Prévention des IAS selon le site : Les infections urinaires Dr Y. Berrouane EOHH, CHU de Nice
Introduction Infections urinaires : modèle pour présenter notions de facteurs de risque, intrinsèques, extrinsèques exemple de conférence de consensus les mises en place de politiques de prévention
INFECTION URINAIRE (1) Suppression des colonisations urinaires de la définition Critères cliniques : Symptômes généraux ou locaux imputés à l’IU en l’absence d’autre cause reconnue (chirurgie urologique endoscopique) Au moins un des signes suivants : fièvre (> 38°C), impériosité mictionnelle, pollakiurie, brûlure mictionnelle ou douleur sus-pubienne, en l’absence d’autre cause, infectieuse ou non.
Spécificités - Homme : cystite isolée plus rare, rechercher atteinte parenchymateuse (prostate ou rein…) Dispositif endo-urinaire : souvent asymptomatique - rechercher hyperthermie – frissons – hypothermie ou hypotension sans autre cause - changement d’odeur ou d’aspect des urines : non spécifiques - apparition de signes locaux après ablation Gériatrie : aggravation du statut mental ou de la dépendance, apparition et/ou aggravation d’une incontinence, sans autre cause retrouvée. Vessie neurologique : fièvre, augmentation spasticité, ou modification aspect des urines
Infection urinaire (2) Critères microbiologiques : Sans sondage urinaire : leucocyturie (≥ 104 leucocytes/mL) et uroculture positive (≥ 103 micro-organismes/mL) idem CTIN 1999 Avec sondage urinaire en cours ou dans les 7 jours précédents : uroculture positive (≥ 105 bactéries ou levures/mL ) leucocyturie sans valeur en cas de sondage Au plus deux micro-organismes différents
Spécificités Patient neutropénique : Prélèvement direct dans vessie Pas de leucocyturie significative Prélèvement direct dans vessie Seuil plus bas Ne pas changer la sonde pour faire un ECBU
Association aux soins Délai de 48h entre la prise en charge et le début de l’infection Si sondage ou autre abord de l’arbre urinaire : Présent ou survenu dans les 7 jours précédents.
Epidémiologie IUAS = infection fréquente 1ère infection acquise à l’hôpital Enquête Nationale de Prévalence (ENP) 2012 : 29,9% des IN IUAS = responsable d’infection sévère 8% des bactériémies d’origine urinaire (Enquête européenne de prévalence ) IUAS : entérobactéries - autres espèces IUAS : attention aux BMR
Références Réf : Bouza E. et al. Clin Microbiol Infect 2001;7:352 Merle V. et al. Eur Urol 2002;41:483 Hidron a et al. Infect Control Hosp Epidemiol 2008;29:996 ENP 2012 : http://invs.santepubliquefrance.fr/Publications-et-outils/Rapports-et-syntheses/Maladies-infectieuses/2013/Enquete-nationale-de-prevalence-des-infections-nosocomiales-et-des-traitements-anti-infectieux-en-etablissements-de-sante-France-mai-juin-2012 (consulté le 05/12/2017)
IUAS et BMR Enquête BMR CCLIN Paris Nord 2011 : Incidence des EBLSE : 0,54/1000 JH 65% des prélèvements positifs étaient urinaires Entérobactéries productrices de BLSE : EBLSE Jours d’hospitalisation : JH
Facteurs de risque intrinsèques Sexe féminin Susceptibilité individuelle Age > 50 ans Diabète Antibiothérapie préalable Vessie neurologique Diarrhée nosocomiale (taux x 8) Durée du séjour hospitalier
Facteurs de risque extrinsèques Sondage urinaire (80 %) Technique de pose Durée : chaque jourle risque de 3 à 10 % Type de drainage : système non clos Instrumentations (20%) Endoscopie Chirurgie
Facteurs de risque des IUN associées aux Dispositifs (Etudes prospectives) (Maki, Emerging Infectious Diseases;2001)
Sondage - Historique (1) d’après Valérie NADAUD, Pharmacien, CH GUERET Dès l ’antiquité sondes d’airin creusées et incurvées bougies de dilatation en cire roseau, paille, or, argent, chandelle de cire 18ème siècle: sondes rigides courbées fin du 18è: utilisation du caoutchouc première sonde souple inventée par BERNARD
HISTORIQUE (2) 1930: FOLEY invente un dispositif tubulaire autofixant grâce à un ballonnet gonflé. 1934: sonde de Foley en latex 1960: enduction TEFLON 1963: stérile 1970: 100% silicone 1980: enduction silicone
Infections urinaires sur sonde Historique "... le début de l'utilisation courante des sondes urinaires est parfois suivi d'une fièvre rémittente qui se termine souvent par la mort... Il est important qu'une telle fièvre, survenant au milieu d'une apparente santé en raison semble-t-il d'une si petite cause, et qui conduit souvent (comme cela est certainement le cas) à une issue fatale, soit bien et largement connue..." Sir Andrew Clark- Lancet 1883 (d ’après P. Parneix, CCLIN Sud Ouest)
Fréquence du sondage Prévalence globale de 10% (2006) : - N patients = 358 467 (95% des lits d’ hosp. en France) - sonde urinaire dans les 7 jours précédant l’ enquête En 2001 : taux global = 10% réanimation : 57%, chirurgie : 18,3%, médecine : 8,3%, moyen séjour 8,0% et long séjour 3,2%.
ENP 2012 : 17% des patients sondés présentent une IUAS Enq européenne 2012 : 60% des pts avec IUAS ont eu une sonde dans les 7 derniers jours
Physiopathologie de l’ IUN liée au sondage Colonisation : 3 portes d'entrée Région périméatale souvent colonisée avant sondage si colonisée : risque d'infection x 2 à 4 Jonction entre sonde et collecteur Site de drainage du collecteur
Physiopathologie Colonisation : 3 portes d'entrée
Système clos de drainage urinaire Valve anti-reflux Collecteur Site de drainage du collecteur Site de prélèvement Sonde urinaire
Physiopathologie En l’absence de sonde : En présence de sonde : par voie ascendante En présence de sonde : Lors de la mise en place de la sonde Voie endoluminale : prédominante si système ouvert Voie extraluminale ou périuréthrale : migration des bactéries par capillarité sur surface externe de la sonde Voie hématogène : mineure
Recommandations de bonnes pratiques pour la prise en charge et la prévention des infections urinaires associées aux soins de l’adulte AFU – SPILF – SF2H