Conférence Euro Graduation Access (EGA)

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Transcription de la présentation:

Conférence Euro Graduation Access (EGA) Formation et insertion professionnelle au Cameroun - Cas de l’enseignement supérieur - Conférence Euro Graduation Access (EGA) 23 et 24 Mai 2006 MORTELETTE Jean-Paul (COMETES - Analyse/publication) FOHOPA Rémon (Statisticien)

Présentation centrée sur 5 aspects: Présentation du système d’enseignement supérieur camerounais et du secteur de l’emploi Insertion et positionnement des diplômés supérieurs dans l’emploi Besoins de qualification des entreprises Degré d’adéquation/inadéquation des formations Propositions de réformes et d’adaptation des formations Toutes les données produites sont un extrait des résultats les plus marquants de l’enquête « Génération 2000 » réalisée par le MINESUP et le projet COMETES. Elles ont été collectées fin 2004 auprès de 333 entreprises (et administrations) et de 620 diplômés de l’enseignement supérieur employés au sein de ces entreprises.

I- Structure du système d’enseignement supérieur Établissements 1er Cycle 2nd Cycle 3ème cycle 1 2 3 4 5 6 7 8 Enseignement supérieur universitaire Universités d'Etat DEUG Licence Maîtrise DEA Doctorat DEUP DESS   Enseignement supérieur technique et professionnel (principaux établissements) IUT (et écoles privées) BTS/DUT Licence professionnelle ENSAI Ingénieur des industries agroalimentaires ENSP Diplômes d'ingénieur ENIEG Certificat d'instituteur de l'enseignement primaire ENS DIPES I DIPES II, DIPEN… ENIET Certificat d'instituteur de l'enseignement technique ENSET DIPLET I DIPLET II ESSEC Diplôme d'études supérieures de commerce ENAM Formation des administrateurs de niveau I Formation des administrateurs de niveau II

I- Quelques éléments sur le système de formation supérieur Les effectifs des étudiants ont doublé sur la dernière décennie. Le budget des établissements (publics) a sensiblement suivi la même tendance. Une grave crise du financement a néanmoins touché l’enseignement supérieur entre 1995 et 1999. L’enseignement supérieur est essentiellement académique et général. Les filières techniques/professionnelles ne regroupent que 14% des étudiants (2002/03). Notamment les filières les plus chargées sont les filières de Droit, sciences fondamentales et lettres/sciences humaines… L’enseignement supérieur reste aussi peu féminisé. Les femmes ne représentent que 38% des inscrits Enfin, les données sur le taux de réussite restent assez opaques… N.B = Ces données sont relatives aux établissements d’enseignement supérieur publics sous tutelle du MINESUP

I- Eléments sur la structure économique et de l’emploi formel au Cameroun Economie majoritairement tertiaire. Néanmoins les activités de services fonctionnent globalement avec une faible concentration de main d’œuvre. Le secteur tertiaire est dynamique les entreprises y sont plutôt jeunes (70% ont moins de 15 ans d’existence) Au contraire, le secteur industriel se caractérise par des infrastructures moins nombreuses mais fortement mobilisatrices de main d’œuvre. Les installations industrielles sont anciennes. Il n’est même pas un 1/3 qui ont moins de 15 ans. Ce secteur est moins dynamique. Il serait aussi plus difficile d’accès de part les investissements importants qu’il exige. Le secteur public / parapublic emploi à peu près ¼ de la population active formelle.

II- Représentation des diplômés supérieurs dans les entreprises La présence des diplômés supérieurs dans l’emploi n’est pas négligeable (23% de la masse salariale). Près d’un ¼ ont été recrutés récemment. C’est l’administration qui compte le plus de diplômés supérieurs parmi ses employés. Il est néanmoins important de remarquer que leur renouvellement est très faible (8% seulement sont des diplômés récents) L’industrie et le tertiaire non marchand (hôpitaux, éducation publique…) sont significativement engagés dans une démarche de renforcement des qualifications (près de 40% de leurs RH qualifiés ont été recrutés entre 2000 et 2004) Cette tendance est favorable à l’insertion des diplômés. Le secteur tertiaire est fortement qualifié et poursuit cette tendance. Combiné au fait qu’il est déjà le secteur majoritaire, il s’impose comme la voie principale de l’insertion des diplômés supérieurs.

