche personnelle sur la signification des principaux symboles de l’art paléochrétien. Dans vos cahier, en faire les esquisses (crayons de couleurs) et rédiger une phrase pour chaque symbole expliquant sa signification dans l’art paléochrétien. Le bon pasteur La brebis Le poisson La roue à huit rayons Le Chi-Ro, α et Ω L’ancre Les deux colombes… Question bonus: Pourquoi est-ce très bien si vous êtes maladroits?
L’Art chrétien après l’Édit de Milan L’architecture
Contexte historique: L’Édit de Milan, Liberté de confession dan l’Empire Romain (313) Début d’architecture chrétienne L’Édit de Milan (313) reconnait la liberté de confessions dans l’Empire: la religion chrétienne est d’abord reconnue comme légale, puis devient la religion officielle de l’État, adoptée par l’Empereur Constantin le Grand (règne 324-337). L’Église, jusque-là cachée, pérsécutée, illégale, doit désormais devenir visible à tous et revêtir une dignité impériale; Il faut trouver une nouvelle architecture pour célébrer la foi chrétienne devenue officielle: le type d’édifice choisi s’inspire de la basilique païenne. et des édifices ronds et polygonaux romains
Trouver une forme d’édifice pour l’église chrétienne: La basilique, s’inspirant de la basilique païenne Le nouveau type d’édifice s’inspire de la basilique païenne, trouvée propice car elle combine un intérieur spacieux requis par le rituel chrétien avec les associations impériales (tribunal…) indiquant le statut dorénavant privilégié du Christianisme dans l’Empire.
La basilique païenne est une longue salle rectangulaire développée en Grèce hellénistique. Les Romains en construisent dans toutes les villes de l’Empire. Elles ont multiples usage civils: siège de tribunaux, marchés etc... développée à l’origine en Grèce hellénistique. (elles servaient souvent comme siège de tribunaux) Lybie en Afrique du Nord La basilique romaine la mieux conservée est celle de Leptis Magna en Lybie (209-216 après J.C.)
La basilique païenne est une longue salle rectangulaire, constituée d’une nef plus haute que les deux bas-côtés qui l’entourent, séparées de la nef par des rangées de colonnes. Les colonnes supportent un plafond en charpente. Aux extrémités de la nef se trouvent deux absides voutées. Coupe de la basilique romaine de Leptis Magna, IIIème siècle, Lybie
Vue, plan et coupe de la basilique romaine de Leptis Magna, Lybie , IIIème siècle Terminologie: la basilique, la nef, le bas-côté, une abside, une colonne, une colonnade le plan rectangulaire de la basilique, les absides voûtées aux deux extrémités de la partie centrale, plus haute que les deux bas-côtés.
Façade de la Basilique romaine – reconstruction et restes: l’entrée de la basilique païenne est du côté, par le flanc
La basilique de Constantin, à Rome, est le dernier et le plus grand des édifices d'époque impériale construit à Rome. Elle abritait un tribunal. La nef centrale, couverte par trois voûtes d’arrêtes s’élevait plus haut encore. , et la colossale statue de Constantin en marbre et bronze. Aujourd’hui seule l’aile nord, faite de trois immenses voûtes en berceau, subsiste. Basilique païenne: La basilique de Constantin, Rome, vers 310 après J.C.
La Basilique chrétienne La basilique chrétienne s’inspire de la basilique païenne mais en modifie quelque peu l’organisation: La basilique chrétienne, comme la basilique païenne, est constituée d’une longue nef plus haute que les deux bas-côtés, recouverte d’un toit en charpente. À la différence de la basilique païenne, la basilique chrétienne a une nouvelle orientation est-ouest, une seule abside à l’est, face à l’autel, alors que l’entrée, dans les basiliques païennes sur le flanc, est déplacée à l’ouest.
Devant l’entrée (à l’ouest), un porche, ou narthex, est construit, à l’extrémité d’une cour à colonnes, ou atrium. La basilique primitive chrétienne de Saint Pierre de Rome, 333 a.d.
Reconstruction et plan de la basilique primitive chrétienne de Saint Pierre de Rome, 333 a.d.
Saint Pierre de Rome, 333 – coupe et plan L’intérieur de la basilique chrétienne primitive Saint Pierre de Rome, 333 – coupe et plan
La basilique primitive chrétienne de Saint Pierre n’existe plus, les exemples que nous voyons ici sont les photographies d’intérieurs d’autre basiliques chrétiennes primitives. La difference de hauteur entre la nef et les bas-côtés permet la construction des fenêtres dans le mur de la nef. Sainte Marie Majeure de Rome – Le plus ancien ensemble de mosaïques subsistant (vers 430 A.D.) Saint-Paul-hors-les-Murs, Rome (commencée en 386 A.D.)
Les arcs de la nef reposent sur les colonnes, qui séparent la nef des bas côtés et supportent un plafond. À l’extrémité est , l’arc triomphal encadre l’autel et l’abside voutée. Le transept, perpendiculaire à la nef au niveau de l’autel, n’existait pas dans toutes les églises. Saint-Paul-hors-les-Murs, Rome (commencée en 386 A.D.) Plafond en charpente Saint-Paul-hors-les-Murs, Rome (commencée en 386 A.D.)
