Bon Usage des Antiseptiques Normalisation DiplOme universitaire CHU NICE Hygiène Hospitalière et Ecologie Microbienne Bon Usage des Antiseptiques Dr N. Négrin Service d’Hygiène Pôle Santé Publique - CH de Grasse 2018
PLAN PRESENTATION Culture générale Définitions Propriétés des Antiseptiques (ATS) Qualités Requises Spectre Activité Mode d’action Rémanence Inactivation par les matières organiques Détersion Résistance Bactérienne
Les Antiseptiques utilisés PLAN PRESENTATION Les Antiseptiques utilisés Les produits dits majeurs, mineurs, à ne pas utiliser, sans action antiseptique BISEPTINE® OCTENIDINE Principes généraux utilisation Mésusages Précautions emploi Niveau de risque et gestes + Technique Utilisations particulières
CULTURE GENERALE Le mot « antiseptique » a été d’abord écrit en anglais « antiseptic » du grec anti (contre) "septikos" dérivé de "sepein" : corrompre et sepsis (putréfaction) Selon historien Lowburry il est trouvé dans un texte de 1721 sur la prévention de la peste. En 1750 il est utilisé dans le sens actuel de désinfection par un chimiste Pringle. L’utilisation de ces produits sur la peau, les plaies a été initié par les travaux de O.W Holmes (1809 -1894), Semmelweis (1818 - 1865) et J. Lister (1827 - 1912).
CULTURE GENERALE IODE : 1811 - découverte de l’Iode par B. Courtois pharmacien à Paris. Déjà utilisée au XIIIème siècle par Arnaud de Villeneuve à Montpellier où il traite les goîtres avec des éponges brûlées. 1829 - Lugol l’utilise dans les maladies scrofuleuses : adénopathies cervicales chroniques 1839 - Peirrera utilise la teinture d’iode dans les phlegmons, brûlures, 1881 - Davaine premières études scientifiques Robert Koch : rôle sporicide de l’iode dans la maladie du charbon 1950 - Shelansky découvre les iodophores (PVPI)
CULTURE GENERALE CHLORE : 1789 - découverte de l’eau de Javel par Berthollet à Paris (quai de Javel 15eme arrondissement) 1793 - Percy: chirurgien utilisée dans les campagnes militaires 1809 - Labarraque : épidémies de choléra en Europe 1822-1832 et désinfection latrines, égouts, prisons … embaume Louis XVIII - Semmelweis : chlorure de chaux, lavage mains 1915 - Henry Dakin : hypochlorite de sodium, antisepsie des plaies 1ère guerre mondiale.
CULTURE GENERALE CHLORHEXIDINE : 1950 - synthétisée au cours de recherches sur les antipaludéens 1972 - commercialisée en France ALCOOLS : Mot d’origine arabe, médications sous forme de vin, boissons fermentées 1855 - synthèse alcool éthylique Berthelot 1897 - Epstein applications en antisepsie Les fondements scientifiques de l’antisepsie et de la désinfection reposent sur les découvertes de Pasteur (1822-1895)
DEFINITIONS Activité bactéricide Capacité d’un produit à réduire le nombre de cellules bactériennes viables appartenant à des MO d’essai représentatifs, dans des conditions définies (NF EN 14885 : 2006). Activité bactériostatique Capacité d’un produit à inhiber le développement des bactéries dans des conditions définies (NF EN 14885 : 2006). Activité fongicide Capacité d’un produit à réduire le nombre de cellules végétatives viables de levures et de spores de moisissures appartenant à des MO d’essai représentatifs, dans des conditions définies (NF EN 14885 : 2006).
DEFINITIONS Antisepsie Application d’un antiseptique sur des tissus vivants, entrainant une action sur la structure ou le métabolisme de MO à un niveau jugé approprié pour prévenir et/ou limiter et/ou traiter une infection de ces tissus (NF EN 14885 : 2006).
DEFINITIONS Antiseptique Un antiseptique est une substance ou préparation qui permet le traitement des tissus vivants en tuant/ou en inhibant les bactéries, les champignons ou les spores bactériennes et/ou en inactivant les virus avec l’intention de prévenir ou de limiter la gravité d’une infection sur ces tissus Cet objectif doit concilier efficacité antimicrobienne et respect des tissus vivants. Les antiseptiques en tant que produits en contact, soit avec une peau lésée, soit sur peau saine avant de léser la peau (champ opératoire, avant ponction, avant injection, etc.) et dans certaines indications thérapeutiques (acné, etc.) sont des médicaments. Leurs indications sont inscrites dans l’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) et précisées dans les Résumés des Caractéristiques des Produits (RCP)
DEFINITIONS Biocide On entend par biocides, les préparations ou produits contenant une ou plusieurs substances actives, présentées sous la forme dans laquelle elles sont livrées à l’utilisateur, qui sont destinées à détruire, repousser ou rendre inoffensifs les organismes nuisibles, à en prévenir l’action ou à les combattre de toute autre manière, par une action chimique ou biologique (Directive 98/8/CE du parlement européen et du conseil concernant la mise sur le marché des produits biocides). Les antiseptiques ne sont pas concernés par cette définition.
DEFINITIONS Désinfectant chimique Produit capable d’opérer une désinfection chimique (NF EN 14885 : 2006). Désinfection chimique Réduction du nombre de micro-organismes dans ou sur une matrice inanimée, obtenue grâce à l’action irréversible d’un produit sur leur structure ou leur métabolisme, à un niveau jugé approprié en fonction d’un objectif donné (NF EN 14885 : 2006).