II - Pénétration du marché de l’emploi par les diplômés Première insertion: Les différences sont importantes entre un diplômé supérieur technique/professionnel qui intègre le premier emploi après 12 mois et un diplômé général qui occupera son premier emploi après 18 mois. Avec un bac+5 et plus, l’insertion professionnelle est aussi plus rapide (11 mois) que pour les autres diplômés supérieurs (17/18 mois). L’insertion des diplômés techniques et des diplômés de haut niveau est aussi davantage ciblé sur le domaine de formation. Offre et demande – pression à l’embauche En moyenne, une structure professionnelle recrute un diplômé(1) pour 11 candidatures de diplômés reçues. Les diplômés comptent pour 18% des embauches. Le secteur dominant de l’économie – soit le tertiaire marchand – est relativement favorable à l’insertion des diplômés: Entre 2000 et 2004, la composition de la demande était – en proportion - moins qualifiée que les besoins de recrutement. Corrélativement la pression à l’embauche subie par les diplômés est, dans ce secteur, moindre que celle du demandeur moyen. La compétition subie par les demandeurs qualifiées y est aussi légèrement moindre que celle constatée en moyenne dans l’emploi: le secteur tertiaire recrute en moyenne 1 diplômé pour 9 demandes reçues (alors que le taux moyen dans l’emploi est de 1/11). De plus, cette pression à l’embauche va décroissante. Au final, ce secteur représente d’ailleurs 71% des orientations professionnelles des diplômés supérieurs entre 2000 et 2004. Au contraire, l’administration est le secteur d’insertion le plus difficile pour les diplômés: 1 embauche pour – au minimum – 24 demandes Les diplômés récents ne représentaient en 2004 que 13% des diplômés totaux – soit un renouvellement peu assuré. Le mythe de l’emploi public qui fait suite à la formation doit être sévèrement reconsidéré. (1) Le terme diplômé réfère ici – sauf indication contraire - aux diplômés supérieurs mais aussi aux bacheliers techniques

II- Parcours professionnel des diplômés Un bilan initial du parcours professionnel (après 3 ans de vie active) indique que: plus de la moitié des employés interrogés – diplômés de l’enseignement supérieur – avait changé au moins une fois d’emploi. moins d’un quart de ce temps (22%) serait resté inoccupé – chômage La qualité et la fluidité du parcours professionnel sont – comme l’insertion - fortement liés à la nature de la formation (et en second lieu à l’obtention d’un haut niveau de formation – bac +5 et plus) Les diplômés supérieurs techniques/professionnels parcourent davantage et plus facilement l’emploi que les diplômés généraux (plus de la moitié aura connu 2 expériences ou plus après 3 ans de vie active). Leur mobilité est favorisée sur le marché de l’emploi: les transitions professionnelles sont rapides et occasionnent moins de chômage. Les diplômés généraux se maintiennent majoritairement dans l’acquis initial ou entament des changements professionnels anticipés et préparés. Les ruptures professionnelles subies ou mal préparées sont régulièrement sanctionnées d’une réinsertion difficile. II- Discrimination sexuelle de l’accès et du parcours professionnel Pour des caractéristiques académiques sensiblement équivalentes, les femmes : Mettent plus de temps (2 mois de plus que les hommes) pour intégrer un premier emploi moins adapté à leurs compétences réelles Leur circulation professionnelle est plus difficile. Le changement d’emploi est affecté de délais et périodes d’inactivité plus importantes que pour les hommes. Les femmes sont 3 fois moins proposées à des promotions que les hommes. Elles sont aussi très peu nombreuses à occuper des postes de décideurs (4% des femmes contre 19% des hommes – à qualifications moyennes équivalentes – occuperaient ces fonctions après 3 ans de vie active).

