lymphangiome kystique a localisation inhabituelle a propos d'un cas A.BACHAR D.RGUIBI R.BOUFETTAL S.R.ELJAY F.CHIHAB Service de chirurgie des cancers digestifs et de transplantation hépatique CHU IBN ROCHD-CASABLANCA
INTRODUCTION Le lymphangiome kystique du mésentère est une affection bénigne, d’origine malformative probable, se révélant fréquemment en bas âge. La majorité des lymphangiomes kystiques apparaissent au niveau cervico-axillaire. Néanmoins la localisation intra-abdominale telle que le mésentère est très rare. Le but de cette mise au point est de préciser la stratégie diagnostique et thérapeutique devant le lymphangiome kystique du mésentère.
OBSERVATION Femme de 20 ans, ayant eu une amygdalectomie en 2009. Douleurs pelviennes avec oligoménorhée depuis 2 ans. Examen clinique: masse périombilicale, mobile, indolore, de 5cm de grand axe. TDM abdomino-pelvienne: masse kystique sans prise de contraste de 85mm au niveau du mésentère. Exploration chirurgicale: présence d’une formation kystique de 10cm de grand axe au dépend du mésentère, en regard de la première anse jéjunale, à contenu laiteux. Une résection du kyste avec drainage de la cavité résiduelle était réalisée. Anapath: lymphangiome kystique mésentérique. Les suites post opératoires étaient simples. Recul d’un an.
RESULTAT Le lymphangiome kystique est une tumeur bénigne et rare des vaisseaux lymphatiques, il peut se révéler à tout âge. La localisation mésentérique et rétropéritonéale est rare. La présentation clinique non spécifique et polymorphe du lymphangiome kystique est liée au volume tumoral, à la localisation variable et aux types de complications qu’il engendre, peut ainsi se révéler par la palpation d’une masse abdominale ou une douleur abdominale. Le scanner est un excellent moyen diagnostique complémentaire. Il montre une tumeur homogène, hypodense, à cloisons fines, non rehaussée par le contraste. L’IRM est utilisée uniquement en seconde intention, elle permet une étude plus précise des rapports anatomiques de la lésion avec les structures avoisinantes. En cas de découverte fortuite, l’abstention thérapeutique avec un suivi régulier est conseillée si le lymphangiome kystique est asymptomatique. L’exérèse chirurgicale est l’attitude classique, car il existe un risque élevé d’évolution de la lésion (augmentation de volume, apparition de complications). Elle doit être totale pour éviter au maximum les récidives, par laparotomie ou laparoscopie et la plus conservatrice pour les organes en raison du caractère bénin du lymphangiome
CONCLUSION Le lymphangiome kystique est une tumeur évolutive nécessitant une exérèse chirurgicale totale afin d’éviter au maximum toute progression et récidive. Vu son caractère bénin, le sacrifice étendu d’organes est à proscrire.