A. E. ARCHAKIAN Université Linguisitique V. Brioussov Chaire de pédagogie et de méthodolgie de l’enseignement des langues étrangères Erévan 2010
A. Les stratégies de l’enseignement de la phonétique et de la prononciation Les observations et la pratique de l'enseignement prouvent que l'acquisition de la prononciation doit être fondée sur le principe d’approximation et de minimisation. Si nous comparons les 2 langues (l’arm, le français) nous pouvons constater qu’il y a une grande différence entre les systèmes phonétiques et la prononciation des sons de ces langues. Citons quelques exemples :
Exemples Les voyelles françaises sont prononcées avec une grande tension des muscles de l’appareil phonateur, même si elles ne sont pas accentuées, elles ne sont jamais sujettes à la réduction (Ïñ׳ïáõÙ ). Les voyelles françaises peuvent être ouvertes ou fermées qui a une valeur sémantique, tandis que dans la langue arménienne les voyelles ouvertes ou fermées, longues ou brèves ne modifient pas le sens du mot. Quant aux consonnes, elles aussi ont leurs particularités : Les consonnes finales sont souvent assourdies. Parmi les consonnes et les voyelles françaises il y en a celles qui ressemblent aux sons arméniens ([p-b] →å-µ ; [g-k] →·-Ï; [m-n] →Ù-Ý ; [ch-j] ß-Å ; [a] - ³ ; [u] - áõ
Il y en a d’autres qu’on pense être les mêmes dans les 2 langues, mais qui diffèrent de leurs particularités de prononciation : [r] [l] [o] [e]. Ici nous avons affaire avec le phénomène d’interférence (µ³ó³ë³Ï³Ý Ý»ñó÷³ÝóáõÙ ) de la langue maternelle sur la langue cible et ce groupe de sons présente la plus grande difficulté dans l’enseignement de la prononciation. Les sons du troisième groupe sont ceux qui n’existent pas en arménien : comme les sons nasaux : [y] [w] [æ] [õ] [ø] [ã] [œ] [œ]. L’explication et la présentation des sons des deux derniers groupes se réalisent des manières suivantes : présentation du son description et explication de la manière de l’articulation du son exercices d’entraînement et d’imitation production par l’élève du son et la distinction du son dans la chaîne parlée
Quant à la présentation, alors nous povons dire que le son peut être présenté par 2 voies : 1. du son isolé vers le mot, le modèle langagier 2. du mot vers le son Les explications contribuent au développement de l’autocontrôle et de l’autocorrection. L’imitation du modèle perfectionne l’ouïe de l’apprenant sans lequel celui-ci ne peut pas acquérir une prononciation correcte. Le son isolé de la chaîne parlée doit être analysé, réemployé dans le corps de la proposition ce qui permettra l’assimilation de la mélodie et de l’accent (parler de l’accent musical, du groupe rythmique, de la liaison et de l’enchaînement).
Conscience et aptitudes phonétiques Pour faciliter la prononciation d’une langue l’apprenant doit être capable : a. d’apprendre à distinguer et à produire des sons inconnus et des chaînes prosodiques (ÑÝã»ñ³Ý·³ÛÇÝ ßÕó) b. de produire et d’enchaîner les séquences des sons inconnus. c. de trouver dans la chaîne parlée la structure significative des éléments phonologiques, c’est-à-dire de la diviser en éléments distincts et significatifs d. de comprendre et maîtriser les processus de réception et de production des sons applicables à tout nouvel apprentissage d’une langue.
La compétence phonétique et de prononciation Le développement des compétences phonétiques suppose la connaissance de la perception et de la production des phonèmes et l’aptitude à : réaliser les unités sonores de la langue dans des contextes particuliers, distinguer les phonèmes par leurs sonorités, nasalités……. composer des structures syllabiques, des séquences des phonèmes percevoir et produire l’accentuation du mot, le ton, la prosodie (la mélodie de la phrase, l’intonation, le rythme).
L’acquisition d’une prononciation correcte est liée à un système d’exercices dont on distingue 2 groupes : de perception auditive (pour développer l’ouïe phonématique) et exercices reproductifs (liés à la pratique).