II- Conditions professionnelles des diplômés Nous avions noté que les conditions d’accès à l’emploi (insertion et circulation professionnelle) sont principalement conditionnées par la nature de la formation suivie (et plus spécifiquement par le critère de professionnalisation de cette formation) Une fois l’emploi acquis (plus ou moins facilement) – ce facteur impacte peu sur les attributs professionnels (salaire/statut). Ces derniers sont fortement déterminés/corrélés par le niveau académique atteint. L’exemple le plus extrême permet de prendre la mesure du phénomène: un diplômé supérieur de niveau bac +5 et plus occupera (environ) 4 fois plus souvent les fonctions de décideur et gagnera un salaire 2 fois plus important que son homologue de niveau bac+1/2. Pour synthétiser de façon caractéristique : 1- Le diplômé professionnel de haut niveau (type ingénieur) est le modèle d’un accès facilité et favorable sur le marché du travail. 2- Son ‘contraire’ (type DEUG universitaire) sera fortement désavantagé: accès difficile, faible mobilité, affectation peu valorisante et peu rémunératrice…

III- Evolution des besoins de qualifications Il est notable que – sur le court/moyen terme – les profils moins appliqués/orientés vont déclinés: agent de maîtrise, cadres administratifs et employés. Au contraire, la demande s’oriente à un accroissement des fonctions opérationnelles et techniques (ingénieurs, techniciens, cadres spécialisés…) Cette évolution vers une plus forte opérationnalité de l’emploi se ressent aussi dans l’évolution des activités affectées. Le renforcement des activités techniques et productives (maintenance, conduite de la production, exécution de tâches spécialisées…) est un axe majeur des évolutions à venir. Au contraire, les tâches plus ‘généralistes’ liées à l’encadrement, à l’exécution de tâche simples, aux fonctions d’accueil/service déclineraient. Au total, l’avenir de l’emploi est fortement orienté sur une demande productive, opérationnelle, technique…qualifiée Bien que des variations puissent être enregistrées suivant les secteurs d’activité - notamment sur le/les niveau(x) de qualification technique favorisé(s) - la tendance décrite est globalement partagée. Enfin, on peut indiquer l’intention des entreprises de renforcer les fonctions de création/innovation dans leur structures. Ces évolutions appellent d’une part, une refonte opérationnelle des profils professionnels et, d’autre part, une prise en compte de ces exigences au sein des systèmes de formation.

IV – Distribution des étudiants en formation et dans l’emploi Les filières typiquement universitaires et générales de l’enseignement supérieur accueillent – en proportion – davantage d’étudiants que l’emploi n’en absorbe. Ce déséquilibre implique une compétition à l’embauche accrue pour ces diplômés. Il est un facteur défavorable de l’insertion. Les filières plus appliquées (économie/comptabilité/gestion et sciences techniques) s’inscrivent dans la tendance inverse marquant une compétition à l’embauche moins féroce (par rapport à la configuration décrite ci-dessus) En somme la distribution des étudiants dans les filières de l’enseignement supérieur (sans parler de leur nombre en valeur absolue) est mal agencée. L’équilibre doit clairement être déplacé en faveur des filières appliquées (et au détriment des filières généralistes…). Plus particulièrement, les sciences techniques sont certainement un pôle de formation qui doit être davantage exploité et valorisé (la présence professionnelle de ces profils académique est – en proportion - 4 fois supérieur à leur représentation académique!) Or, nous avons de plus établi que les qualifications techniques (techniciens, ingénieurs…) seront – sur le court/moyen terme – des besoins professionnels qui se développent (diapositive précédente).

