Le Genre Concept, réalités et pratiques

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Transcription de la présentation:

Le Genre Concept, réalités et pratiques

Comprendre le concept de genre pour changer les situations

Objectifs pédagogiques de l’atelier : accroitre la sensibilité des participants a la problématique genre; Développer une compréhension claire du concept et des concepts connexes; Améliorer les aptitudes des acteurs dans la prise en compte du genre dans leurs interventions du projet, et au- delà; Faire élaborer des plans d’action de vulgarisation et de démultiplication afin de créer une masse critique d’agents sensibles aux questions de genre.

Le Genre : Qu’est ce que c’est ? Le genre est : 1. Un concept abstrait 2. Un outil d’analyse scientifique 3. Une approche de développement

1. Le genre : un concept abstrait… Le genre est un concept abstrait faisant l’objet de confusions importantes, d’où la nécessité de le clarifier. Il est abstrait dans le sens qu’il ne renvoie pas à quelque chose de concret, ni matériel. Il est un concept abstrait dans le sens où il renvoie à des principes, normes et représentations symboliques et culturelles qui font traduisent une certaine façon de voir les choses et d’organiser les rôles, responsabilités et relations des hommes et des femmes par et dans la société.

Le genre, c’est quoi ? Il fait référence à la construction sociale des caractéristiques, valeurs et normes attachées au féminin et au masculin par la société (culture, l’éducation, les Institutions). Ces rapports sociaux entre femmes et hommes, qui se transforment et évoluent en permanence selon les époques et les contextes, sont marqués, dans toutes les régions du monde, par une hiérarchisation et des inégalités au détriment des femmes. Les hommes sont dominants en matière de pouvoir et de prise de décision aussi bien au niveau politique, social qu’économique, tandis que le travail gratuit domestique et ménager des femmes, qui constitue la base de l’organisation des sociétés et du travail humain productif, reste invisible et non pris en compte.

Le genre comme concept … (suite) Ainsi donc, le genre fait référence aux rôles, responsabilités et opportunités socialement construites, assignés aux hommes et aux femmes par la société, autant qu’aux rapports de pouvoir qui structurent leurs relations. Il est une construction socioculturelle qui détermine les statuts, rôles et responsabilités/prérogatives de l’homme et de la femme au sein des différentes sphères de la vie sociale. Il est acquis (produit de la société par le biais de la culture); Il est dynamique (c-à-dire changeant et évolutif, donc non statique) et spécifique à chaque société. Genre ≠ Femme

Sexe / Genre : synonymes ou différents ? Déterminé biologiquement / aspect physiologique Physique (?) Chromosomes Organes génitaux GENRE Construction sociale Sociétés Cultures Religion Ecole, institutions RÔLES SEXUELS Allaiter un bébé Ne définit pas de statut ni de position RÔLES DE GENRES Langer un bébé Définissent des statuts, positions et responsabilités Genre ≠ Sexe

Le genre, renvoie aussi aux rapports de genre… Les relations de genre comme construits sociaux sont donc codifiées, hiérarchisées (et dissymétriques), mais aussi variables dans l’espace et le temps (et le milieu socioculturel). Construites par la société (par le biais de la culture), les rapports de genre peuvent être déconstruits et évoluer vers plus d’égalité. Le genre et la formation en genre, en tant que méthode d’analyse et ensemble d’outils pratiques favorise ces évolutions.

2. Le genre, un outil d’analyse… L’analyse de genre permet l’identification et la déconstruction des stéréotypes liés au féminin et au masculin, ainsi que de questionner les normes sociales et culturelles qui conditionnent les rapports entre les sexes et qui contribuent à reproduire les inégalités de genre. Elle permet de mettre en évidence les rapports de pouvoir et les inégalités entre les femmes et les hommes ainsi que leurs répercussions sur les aptitudes et les possibilités de participation au développement des hommes et des femmes. Ce type d’analyse suppose la pleine participation des femmes et des hommes dans l’identification des enjeux, contraintes et opportunités que les femmes et les hommes rencontrent dans une société donnée, et des intérêts et besoins spécifiques aux deux sexes. L’analyse de genre met en évidence les liens qui existent entre les inégalités de genre et les autres formes d’inégalités et de clivages - économiques, sociaux, culturels, ethniques (castes), religieux et politiques - au sein des sociétés et entre sociétés. Elle s’inscrit dans une approche globale d’analyse critique des rapports sociaux et vise la transformation de ces rapports inégalitaires.

