TPE Harmonisation La note synthétique Ce document vient en complément du diaporama qui a été présenté lors des commissions d’harmonisation du mercredi 7 mai 2008. Il reprend les points alors développés afin d’éviter, autant que faire se peut, quelques possibles contresens liés au mode de présentation. En préalable à l’élaboration du diaporama, un échantillon de notes synthétiques produites par les élèves a été lu et analysé : 47 en série L, 66 en série ES et 88 en série S. Cet échantillon est particulièrement modeste au regard du nombre de candidats inscrits pour la session 2008 (11408), il a toutefois permis de dégager des constantes. À la lecture des remarques des professeurs évaluateurs, il apparaît que la note synthétique est une production fréquemment négligée par les lycéens de première, sans doute parce que, dans la plupart des cas, elle est rédigée, voire conçue, juste après la production. En termes de barème, l’une et l’autre valent pourtant le même nombre de points. Les critiques généralement formulées à propos des documents soumis à l’évaluation peuvent se classer en trois catégories : le manque de fond et d’analyse : “ fiche de synthèse légère ”, “ note synthétique trop superficielle ”, “ note de synthèse intéressante mais à développer ”, l’absence de recul par rapport au travail mené dans le cadre des TPE : “ note synthétique purement descriptive ”, l’absence de plan qui donne lieu à une simple succession de remarques : “ fiche de synthèse manquant de structuration ”, “ note synthétique pas assez structurée ”. En s’appuyant sur les textes réglementaires et le contenu des documents consultés, des pistes de travail peuvent être suggérées aux professeurs qui accompagnent les élèves dans l’élaboration de leur note synthétique, un accompagnement régulier dans cet exercice restant sans doute le meilleur moyen d’aider les candidats à le réussir.
Cadre réglementaire et sources BO n°39 du 27 octobre 2005 : Mise en œuvre pédagogique du TPE à compter de l’année scolaire 2005-2006, BO n°41 du 10 novembre 2005 : Modalités d ’évaluation des TPE au baccalauréat séries ES, L et S, Document académique et document de Grenoble joint (septembre 2007), Productions d’élèves Les B.0. définissent de la façon suivante cette composante de la partie écrite : “ Plusieurs étapes peuvent être distinguées dans le déroulement des TPE […] une quatrième phase, la soutenance, donne lieu à une présentation orale de la réalisation, s’appuyant sur une note synthétique individuelle ” (B.O. n°39 du 27 octobre 2005), “ [Le dispositif d’évaluation] porte sur les trois grandes composantes du travail personnel encadré : […] la réponse à la problématique (production et note synthétique) ”. Plus loin, on lit également : “ Cette évaluation prend en compte : […] pour 6 points, la production finale proprement dite du travail personnel encadré et une note synthétique de deux pages maximum, rédigée par chaque élève qui sert à individualiser l’appréciation ” (B.O. n°41 du 10 novembre 2005). De façon complémentaire, le document académique, envoyé dans les établissements en septembre 2007, développe un certain nombre d’indications (voir page 3) : “ La note synthétique est individuelle, si possible dactylographiée, et tient sur deux pages. Elle se distingue de la production et n’en est ni la description ni le résumé. C’est une réflexion du candidat sur sa démarche lors de la réalisation du TPE, elle met en évidence sa part personnelle de travail. Le carnet de bord est donc un outil pour rédiger cette note synthétique. L’écriture de la note synthétique est un exercice difficile et il est nécessaire que les professeurs encadrant les TPE y préparent les élèves. La note synthétique pourra par exemple contenir : La présentation du sujet, son questionnement et la justification des choix effectués, La démarche et les différentes étapes parcourues, les impasses, les fausses pistes, les points forts, L’écart entre ce qui était envisagé et ce qui a été réalisé ainsi que son analyse succincte, L’apport des différentes disciplines, Les éléments de satisfaction mais aussi de frustration. ”
Définition générale de la note synthétique Deux pages au maximum, mais aussi une densité à soigner, Une réponse à la problématique, complémentaire de la production, Un document individuel, destiné à individualiser l’appréciation, Un document s’inspirant du carnet de bord Au regard de ce cadre et de ces informations, il est indispensable d’insister auprès des élèves, dès le début de l’année scolaire, puis au fil des rencontres, sur un certain nombre d’attendus qui servent ensuite de critères à l’évaluation. 1) S’il est plutôt rare en effet de lire des notes synthétiques excédant une quantité de deux pages, il ne l’est pas d’en lire qui sont particulièrement courtes parce qu’elles viennent en plus d’une production déjà fortement mobilisatrice d’énergie et qu’elles précèdent un oral pour lequel l’élève s’engage dans une nouvelle préparation. Le terme “ densité ” employé en page 4 du diaporama contourne l’écueil d’une quantité comptabilisée en nombre de lignes. Il n’est donc pas inutile de rappeler aux élèves qu’une note synthétique s’appuyant sur quelques idées fortes est préférable à deux pages de pure narration d’une expérience scolaire. 2) Le B.O. n°41 met en relation problématique, production et note synthétique. L’articulation qui doit être mise en évidence, doit se faire entre, d’une part, la problématique et, d’autre part, la production qui en est la réponse et la note synthétique qui se veut la présentation rétrospective d’une réflexion et d’un cheminement expérimental. 3) En tant que document individuel, la note synthétique doit permettre à celui qui la lit de comprendre par quelles étapes est passé le travail en commun du groupe, mais aussi comment s’est faite la répartition des tâches, et quelles ont été la part et les modalités d’implication de chacun, en fonction du principe des TPE selon lequel il s’agit de “ développer des capacités d’autonomie et d’initiative ”. Le carnet de bord est alors à considérer comme un support utile et à exploiter en tant que “ trace d’un itinéraire personnel ”. L’élève y dispose d’informations précises concernant le déroulement et les principales étapes du travail, informations dans lesquelles il peut puiser pour développer un regard plus réflexif.
