La syndactylie chez la Holstein allemande Guillaume BONNET Aurélien BOULANGER Christelle ROTAT
Introduction Analyse génétique de la syndactylie chez des Holstein allemandes Syndactylie : « pied de mulet » soudure des deux doigts de l’extrémité digitée membres antérieurs les plus souvent atteints Maladie héréditaire monogénique autosomale récessive Pénétrance incomplète et expression variable en fonction de la race Le gène responsable localisé sur le télomère du chromosome 15 8 cas détectés en 7 ans en Allemagne
Objectifs de l’étude Déterminer si les animaux atteints descendent d’un ancêtre commun Etablir un lien entre le phénotype observé et le génotype
Matériels et méthodes Animaux : Prises de sang sur 8 veaux syndactyles 27 échantillons de sperme et de sang sur les pères, les mères et les demi-frères et demi-sœurs ne présentant pas la maladie Génotypage avec des microsatellites : Recherche de 6 marqueurs sur le chromosome 15 PCR et fluorescence Identification des allèles Analyse statistique (MERLIN) IBD Calcul des liens de parenté Test de linkage Détermination des marqueurs
Trois taureaux d’insémination Résultats Un ancêtre commun trouvé Deux homozygotes atteints Trois taureaux d’insémination porteurs
1 ancêtre commun trouvé (1) 3 taureaux d’insémination porteurs (1-19-25) 1 veau consanguin (29) 2 homozygotes malades : (9) et (29) Nombreux porteurs sains Parallélisme entre génotype et descendance confirmé Les animaux atteints sont homozygotes au niveau du marqueur BM848 (allèle 2) Haplotype rencontré chez les animaux malades et porteurs : 4-2-1-2-7-4 Les individus (20) et (21) ont subi une recombinaison haplotype : 1-2-7
Conclusions de l’étude Gène de la syndactylie non trouvé mais bien localisé sur le télomère du chromosome 15, au niveau des marqueurs : RM004, BM848, BMS820 animaux avec haplotype 1-2-7 considérés comme porteurs sains à haut risque Maladie persistante car : Taureaux reproducteurs testés mais pas toutes les mères Une ou plusieurs mutations peut provoquer la maladie sans présence de l’haplotype 1-2-7 Problème : pour détecter le gène de la syndactylie, connaître génotype du père, de la mère, et de l’individu.
Sélectionner les vaches hétérozygotes porteuses car elles produisent plus de lait et plus de matières grasses que les homozygotes non porteuses une méthode de détection directe serait préférable Recherches en cours par comparaison au génome humain (chromosome 11 homologue à la fin du chromosome 15)
Critiques Le génome bovin reste encore peu connu : il faudrait une carte plus précise des marqueurs génétiques Un nombre plus important de lignées porteuses, et de membres atteints dans ces lignées serait plus significatif pb : faible incidence de cette maladie Étude réalisée que sur les vaches Holstein allemandes (pas d’extrapolation possible aux autres races bovines)
Usage vétérinaire? Dilemme ! Bien-être animal : écarter les porteurs de la reproduction Zootechnie : augmentation de la production laitière si la méthode de diagnostic est directe et fiable, en évitant de croiser des hétérozygotes porteurs Rq: il existe d’autres moyens moins discutables pour augmenter la production laitière (progeny test)
Bibliographie Abecasis G.R., Cherny S.S., Cookson W.O., Cardon L.R., Merlin – rapid analysis of dense genetic maps using sparse gene flow trees, Nature Genetics, 2002, 30 : 97-101. Drögemüller C., Distl O., Genetic analysis of syndactyly in German Holstein cattle, The Veterinary Journal, 2006, 171 : 120-125 http://www.infobiogen.fr/services/chromcancer/IntroItems/LinkageLongID30031FL.html