2. Le genre, un outil d’analyse… (suite) Le Genre est donc un outil d’analyse qui permet de montrer que les inégalités entre les sexes ne sont pas dues aux différences anatomiques et physiologiques qui caractérisent les hommes et les femmes, mais plutôt le traitement inégal et inéquitable qui leur est accordé par la société.

Le Genre, une approche de développement… L’approche de genre vise l’égalité des droits et son application dans les pratiques et interventions des acteurs de développement eu-égard aux opportunités d’accès et de contrôle des ressources par les femmes et les hommes. Cela inclut l’égalité entre les sexes dans le domaine de la participation décisionnelle aussi bien sociale que politique, ainsi que la valorisation et la reconnaissance sociale et économique des rôles et contributions des deux sexes dans les sphères privée et publique. L’approche genre et développement, en visant une société plus juste et plus égalitaire, privilégie un développement basé sur des relations égalitaires entre les femmes et les hommes. L’atteinte de ces objectifs passe obligatoirement par l’éradication des préjugés et des stéréotypes sexués qui constituent autant de barrières à l’égalité et par une redéfinition des rôles « traditionnellement » attribués aux femmes et aux hommes dans la société.

Le Genre, une approche de développement… (suite) L’approche genre et développement, en visant une société plus juste et plus égalitaire, privilégie un développement basé sur des relations égalitaires entre les femmes et les hommes. L’atteinte de ces objectifs passe obligatoirement par l’éradication des préjugés et des stéréotypes sexués qui constituent autant de barrières à l’égalité et par une redéfinition des rôles « traditionnellement » attribués aux femmes et aux hommes dans la société. L’approche de genre appliquée aux actions de développement permet une participation plus égalitaire et une allocation des ressources entre femmes et hommes qui contribuent à réduire les écarts initiaux. La mise en œuvre de l’approche de genre est une condition de l’efficacité et de la viabilité des actions de développement, mais son objectif politique et de transformation sociale va bien au-delà d’un simple utilitarisme économique. L’approche et l’analyse de genre permettent l’accès à l’empowerment qui renvoie à l’autonomisation, au renforcement des capacités et au développement du leadership économique, politique et social des femmes.

Objectifs & finalités de l’approche genre dans le développement Egalité, de respect des droits humains fondamentaux Combattre les inégalités sociales basées sur le genre Assurer un développement efficace et durable Prendre en compte les besoins et aspirations des hommes et des femmes Assurer la pleine participation des hommes et des femmes dans les processus de développement Justice sociale

CONCEPTS CONNEXES AU GENRE

1. Les normes de genre Les normes de genre régissent le comportement des hommes et des femmes tel qu’il est souhaité par la société Ce sont les normes (standards de comportements acceptés et valorisés par une société) qui façonnent la manière dont hommes et femmes se comportent (statuts, rôles et prérogatives/responsabilités) et qui définissent leurs relations

2. Les rôles de genre Le Genre est un principe fondamental de l’organisation des sociétés, notamment sur le plan de la répartition du travail dans les familles et les communautés; Les femmes ont plus généralement des responsabilités liées à la procréation, aux soins de la famille et aux travaux domestiques En général, le travail productif des femmes est moins visible et moins bien payé que celui des hommes

3. Egalités de genre Elle signifie que les divers comportements, aspirations et besoins des femmes et des hommes doivent être pris en compte, valorisés et favorisés de manière égale. Cela ne signifie pas que femmes et hommes doivent devenir les mêmes, mais que leurs droits, responsabilités et opportunités ne dépendront pas du fait qu’ils soient nés homme ou femme.

4. Equité des genres Elle signifie un traitement juste pour les hommes et les femmes, selon leurs besoins respectifs. Cela passe par un traitement égal, ou un traitement différent mais considéré comme équivalent en termes de droits, de bénéfices, d’obligations et d’opportunités. Dans le domaine du développement, un traitement équitable requiert souvent un ensemble de mesures correctrices visant à compenser des déséquilibres historique et social subis par une catégorie sociale. L’égalité de Genre et l’équité doivent être poursuivis de manière complémentaire.

Des inégalités importantes entre les H/F… Selon les données disponibles, prés de 70% des personnes vivant avec moins d’1 dollar par jour sont des femmes; Les femmes effectuent les deux-tiers des heures de travail dans le monde et ne perçoivent que 10% des revenus du travail; Les femmes sont propriétaires de 1% des biens mondiaux; Les femmes membres de parlements ne représentent que 17% des sièges au niveau mondial; 75% des adultes qui ne savent pas lire dans le monde sont des femmes.

