L’art byzantin 2-4-1 Terme, périodisation, Premier âge d’or, architecture (Sainte Sophie, Constantinople) 2-4-2 Premier âge d’or: Saint Vital de Ravenne et ses mosaïques 2-4-3 La crise iconoclaste et le renouveau: les mosaïques du second âge d’or 2-4-4 L’architecture du Second âge d’or et les influences 2-4-5 La dernière période avant la conquête turque: les « renaissances » dans l’art byzantin. Systématisation.
Le premier âge d’or de l’art byzantin: l’église de Saint Vital à Ravenne, Italie C’est à Ravenne, au nord de l’Italie, que nous trouvons le plus de monuments du premier âge d’or de l’art byzantin préservés, car la plupart de ceux de Constantinople ont été détruits. Le plus important en est l’église de Saint Vital, bâtie en 526-547, au plan central (octogonal), et ses mosaïques. Sous Justinien, Ravenne, capitale des empereurs romains d’occident (empereur Théodoric), est la principale place forte du gouvernement de Byzance en Italie.
Les mosaïques de Saint Vital Les plus importantes des mosaïques de Saint Vital sont les mosaïques de l’abside exécutés vers 547, et qui montrent L’Empereur Justinien avec sa suite d’un côté et l’Impératrice Théodora avec ses dames de l’autre. Nous y avons vu apparaitre un nouvel idéal byzantin pour la représentation du corps, mais aussi la représentation visuelle de l’idée de l’union de l’autorité temporelle et spirituelle de l’Empereur de Byzance.
Le nouvel idéal pour la représentation du corps: grands et minces, aux petits pieds, petites mains, les visages à peine individualisés, avec de grands yeux au regard fixe. Les parties « spirituelles » du visage, les yeux, sont agrandies, les parties charnelles, bouche et nez, amoindries.
Tous sont habillés de costumes somptueux, les gestes solennels et cérémoniaires, tout autre mouvement est évité. Le fond est doré. C’est une cour plus céleste que terrestre, et représente visuellement l’idée de l’union de l’autorité temporelle et spirituelle de l’Empereur de Byzance. . La ressemblance de la représentation de Justinien et de sa suite avec le Christ avec ses apôtres
Les périodes de l’art byzantin Le premier âge d’or: le règne de l’Empereur Justinien (527-565) La crise iconoclaste (726-843) Le second âge d’or (fin IXème jusqu’au XIème siècle) Fin: chute de Constantinople d’abord aux mains des croisés de la IVème croisade en 1204, un regain de souveraineté en 1261, un dernier renouveau artistique de l’empire appauvri et en décadence, puis la fin après la conquête turque en 1453.
2-4-3 L'art byzantin: la crise iconoclaste et le renouveau Le renouveau: les mosaïques du second âge d’or (fin IXème jusqu’au XIème siècle) Les « renaissances » dans l’art byzantin: terme
Iconoclasme: Iconoclastes et iconophiles En 726 après J.C. un édit impérial interdit les images religieuses, basé sur l’interdit biblique de tailler des images, qui peuvent mener en idolâtrie (Idoles). Cette lutte contre les images religieuses, s’appelle iconoclasme, et est menée (surtout dans les provinces orientales), par les empereurs iconoclastes; Le mouvement adversaire, les iconophiles, dans les provinces occidentales surtout, avec en tête de mouvement les moines, avait pour argument que Christ lui-même a permis à Saint Luc de faire son portrait, et a laissé sur Terre des images apparues miraculeusement (les « véritables » images, comme le suaire de Sainte Véronique) (« Nerukotvorene ikone », Ubrus svete Veronike)… la question théologique de la double nature du Christ - humaine et divine - Terminologie: Iconoclastes, de Eikonoklastés « briseurs d’images », et Iconophiles, «ceux qui aiment les images », ou Iconodoules, « ceux qui croient aux images »
La crise iconoclaste (726-843): acteurs et conséquences Oppose les empereurs iconoclastes, (iconoclasme surtout dans les provinces orientales) aux moines iconophiles (surtout dans les provinces occidentales). La crise, politiquement, est la lutte entre l’État et l’Église, qui prend pour prétexte la question théologique de la possibilité de représenter la double nature du Christ - humaine et divine. Elle se termine par la rupture entre le catholicisme et l’orthodoxie. Les conséquence directes sont visibles dans la peinture de cette période et de la période suivante:
Ikonoboračka kriza (726-843) Ikonoborci/Ikonoklasti vs Ikonoboračka kriza (726-843) Ikonoborci/Ikonoklasti vs. Ikonoduli/Ikonofili Suprotstavlja Careve ikonoborce (pogotovo uticajne u istočnim delovima carstva) monasima ikonodulima (uporišta pre svega u zapadnim krajevima carstva). Teološki, sukob se odnosi na mogućnost reprezentacije dvostruke Hristove prirode – ljudske i božanske ali politički premašuje pitanje reprezentacije u religiji, i ustvari je borba za nadmoć između Države (Cara) i Crkve. Pojmovnik: Ikonoborstvo / Ikonoklazam od Eikonoklastés « oni koji lome slike » i Ikonoduli / Ikonofili, «oni koji veruju slikama/koji vole slike »
Conséquence 1. Les images religieuses disparaissent des églises: une simple croix, œuvre iconoclaste, remplace une mosaïque originelle dans l’abside de l’Église Sainte Irène à Tessalonique (après 750). Sainte Irène, Tessalonique
