Qu'est ce que savoir lire ?
Cf : Goigoux et son losange pédagogique - Étude du code (ou de la langue écrite ) -Compréhension -Production écrite -Acculturation -Langage
-Compréhension de textes 4 domaines à étudier -Identification des mots : travail sur des compétences linguistiques -Compréhension de textes -Production de textes : travail sur des compétences textuelles et stratégiques -Acculturation au monde de l'écrit : travail sur des compétences encyclopédiques l'enfant de cycle 2 qui met toute son énergie à ânonner une phrase ne comprend pas la phrase . Le sens ne peut apparaître que lors d'une relecture fluide, trop souvent effectuée par le maître lui-même. Apprendre à écrire = apprendre à restituer la continuité du langage avec des éléments discontinus que sont les lettres et les mots.
“De nombreuses données de la recherche ont révélé chez les élèves en difficulté de lecture une difficulté à reconnaître les mots. Sans être la seule cause de l'illettrisme, ce handicap en constitue l’une des composantes majeures. Faute d'une identification des mots précise et complète, la lecture d'un texte reste approximative, sinon aléatoire. Il est donc important de veiller tout particulièrement à ce que tous les élèves apprennent à identifier les mots avec efficacité : c'est-à-dire en alliant rapidité et précision. » Cf Ouzoulias : apprendre à lire l'essentiel en 10 pages Rapidité = pour réduire le coût mnésique du déchiffrage et arriver plus rapidement au sens (cf texte mal segmenté = difficile de garder en mémoire = difficile d'accéder au sens) Précision = pour éviter les contresens, liés à une mauvaise lecture de certains mots (homophones : on/ont - valeur des verbes et sens des accords : regarde/regardent...) = pour éviter de deviner le mot en identifiant la première lettre ou syllabe
Les étapes de l'entrée dans le code L’enfant assimile, de façon progressive, les rapports entre la langue écrite qu’il découvre et la langue orale qu’il connaît déjà. Au cours de ses premiers contacts avec les mots, l’enfant en distingue quelques-uns par leur longueur, leur allure générale, leur silhouette. Cette phase est dénommée " logographique",mais limitée par les aptitudes de la mémoire et les critères de distinction insuffisants.
L’enseignant aide l’enfant à comprendre -que les mots prononcés peuvent être segmentés en syllabes et en phonèmes -que les mots écrits sont composés de graphèmes et de lettres -qu’il existe un système de correspondances écrit – oral. avec une régularité des règles de correspondances grapho- phonémiques. L'enseignant aide l'enfant en le faisant travailler autour du principe alphabétique Un graphème est la lettre ou l'assemblage de lettres qui correspond à la prononciation d'un phonème = plus petite unité écrite pourvue de valeur La valeur d'une lettre est sa correspondance phonologique
L'assemblage = voie indirecte pour décoder un message Cela consiste -à segmenter les mots en petites unités - à identifier les correspondances entre les sons et les lettres (rapport graphie/ phonie) - à sonoriser chaque lettre - à la garder en mémoire de travail pour produire des sons (ou une syllabe) -à lire un mot Exemple : ch - a - t - ons L'assemblage l'affectation des lettres au sons qui leur correspond Les méthode de lecture synthétique = fusion de phonèmes Elle part des unités les plus petites (phonèmes et graphèmes) pour construire des unités plus grandes combinaisons de sons = syllabes---> mots --->phrases ---> textes
Le dictionnaire mental Au seuil de la lecture, l’enfant dispose d'un lexique mental, où chaque mot est associé à une combinaison particulière de sons. Le dictionnaire mental c'est un lexique écrit où est mémorisée l'orthographe (et pas l'image, la forme ou la silhouette )des mots.....
L’adressage (= voie directe) Cela consiste à identifier le mot comme une forme précise et stable, sans passer par l’assemblage. Cette voie est appelée « l’adressage » car on s’adresse directement en quelque sorte au mot stocké dans le lexique orthographique, sans passer par le déchiffrage. Le mot est reconnu car identifié dans le lexique mental . Le but de l'apprentissage de la lecture est de permettre à l'élève de se constituer progressivement un dictionnaire mental grâce auquel: l'élève fera correspondre les lettres qu'il voit aux sons qu'il entend L'orthographe de chaque mot écrit sera reliée au sens qui lui correspond. On va voir ce qui se passe chez le lecteur habile qui dispose d'un dictionnaire mental (= lexique écrit ) où est mémorisée l'orthographe (et pas l'image, la forme ou la silhouette )des mots.....