… Soutenues par écarts importants tant dans l’accés que sur le contrôle des ressources ACCES AUX RESSOURCES CONTROLE DES RESSOURCES PARTAGE EQUITABLE DES BENEFICES

La différence, fondement des inégalités Les amalgames sont vite faits entre la différence et l’égalité. Les femmes et les hommes sont différents donc ne peuvent sont pas être égaux. Une telle formule n’est pas exacte : Egalité ≠ Inégalité Différence ≠ Identité Nous pouvons être différents mais égaux en droits : par exemple, les hommes noirs sont différents des hommes blancs mais ils sont égaux en droits. La différence ne peut fonder l’inégalité de droits.

Qu’est ce qu’une perspective genre ? Une perspective exclusivement androcentrique entraîne des distorsions de la réalité même masculine. Une perspective exclusivement féminine entraîne également des distorsions de la réalité même féminine. Avec la perspective genre, il est possible de produire des travaux et un savoir novateurs, dégagés des préjugés à l'égard de l'un ou l'autre sexe

Qu’est ce qu’une perspective genre (Suite)? Une perspective genre signifie que : Une différenciation est faite entre les besoins et priorités des femmes et des hommes; Les idées et points de vue tant des femmes que des hommes sont pris en compte; Les implications des décisions sur la situation des femmes par rapport à celles des hommes sont prises en compte; Et des mesures sont prises pour résoudre les inégalités ou les déséquilibres entre hommes et femmes.

L’analyse Genre L’analyse genre examine de façon rationnelle et rigoureuse les facteurs liés au genre que l’on retrouve dans l’ensemble d’un programme depuis l’idée de départ, l’évaluation des besoins et la conception jusqu’à la mise en œuvre et l’évaluation. Les dimensions d’analyse peuvent englober les différentes activités des hommes et des femmes, l’accés aux ressources et aux avantages et leur contrôle, ainsi que le pouvoir de décision. L’analyse de genre a pour objet de s’assurer que les projets et programmes de développement tiennent entiérement compte des rôles, besoins et de la participation des hommes et des femmes. L’analyse de genre pose des questions relatives aux hommes et aux femmes (aussi bien à leurs rôles respectifs qu’à leurs relations) : Qui fait quoi ? Qui possède quoi ? Qui prend des décision sur quoi, et comment ? Qui gagne et qui perd dans une intervention planifiée ?

Besoins pratiques et intérêts stratégiques Des rôles sociaux différents entraînent à la fois des besoins pratiques et des intérêts stratégiques différents Les besoins pratiques se situent dans l’immédiat et concernent les conditions matérielles d’existence et d’exercice des rôles sociaux assignés. Leur satisfaction participe à faciliter la vie quotidienne des femmes. Les intérêts stratégiques se situent dans le long terme et concernent l’amélioration de la position sociale des femmes dans les différentes sphères de la société.

Diagnostic et analyse des disparités de genre dans l’accés et le contrôle des ressources

Empowerment et renforcement du pouvoir des femmes en matière d’accés et de contrôle des ressources L’empowerment, c’est quoi ? C’est un processus d’intervention fondé sur la reconnaissance et le développement du pouvoir de l’individu et de renforcement de ses capacités pour vaincre les obstacles qui entravent l’accès à l’égalité.

Une petite histoire du concept d’empowerment dans le développement… Au niveau des institutions de développement, c’est après la conférence de Pékin (1995) que le concept d’empowerment sera adopté. La déclaration de Pékin (paragraphe13), présente l’empowerment des femmes comme une stratégie-clé du développement : « l’empowerment des femmes et leur pleine participation dans des conditions d’égalité dans toutes les sphères de la société, incluant la participation aux processus de décision et l’accès au pouvoir, sont fondamentaux pour l’obtention de l’égalité, du développement et de la paix.»

Le pouvoir… Le pouvoir ne signifie pas uniquement l’accès aux instances de prise de décision, il comporte plusieurs autres dimensions. Il est ici entendu dans un sens très large qui recouvre la capacité et disposition de moyens d’accomplir toute action (voulue, souhaitée, etc.). Le pouvoir renvoie ainsi : - au principe du contrôle sur soi, de sa vie, de son corps, de son temps, du produit de son travail; - à l’autonomie ou à la capacité de décider pour soi; - à l’autorité qui est la reconnaissance sociale de son pouvoir.