IV – Perception des diplômés supérieurs par les entreprises L’avis général des entreprises sur le niveau théorique des diplômés supérieurs est assez favorable (53% estiment qu’elles sont bonnes voir excellentes…) Par contre le jugement est beaucoup plus sévère en ce qui concerne les aptitudes pratiques. ¾ des entreprises estiment que le niveau pratique (compétences d’application) des diplômés supérieurs est moyen voir moindre. Plus précisément, la moitié de ces derniers signifient une insuffisance claire. De l’avis des entreprises, l’enseignement supérieur reste un bastion essentiellement théorique. A l’heure où les besoins de qualification s’inclinent vers les fonctions opérationnelles et appliquées, cette incapacité de l’enseignement supérieur à prendre un tournant plus pratique risque de pénaliser le système et ses utilisateurs: La formation supérieure devient inadaptée à soutenir de façon directe et opérationnelle les hautes qualifications professionnelles. A terme cette tendance pénalise le développement national. Les étudiants n’acquièrent pas les compétences concrètes et appliquées qui les préparent à l’emploi. Leur plus-value réelle est réduite.

IV – Adéquation/inadéquation professionnelle des compétences préparées en formation Filière Lettres/langues Filière Droit (Sciences humaines) Sciences exactes et fondamentales Sciences techniques et appliquées Santé Économie, comptabilité, gestion Compétences de formation professionnellement invalides Économie – comptabilité - finances santé/soin Droit/législation mathématiques sciences humaines Champ de compétences professionnellement utiles mais les formations doivent néanmoins gagner en adéquation. Management compétences scientifiques spécialisées informatique Économie – comptabilité - finances compétences technologiques et techniques Informatique Médecine, santé, soin Compétences professionnelles insuffisamment préparées par la formation. Aptitudes pratiques Pédagogie Connaissances génériques sur l’emploi pédagogie Technique de recherche – traitement des données Langues Maîtrise techniques des outils professionnels Quelques constats fondamentaux peuvent être dégagés: Les compétences essentielles – qui composent le cœur même de la filière – sont souvent inadaptées pour l’emploi (en bleu). Ces enseignements doivent être prioritairement révisés et reconfigurés en fonction des besoins prioritaires observées dans l’emploi La pertinence de certaines compétences (en rouge) préparées dans les filières est à remettre en cause. Ces compétences relativement éloignées de la dominante de formation sont peu utilisées dans l’emploi (notamment pour des diplômés qui intègrent un emploi en lien avec le domaine de formation). Leur apprentissage de façon collégiale n’est certainement pas utile. Ces enseignements pourraient par exemple faire l’objet de modules annexes ou spécialisants.

IV – Adéquation/inadéquation professionnelle des compétences préparées en formation (suite) Filière Lettres/langues Filière Droit (Sciences humaines) Sciences exactes et fondamentales Sciences techniques et appliquées Santé Économie, comptabilité, gestion Compétences de formation professionnellement invalides Économie – comptabilité - finances santé/soin Droit/législation mathématiques sciences humaines Champ de compétences professionnellement utiles mais les formations doivent néanmoins gagner en adéquation. Management compétences scientifiques spécialisées informatique Économie – comptabilité - finances compétences technologiques et techniques Informatique Médecine, santé, soin Compétences professionnelles insuffisamment préparées par la formation. Aptitudes pratiques Pédagogie Connaissances génériques sur l’emploi pédagogie Technique de recherche – traitement des données Langues Maîtrise techniques des outils professionnels Des requêtes de renforcement ou d’adéquation sont – pour certaines compétences (en vert) - relativement partagées par plusieurs filières. Elles sont des compétences transversales qu’utilisent l’ensemble de ces diplômés dans les emplois occupées à la suite de leur formation. La première de ces requête concerne universellement le renforcement prioritaire des aptitudes pratiques et appliquées. De plus, cette exigence répond à l’évaluation des entreprises présentées précédemment. Les compétences informatiques et le management sont aussi des compétences utilisées dans l’emploi par la plupart des diplômés indifféremment (ou presque) de leur parcours académique. Le renforcement et/ou l’adaptation professionnelle de ces compétences doit être un chantier prioritaire de formation.