DEFINITIONS Flore résidente cutanée Les micro-organismes naturellement implantés sur et dans la couche épidermique au niveau de la couche cornée et des follicules pileux. Elle joue un double rôle protecteur : empêcher l’implantation de microorganismes exogènes et participer à l’équilibre biochimique de cet écosystème. Flore transitoire cutanée Les micro-organismes présents transitoirement au niveau des couches superficielles de l’épiderme. Ces MO sont issus des contacts de la peau avec son environnement (surfaces inertes, autres individus,…). La colonisation d’un site par certains de ces MO est plus fréquemment associée à une infection.
DEFINITIONS Muqueuse saine Muqueuse exempte de lésion élémentaire Peau ou muqueuse lésée (ou lésion élémentaire) Lésion primitive non modifiée de la dermatose telle qu'elle apparaît à l'observateur. Cette lésion peut être nette, permanente mais peut être moins évidente selon les zones cutanées et l'évolution. Cette lésion est analysée visuellement et par palpation. Peau saine Peau exempte de lésion élémentaire
PROPRIETES DES ATS SPECTRE ACTIVITE Le spectre d’activité antimicrobienne est la traduction de la résistance naturelle (ou intrinsèque) propre à une espèce microbienne Il est évalué in vitro pour chaque molécule hors association. En pratique, le spectre d’activité des antiseptiques est lié à la nature des principes actifs et à leur concentration, à la formulation et au temps de contact après application. Les associations de deux ou plusieurs principes actifs potentialisent l’activité d’une formulation antiseptique .
PROPRIETES DES ATS SPECTRE ACTIVITE Seuls les dérivés halogénés (chlorés ou iodés) ont un spectre d’activité couvrant tous les micro organismes Cette particularité s’explique d’une part par l'absence de frein à la pénétration de l’iode (élément actif de la PVP-I) ou de l’acide hypochloreux (élément actif des dérivés chlorés), et d’autre part par le mécanisme d'action chimique (oxydation) que l’on peut qualifier d’universel. Cela permet de comprendre l'absence de résistance bactérienne chromosomique ou plasmidique vis-à-vis de la PVP-I et des dérivés chlorés.
PROPRIETES DES ATS SPECTRE ACTIVITE La chlorhexidine et les associations chlorhexidine/ammonium quaternaire ont un spectre d’activité antimicrobien plus réduit : elles sont plus actives sur les bactéries à Gram + que sur celles à Gram - (Pseudomonas aeruginosa, Proteus, Serratia marcescens,…) et sont beaucoup moins actives sur les virus enveloppés et les champignons Des souches bactériennes résistantes notamment à la chlorhexidine, aux ammoniums quaternaires, aux sels d’argent et au triclosan ont par ailleurs été décrites dans la littérature
PROPRIETES DES ATS SPECTRE ACTIVITE ATS dits majeurs PVP I CHX ALCOOL Halogénés CHLORE Spectre ++ + Rapidité action +++ Rémanence - ? Inactivation matières prot Résistance bactérienne
Extrait de LE BON USAGE DES ANTISEPTIQUES POUR LA PREVENTION DU RISQUE INFECTIEUX CHEZ L’ADULTE CCLIN SUD OUEST 2013
Résistance des micro-organismes à la désinfection par ordre décroissant PRIONS SPORES Bacillus, C. difficile, C. perfringens MYCOBACTERIES M. tuberculosis, M. avium Petits Virus Nus Poliovirus, virus des rhumes, hépatite A B Gram (-) Pseudomonas, entérobactéries Champignons Aspergillus, levures Gros Virus Nus Rotavirus, Papillomavirus, Adénovirus B Gram (+) Staphylocoques, streptocoques, entérocoques Virus enveloppés Virus VZV > VRS, grippe > HBV et HCV > VIH Guideline for Disinfection and Sterilization in Healthcare Facilities. Rutala WA, Weber DJ and the HICPAC. CDC, 2008 http://www.cdc.gov/ncidod/dhqp/pdf/guidelines/Disinfection_Nov_2008.pdf
PROPRIETES DES ATS QUALITES REQUISES L’ANTISEPTIQUE « IDEAL » Les qualités demandées à un antiseptique diffèrent selon ses utilisations. Avoir un spectre d’activité le plus large possible +++ Être le moins possible inhibé par les matières organiques Agir rapidement Etre rémanent ++ Permettre une vision correcte du site opératoire Ne pas induire ou sélectionner de résistance Avoir une bonne tolérance cutanée Être très peu allergisant Être le moins cytotoxique possible Être stable Différentes formes galéniques: savon, alcoolique,..
PROPRIETES DES ATS REMANENCE La notion de rémanence: Pour un antiseptique la rémanence se rapporte à un effet antibactérien persistant sur la peau ou la muqueuse après son application, ou la durée pendant laquelle il continue à exercer une action après son application et séchage L’antiseptique continue à être actif sans qu’il soit nécessaire de renouveler son application.
PROPRIETES DES ATS REMANENCE (emprunt Dr Elodie Beclin CH Béthune)
PROPRIETES DES ATS REMANENCE Rémanence de: - de la chlorhexidine: la rémanence de la CHX aqueuse ou alcoolique varie de 1 à 4 heures selon les études de la PVP-I. La polyvinylpyrrolidone est un polymère sans activité antiseptique qui a pour rôle de transporter l’iode (substance active) et de la libérer progressivement. Son affinité vis-à-vis des membranes cellulaires explique sa rémanence. La rémanence de la PVP-I alcoolique à 5% après une application cutanée est au moins de 3h Absence de rémanence : Ethanol action disparaît immédiatement dès son évaporation.