Les types de pouvoir à renforcer… Cette approche du pouvoir va être reprise par plusieurs institutions internationales et ONG de développement, qui s’accordent pour décliner le processus d’empowerment en quatre types de pouvoir : Pouvoir sur; Pouvoir de ; Pouvoir avec; Pouvoir intérieur.

1. Le pouvoir sur… Le « pouvoir sur » renvoie à des rapports soit de domination, soit de subordination, mutuellement exclusifs. Il révèle la capacité d’exercer un pouvoir sur quelqu’un ou, de manière moins négative, qui permet de « guider l’autre ». Cette acception du pouvoir renvoie à l’autorité ;

2. Le pouvoir de… Le « pouvoir de » renvoie à un pouvoir qui comprend la capacité de prendre des décisions, de résoudre les problèmes et de développer une certaine créativité qui rend apte à accomplir des choses. La notion de pouvoir renvoie ici aux capacités intellectuelles (savoir et savoir-faire) ainsi qu’aux moyens économiques : à l’accès et au contrôle des moyens de production et des bénéfices (avoir);

3. Le pouvoir avec… Le « pouvoir avec » renvoie au pouvoir social et politique des individus, en l’occurrence ici des femmes. Il met en évidence la notion de solidarité, la capacité des femmes de s’organiser pour négocier et pour défendre un objectif commun (des droits individuels et collectifs, lobbying, etc.). Collectivement, les femmes peuvent avoir le pouvoir d’influencer des décisions et/ou des choix lorsqu’elles s’organisent et s’unissent dans la poursuite d’un objectif commun ou lorsqu’ils partagent la même vision.

4. Le pouvoir intérieur… Le « pouvoir intérieur » se réfère à l’image de soi, l’estime de soi, l’identité et la force psychologique (savoir être). Elle se réfère à la capacité de la femme de défendre ses points de vue et sa capacité d’influencer sa propre vie et d’emprunter des voies de changement.

En résumé… La notion d’empowerment renvoie donc bien à une vision d’acquisition de pouvoirs, de contrôle sur sa vie et de développement d’une capacité de réaliser des choix. Cette notion de « capacité à faire des choix » a été largement débattue par des auteurs (Amartya Sen, 2000 et N. Kabeer, 2001), qui l’ont élargie à la capacité des personnes de disposer des choses et de faire des choix.

Les niveaux opératoires de l’empowerment… L’empowerment est un processus qui s’opére à deux niveaux : Individuel qui fait référence à l’acquisition d’une plus grande autonomie, d’une capacité d’auto-détermination, de moyens permettant à chacun (e) d’élargir la palette de ses choix dans la vie; Collectif qui traduit la capacité qu’un groupe peut avoir d’influencer des décisions, des processus et/ou des changements (sociaux, politiques, économiques) vers une société juste et égalitaire, en particulier améliorer ses conditions de vie et sa position sociale.

Au niveau individuel … Les indicateurs au niveau individuel doivent nous permettre de suivre la manière dont les individus (femmes, hommes, filles et garçons), peuvent réaliser leurs projets de vie ou, en d’autres termes, peuvent mener une vie digne conformément à leurs propres valeurs et critères. Cela suppose l’empowerment des individus en termes de «avoir plus de choix» et de pouvoir saisir les opportunités.

Au niveau collectif … Les indicateurs au niveau collectif doivent nous permettre de suivre le changement social vers la construction d’une société juste qui permette à ses membres de s’organiser et de mettre en place des mécanismes, systèmes et structures qui garantissent les mêmes chances et les mêmes droits aux femmes et aux hommes afin de réaliser leurs projets de vie.

Au niveau collectif … Les indicateurs au niveau collectif doivent nous permettre de suivre le changement social vers la construction d’une société juste qui permette à ses membres de s’organiser et de mettre en place des mécanismes, systèmes et structures qui garantissent les mêmes chances et les mêmes droits aux femmes et aux hommes afin de réaliser leurs projets de vie.

Définir des indicateurs clairs et précis qui prennent en compte les deux niveaux … Travailler à l’empowerment des femmes signifie contribuer aux changements au niveau individuel et collectif (société et/ou communauté). Cela nécessite la définition d’indicateurs clairs, précis et pertinents qui permettent de suivre aussi bien l’empowerment individuel que collectif, étant donné que l’un participe au renforcement de l’autre. En général, l’approche utilisée par les institutions de développement ainsi que les indicateurs quantitatifs proposés ont tendance à réduire son sens à la mesure de la capacité des femmes de se prendre en charge de manière individuelle. Les indicateurs habituels ne prennent pas toujours en considération les changements des structures économiques et sociales, ceux qui renvoient à l’empowerment collectif, lié aux changements sociaux.  

