L’impact des benzodiazépines psychotropes sur la santé, avec une attention particulière pour les personnes âgées Avis 8571 du CSS
Avis précédent Avis du Comité Supérieur d’Hygiène (CSH. 7600) concernant les substances sédatives et hypnotiques - 2003 (en particulier les benzodiazépines) Conclusions Privilégier les approches non médicamenteuses Usage limité dans le temps Exception: pour des pathologies précises (cad à réserver à des spécialistes) Avis pas centré sur les personnes âgées Ces conclusions sont toujours d’actualité
Elargissement du sujet D’autres substances sont de plus en plus utilisées comme alternatives aux benzodiazépines (à cause du risque de dépendance) Les « Z » drugs La phytothérapie Les antidépresseurs Les neuroleptiques
Centrage du sujet Cet avis est centré sur les personnes âgées avec un accent particulier sur celles institutionnalisées (mais pas uniquement) L’usage de ces produits est envisagé pour leurs effets anxiolytiques, sédatifs, hypnotiques et éventuellement anti-agitations. Cet avis n’envisage pas l’utilisation de ces produits dans le cadre de patients psychiatriques (psychotiques, dépressions majeures, bipolaires etc…)
Préoccupations Au cours des dix dernières années, la consommation de psychotropes n’a cessé d’augmenter (en particulier chez les personnes âgées), alors que la prévalence des maladies mentales n’a pas changé. Antidépresseurs: coût pour l’INAMI 60 mio € en 1997 , 150 mio € en 2008 27% des patients ne prennent qu’un seul conditionnement alors qu’un traitement efficace est estimé à minimum 6 mois Antipsychotiques: Coût pour l’INAMI 18 mio € en 1997, 95 mio € en 2008 Utilisation dans la population générale 3,4%, en MRS 33% Benzodiazépine: La consommation est restée stable Effet des campagnes pour l’usage rationnel des benzodiazépines?
Panel des experts Pharmacologues: Cliniciens: Bogaert Marc (UGent), Delmée Evelyne (Bxl) , Hermans Emmanuel (UCL) Cliniciens: Gériatres: Petrovic Niko (UGent), Van Nes Marie (Lg) Psycho gériatres: Brand Daniel (Bxl) Psychiatres: Corten Philippe (ULB), Calmeyn Marc (Brugge), Rogiers Anne Neurologue: Salmon Eric (Ulg) Psychologue: De Mol Jacques (ULB) Généraliste: De Meyere Marc (UGent)
Conclusions générales 1 Aucune des substances prises en compte n’est anodine pour les personnes âgées, même en usage unique. (effets secondaires) L’effet principal de ces substances prises isolement n’est qualifié que de médiocre à moyen par EBM pour ces indications Beaucoup de substances et d’approches thérapeutiques sont non démontrées statistiquement Soit parce que elles n’ont pas les moyens de se payer ce genre d’étude Soit par ce que la méthode scientifique de type popperienne est inapplicable à la problématique
Conclusions générales Privilégier les approches non médicamenteuses Relaxation (=> limitation des prescriptions kiné) Psychothérapie (=> reconnaissance par l’INAMI des reconnaissances des psychothérapeutes non médecins) (en particulier TCC ?) Environnement institutionnel Exemple: encadrement quantitatif et qualitatif (notamment après 17h en institution), ainsi qu’activités Médecins généralistes et de MR: temps passé en consultations pour des mesures d’hygiène de vie qui ne prennent pas beaucoup de temps mais qui demandent quand même 15 min pour les expliquer
Exemple la respiration abdominale
Recommandation 1 Continuer les campagnes concernant les benzodiazépines Elargir les campagnes Aux patients Les spécialistes des hôpitaux qui initient les traitements sans leur donner de limites
Recommandation 2 Incitants pour suivre des formations en approches non médicamenteuses. Accréditation Codes INAMI spécifiques pour consultations de longue durée
Recommandation 3 Feed Back individuel des prescriptions Y compris benzodiazépines Se justifier si dépassement?
Recommandation 4 Diminuer les conditionnements des boîtes de benzodiazépines
Recommandation 5 Dans les MRS l’accent doit être mis sur la formation l’augmentation du personnel
Recommandation 6 L’utilisation du formulaire MRS doit être encouragé pour les MG travaillant en MR et MRS Renforcer le rôle du médecin coordinateur et conseiller Incitants pour ceux qui présentent un résultat positif de leur plan de qualité en ce qui concerne les psychotropes?
Recommandation 7 Plus de moyens pour les Centres de Santé Mentale afin de résorber les listes d’attentes
Recommandation 8 Agrément des psychothérapeutes et remboursements INAMI des prestations
Recommandation 9 Soutien aux études indépendantes non médicamenteuses
Recommandation 10 Créer une commission d’experts « Usage justifié de psychotropes »
Final Pour atteindre ces objectifs, augmenter: les moyens Le personnel La diminution du coût consacré aux psychotropes pourrait être affectée à ces priorités. L’objectif est ici à long terme, étant donné le fait qu’il s’agit généralement d’une utilisation chronique et du comportement des prescripteurs.