Les alcools ne sont pas sporicides (SHA Clostridium difficile) LES MODES D’ACTION DES ANTISEPTIQUES LES ALCOOLS Mécanisme peu connu. Principal phénomène : dénaturation des protéines et dissolution de la membrane lipidique responsable de la fuite des composants intra cytoplasmiques Ce mécanisme nécessite la présence d’eau L’alcool à 70° qui est considéré comme la dilution bactéricide la plus efficace Action sur l’Inhibition de la production de métabolites nécessaires à la croissance. Les alcools ne sont pas sporicides (SHA Clostridium difficile)
LES MODES D’ACTION DES ANTISEPTIQUES LE CHLORE Le mécanisme au niveau de la cellule est peu connu Action sur la membrane cellulaire et les enzymes cytoplasmiques Action rapide qui serait une oxydation Actif sur la plupart des micro organismes Sporicide par action au niveau de l’enveloppe externe des spores
LES MODES D’ACTION DES ANTISEPTIQUES L’IODE Réaction avec les enzymes de la chaîne respiratoire. Réaction avec les protéines de la membrane cellulaire Bloque le transport d’électrons au niveau des enzymes de la chaîne respiratoire Réaction protéines cytoplasmiques, bactéricidie rapide LA CHLORHEXIDINE La chlorhexidine est un dérivé cationique, elle réagit avec les charges électronégatives de la surface bactérienne qu’elle va inverser. L’adsorption est rapide, altération de la membrane d’où fuite des éléments du cytoplasme
LES MODES D’ACTION DES ANTISEPTIQUES Antisepsie et désinfection Fleurette, Freney, Reverdy 1995 Ed ESKA
LES MODES D’ACTION DES ANTISEPTIQUES Antisepsie et désinfection Fleurette, Freney, Reverdy 1995 Ed ESKA
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DETERSION Inactivation des antiseptiques par les matières organiques Tous les antiseptiques sont plus ou moins inactivés par les matières organiques (pus, sang, sérosités, sueur, sébum …). Cette notion doit être prise en compte dans le choix de l’antiseptique (principe actif, concentration) et dans ses modalités d’emploi . Pour les actes de soins les plus à risque, l’étape de détersion de la peau avec un savon a notamment pour objectif d’éliminer les matières organiques et favoriser ainsi l’action de l’antiseptique utilisé ultérieurement. Problématique prise en compte dans le déroulement de l’antisepsie pré-opératoire. .
DETERSION Détersion avant geste invasif La France est le seul pays qui recommande une détersion de la peau avant application d’un antiseptique pour la préparation cutanée avant geste invasif. Autres pays: notion de peau propre Jusqu’en 2013, il était recommande pour la phase de détersion un savon ATS à base de PVI ou CHX Si une antisepsie cutanée avec DAKIN® la détersion avec savon doux. En 2013, l’actualisation de la conférence de consensus de la gestion pre opératoire du risque infectieux a remis ce dogme en question Etude française en 2015-16 sur l’ utilité de la détersion avant pose de cathéter central.?
DETERSION
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RESISTANCE BACTERIENNE aux ATS 1995 Premières études sur la résistance aux antiseptiques, ou plus largement aux biocides Quelles conséquences cliniques ? Les mécanismes ne sont pas vraiment élucidés. résistance intrinsèque (ex : paroi de M chelonae engendrant une résistance au glutaraldéhyde 2 %), résistance liée à des conditions spécifiques de croissance (ex : biofilm protégeant P. aeruginosa, sporulation), résistance acquise (ex : altération des porines modifiant la perméabilité des bactéries, efflux, phénomène oxydatif dégradant les antiseptiques) Tous les antiseptiques peuvent être concernés : les antiseptiques de niveau intermédiaire (les ammoniums IV) mais également les antiseptiques majeurs : la chlorhexidine (CHX)
RESISTANCE BACTERIENNE aux ATS Rappel: 1 la résistance naturelle ou intrinsèque : elle est connue, prévisible C’est une caractéristique des espèces ou groupes microbiens Elle permet de définir le spectre théorique d’activité Elle est en relation avec la composition de la membrane Une espèce bactérienne peut être résistante aux ATS du fait de sa structure ou de son métabolisme enzymatique
RESISTANCE BACTERIENNE aux ATS 2 la résistance acquise : Il s’agit d’une perte de l’efficacité de l’agent anti infectieux sur une souche sélectionnée d’une espèce bactérienne Il y a une modification génétique soudaine et imprévisible qui survient chez une ou plusieurs souches Ex: mutation d’un gène de la cellule bactérienne (nature chromosomique) (diminuent ou empêche la fixation ou la pénétration du produit) 3 la résistance de nature plasmidique ou extra chromosomique: c’est l’acquisition d’un plasmide, petit fragment d’ADN indépendant du chromosome, transmissible d’une bactérie à l’autre et héréditaire
RESISTANCE BACTERIENNE aux ATS Les mécanismes impliqués confèrent majoritairement aux microorganismes une résistance de bas niveau, c’est-à-dire que la CMI est augmentée, mais l’efficacité clinique est conservée parce que la concentration d’usage de l’antiseptique reste très supérieure à la CMI D’où questions sont posées sur la définition de la résistance aux antiseptiques? Elle devrait être différente de la définition de la résistance aux antibiotiques, basée sur la CMI. Similarité des mécanismes de résistance entre les antiseptiques et les antibiotiques, enfin le lien entre les deux commence à être exploré