Les quatre étapes clés d’élaboration des indicateurs d’empowerment … 1. L’état des lieux (baseline) Suivre un processus de changement et se prononcer sur ses résultats et impacts suppose une connaissance de la situation de départ pour pouvoir suivre/mesurer les changements attribués au programme. La situation de référence est appelée l’état des lieux ou la « baseline ».

Le baseline (suite)… Pour l’état des lieux qui va concerner les niveaux individuel et collectif, nous devons analyser : les ressources économiques (le capital, le revenu, la terre, le temps, le marché, etc.), les ressources humaines (le niveau d’études et de qualification, les connaissances de gestion, les connaissances techniques, les capacités d’analyse, savoir lire et écrire, la confiance en soi, l’image de soi, etc.), les ressources sociopolitiques (être organisées, faire partie des mécanismes de solidarité, la mobilité, la participation à la politique locale, etc.).

Mais attention… Pour les ressources économiques et humaines, il est essentiel de faire la distinction entre l’accès aux ressources d’un véritable «contrôle» avec tous les stades intermédiaires. Les femmes peuvent par exemple avoir l’accès à la terre sans pour autant en avoir le contrôle, c’est-à-dire la possibilité de décider de façon autonome sur l’utilisation de cette terre (modalités d’octroi, détermination des modalités d’accès et des ayants droits, etc.). De même, pour les ressources sociopolitiques, il serait essentiel de spécifier le degré de maîtrise dans des termes allant de la simple présence dans un groupe ou organisation jusqu’à la participation aux prises de décisions avec toutes les variations possibles. D’autre part, il est important de considérer les conditions dans lesquelles les gens (les femmes en particulier) ont accès aux ressources et la manière dont ils les contrôlent. En effet l’accès et/ou le contrôle peuvent aussi être conditionnés par des formes clientélistes, des relations de dépendance ou encore d’appartenance sociale ou ethnique. Pour cela, dès la phase collecte de données pour l’état des lieux, il est nécessaire d’avoir des informations désagrégées selon le sexe, l’âge, les groupes

Les quatre étapes clés d’élaboration des indicateurs d’empowerment … 2. Les inputs du programme/projet Pour réaliser l’objectif spécifique d’un programme d’empowerment, un ensemble de moyens, activités et stratégies sont mis en œuvre, désignés sous le vocable de input du programme. Il s’agit ici des contributions du programme en termes de ressources (économiques, humaines, sociopolitiques). Dans le cadre du suivi du processus d’empowerment, il est nécessaire de spécifier ce que le programme apporte au renforcement des ressources économiques, humaines et sociales des femmes. Ces ressources peuvent se décliner en : Ressources économiques : crédit, allègement de tâches, technologies, terre, constructions, moyens de transport, etc. Ressources humaines : formations, accompagnement, coaching, visites d’échanges, etc. Ressources sociopolitiques : appui à l’organisation, à la structuration, à la mise en réseaux, lobbying, etc.

2. Les inputs du programme (suite) … De la même façon que pour la « baseline », il est important de spécifier quel type de contribution le programme envisage. Voir s’il se limite à proposer des moyens et des stratégies pour faciliter l’accès aux ressources ou s’il va plus loin, jusqu’à un renforcement de participation des femmes au contrôle significatif de celles-ci. Par exemple : dans le cadre d’un programme de santé, on peut faciliter l’accès aux soins de santé par la construction d’un centre de santé. On peut aussi envisager l’accompagnement des populations pour participer au contrôle de la gestion du centre de santé. Et plus spécifiquement, le programme peut opter pour le renforcement des capacités des femmes et pour la création d’un entourage favorable pour promouvoir la participation des femmes au contrôle de la gestion. Il faut se poser la question de savoir si les femmes sont passivement présentes dans les instances de prise de décision (CGE, ASUFOR, Comité de gestion, etc.) au niveau local ou si elles jouent pleinement leur rôle et participent à la prise de décision.