Un texte évalué, assimilé à une copie d’examen Un document qui doit contenir les marques d’une réflexion, Des exigences de base : soin, clarté, une structure en paragraphes visibles, Une notation globale sur trois points, d’égale valeur à celle de la production
Ce que n’est pas la note synthétique Une chronologie du déroulement des 18 semaines de travail, Un document produit en fin de parcours, Une liste d’intervenants internes à l’établissement, ou extérieurs, Un récapitulatif des sujets choisis puis abandonnés, Un résumé de la production Cette vignette récapitule de façon non exhaustive ce que n’est pas une note synthétique. Il reste à préciser que la possibilité d’avoir recours à une note de type chronologique ne doit nullement être exclue. Un document élaboré par des élèves selon les parties suivantes : I/ constitution du groupe, choix du sujet (septembre à octobre), II/ recherches de documentation (novembre à janvier), III/ réalisation des expériences (janvier, février) et IV/ rédaction de la production écrite – a obtenu l’ensemble des points sur trois étant donné qu’une telle présentation a permis d’évacuer l’écueil de la chronologie et de développer, au sein de chaque partie, une analyse des activités menées en relation avec la démarche. À l’inverse, une simple liste de dates et de faits ne correspond pas au sens de l’exercice.
Protocole de travail à définir avec les élèves Accompagner l’élaboration de la note synthétique pendant les 18 semaines du TPE, Mettre en valeur sa complémentarité : avec la production, au niveau de la problématique, avec le carnet de bord, pour la réflexivité et la prise de recul, Proposition : composer le document par pôles Des pistes sont proposées mais il ne s’agit nullement d’un plan à appliquer ni de parties prédéfinies. En optant pour le terme “ pôle ”, qui aurait pu être remplacé par “ domaine ” ou par “ champ ”, le procédé renvoie à une commodité de présentation qui permet de montrer que la note synthétique doit être un document abouti, donc composé et rédigé avec méthode.
Pôle n°1 : sujet et problématique Présentation du sujet, Délimitation de la problématique, Annonce possible d’objectifs, d’un fil conducteur et d’un planning, Comment l’élève peut-il mettre en évidence sa réflexion ? Exemples : le sujet traité était-il réaliste ? Quel était initialement le degré de précision et de clarté de la problématique ? Les objectifs initiaux ont-ils été atteints? Dans le pôle n°1, la délimitation de la problématique implique pour l’élève de revenir sur le questionnement qui a été à l’origine de celle-ci. Un document consulté a très bien su mettre en évidence la transformation d’un thème en question spécifique à résoudre. Ainsi, un vaste sujet comme le cyclone en tant que phénomène météorologique , déjà abondamment traité dans la littérature scientifique, s’est vu resserré jusqu’à l’intitulé suivant : malgré les différents moyens de prévisions et de préventions, pourquoi le cyclone provoque-t-il encore des morts ? La mention d’objectifs, d’un fil conducteur à la réflexion, ou encore d’un échéancier (respecté ou non d’ailleurs), peut amener l’élève à s’interroger sur la manière dont il a été capable d’organiser un travail pour lequel il était soumis à un délai de restitution. Dans le cas des productions inachevées par exemple, ce peut être l’occasion d’analyser pourquoi le travail n’a pas abouti. L’avantage que l’on y voit, c’est celui de la mise en d’un protocole que l’élève est censé connaître par le biais d’un exercice comme la dissertation (dans le cas de la délimitation d’un sujet) mais pour lequel il a finalement à s’auto-évaluer en termes d’efficacité et de méthodologie personnelle , tout en ne perdant pas de vue le rôle du groupe.