RESISTANCE BACTERIENNE aux ATS Résistance à la Chlorhexidine Il existe chez Staphylococcus aureus et Staph coag négative un gène de résistance aux ATS gène : qac A (code pour Ammonium IV + chlorhexidine) gène : psk code pour la résistance à la chlorhexidine La plupart des souches de staphylocoques possédant le gène qac A sont des souches résistantes à la méticilline et aux Ammoniums IV La présence des gènes qacA/B (codant pour des pompes a efflux multidrogues) a été associée a des échecs de décolonisation au cours d’une étude menée en Réanimation
RESISTANCE BACTERIENNE aux ATS Résistance à la Chlorhexidine Diminution de la sensibilité microbienne a la CHX a été significativement supérieure chez des germes responsables de bactériémies à point de départ CVC dans des unités mettant en œuvre les toilettes quotidiennes a la CHX La CHX a progressivement gagné, à tort ou à raison, la place d’antiseptique de référence: Antisepsie CVC , soins de bouche des patients sous ventilation mécanique, utilisation de lingettes imprégnées de CHX avant chirurgie, l’utilisation de toilettes à la CHG pour la décontamination du SARM en association avec la mupirocine,…,
RESISTANCE BACTERIENNE aux ATS Récemment, d’autres auteurs ont mis en évidence la sélection de souches résistantes aux antibiotiques par le biais d’une exposition de bactéries à de faibles concentrations d’antiseptique En 2013, Mc Cay et al. sélectionnent par exposition à de faibles concentrations de chlorure de benzalkonium une souche de P. aeruginosa présentant une CMI augmentée à cet antiseptique La souche s’avere co-resistante à la ciprofloxacine (mutation du gène régulant le système d’efflux Mex). On retrouve cette résistance croisée entre chlorure de benzalkonium et quinolones chez E. coli, Campylobacter ou encore Listeria monocytogenes
RESISTANCE BACTERIENNE aux ATS Résistance croisée BHRe Naparstek et al. en Israel une souche épidémique de Klebsiella pneumoniae productrice de carbapenèmase, associée a une CMI a la CHX augmentée Les auteurs suggèrent que l’utilisation de la CHX ait pu contribuer à l’épidémiologique de cette BHRe
RESISTANCE BACTERIENNE aux ATS Conclusion Aujourd’hui le risque clinique associé a la diminution de sensibilité microbienne aux antiseptiques semble faible: les souches bactériennes exprimant les gènes de résistance aux ATS restent sensibles aux concentrations d’antiseptiques utilisées en pratique. Des interrogations quant à la sélection de bactéries résistantes aux antibiotiques. Il n’est donc pas impossible que l’utilisation large d’antiseptiques rémanents conduise à une exposition longue et à faible dose des populations bactériennes, sélectionnant des souches résistantes La résistance à la CHX doit faire l’objet d’une attention particulière, notamment dans les services de soins l’employant largement.
Et les biocides présents produits ménagers, cosmétiques,…? RESISTANCE BACTERIENNE aux ATS Conclusion Objectif : le bon usage des antiseptiques = une politique utilisation raisonnée dans les établissements La diversité des antiseptiques doit être préservée si aucune différence d’ efficacité n’est mise en évidence. Et les biocides présents produits ménagers, cosmétiques,…?
Résistance plasmidique aux antiseptiques et aux désinfectants Antisepsie et désinfection Fleurette, Freney, Reverdy 1995 Ed ESKA
LES ANTISEPTIQUES UTILISÉS Il n’y a pas de définition consensuelle, mais : les antiseptiques majeurs : activité bactéricide, un large spectre et une action rapide les antiseptiques à base de chlorhexidine les antiseptiques à base de PVP-I les antiseptiques à base de dérivés chlorés éthanol à 60 ou 70%. les antiseptiques mineurs: autres principes actifs : bactéricides ou bactériostatiques et de spectre plus étroit Les « antiseptiques » à proscrire : peu efficaces, toxicité et les effets II peuvent être importants en cas d’utilisation prolongée Les produits considérés à tort comme antiseptiques : produits peu ou non bactéricides
LES ANTISEPTIQUES UTILISÉS CHLORHEXIDINE (famille des biguanides) UTILISATIONS Solutions moussantes (scrub savons) Désinfection des mains Douche préopératoire Détersion peau saine, peau lésée Solutions alcooliques Préparation champ opératoire Antisepsie peau saine (1 temps) Injections manipulation robinets, rampes … Solutions aqueuses Antisepsie plaies Balnéation des brûlés Chlorhexidine + chlorure de benzalkonium + alcool benzylique Antisepsie peau saine et peau lésée Produit utilisé chez le bébé pour les soins du cordon ombilical 50
LES ANTISEPTIQUES UTILISÉS Effets indésirables, Remarques, Conditions particulières Chlorhexidine (toutes formes) Rares cas d’eczéma allergique , urticaire Effets systémiques si applications étendues en pansement occlusif Ne doit pas être en contact avec le cerveau, les méninges et le conduit auditif (irréversible) Pas d’utilisation sur les muqueuses Pas d’utilisation oculaire Pas d’utilisation cavités internes (lavage irrigation) Contient un tensioactif, lors d’une antisepsie la détersion et l’antisepsie se font avec le même produit. Résistance Incompatibilités avec les halogénés, tensio actifs anioniques ou non ioniques, savons, certains colorants Taches tissus : perborate de sodium Matières organiques diminuent activité Les solutions aqueuses 005% bactéricidie insuffisante 51
