Dr. Rokhaya CISSE/Pr. Abdou Salam FALL LARTES-IFAN Focus sur les oubliés de l’éducation : Le baromètre Jàngandoo au Sénégal Dr. Rokhaya CISSE/Pr. Abdou Salam FALL Mai 2019
Plan de la présentation Jàngandoo en bref, L’exclusion du système éducatif Motifs et profil des enfants exclus, Pistes d’action et conclusion.
Introduction Le Sénégal est classé au dixième rang de l’Indice de gouvernance Mo Ibrahim. Le score en développement humain Sénégal 58.0 derrière le Rwanda (72,4, l’Algérie 71,0, la Tunisie 70,5, le Gabon : 60,7, le Cameroun : 59,5. C’est principalement l’éducation qui tire cet indice vers le bas. Autres facteurs : l’exclusion de l’éducation qui atteint 24,5 % en 2016 (selon le LARTES, Jàngandoo, 2016).
746 DR tirés dont 52% en milieu rural et 48% en milieu urbain Jàngandoo 2016 en bref 746 DR tirés dont 52% en milieu rural et 48% en milieu urbain 16199 ménages représentatifs au niveau départemental 22764 enfants de 9-16 ans testés en lecture, maths et culture générale
Jàngandoo en bref Performances des enfants 9-16 ans en lecture, mathématiques et culture générale
Les enfants exclus en chiffres Les « hors lieu d’apprentissage » : ne fréquentant aucun type d’apprentissage:10% de l’échantillon. Les « hors école formelle » : 24,5% de l’échantillon (21,5 % jamais inscrits).
Les enfants « hors lieux d’apprentissage »
Des disparités importantes entre les régions chez les hors lieux d’apprentissage Source : Jàngandoo 2016, LARTES-IFAN
Proportion des enfants jamais inscrits dans un lieu d'apprentissage selon l'âge et le sexe parmi tous les enfants 9-16 ans (en %) A partir de 11 ans la tendance s’inverse pour les filles Source : Jàngandoo 2016, LARTES-IFAN
Proportion des enfants ayant abandonné ans selon le statut du dernier lieu d'apprentissage parmi tous les enfants âgés de 9 à 16 (en %) Source : Jàngandoo 2016, LARTES-IFAN
Occupations actuelles selon le sexe chez les enfants ayant abandonné l'apprentissage (en %) Tranche d'âge Inoccupé Travaux domestiques Agriculture Industrie/ Construction Service/ Commerce Total Garçons [9-10] 30 18 36 3 14 100 [11-12] 41 11 31 4 13 [13-14] 19 9 42 6 24 [15-16] 15 8 40 12 25 Filles 50 43 7 62 27 64 1 2 22 68 Source : Jàngandoo 2016, LARTES-IFAN
Les enfants « hors école»
Une concentration dans les régions de Kaffrine, Diourbel et Matam (centre et nord) Pourcentage d'enfants "hors école formelle" par région Les cas d’abandon sont plus marqués à Kédougou et à Matam suivis de Kolda, Tambacounda et Kaffrine. Source : Jàngandoo 2016, LARTES-IFAN
Les enfants qui n’ont jamais fréquenté l’école sont davantage issus du milieu rural Proportion des enfants jamais inscrits à l'école formelle selon le milieu de résidence du ménage parmi tous les enfants 9-16 ans (en %) Source : Jàngandoo 2016, LARTES-IFAN
Répartition par sexe des hors école Les filles restent moins longtemps à l’école que les garçons Plusieurs facteurs entrent en jeu: Les progrès accomplis dans la scolarisation des filles ces dernières années, La fréquentation par les garçons d’autres types d’apprentissage : les daara. Cependant, les choses s’inversent dès l’instant que l’on observe le cas des abandons : 54% pour les filles et 46% pour les garçons. Source : Jàngandoo 2016, LARTES-IFAN
Proportion d'abandon scolaire selon l'âge et le sexe de l'enfant (en %) Un pic chez les filles âgées entre 10 et 12 ans. Source : Jàngandoo 2016, LARTES-IFAN
La grande part des enfants qui n’ont jamais été à l’école formelle vit dans des familles modestes Source : Jàngandoo 2016, LARTES-IFAN
Proportion des enfants jamais inscrits à l'école formelle selon le niveau d'instruction du chef de ménage parmi tous les enfants 9-16 ans (en %) Source : Jàngandoo 2016, LARTES-IFAN
L’entrée tardive à l’école est un trait marquant des enfants qui abandonnent l’école Les enfants issus des zones rurales vont à l'école plus tard comparés à leurs pairs habitant dans les zones urbaines: à 7 ans : 83% en ville et 55% en campagne. Plus l'âge de l'enfant augmente et plus faible est la proportion d'enfants qui va à l'école formelle.
Les facteurs d’exclusion
Les facteurs d’exclusion Des conditions économiques difficiles des ménages Les difficultés de prises en charge des frais de scolarité des enfants Le besoin de la main-d’œuvre dans les travaux champêtres Le travail précoce des enfants Le travail domestique chez les filles
Les facteurs d’exclusion L’enclavement géographique - Les distances entre les habitations et l’école - Les déficit d’infrastructures scolaires et présence de daara
Les facteurs d’exclusion L’environnement socioculturel Le désintérêt des parents pour l’école qui véhicule des contrevaleurs sociétales et religieuses, La faiblesse de l’engagement des parents aux cotés des apprenants, L’influence des pairs, Les mariages et grossesses précoces.
Les facteurs d’exclusion La qualité de l’offre d’éducation Les faibles résultats scolaires, Les conditions d’apprentissage déplorables
Pistes d’action et conclusion L’environnement socioculturel, La disponibilité et la qualité de l’offre sont les déterminants de la rétention.
La remédiation pour éviter le décrochage scolaire Le LARTES-IFAN a initié la remédiation des élèves en difficultés dans les écoles et au niveau communautaire. Ces différentes interventions : 52 302 élèves répartis dans 141 écoles dans 20 inspections départementales ciblées au niveau des 7 Inspections d’académie.
Conclusion: Aucun enfant ne doit être laissé en rade ! En définitive, l’Etat devrait être justiciable du droit à l’éducation de tous les enfants. Tout enfant a un potentiel d’apprentissage qu’il faut valoriser.
LABORATOIRE DE RECHERCHE SUR LES TRANSFORMATIONS ÉCONOMIQUES ET SOCIALES (LARTES – IFAN) UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR Email: fallabdousalam@gmail.com / rcisse@gmail.com