3. Les résultats du programme … Il s’agit ici des résultats enregistrés au cours et à la fin du programme en termes d’avoir plus de choix pour les femmes, au niveau personnel (projets de vie) et au niveau de la société (égalité de genre). A ce niveau, il est faut formuler des indicateurs qui permettent de suivre et évaluer les résultats du programme lors de son exécution et à la fin de l’intervention. Pour suivre la contribution du programme à l’empowerment des femmes, nous devons prendre en compte quatre aspects : avoir – savoir – pouvoir – vouloir. Nous insistons sur le fait que les renforcements de l’avoir, savoir, pouvoir et vouloir sont à considérer en vue de l’augmentation des choix des femmes pour réaliser leurs projets de vie en tant qu’individus et pour construire une société égalitaire en tant que groupe social.

3. Les résultats du programme (suite) … 3.1. Les indicateurs de résultats au niveau de «l’avoir» Ils doivent nous permettre de suivre le renforcement du pouvoir économique des femmes : l’augmentation de leur capital ou fonds de commerce ou de roulement, augmentation de leurs revenus, le renforcement des moyens de production comme la terre ou les technologies, l’amélioration des soins des santé pour elles-mêmes et leurs familles, le gain de temps pour produire, pour les enfants, l’augmentation d’informations sur le marché, les prix, l’amélioration de l’écoulement des produits, etc. Pour certains aspects, il s’agit d’indicateurs quantitatifs et pour d’autres il s’agira d’indicateurs plus qualitatifs qui permettent de suivre les évolutions. Il importe à nouveau de s’intéresser aux aspects « accès » et « contrôle » et aux conditions selon lesquelles les femmes et les hommes ont accès aux ressources et les contrôlent.

3. Les résultats du programme (suite) … 3.2. Les indicateurs de résultats au niveau du «savoir» Les indicateurs au niveau du «savoir» sont destinés à suivre le renforcement des connaissances des femmes : le renforcement des capacités d’analyse, de critique et d’autocritique, le renforcement des capacités de gestion des ressources financières et organisationnelles. Les capacités à lire et écrire, savoir gérer des activités économiques, une meilleure compréhension des défis au niveau de la société civile, savoir comparer et apprécier des services ou des partenariats, etc. La qualité des connaissances et les conditions de leur application sont également à prendre en compte ici.

3. Les résultats du programme (suite) … 3.3. Les indicateurs de résultats au niveau du «vouloir» Les indicateurs au niveau du « vouloir » doivent permettre de suivre l’augmentation des choix de vie des femmes en lien avec le renforcement de leur confiance en soi, de l’image de soi ou de la gestion de leurs craintes et de leurs peurs. Il s’agit également au niveau individuel d’être capable de se projeter dans le futur sur la base de ses valeurs. Au niveau communautaire, il sera ici question de mesurer le renforcement de l’appartenance au groupe en termes d’engagement.

3. Les résultats du programme ( fin) 3.4. Les indicateurs de résultats au niveau du «pouvoir» Les indicateurs de résultats au niveau du « pouvoir » permettront de suivre le renforcement des capacités des femmes de s’organiser, de gérer les groupements ou les services ; les capacités de lobbying, de plaidoyer et de négociation ; leur capacités à influencer les institutions (Etat, Institutions financières, Institutions d’éducation, Institutions religieuses, ONG, etc.).

4. Les impacts du programme Les impacts renvoient aux changements induits par le programme en termes de qualité de vie et de justice sociale. Les indicateurs d’impact permettront d’apprécier les changements qui ont été induits par le programme pour les femmes ainsi que la diminution des écarts par rapport aux hommes après la fin de sa mise en œuvre. Nous repartons des quatre aspects de l’empowerment : avoir, savoir, vouloir et pouvoir des femmes. De même que pour les indicateurs de résultats, nous soulignons que les impacts d’empowerment doivent être appréciés en relation avec l’amélioration de la qualité de vie des individus et la construction de la justice sociale en termes d’égalité de genre.

4. Les impacts du programme (suite)… 4.1. Les indicateurs d’impact au niveau de l’«avoir» Les indicateurs d’impact au niveau de l’« avoir » permettent d’apprécier les changements réellement acquis (après programme), par exemple : la poursuite/continuité d’activités économiques viables, l’attribution des moyens dans le ménage grâce à l’augmentation des revenus issus des AGR des femmes (scolarisation des enfants et des filles en particulier) etc. Au niveau communautaire, il s’agit par exemple de la création de services comme des mutuelles de santé, des crèches, des services d’allègement de tâches, des mutuelles d’épargne et de crédits.