Effets indésirables - Remarques Conditions particulières LES ANTISEPTIQUES UTILISÉS DERIVES IODES (famille des halogénés) UTILISATIONS Effets indésirables - Remarques Conditions particulières Alcool Iodé Désinfection des bouchons Non rémanent, caustique. Povidone iodée Solutions moussantes (scrub savons) Désinfection des mains Douche préopératoire Détersion peau saine, muqueuses et plaies souillées Contre indication : nouveau né < 1 mois, enfant < 30mois Grossesse 2 et 3eme trimestre Remarque : l’intolérance aux produits de contraste iodés, fruits de mer ne constituent pas une contre indication à la PVPI S’assurer du séchage complet avant utilisation du bistouri électrique Pas d’association avec les antiseptiques organo-mercuriels (attention aux topiques à usage OPH + conservateurs mercuriels) Activité rémanente ATCD de problèmes thyroïdiens Précautions chez les brûles sup à 10% de la surface corporelle Patients dépiles attendre avt de pratiquer la douche ou l’antisepsie cutanée , le crème peut modifier le pH cutané Povidone Iodée Solutions Alcooliques Antisepsie peau saine Préparation champ opératoire chirurgical Povidone Iodée Solutions aqueuses différentes concentrations Antisepsie peau saine (ponction …) Lavage plaies, irrigation. Irrigation vaginale Préparations pansement, gel, ovules, gargarismes,… 52
LES ANTISEPTIQUES UTILISÉS DERIVES CHLORES (famille des halogénés) UTILISATIONS Effets indésirables - Remarques Conditions particulières Hypochlorite de sodium Antisepsie peau saine, peau lésée et muqueuses, irrigations Action rapide Matières organiques diminuent activité Rares cas d’irritation sur peau lésée Très bonne tolérance Cavités internes (+ rinçage) Solution de Dakin 0.5% titre chlore actif et Amukine 0.06% (ATS œil enfant) Solution de Dakin 0.5% titre chlore actif et Amukine 0.06% (ATS œil enfant) 53
LES ANTISEPTIQUES UTILISÉS ALCOOLS UTILISATIONS Effets indésirables - Remarques Conditions particulières Éthanol (60°, 70° modifié) Antisepsie peau saine avant prélèvement, injection, les sites injection Désinfection des mains Non sporicide CI : Muqueuses, plaies Enfants Pansements occlusifs Risque de passage systémique sur de grandes surfaces d’application Incompatibilité avec les savons inflammable Propanol 2 ou iso Propanol 54
LES ANTISEPTIQUES UTILISÉS UTILISATIONS Effets indésirables - Remarques Conditions particulières Dérivés mercuriels anciennement mercurochrome, mercryl Antisepsie des plaies peu étendues Contre indications : Enfant, grossesse, allaitement muqueuses, œil. Très allergisant, peu actif. Risque de nécrose cutanée + antiseptiques iodés. Favorisent résistance aux antibiotiques Spécialités avec de la Chlorhexidine ! Eau oxygénée (utilisée à tort) Nettoyage des plaies, action hémostatique faible Bactériostatique faible, pas d’application oculaire Eosine Action desséchante dermatoses érythème fessier … Longtemps utilisée action antiseptique pour les soins de cordon solutions alcooliques ou aqueuses 55
LES ANTISEPTIQUES UTILISÉS ATS MINEURS UTILISATIONS Effets indésirables - Remarques Conditions particulières Diamidines (Hexamidine) Dermatologie, Pas sur muqueuses, plaies ouvertes Ammoniums quaternaires Dermatologie, antisepsie peau et muqueuses Attention Pansement occlusifs Ne pas avaler car hémolytiques Se contaminent facilement Hexetidine Bains de bouche Acide borique Acide salicylique Acide lactique Traitement des dermatoses et surinfections Contre indications : Enfants, Applications prolongées Préparations à base de cuivre, zinc, nitrate d’argent Dermatologie Caustique 56
LES ANTISEPTIQUES UTILISÉS CHEZ L’ ENFANT Prématurés Enfant de moins de 1 mois Enfant de 1 à 30 mois PVPI CI Précautions emploi Alcool 70° (coloré au bleu de méthylène) Chlorhexidine à 0.5% alcoolique à 70% Autorisés Chlorhexidine faiblement alcoolisée (Biseptine) Autorisé Dérivés chlorés 57
LES ANTISEPTIQUES UTILISÉS CHEZ L’ ENFANT
LES ANTISEPTIQUES UTILISÉS CHEZ L’ ENFANT Recommandations de SFHH 2007 Antisepsie chez l’enfant ANTISEPSIE DE LA PEAU SAINE POUR LA MISE EN PLACE DE CATHETERS VASCULAIRES, LA REALISATION D'ACTES CHIRURGICAUX ET LES SOINS DU CORDON CHEZ LE NOUVEAU-NE AGE DE MOINS DE TRENTE JOURS ET LE PREMATURE Avis de la Société française d’hygiène hospitalière (SF2H) – Janvier 2011 Prématuré : Tout ATS est rincé à l’eau stérile après un temps d’action de 30 sec afin d’éviter irritation ou passage systémique Pour la désinfection du cordon le rinçage n’est pas indispensable (surface faible, peu de vascularisation) Ne pas trop imbiber la compresse pour favoriser le séchage rapide Enfant de moins de 3 mois : Si indispensable PVPI application brève peu étendue, suivie d’un rinçage 59
Biseptine® ATS utilisé exclusivement en France, association de gluconate de chlorhexidine 0,25 %, de chlorure de benzalkonium 0,025 % et d’alcool benzylique à 4 %. Biseptine ne doit cependant pas être considérée comme un antiseptique alcoolique (l’alcool benzylique a une concentration trop faible) L’ étude in vitro de Reverdy et al. [32] a mis en avant des CMB plus faibles pour la Biseptine que pour la CHX a 0,5 % associée a l’ethanol a 67 %.
