Jean-Luc Gurtner La tentation des classes spéciales Thème 6 du Cours de Master en Sciences de léducation Politiques et systèmes éducatifs pour la gestion de la diversité culturelle Printemps 2008
Jean-Luc Gurtner Lorigine des classes spéciales La classe spéciale correspond à une innovation pédagogique de la seconde moiti é du 19e siècle. Elle relève des philanthropes engagés dans l'amélioration des conditions de vie des classes populaires, mais aussi de tous les " laissés pour compte du progrès ". (..) Volont é politique de contrôle des acquis scolaires et repérage des " analphabètes ", des " faibles d'esprit " et des " arriérés " ou " retardés " scolaires. Martine Ruchat (Dictionnaire suisse de politique sociale)
Jean-Luc Gurtner Evolution des classes spéciales Dans les années 1910 on cherchera à homogénéiser les classes en regroupant les élèves selon les degrés et les types d "arriération ". Classes à effectif réduit et à exigences moindres Destinées avant tout aux élèves « lents » dans leurs apprentissages (pour raisons « intellectuelles ») Or depuis 1980, la part des élèves dans les classes spéciales a énormément augment é pour atteindre 2,7% des élèves
Jean-Luc Gurtner Evolution des classes spéciales Augmentation due en grande partie à une augmentation du nombre délèves étrangers quon y trouve En particulier délèves provenant de vagues dimmigration ultérieures à 1980.
Jean-Luc Gurtner Un phénomène en évolution (données de la CDIP)
Jean-Luc Gurtner Un phénomène en évolution (données de la CDIP) Evolution de la part denfants en classes spéciales selon leur origine
Jean-Luc Gurtner Aujourdhui En moyenne nationale : Un enfant étranger sur 11 est scolaris é dans une classe spéciale, 1 enfant suisse sur 40.
Jean-Luc Gurtner Avec de grandes variations entre les cantons La part délèves étrangers dans ces classes varie entre 15,2% dans le canton dArgovie et 3,0% dans celui du Valais. On trouve jusquà huit fois plus détrangers (Glaris) que de Suisses dans les classes spéciales. La proportion de la population étrangère résidant dans le canton na cependant aucune influence sur le taux de placement dans des classes spéciales.
Jean-Luc Gurtner Une mesure qui varie selon les cantons Part des élèves étrangers dans les classes spéciales, en 2001, selon les cantons
Jean-Luc Gurtner Une évolution qui varie selon lorigine Evolution de la part des élèves en classes spéciales selon lorigine
Jean-Luc Gurtner Et qui persiste …. Année scolaire ; classes primaires OFS (2006). Léducation en Suisse
Jean-Luc Gurtner … malgré les difficultés Manque de personnel qualifié Cest dans les écoles/classes spéciales et au degr é secondaire I (classes à exigences élémentaires) que le manque de personnel est le plus important. Quinze cantons signalent une pénurie générale denseignant(e)s dans les écoles/classes spéciales
Jean-Luc Gurtner … et des résultats discutables La recherche montre que le placement en classe spéciale a des effets négatifs pour les élèves déficients intellectuels légers (QI entre 50 et 75) et les élèves qualifés de "lents" du point de vue de leur vitesse d'apprentissage (QI entre 75 et 90), quel que soit le domaine envisagé (connaissances scolaires de base, habiletés sociales, comportement, personnalit é). Statistiquement parlant, les élèves "lents" perdent 13 rangs et les élèves déficients intellectuels légers 6 rangs de percentiles par rapport à des enfants de mêmes niveaux scolarisés dans le circuit régulier. Cela signifie que ces élèves sont nettement désavantagés en termes d'acquisitions par rapport à leurs pairs de mêmes niveaux intégrés dans les classes régulières. J.-L. Lambert
Jean-Luc Gurtner … malgré les difficultés Une baisse du niveau et des exigences Le niveau de langue engendre une baisse des exigences dans les autres matières aussi La proportion délèves en échec augmente
Jean-Luc Gurtner … malgré les difficultés La recherche empirique montre que les enfants qui fréquentent ce genre de classes font de faibles progrès dapprentissage et que cet handicap les accompagne tout au long de leur carrière scolaire (cf. Kronig, Haeberlin und Eckhart, 2000).