Veille stratégique et documentaire Licence info-com Viviane Clavier
Plan de séances (20h) Séances 1 à 5 Séances de 5 à 10 Ch. 1 Veille en entreprise et intelligence économique : introduction Ch. 2 Types de veille et acteurs Ch. 3 Les moyens mis en œuvre pour faire de la veille Ch. 4 Veille et web 2.0 Séances de 5 à 10 TD1 : Mise en place d’une plate-forme Netvibes (3h) TD2 : E-reputation (3h) TD3 : Plan de veille (4h … et plus)
Ch. 1 Veille en entreprise et intelligence économique
Plan du chapitre 1 Typologie des informations dans une organisation Intelligence économique et veille stratégique : définitions et enjeux Vers une approche de la veille en SIC
Définition « L’intelligence économique est l’ensemble des actions coordonnées de recherche, de traitement, de distribution et de protection de l’information obtenue légalement, utile aux acteurs économiques en vue de la mise en œuvre de leurs stratégies individuelles et collectives. » MARTRE Henri, Intelligence économique et stratégie des entreprises, Commissariat Général du plan, Publication à la Documentation Française, 1994.
http://www.intelligence-economique.gouv.fr/
Délégation interministérielle à l’IE « L’intelligence économique (IE) est à la fois une politique publique élaborée et mise en œuvre par l’Etat et une démarche d’entreprise, avec un objectif commun: le soutien à la compétitivité. » http://www.intelligence-economique.gouv.fr/qui-sommes-nous/quest-ce-que-lintelligence-economique
Un outil d’aide à la décision La circulaire du Premier ministre du 15 septembre 2011 définit l’intelligence économique comme consistant à collecter, analyser, valoriser, diffuser et protéger l’information économique stratégique, afin de renforcer la compétitivité d’un Etat, d’une entreprise ou d’un établissement de recherche.
Définition 1 « L’activité continue et en grande partie itérative visant à une surveillance active de l’environnement technologique, commercial, etc., pour en anticiper les évolutions » et l’anticipation comme la « détection d’une situation avant qu’elle se soit réellement manifestée ». Norme expérimentale française XP X 50-053 de l’Afnor, 1998
Définition 2 « La veille stratégique est le processus informationnel par lequel des individus ou des organisations traquent et utilisent de façon volontariste des informations à caractère anticipatif. Ces informations concernent les changements susceptibles de se produire dans l’environnement extérieur dans le but de créer des opportunités d’affaires, de réduire des risques et l’incertitude en général. » Humbert Lesca et Sylvie Blanco, Contribution à la capacité d’anticipation des entreprises par la sensibilisation aux signaux faibles, 6ème congrès international francophone sur la PME, Oct. 2002, HEC, Montréal, [en ligne]
« Nous risquons de perdre un ou plusieurs clients importants dans les mois qui viennent. Nous voudrions prendre les devants pour réduire le risque » Secteur de l’énergie « Nous voulons élargir notre domaine d’activité. Nous voulons entrer dans le domaine du Biomédical en utilisant notre savoir-faire actuel. Mais comment faire ? ». Equipement paramédical « Nous voulons nous différencier sur le produit avec plus de services, et non uniquement sur le prix. Nous voulons trouver de nouveaux clients » Secteur Bancaire « Devons-nous nous lancer dans ce nouveau projet ? Ne courons-nous pas trop la tête baissée. »Secteur Informatique
« Nous voulons déborder le domaine actuel de notre offre, tout en nous appuyant sur notre savoir-faire. Nous voulons innover au plus près du client et, pour cela, détecter leurs besoins latents ». Secteur des télécommunications « Nous voulons différencier notre positionnement de celui de nos concurrents. » Equipement électronique « Nous sommes inquiets au sujet de l’avenir de notre produit. Notre marché risque-t-il de disparaître ? » Equipementier Automobile Questions de PME-PMI extraites de Lesca, Caron-Fasan
Exemple de signal faible : Le cas Loumi (Lesca, Blanco, 2002) Le nom du concurrent sur une dépêche affichée par défaut en bas de l’écran d’ordinateur.Narration portant sur l’information perçue, les « sensations » et le processus déclenchés : "Dans une dépêche Internet s’affichant par défaut sur mon ordinateur lorsque j’ouvre ma messagerie, un titre d’article comportait le terme LEDs (diodes électroluminescentes), notre cœur de métier. Il s’agit d’un article de vulgarisation décrivant les applications de cette technologie. Cependant, à la fin de l’article, notre concurrent est mentionné ainsi que ses dernières performances techniques. Elles sont bien au-delà des nôtres alors que nous sommes mondialement reconnus comme les meilleurs.
Pris de panique, d’autant plus que nous sommes en phase de création d’entreprise, je me tourne vers notre expert scientifique. Celui-ci me dit qu’il ne s’agit que d’un article de vulgarisation et que sans doute que les performances affichées sont des perspectives futures lointaines. En outre, il ajoute que ce concurrent a plutôt une stratégie de coût et qu’il n’a pas la capacité à développer des produits du niveau de qualité et de fiabilité requis. Je cherche tout de même à en savoir plus et je me tourne vers les brevets et les articles scientifiques. Je ne trouve rien.
C’est alors que me vient l’idée d’échanger avec notre spécialiste japonais. Il me dit qu’en réalité, ils atteignent bien ces performances, mais c’est parce que leur méthode de mesure de performance est moins rigoureuse que la nôtre. Je n’étais pas totalement rassuré car tout de même, ces quelques lignes conféraient une visibilité importante à ce concurrent qui sans doute, faisait des efforts de R&D importants Quelques mois plus tard, j’étais informé sur la création d’un partenariat entre le numéro 1 de l’éclairage et ce concurrent, sans cependant connaître l’objet de ce partenariat.
Mais il est vrai que dans ce domaine, la fiabilité des produits est un peu moins critique que dans les domaines que nous connaissons mieux comme l’automobile. Pourtant, ce numéro 1 constituait un prospect important dans notre business plan. Quelques mois plus tard, notre concurrent met sur le marché un nouveau produit d’éclairage moins cher et plus économique à l’usage – même si ses performances techniques sont en réalité toujours inférieures aux nôtres."
De l’intuition à la prise de décision
De la documentation à l’Intelligence Economique : graduation des pratiques