Édifices ronds ou polygonaux Autre type d’édifices adoptés par l’architecture chrétienne à l’époque de Constantin sont les constructions rondes ou polygonales couronnées d’une coupole. Inspirés des bains publics romains ou mausolées des empereurs païens, dans l’architecture chrétiennes, ces édifices deviennent des baptistères ou chapelles funéraires. Le plus bel exemple subsistant est le mausolée de Sainte-Constance, fille de Constantin, à Rome:
Mausolée de Sainte-Constance, fille de Constantin, Rome, vers 350 a.D.
Intérieur du mausolée de Sainte-Constance, Rome
Plan et coupe de la Sainte-Constance à Rome, vers 350 a.D. Un noyau cylindrique surmonté d’une coupole, éclairé par les fenêtres hautes percées dans le mur au dessus des arcades et un « déambulatoire » circulaire couvert d’une voûte en berceau. Le plan est circulaire, un noyau cylindrique, plus haut (une « nef ») surmonté d’une coupole au milieu, et un déambulatoire circulaire, plus bas (« le bas-côté ») couvert d’une voûte en berceau.
Intérieur de Sainte-Constance de Rome (350 A.D.) L’intérieur est éclairé par les fenêtres dans le mur du noyau cylindrique, au dessus du niveau du déambulatoire circulaire qui l’entoure (comme les bas-côtés d’une basilique entourent la nef centrale). Le noyau est couronné d’une coupole, alors que le déambulatoire est couvert d’une voûte en berceau.
L’intérieur du Mausolée de Sainte Constance, tout comme d’autres églises primitives chrétiennes, est richement décoré de mosaïques, où nous retrouvons les symboles paléochrétiens. C’est le thème du cours prochain… Santa Constance, Rome, 350 a.D., mosaïques: les deux colombes buvant à une coupe, les paons…
Comparez: Intérieur et extérieur, Santa Constance, Rome, 350 a.D. Aspect extérieur et décoration intérieure des bâtiments paléochrétiens Comparez: Intérieur et extérieur, Santa Constance, Rome, 350 a.D.
Mausolée de Galla Placidia, 420, Ravenne
Dégager l’essentiel: L’Art chrétien après l’Édit de Milan L’architecture: la basilique et les édifices ronds et polygonaux
L’architecture chrétienne après l’Édit de Milan L’Édit de Milan (313) reconnait la liberté de confessions dans l’Empire romain. La religion chrétienne s’impose comme la nouvelle religion d’État, car adoptée par l’Empereur Constantin le Grand (règne 324-337). L’Église jusque-là cachée, doit devenir visible à tous. La nouvelle forme architecturale choisie pour y célebrer le culte est la basilique s’inspirant de la basilique païenne, alors que pour les baptistères et les chapelles funéraires sont choisis les édifices ronds ou polygonaux s’inspirant des termes et des mausolées romains.
Coupe et plan de la basilique chrétienne La basilique chrétienne, comme la basilique païenne, est une longue salle rectangulaire constituée d’une longue nef flanquée de deux bas-côtés, éclairée par les fenêtres dans le mur de la nef, et recouverte d’un toit en charpente. À la différence de la basilique païenne, la basilique chrétienne a une nouvelle orientation est-ouest, avec une abside à l’extrémité est de la nef, face à l’autel, alors que l’entrée, dans les basiliques païennes sur les flancs, est déplacée à l’ouest.
Devant l’entrée, un porche, ou narthex, est construit, à l’extrémité d’une cour à colonnes, ou atrium. La basilique primitive chrétienne de Saint Pierre de Rome, 333 a.d.
Édifices ronds ou polygonaux Autre type d’édifice adopté par l’architecture paléochrétienne sont les constructions rondes ou polygonales couronnées par une coupole. Ces édifices servent de baptistère ou chapelle funéraire. Exemple: le mausolée de Sainte-Constance , fille de Constantin, à Rome (350 A.D.). Le noyau est cylindrique, couronné d’une coupole. Autour du noyau, un déambulatoire circulaire, plus bas et couvert d’une voûte en berceau. Inspirés des bains publics romains ou mausolées des empereurs païens, dans
Décoration intérieure et extérieure, Santa Constance, Rome, 350 a.D.
Devoir de travaux individuels: ajouter la terminologie en relation avec cette leçon à votre mini dictionnaire Liberté de confession; Une église, un baptistère, un mausolée, une chapelle funéraire; Une basilique, basilique païenne, basilique chrétienne l’édifice, rectangulaire, rond, polygonal; La nef, le bas-côté, le transept, l’abside (f.), l’autel (m.), la colonnade, le déambulatoire, le porche, le narthex, l’atrium (m.); À l’est, à l’ouest, du côté est/ouest, devant, du côté, sur le flanc; Le plafond, le toit, la voûte, la voûte en berceau, l’abside voûtée, la coupole.