Séminaire de santé sexuelle L’HOMOSEXUALITÉ EN GUADELOUPE /RÉSULTATS DE 2 EXPÉRIENCES/ASSOCIATION ENTRAID’GWADELOUP Séminaire de santé sexuelle ARS/COREVIH 14 Janvier 2014 Marie-Lise SALIN Psychologue clinicienne
RÉSULTATS D’UNE EXPÉRIENCE MENÉE AVEC UN GROUPE DE JEUNES HOMOSEXUEL(LE)S Objectif de cette expérience : lutter contre l’exclusion et contre l’homophobie et contribuer dans cet accompagnement des jeunes à la reconnaissance des droits fondamentaux de la personne homosexuelle. Espace de parole, d’écoute et de soutien proposé aux jeunes en difficulté avec leur orientation ou leur identité sexuelle. Constats : Les témoignages fréquents d’insultes, d’humiliation, de mauvais traitements dont ont été et sont victimes des jeunes « gays » identifiés comme tels. L’ex d’un jeune élève d’un lycée professionnel régulièrement insulté, bousculé, humilié parce qu’il porte un tee-shirt rose. Ceci a lieu parfois en présence d’enseignants qui ne réagissent pas. Pour échapper à cette vie infernale, ce jeune s’est installé dans une stratégie d’échec scolaire.
CONSTATS De nombreuses demandes exprimées tout long de ces années d’expérience étaient en rapport avec le besoin de parler de son homosexualité à un proche et bien sûr en priorité aux parents. Peur indéniable du rejet de la famille. L’homophobie traditionnelle, culturelle est aussi présente dans le milieu familial, elle est vécue parfois de façon plus agressive, qu’elle soit réelle ou grossie par le jeune fragilisé Frein à ce désir de parler, de se confier et de demander de l’aide, un appui et un soutien à son entourage proche. Vécu dans le secret de son homosexualité. Cette impossibilité renvoie le jeune au silence et la solitude, source d’états dépressifs et de conduite à risque (risques suicidaires, risques sexuels) Autre cas de figure : l’homophobie intériorisée, certains jeunes essaient de lutter contre la vision sociale dominante du rapport de genre fortement « hétéronormée » et la perception négative et dévalorisée d’eux-mêmes correspondante à l’image dégradante du discours et des représentations homophobes : « makoumé »
CONSTATS Ce manque d’estime de soi-même peut - être à la source de prises de risques de contamination. Comment protéger un jeune pour qui on a que du mépris à cause de son orientation sexuelle? Une jeune qui découvre sa sexualité mais la vit mal, est-il apte à suivre les mesures de prévention préconisées? L’homophobie est à la source de difficultés et de comportements préjudiciables pour beaucoup de jeunes Urgence de dénoncer l’homophobie et de la prévenir auprès des plus jeunes pour que la différence affective et sexuelle et bien-être existentiel ne soient pas antagonistes. Potentialité créatrice de ce groupe qui a aspiré à fonder une association : Rainbow Gwada, lieu d’initialisation d’actions nouvelles et concrètes.
EVALUATION DE LA JOURNÉE DU 5/11/13 « L’HOMOSEXUALITÉ EN GUADELOUPE, PARLONS-EN » Forte mobilisation des professionnels lors de cette première journée Besoins et demandes de connaissances/sujet car peu d’études et d’enquêtes concernant la situation et le vécu des jeunes homosexuels Témoignages forts soulignant le poids de l’homophobie ordinaire et sa violence banalisée par le corps social. Manière d’aborder les sexualités en Guadeloupe : les barrières, les interdits, le mépris verbal et les jugements populaires, les atteintes à la vie privée et à l’intimité : dégâts des commérages. Poursuite de cette action sous d’autres formes: formation des professionnels, sensibilisation des jeunes dans les écoles, médiations/lutte contre les discriminations