Biseptine® De plus, plusieurs études françaises se sont intéressées a la place de la Biseptine dans l’antisepsie avant pose de cathéters centraux (CVC) en comparant a la PVI alcoolique ou la PVI seule et ont montre une réduction significative de la colonisation des CVC avec deux applications successives de Biseptine mais un taux de sepsis et de bactériémies sur cathéters similaires La Biseptine est un produit intéressant dans l’indication de l’antisepsie sur peau saine avant geste invasif Nécessite cependant des études cliniques supplémentaires avec comparaison de l’ efficacité avec la CHX alcoolique.
Octénidine L’OCT est un antiseptique cationique de la famille des bispyridines qui se lie aux lipides de la membrane bactérienne. Elle est utilisée depuis de nombreuses années dans différents pays européens. Son spectre d’activite est large et elle présente peu d’effets indésirables. Utilisée chez le prématuré et sur les muqueuses. La plupart des études portent sur l’utilisation sur plaies aigues ou chroniques qui est sa principale indication
Octénidine Indiquée dans la décolonisation (SARM). Efficacite équivalente à celle de la chlorhexidine dans cette indication? Les études sur la tolérance cutanée sur peau saine des antiseptiques montrent une bonne tolérance pour l’OCT En conclusion, selon les études, l’OCT semble avoir une efficacité au moins équivalente a la CHX et la PVI in vitro a des concentrations plus faibles. Elle semble également efficace sur biofilm.
LES ANTISEPTIQUES UTILISÉS PRINCIPES GENERAUX D’UTILISATION Un antiseptique s’utilise sur la peau ou les muqueuses et ne doit pas être utilisé pour la désinfection des dispositifs médicaux. Exceptions : désinfection des flacons de perfusion, des connexions, des tubulures, des sites d’injection des cathéters ou de prélèvement, des sacs de drainage vésical …
LES ANTISEPTIQUES UTILISÉS PRINCIPES GENERAUX D’UTILISATION Respecter les dates de péremption indiquées sur les flacons. Une solution antiseptique peut être l’objet d’une contamination microbienne, et peut devenir la cause d’infection Noter la date d’ouverture sur le flacon et la date de péremption du produit ouvert Respecter le délai d’utilisation après la date d’ouverture (Pharmacie)
PRINCIPES GENERAUX D’UTILISATION
PRINCIPES GENERAUX D’UTILISATION Préférer les petits conditionnements (volumes adaptés à l’utilisation) Fermer le flacon après chaque manipulation Éliminer les monodoses après chaque utilisation Attention aux contaminations : Ne pas toucher l’ouverture du flacon avec des doigts ou des objets souillés Nettoyer chaque jour l’extérieur des flacons avec un détergent-désinfectant (essuyage, pas d’immersion du flacon dans DD) Ne pas reconditionner les antiseptiques, ni transvaser, ni compléter un flacon
PRINCIPES GENERAUX D’UTILISATION Utiliser la même famille d’antiseptique Ne jamais mélanger ou employer successivement 2 antiseptiques différents au cours d’un même soin : risque d’inactivation des produits, voire de toxicité Surveiller la tolérance locale : érythème, dessèchement, irritation L’intolérance locale à un antiseptique est favorisée par : la persistance d’humidité (antiseptique sans alcool), l’utilisation d’une quantité excessive d’antiseptique, le contact prolongé (attention pansement occlusif). le rinçage du savon antiseptique effectué entre deux utilisations limite le risque d’intolérance cumulée (ex : douche préop et champ op détersion et antisepsie,…) Le risque de réaction croisée ou d’intolérance cumulée entre familles d’antiseptiques est rare (disparition des organo-mercuriels/brulûre chimique).
PRINCIPES GENERAUX D’UTILISATION Conservation des flacons A l’abri de la lumière et loin des sources de chaleur, dans le conditionnement d’origine afin d’éviter les contaminations et la perte d’informations sur les étiquetages Respect des précautions d’emploi et des contre-indications …: nourrissons, femmes enceintes Respect du temps de contact minimum
PRINCIPES GENERAUX D’UTILISATION Dilution: Utiliser les formulations commercialisées : pas de mélange, pas de dilution sauf indication particulière prévue dans les RCP (Résumé des Caractéristiques du Produit) des spécialités pour lesquelles l’AMM est posée (exemple : dilution pour les bains des brûlés) : En cas de dilution, celle-ci est réalisée au moment du soin dans un contenant stérile, avec de l’eau stérile, selon les recommandations du fabricant Et à éliminer immédiatement après le soin. Effectuer le rinçage des savons antiseptiques à l’eau stérile ou au sérum physiologique stérile. De manière générale ne pas rincer les ATS sinon perte de l’effet rémanent (exception néonatologie pédiatrie, et irrigation des cavités)
PRINCIPES GENERAUX D’UTILISATION Connaître les incompatibilités des différents produits (ex Dakin ou Chlorhexidine avec le savon, d’où l’importance du rinçage après nettoyage)
PRINCIPES GENERAUX D’UTILISATION Appliquer l’antiseptique sur une peau ou une muqueuse propre: Sur peau saine, privilégier l’usage d’un Antiseptique Alcoolique. Adapter la procédure d’utilisation des antiseptiques (4 temps avec 1 ou 2 applications, 2 temps, ou 1 temps) en fonction du niveau de risque lié à l’acte de soins. Respecter le séchage spontané de l’antiseptique et ne pas sécher avec une compresse, afin de respecter le délai d’action du produit Réaliser impérativement l’antisepsie à l’aide de compresses stériles.