4. Les impacts du programme (suite)… 4.2. Les indicateurs d’impact au niveau du «savoir» Les indicateurs d’impact au niveau du « savoir » doivent permettre d’apprécier les changements réellement acquis (après programme) concernant les acquisitions des femmes en termes de savoir et de capacités intellectuelles, techniques et managériales. Ils renvoient autant au « savoir et connaissances » qu’aux « compétences » acquises par celles-ci grâce à des activités de sensibilisation, de formation, d’encadrement et d’accompagnement (coaching).

4. Les impacts du programme (suite)… 4.3. Les indicateurs d’impact au niveau du «vouloir» Les indicateurs d’impact au niveau du « vouloir » apprécient les changements (après programme) par rapport aux capacités et possibilités offertes aux femmes de faire des choix de vie grâce à l’augmentation de leur confiance en elles, l’estime de soi, la capacité à donner et soutenir un point de vue même quand celui-ci n’est pas conforme à celui exprimé par la majorité. Au niveau communautaire, il s’agira des impacts enregistrés sur l’engagement des femmes dans des associations de développement.

4. Les impacts du programme (fin) 4.4. Les indicateurs d’impact au niveau du «pouvoir» Les indicateurs d’impact au niveau du « pouvoir » apprécient les changements (après programme) par rapport aux capacités des femmes à s’exprimer, à revendiquer leurs droits et participer à la prise de décision en tant qu’individus à différents niveaux (ménage, communauté, etc.). Au niveau collectif, il faudra apprécier le niveau de participation des femmes dans les instances de prise de décision et leur capacité à influencer les décisions, orientations, choix communautaires et/ou sociaux et les changements sociaux.

En résumé, les 4 leviers d’action pour l’empowerment des femmes… Leadership social et politique Leadership économique Capacités techniques et managériales Pouvoir et capacités de négociation

Intégration du Genre dans les projets de développement

Les différents courants de pensée qui se sont succédés concernant le développement montrent qu’on se rend de plus en plus compte du fait qu’un développement durable doit prévoir, sur une base d’égalité, la pleine participation des différentes catégories sociales Le poids démographique des femmes, en particulier dans les pays en développement, exige leur pleine prise en compte Leur rôle social et économique impose une prise en compte équitable à la fois de leurs ressources et de leurs droits en tant que membre entiers de la société

Les courants théoriques : IFD théorisée et mise en pratique à partir d’un travail d’une économiste Ester Boserup (omen’s Role in Economic Development, 1970) IFD ne s’attaquait pas aux causes fondamentales de la discrimination qui empêchent les femmes de participer pleinement dans la vie économique, sociale et politique de leurs communautés respectives; Vers la fin des années 1970 fut élaborée la formule Femmes et Développement (FED), qui intensifie le financement des demandes et projets qui les concernent sans pour autant améliorer leur accès aux ressources Durant les années 1980, la formule GED voit le jour, marquée par un revirement orienté vers un développement durable et équitable qui prend en compte aussi bien les besoins pratiques que les intérêts stratégiques des hommes que des femmes

Cadre conceptuel de l’analyse et de l’élaboration des outils: Objet = relation H/F Créer un Système social Plus juste, basé sur l’égalité des droits ( But : Mettre en place un Système social égalitaire Approche IFD = Approche GED = Amélioration des conditions Egalité des droits De vie Cadre théorique Théorie des Rôles Théorie de besoins stratégiques Théorie du changement social Outils d'élaboration des stratégies - Politiques - Programmes/Projets Outils de mesure des disparités, d'analyse des causes Résultats Résultats Satisfaction des Changement de la position Besoins pratiques sociale des H/F Statut De la femme Construction de l’égalité

STRATEGIES D’INTEGRATION DU GENRE DANS LES PROJETS ET PROGRAMMES DE DEVELOPPEMENT

Intégrer le Genre dans les projets de développements Pour quoi faire ? Prendre en compte les besoins, attentes et préoccupations spécifiques des hommes et des femmes Assurer l’équité et l’égalité des genres Assurer un développement juste et équitable, qui permette aux hommes et aux femmes de participer de maniére égale aux processus de prise de décision et au développement de leur collectivité Contrer la discrimination d’une catégorie sociale ou d’une autre, dans les institutions, les organisations sociales et dans la société en général Utiliser toutes les ressources de la communauté dans les initiatives de développement