Le lecteur habile a des dizaines de milliers de mots mémorisés dans son dictionnaire mental Il ne reconnaît pas les mots comme des visages ou des formes Il ne reconnaît pas non plus les mots par leur silhouette GEANT géant géant géant géant géant géant géant Au cours de la lecture, le lecteur expert compare les mots écrits aux informations de son dictionnaire mental. Si çà correspond, il accède à la compréhension = voie directe (coût cognitif faible) Si non , il doit recourir au contexte ou à la prononciation des mots par décodage = voie indirecte géant génial génital jovial gênant gérant
Face à des pseudo-mots, il va Faire des analogies : oignonde secondille sarfemme ratient Utiliser son répertoire de syllabes connues : salminoutri gravoison praloupant blétougneux Construire les syllabes par fusion de phonèmes quand il n'y a aucune reconnaissance : sdlurfji zrictlobs chvrectasdri fgrulms scliphsdratno Mais ce décodage ne s'appuie pas sur la correspondance graphème/phonème mais sur la reconnaissance d'analogies avec d'autres mots déjà connus, ou de syllabes connues, sans avoir à recourir à la fusion de phonèmes.
La mémorisation des mots dans le lexique mental : Chez l'enfant novice : ANNIVERSAIRE Chez l'adulte expert : CBBGMHFPCGFH -----> SPONTIREAUX Pour un enfant l'orthographe du mot anniversaire est arbitraire. Il doit retenir toutes les lettres du mot. En revanche, le fait de le prononcer (et de retranscrire en graphèmes) permet de réduire le nombre d'informations à retenir puisqu'on passe de 12 lettres à 4 unités A / ni / ver / sair
L’enfant abandonne progressivement le recours systématique à la voie indirecte, activité coûteuse sur le plan intellectuel puisqu’elle occupe l’essentiel des ressources cognitives , pour se consacrer plus essentiellement à la construction du sens.
Vers une maitrise de la langue française La phase orthographique de la lecture Les caractéristiques de l'orthographe française : Elle est phonologique = l'alphabet permet de transcrire les sons Elle est morpho syntaxique = elle donne des indications sur le rapport entre les différents mots de la phrase = les accords genre/nombre, les terminaisons verbales... Elle permet de distinguer les homophones : à/a, Sur cette fiche l'élève est confronté à l'association phrases/images Il doit lire et choisir des stratégies pour exécuter l'exercice = prélever mots faisant sens (= mot clé) = savoir les lire = retrouver l'image L'élève va utiliser les indicateurs morpho-syntaxiques pour donner du sens aux phrases = les règles de grammaire de phrases la sensibilisation à ces indicateurs permet de donner des indications sur le rapport entre les différents mots de la phrase la nature du mot (verbe ou nom..) La joue/elle joue La cuisine /elle cuisine les accords genre/nombre (des)--- œufs /----cuisine les terminaisons verbales les homophones : à/a En fait, l'apprentissage de la lecture nécessite l'explicitation des conventions syntaxiques et sémantiques
L'acculturation L’école doit apprendre à tous les élèves dont elle a la charge à adapter leur façon de lire à la situation qu'ils ont à affronter. Une fois les mécanismes de la lecture acquis, l'élève ne devient pas seul , un lecteur polyvalent. Il faut lui proposer différents types de textes pour travailler les liens qu'ils ont entre eux: ressemblances , différences travailler le fonctionnement des récits à travers des réseaux d'albums...
Rapprocher, mémoriser, comparer... Les albums mis en réseau permettent aux enfants d'accéder aux fonctionnements des livres , des récits : permanence des personnages (anaphores..) rôle du héros et des personnages secondaires (les stéréotypes littéraires : princesse/grenouille- renard/rusé...) diversités des situations narratives (les points de vue ,la chronologie dans le récit, les récits enchassés, les actans du conte, les structures répétitives..) On pourra envisager un travail autour d'un réseau par auteur On pourra faire émerger la spécificité des supports : documentaires, narratifs, poétiques...
La compréhension est le produit de multiples mises en relation sur du long terme. Le travail sur la compréhension de l'écrit doit commencer bien avant la construction du code écrit comprendre un album c'est l'inscrire dans des relations qui rendent possible l'interprétation