PRINCIPES GENERAUX D’UTILISATION
MESUSAGE DES ANTISEPTIQUES Les SHA n’ont pas d’indication pour les soins en tant qu’antiseptiques. Il ne faut pas utiliser d’antiseptique sur le méat et la sonde lors de la toilette quotidienne du patient sondé à demeure (toilette au savon doux liquide) Il ne faut pas utiliser d’antiseptique pour la désinfection du matériel.
PRINCIPES GENERAUX D’UTILISATION PRECAUTIONS D’EMPLOI Hypersensibilité Les réactions d’hypersensibilité sont à prendre en compte pour tout produit appliqué sur la peau. Des réactions d’hypersensibilité immédiate et retardée sont imputables à la CHX et à la PVI. - Les réactions de type immédiat sont rares, mais plus fréquentes avec la chlorhexidine (urticaire de contact, asthme professionnel, choc anaphylactique) - Des réactions d’hypersensibilité ont été observées suite à la pose de cathéters centraux imprégnés de chlorhexidine Dans les cas rares d’intolérance ou d’allergie cumulée utiliser un savon doux pour la détersion et un dérivé chloré pour l’antisepsie. Traçabilité dans dossier patient .
PRINCIPES GENERAUX D’UTILISATION PRECAUTIONS D’EMPLOI Prévention des brûlures Des cas d’inflammation et de brûlure ont été recensés suite à l’utilisation concomitante d’un antiseptique alcoolique et d’un bistouri électrique (mauvais usage des produits ) Rappel des mises en garde et des précautions d’emploi par l’ANSM - Les antiseptiques alcooliques sont inflammables, ne pas imprégner en excès la compresse lors du badigeon d’antiseptique alcoolique - Avant la mise en marche du bistouri électrique : s’assurer du séchage complet de l’antiseptique alcoolique, vérifier l’absence antiseptique alcoolique qui aurait pu couler (plis cutanés du patient, sous le patient, au niveau du drap de la table opératoire et des replis des champs opératoires…), voire remplacer les protections absorbantes qui pourraient être imbibées de produit alcoolique.
Les solutions aqueuses prêtes à l’emploi contenant 0,05% de CHLORHEXIDINE Ne doit pas être mise en contact avec le cerveau, méninges, et ne doit pas pénétrer dans le conduit auditif en cas de perforation tympanique. La chlorhexidine est irritante pour les muqueuses (dès 0,02% pour la muqueuse oculaire). L’utilisation de la chlorhexidine est proscrite sur l’oeil et la muqueuse génitale. Pour la muqueuse buccale, des bains de bouche à base de chlorhexidine sont couramment utilisés. La molécule ne doit pas être utilisée dans les cavités internes (lavage, irrigation). Les solutions aqueuses prêtes à l’emploi contenant 0,05% de chlorhexidine présentent une activité bactéricide insuffisante. En flacon multi-doses risque de contamination bactérienne. Elles ne doivent plus être utilisées pour l’antisepsie PRINCIPES GENERAUX D’UTILISATION PRECAUTIONS D’EMPLOI
L’usage endobuccal de la PVP-I peut exposer à un risque de coloration Il existe également un risque de passage placentaire et dans le lait maternel = contre-indication chez la femme enceinte aux 2e et 3e trimestres de grossesse. La solution pour irrigation oculaire ne doit jamais être injectée en intra ou en péri oculaire. L’usage endobuccal de la PVP-I peut exposer à un risque de coloration irréversible des dents en cas de blanchiment des dents dans les mois précédents. PRINCIPES GENERAUX D’UTILISATION PRECAUTIONS D’EMPLOI
d'entraîner un dysfonctionnement thyroïdien. PVP-I L’allergie à l’iode n’existe pas et il n'existe pas de réaction croisée avec les produits de contraste iodés. Les réactions d'intolérance (réactions anaphylactiques) aux produits de contraste iodés ou d'anaphylaxie aux fruits de mer ne constituent pas une contre-indication à l'utilisation de la PVP-I. En cas d'administrations répétées et prolongées sur une grande surface, sous pansement occlusif, sur une peau lésée, une muqueuse, la résorption transcutanée de l’iode peut produire une surcharge iodée susceptible d'entraîner un dysfonctionnement thyroïdien. Attention lors d'applications régulières réalisées sur peau lésée chez des patients présentant une insuffisance rénale, chez les grands brûlés. PRINCIPES GENERAUX D’UTILISATION PRECAUTIONS D’EMPLOI
Les dérivés chlorés présentent peu de contre-indications. La possibilité de sensations de brûlure ou d’irritation uniquement sur peau lésée (plaies importantes, chirurgie gynécologique), ne justifie habituellement pas l’arrêt du traitement. En ophtalmologie, en l’absence d’alternative, dérivé chloré 0.06 % proposé pour la préparation chirurgicale Compte tenu des interférences possibles entre savon et dérivés chlorés, Leur emploi successif impose de réaliser un rinçage intermédiaire soigneux PRINCIPES GENERAUX D’UTILISATION PRECAUTIONS D’EMPLOI
PRINCIPES GENERAUX D’UTILISATION Niveaux de risque et objectifs de l’antisepsie Définition des niveaux de risque Les antiseptiques, en fonction de leurs caractéristiques (molécules, formulation, concentration), présentent une activité plus ou moins importante sur les flores cutanées et muqueuses. En fonction du niveau de risque lié à l’acte, les objectifs théoriques de l’antisepsie en termes d’élimination ou de réduction des flores seront différents.