Intégrer le Genre dans les projets de développements 1. Identifier les problèmes de genre à résoudre Analyser la situation spécifique des garçons et des filles, et éventuellement de sous-catégories spécifiques de groupes vulnérables sur le domaine particulier. Opérer une désagrégation par sexe de l’information et des statistiques disponibles pour faire ressortir les écarts/gaps de manière objective. Analyser ou produire une réflexion sur les incidences sociales et les désavantages que cette situation observée engendre pour le groupe de genre (femmes, hommes, enfants, filles, garçons, etc.) Se donner un objectif opérationnel de changement à atteindre, une situation idéale à créer : Définir l’objectif général Décliner l’objectif général en objectifs spécifiques

Intégrer le Genre dans les projets de développements 2. Définir les Stratégies du projet Selon l’approche GED, il ne suffit pas d’ameliorer uniquement les conditions de vie des hommes et des femmes. Il est essentiel d’améliorer la position sociale des femmes pour qu’elles puissent participer pleinement aux initiatives de développement et bénéficier des leurs retombées. Deux stratégies d’actions doivent êtres mises en œuvre : Agir sur les besoins pratiques ( changer les conditions d’existence) Agir sur les intérêts stratégiques (accès à l’éducation, accès aux IPD, contrôle des ressources, etc.)

Intégrer le Genre dans les projets de développements 3. La mise en œuvre des actions / interventions Un projet = Quoi ? Qui ? Comment ? Quand ? Avec quoi ? A quelles fins ? Elaborer un budget pertinent et adapté. Planifier les actions à mener dans la limite du temps imparti au projet Le faire avec les bénéficiaires (Implication / Participation) Créer un partenariat autour du projet / Associer les autres acteurs Associer la communauté

Intégrer le Genre dans les projets de développements 4. Evaluer les actions / interventions Définir des indicateurs de performance avec des critères de mesure Les indicateurs sont des signes empiriques / concrets des indices chiffrés ou des comportements significatifs qui permettent de repérer les changements apportés par le projet Les indicateurs doivent être : mesurables, concrets (tangibles), observables, faciles à repérer et à nommer. Ils sont spécifiques à chaque objectif

La Planification et la budgétisation sensibles au Genre 1. Utilité de la PBSG La planification et la budgétisation sensibles au genre est une approche qui permet d’assurer une prise en compte systématique des besoins et intérêts des hommes et des femmes dans le processus d’affectation des ressources (aux niveaux national, sectoriel et local) L’utilisation de l’approche genre permet d’orienter la planification et la budgétisation vers une meilleure prise en compte de la réalité et des besoins des hommes et des femmes dans un contexte particulier Elles permettent ainsi de prévenir les lacunes des interventions et programmes fondées sur une approche non sensible au genre (gender neutral).

2. Implication Genre des budgets La Planification et la budgétisation sensibles au Genre 2. Implication Genre des budgets On part souvent du principe qu’un budget est sexuellement neutre, et qu’il doit profiter de manière égale aux hommes et aux femmes, aux filles et aux garçons En réalité, en ne tenant aucun compte des rôles, capacités et besoins différents des hommes et des femmes, les budgets renforcent parfois les inégalités existantes La prise en compte des impacts/incidences des budgets sur les situations respectives des hommes, des femmes, des garçons et des filles permet d’assurer une équité dans son élaboration La prise en compte du Genre a donc pour but de veiller à ce que les budgets (qui sont une traduction financiére des options politiques et économiques) répondent équitablement aux besoins des hommes et des femmes

3. Spécificités des budgets sensibles au Genre La Planification et la budgétisation sensibles au Genre 3. Spécificités des budgets sensibles au Genre Les budgets sensibles au genre ne sont ni des budgets séparés conçus pour les femmes, ni limités à l’objectif d’obtenir une augmentation des ressources spécifiquement destinées aux femmes Ils consistent à introduire la dimension Genre de manière transversale dans les activités de planification et de répartition des ressources qui en découle La PBSG peut être appliquée aussi bien par l’Etat et ses démembrements, les Collectivités locales, les Organisations de la société civile (ONG, Associations, Fondations) et les projets Sa mise en pratique nécessite des actions à plusieurs niveaux et une nécessaire implication des bénéficiaires

La Planification et la budgétisation sensibles au Genre 4. Avantages de la PBSG La prise en compte du genre dans le budget est indispensable pour promouvoir une société plus démocratique, ouverte et participative Permet de répondre aux besoins des femmes et des hommes et de renforcer l’efficacité des choix budgétaires Contribuer au bien-être social de toutes les composantes de la société