Dépistage des dysthyroïdies chez les femmes enceintes diabétiques FZ. CHAHDI OUAZZANI, T.BOUZIANE, H.SALHI, H. EL OUAHABI Service d’Endocrinologie, Diabétologie et Nutrition CHU Hassan II Fès, MAROC INTRODUCTION ET OBJECTIF : La grossesse est une épreuve pour la thyroïde ; La glande thyroïde possède de nombreux mécanismes d’adaptation physiologiques à l’accroissement des besoins hormonaux et à l’appauvrissement de la charge en iode ; ces modifications exposent la femme enceinte à des dysthyroïdies non dénuées de conséquences maternelles et fœtales. De ce fait, la pathologie thyroïdienne constitue, après le diabète sucré, la deuxième cause d’endocrinopathie en cours de grossesse.[1] L’objectif de ce travail était de dépister les dysthyroïdies chez une population de femmes enceintes diabétiques. PATIENTS ET METHODES RÉSULTATS Il s’agit d’une étude descriptive incluant 113 femmes enceintes diabétiques hospitalisées au service d’Endocrinologie, Diabétologie et Nutrition du CHU Hassan II de FES entre septembre2013 et Septembre 2017 pour déséquilibre glycémique. Les patientes incluses ont bénéficié d’un dosage de taux de la TSH complété par un dosage des hormones thyroïdiennes et un bilan étiologique en cas d’anomalies. Le diagnostic de l’hyperthyroïdie était porté à un taux de TSH inférieur respectivement à 0.1μUI/L, 0.2μUI/L et à 0.3μUI/L au 1er, 2e et à au 3e trimestre. Alors que celui de l’hypothyroïdie était porté à un taux de TSH supérieur à 2.5μUI/L au 1er trimestre, et à 3μUI/L au 2e et 3e trimestre. L’âge moyen de nos patientes était de 32,5 ans [20 - 43] ; 26.54 % des femmes enceintes étaient diabétiques de type 1 et 73.45 % étaient diabétiques de type 2 ; La durée moyenne d’évolution du diabète était de 8 ans ; le taux moyen d’HbA1c au moment de l’hospitalisation était de 6,8%. Des antécédents familiaux de dysthyroïdies étaient présents dans 14.16 % des cas. Le taux moyen de la TSH était de 2,1 uUI/ml et la moyenne du taux de FT4 était de 9,45 pmol/L. Le diagnostic d’hypothyroïdie était porté chez 21.23 % de la population étudiée à un terme moyen de 10 semaines d’aménorrhée. Toutes ces patientes avaient un diabète de type 1 et les patientes ont été mises sous dose substitutive de la L-thyroxine. Uniquement 2 cas d’hyperthyroïdie gestationnelle ont été retrouvés. 77 % 21.23 % 23 % 1,77 % CONCLUSION La programmation de la grossesse chez la femme diabétique est impérative. Elle doit comporter systématiquement un bilan thyroïdien afin de dépister précocement les dysthyroïdies et ses complications fœtales. Ce travail souligne l’importance du dépistage de la dysthyroïdie chez la femme enceinte diabétique. En effet, dans notre étude, 23% présentaient une dysthyroïdie dont la plupart avaient une hypothyroïdie (21.23 %), ce qui peut concorder avec les résultats de l’étude de Konar avec une prévalence d’hypothyroidie de 25% [2]. Toutes les patientes présentant une hypothyroïdie dans notre étude, avaient un DT 1, cette constatation est appuyée dans la littérature, car selon certaines études, la prévalence de l'hypothyroïdie est particulièrement élevée en cas de diabète de type 1 : 40 à 50 % des femmes ayant un diabète de type 1 développent une hypothyroïdie [3,4]. RÉFÉRENCES [1] P.Perimenis. les maladies de la thyroïde, thyroïde et grossesse, 2010 [2] H.Konar, M.Sarkar, M.Roy. Association of Thyroid Dysfunction and Autoimmunity in Pregnant Women with Diabetes Mellitus. The Journal of Obstetrics and Gynecology of India, Accepted: 29 June 2017 [3] PR.Gallas, RP.Stolk, K.Bakker. Thyroid dysfunction during pregnancy and in the first post-partum year in women with diabetes mellitus type I. Eur J Endocrinol 2002;147:443-451. [4] Jovanovic Peterson L, Peterson CM. De novo clinical hypothyroidism in pregnancies complicated by type I diabetes, subclinical hypothyroidism and proteinuria: a new syndrome. Am J Obstet Gynecol 1988;159:442-446. Aucun conflit d’intérêt