IV – Adéquation/inadéquation professionnelle des compétences préparées en formation (suite 2) Filière Lettres/langues Filière Droit (Sciences humaines) Sciences exactes et fondamentales Sciences techniques et appliquées Santé Économie, comptabilité, gestion Compétences de formation professionnellement invalides Économie – comptabilité - finances santé/soin Droit/législation mathématiques sciences humaines Champ de compétences professionnellement utiles mais les formations doivent néanmoins gagner en adéquation. Management compétences scientifiques spécialisées informatique Économie – comptabilité - finances compétences technologiques et techniques Informatique Médecine, santé, soin Compétences professionnelles insuffisamment préparées par la formation. Aptitudes pratiques Pédagogie Connaissances génériques sur l’emploi pédagogie Technique de recherche – traitement des données Langues Maîtrise techniques des outils professionnels Des options spécialisantes et professionnalisantes (en violet) tournées vers les métiers de l’enseignement pourraient être introduites dans les filières – notamment généralistes – qui insèrent effectivement une part importante de leurs diplômés dans l’enseignement (jusqu’à 40% des insertions formelles pour les filières de lettres et celle de sciences fondamentales). Cet aménagement engagerait une occasion (parmi d’autres) de professionnalisation de ces filières.

V – Adaptation des formations – avis professionnel Les premières demandes des entreprises concernent essentiellement des modalités de formation davantage que des enseignement ciblés. Ce sont notamment des modalités tournées vers la pratique et la professionnalisation (stages, TP…). Cette exigence fait écho à l’avis partagé des entreprises et des diplômés sur le faible niveau pratique de filières d’enseignement supérieur. La demande pour des enseignements professionnellement orientés ainsi que l’appui aux formations techniques/technologiques répondent à l’orientation à venir de l’emploi à des qualifications plus techniques et à des fonctions appliquées et ciblées (voir diapo. 10). Les premiers enseignements valorisés – de façon générale - par les entreprises reprennent pertinemment les déficits transversaux justement ciblés par les diplômés dans les filières de l’enseignement supérieur: informatique, management/gestion… Enfin, les entreprises insistent remarquablement sur la prise en charge d’une mission morale et éducative de l’enseignement supérieur. Cette demande entre en résonance avec des remarques tenues par les responsables quant aux comportements professionnels inadaptés de certains diplômés (manque de motivation, d’implication, de rigueur…) Si le système supérieur de formation peut – de façon transversale – participer de cette fonction, on peut s’interroger sur la pertinence réelle d’enseignements moraux spécifiques à ce niveau…

Le mot de la fin… Ce kaléidoscope de résultas et d’informations a pour objet de mieux situer les rouages de l’insertion professionnelle de diplômés. De telles données sont nécessaires: D’une part, pour mieux éclairer les choix académiques et professionnelles que seront amenés à réaliser les futurs travailleurs. Ces choix doivent reposer sur des éléments tangibles, concrets et mesurables pour être optimisés. D’autre part, ces données sont des indicateurs valides qui peuvent être employés par l’administration concernée pour structurer des plans de développement de l’enseignement supérieur objectivement orientés sur l’emploi et la réponse aux besoins économiques. Ce type d’information travaille donc - en définitive - au rapprochement formation-emploi pour répondre au double intérêt de la personne et du développement social. Enfin, le détail et l’analyse approfondie de ces données seront disponibles au dernier semestre 2006 dans une publication intitulée ‘Génération 2000’. Cette publication précise encore - bien entendu - d’autres aspects de cette relation entre la formation (supérieure) et l’insertion professionnelle.

Merci… MORTELETTE Jean-Paul : mortelette.jp@caramail.com FOHOPA Rémon : fohopa@yahoo.com