2. Les images religieuses ne disparaissent pas tout à fait pendant cette période: nous les retrouvons dans les psautiers, recopiés et illuminés par les moines. Miniature du Psautier Chludov (IXe siècle) montrant Jean le Grammairien détruisant une image du Christ
3. Le classicisme renouvelé pendant la crise iconoclaste: L’intérêt est renouvelé pour l’art séculier, non atteint par la proscription. Les peintres peuvent s’inspirer librement de la peinture romaine. Il en résulte une réapparition des motifs classiques. Nous parlons de classicisme. Romain: Hercule et son fils Télèphe, Ier siècle Chrétien: David à la harpe, Psautier de Paris, Xème
Conséquences: Les images religieuses disparaissent des églises et le développement de la peinture religieuse byzantine est gravement atteint. Mais les images religieuses ne disparaissent pas complètement, elles subsistent dans les psautiers, recopiés et illuminés par les moines. L’intérêt est renouvelé pour l’art séculier, non atteint par la proscription. Les peintres peuvent s’inspirer librement de la peinture romaine. Il en résulte une réapparition des motifs classiques. Nous parlons de classicisme. Miniature du Psautier Chludov (IXe siècle) montrant Jean le Grammairien détruisant une image du Christ Psautier Chludov (IXe siècle)
La peinture du second âge d’or Les conséquence de la crise iconoclaste
Les conséquences de la crise vont rester visibles dans le style des mosaïques et peintures du second âge d’or: Sainte Sophie, Tessalonique, la croix vers 787-97 et La Vierge et l’enfant après la crise, XIème siècle
Après la crise: La Vierge à l'enfant post iconoclaste, 867 Sainte Sophie, Constantinople, abside, La Vierge à l'enfant post iconoclaste, 867:
Daphni, Grèce, mosaïque de la trompe de la coupole, naos, vers 1100
Comparaison: mosaïques byzantines avant et après la crise iconoclaste: L’impératrice Théodora, Saint Vital, vers 547, et L’Annonciation, Daphni, Grèce, vers 1100
Les mosaïques et peintures murales du Second Age d’or gardent le souvenir de la crise iconoclaste: Les compositions sont simples, réduites aux figures nécessaires, disposées de façon ordonnée sur un fond doré; Les corps sont sans volume, stylisés, le dessin linéaire domine, le mouvement est réduit au minimum.
Après la crise: figure solitaire sur fond doré, le dessin linéaire du drapé, fortement stylisé. Sainte Sophie, Constantinople, abside, La Vierge à l'enfant post iconoclaste, 867:
Vue vers l’abside de l’église Sainte Sophie, Constantinople, La Vierge à l'enfant post iconoclaste, 867:
Mais aussi: les traces du classicisme, renouvelé pendant la crise iconoclaste, sont visibles dans certaines œuvres post-iconoclastes, comme ici dans le modelé du visage de la Vierge. La Vierge à l'enfant, détail, Sainte Sophie, Constantinople, 867
À travers tout l’art byzantin subsiste un intérêt pour l’antiquité: a chaque fois que nous pouvons constater ces influences (comme ici le traitement plus en volume du corps par le modelé de tons, plus de naturel dans le mouvement) nous parlons de classicisme ou de « renaissances ». Nous allons y revenir… Sveta Sofija, Carigrad, mozaik druga polovina XII veka ili XIII, Deisis, detalj: Renesansa Paleologa Christ, détail, Sainte Sophie, Constantinople, fin XII ou XIII `. S.
Dégager l’essentiel: La crise iconoclaste et le renouveau, « les renaissances » dans l’art byzantin Le renouveau: les mosaïques du second âge d’or (fin IXème jusqu’au XIème siècle) Les renaissances dans l’art byzantin – le terme
La crise iconoclaste En 726 après J.C. un édit impérial interdit les images religieuses, basé sur l’interdit biblique de tailler des images (idolâtrie). Les images religieuses disparaissent de l’Église (ici une croix remplace la mosaïque originelle), mais subsistent dans les psautiers recopiés et illuminés par les moines. L’intérêt est renouvelé pour l’art séculier, non atteint par la proscription. Il en résulte une réapparition des motifs classiques. Nous parlons de classicisme. Miniature du Psautier Chludov (IXe siècle) montrant Jean le Grammairien détruisant une image du Christ Psautier Chludov (IXe siècle)
Les mosaïques et peintures murales du Second Age d’or gardent le souvenir de la crise iconoclaste: Les compositions sont simples, le nombre de personnages réduits aux acteurs nécessaires, les figures disposés de façon ordonnée sur un fond doré. Les corps sont sans volume, stylisés, le dessin linéaire domine, le mouvement est réduit au minimum.
L’influence du classicisme, renouvelé pendant la crise iconoclaste, est visible dans certaines œuvres post-iconoclastes, comme ici dans le modelé du visage de la Vierge. La Vierge à l'enfant, détail, Sainte Sophie, Constantinople, 867
Daphni, Grèce, Annonciation, vers 1100 Je peux: Expliquer ce que c’est, la crise iconoclaste, et quelles conséquences elle a sur l’évolution de l’art byzantin de cette période, et de l’art de la période suivante? Daphni, Grèce, Annonciation, mosaïque de la trompe de la coupole, naos, vers 1100 l’abside de l’Église Sainte Irène, Tessalonique, après 750 l’Église Sainte Irène, Tessalonique, après 750 Daphni, Grèce, Annonciation, vers 1100
Je peux: Décrire, comparer et dater, en me basant sur leurs caractéristiques, les mosaïques byzantines d’avant et d’après la crise iconoclaste. L’Annonciation, Daphni, Grèce, vers 1100 L’impératrice Théodora, Saint Vital, vers 547