Avantages de cette partie écueil de la chronologie évité, mise en évidence, par l’élève, de ses capacités à organiser un premier état de la réflexion, exploitation d’un cadre de travail applicable dans d’autres types de productions
Pôle n°2 : modalités d’exploitation de la recherche documentaire Présentation d’un récapitulatif des types de sources utilisées : BCDI, ouvrages, articles, manuels scolaires, sites internet, entretien, correspondance, enquête, Évaluation de la pertinence et de l’intérêt de ces sources Dans le cas du pôle n°2, il n’est nullement attendu de l’élève qu’il élabore une nouvelle bibliographie mais toute recherche documentaire suppose un travail de tri des informations, de confrontation des sources et de sélection des plus pertinentes parmi celles-ci. A posteriori, l’élève peut porter un jugement comparatif sur les ouvrages et sur les sites qu’il a pu consulter, et dès lors formuler un point de vue à propos de la teneur informative plus ou moins développée d’un article par rapport à un ouvrage spécialisé sur le même thème, ou à propos des différences d’approche qui existent entre un entretien et un texte lu pour une recherche documentaire. L’analyse met alors en évidence les avantages et les inconvénients inhérents à tel ou tel type de source, les progrès ou les limites qui ont pu accélérer ou ralentir l’élaboration de l’ensemble du TPE.
Avantages de cette partie Analyse orientée d’une bibliographie et de ses rubriques, Possibilité d’exprimer un point de vue sur tel ou tel document, de développer une brève argumentation, Réflexion sur les outils (avantages / inconvénients; progrès / limites)
Pôle n°3 : la mise en œuvre d’une démarche Quelques exemples de procédure : * Cas d’une expérimentation scientifique et protocole : hypothèses, choix des outils, expériences réalisées, tâtonnements, erreurs, validations, résultats, * Cas d’un entretien, dune visite ou d’un sondage, et élaboration d’un questionnaire préalable : sujets de questionnement, mise en ordre des questions par thématiques, progression, recueil des résultats et confrontation, Dans le pôle n°3, on suggère trois schémas possibles de démarches, d’autres assurément sont tout aussi valables. À l’intérieur de chaque déroulement, il peut être intéressant pour l’élève de montrer comment se sont construites les articulations entre les divers temps de la démarche et ce, jusqu’à l’achèvement de la production. La note synthétique doit expliquer et éclairer de façon explicite pourquoi telle expérience scientifique ou telle piste de recherche envisagée a été abandonnée au profit de telle autre, et comment, à l’inverse, elle a pu devenir une étape constructive. De la même façon, il peut être intéressant pour l’élève de revenir par exemple sur les étapes qui ont servi à constituer un questionnaire précédant un entretien, puis d’exposer les quelques principes qui ont fondé la conservation ou la suppression de certaines données.
Pôle n°3 : la mise en œuvre d’une démarche * Cas d’une confrontation de documents : éléments de complémentarité, enrichissement des idées et des pistes de réflexion, arguments justifiant les idées conservées, éléments de synthèse
Pôle n°4 : évaluation personnelle des connaissances et compétences acquises Un bilan à dresser dans deux disciplines, Démarches en cours d’acquisition, Notions réutilisables dans le cadre d’autres disciplines, Acquisition et approfondissement d’un point de culture personnelle
Pôle n°5 : cadre organisationnel Rôle et intérêt du carnet de bord, Rôle et intérêt des bilans d’étape réalisés avec les professeurs encadrant les TPE , Avantages et difficultés liés à la constitution d’un échéancier Les TPE visent à développer l’autonomie des élèves. Dans le même temps, ils s’appuient sur un encadrement, de la part des professeurs, qui instaure un type de relation particulier avec les élèves. Les temps d’échanges et les entretiens, tout en étant ponctuels, possèdent une dimension assez ouverte, visant à motiver ou à orienter l’initiative. Les élèves peuvent dès lors porter un regard plus critique sur la combinaison étroite entre ce qui est personnel et ce qui est encadré.
Pôle n°6 : implication dans le travail de groupe Comment éviter les longs développements sur les « affinités électives » ? Mise en valeur des initiatives personnelles, Présentation des tâches assumées individuellement, et de celles accomplies en groupe, Par « affinités électives », on désigne tous ces passages dans lesquels les élèves narrent le choix des camarades, le mode de constitution du groupe, et souvent la façon dont il s’est désuni à cause des divergences de point de vue.
Conclusion Importance d’une expression soignée, Revenir sur le sens du mot « synthétique » avec les élèves, En tant que professeur encadrant, suivre la note synthétique tout autant que la production, de façon ponctuelle mais régulière Auprès des élèves, il est important d’insister sur l’exigence de relecture, laquelle doit accompagner tout travail rendu. Il peut être intéressant également de les inciter à s’interroger sur le(s) sens qu’ils attribuent au terme « synthétique » et sur la représentation qu’ils peuvent avoir du contenu et du rôle de ce type de document. Les quelques remarques qui sont développées à l’intérieur de ce diaporama ne peuvent avoir de réelle portée que si la note synthétique est montrée comme intéressante et formatrice, en tant qu’exercice, par les professeurs qui encadrent les TPE. Par conséquent, il faut lui donner de la visibilité au moment des entretiens avec les élèves grâce à quelques questions la concernant, et favoriser toutes les démarches qui dénotent un certain recul critique.