PRINCIPES GENERAUX D’UTILISATION Niveaux de risque et objectifs de l’antisepsie LES BACTÉRIES COMMENSALES peuvent être réparties en 4 flores principales (cutanée, respiratoire, génitale et digestive) La flore cutanée est variable en qualité et en quantité (10 2 à 10 6/cm2) selon la topographie La flore résidente est formée surtout de germes Gram + potentiellement peu pathogènes, mais geste invasif >modification>processus infectieux Staphylocoques à coagulase négative, La flore transitoire est plus polymorphe et peut comporter des germes potentiellement pathogènes, provenant du tube digestif ou du rhinopharynx, environnement : Pseudomonas aeruginosa, Entérobactéries,Staphylocoques Reflet de l’écosystème Les mains flore transitoire abondante (transmission croisée)
PRINCIPES GENERAUX D’UTILISATION Niveaux de risque et objectifs de l’antisepsie
PRINCIPES GENERAUX D’UTILISATION Niveaux de risque et objectifs de l’antisepsie Niveaux de risque infectieux Haut = Eliminer la flore transitoire Réduire la flore résidente Antisepsie en 4 temps avec 2 badigeons d’ATS Niveaux de risque infectieux Intermédiaire = Eliminer la flore transitoire Antisepsie en 4 temps avec 1 badigeon d’ATS ou Antisepsie en 2 temps Niveaux de risque infectieux Bas = Réduire la flore transitoire Antisepsie en 1 temps Antisepsie en 4 temps : Détersion – Rinçage – Séchage – Application de l’antiseptique (avec 1 ou 2 badigeons) Antisepsie en 2 temps : 2 applications d’antiseptique Antisepsie en 1 temps : 1 application d’antiseptique sur peau/muqueuse visuellement propre
Niveaux de risque infectieux Haut = Eliminer la flore transitoire Réduire la flore résidente Antisepsie en 4 temps avec 2 badigeons d’ATS Acte d’imagerie interventionnelle : pose de gastrostomie, cathétérisme vasculaire, exploration endo-urologique Amniocentèse Arthrographie Biopsie rénale ou hépatique, biopsie mammaire , biopsie osseuse per op Ponction sternale et biopsie ostéo-médullaire pr prélèvement de cellules Pose de CVC , PICC, cathéter artériel, CCI , pose de cathéter pour drainage vésical suspubien Pose de drain chirurgical (pleural, digestif,…) Préparation cutanée de l’opéré (peau saine et muqueuse saine)
Niveaux de risque infectieux Intermédiaire = Eliminer la flore transitoire Antisepsie en 4 temps avec 1 badigeon d’ATS ou Antisepsie en 2 temps - Biopsie cutanée - Pose d’une aiguille de Huber - Ponction (lombaire, articulaire, pleurale, péritonéale) - Ponction sternale et biopsie ostéo-médullaire à visée diagnostique - Pose de cathéter pour ALR - Pose de harpon (sénologie) - Pose de perfusion sous-cutanée - Pose de sonde urinaire à demeure, pose de sonde bilan uro-dynamique - Pose de voie veineuse périphérique - Prélèvement sanguin pour hémoculture - Réfection de pansement (CCI, VVC) - Sondage évacuateur (hétérosondage) - Tatouage médical
Niveaux de risque infectieux Bas = Réduire la flore transitoire Antisepsie en 1 temps - Contrôle glycémique microcapillaire (hors autocontrôle) - Injections IV, IM, SC (dont insuline) - Manipulation sur chambre à cathéter implantable : après le retrait de l’aiguille de Huber - Prélèvement sanguin hormis hémocultures - Vaccin
UTILISATIONS PARTICULIERES -. Cas particulier de la décolonisation cutanée Le dépistage et la décolonisation des porteurs de SARM ou méti S peuvent être des éléments de prévention des infections du site opératoire à S. aureus Prévention des ISO présente un intérêt chez les patients à haut risque notamment ceux devant bénéficier d’une chirurgie cardiaque
UTILISATIONS PARTICULIERES Cas particulier de la prévention des pneumonies d’inhalation Les antiseptiques peuvent contribuer à la prévention des pneumonies d’inhalation.
UTILISATIONS PARTICULIERES Ethanol à 60% et 70% Du fait d’une absence de rémanence, l’usage d’éthanol à 60% ou 70% pour la préparation de la peau dans le cadre d’un prélèvement à visée de détermination d’une alcoolémie, ne constitue pas, théoriquement, une contre-indication. L’usage d’éthanol à 60% ou 70% pour la désinfection de la peau ne constitue pas une contre-indication à l’injection sous-cutanée d’insuline. (interaction entre l'Insuline et l’alcool en application cutanée). L’éthanol à 60% ou 70% ne peut pas être utilisé pour désinfecter la peau avant la réalisation d’une glycémie capillaire : la réaction à la glucose oxydase serait perturbée et le résultat de la glycémie faussé
UTILISATIONS PARTICULIERES Cas particulier de l’irrigation per-opératoire Même si en pratique de nombreuses équipes chirurgicales utilisent la povidone iodée en per-opératoire, il n’existe pas de recommandation en faveur de l’utilisation d’un antiseptique par irrigation ou par lavage en per-opératoire Les études sur le sujet sont controversées, mais les recommandations de 2008 du National Institute for Health and Clinical Excellence (NICE) sont en défaveur d’un lavage abondant des plaies Manque de données d’utilisation des antiseptiques dans cette indication, avec des effets secondaires non étudiés en particulier un retard potentiel de cicatrisation : en effet, l’effet bactéricide des antiseptiques implique une cytotoxicité favorisant les nécroses tissulaires
Bon Usage des Antiseptiques DU Hygiène Hospitalière et Ecologie Microbienne Bon Usage des Antiseptiques