La poétique de la violence dans le récit francophone contemporain

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Transcription de la présentation:

La poétique de la violence dans le récit francophone contemporain Thèse en lettres préparée par Emmanuel B. JEAN-FRANÇOIS Sous la direction du Assoc. Prof. Kumari R. ISSUR

Jean-Christophe Delmeule, in « Trois littératures de l’Océan Indien Jean-Christophe Delmeule, in « Trois littératures de l’Océan Indien. Les violences poétiques d’Ananda Devi, d’Abdourahman Waberi et de Jean-Luc Raharimanana »: « Leur violence est née de l’expérience littéraire, quand la littérature est une réalité de plus et qu’elle s’évade de l’interprétation, du présupposé d’appartenance à un lieu ou à un pays. Car au cœur de ces œuvres s’immisce la force du poème et se décline le chant mystérieux de la littérature qui ne peut sans doute exister qu’en perdant ses repères et en effaçant les frontières. La lecture est celle du trouble qu’il ne convient pas de lever et qui ouvre à la pensée tous les plaisirs de l’affolement et de l’incertitude. »

Le contexte de notre recherche Depuis plusieurs années déjà, on assiste à la montée en puissance d’une véritable culture de violence. Ce phénomène se manifeste à de nombreux niveaux et sous des formes extrêmement variées : la violence est en effet omniprésente, si bien qu’aujourd’hui, plus que jamais, il est vital d’en comprendre à la fois l’étendue et le fonctionnement dans nos sociétés contemporaines. Il s’agit dans cette étude de vérifier quel éclairage la littérature francophone contemporaine peut apporter dans cette tentative de compréhension…

Dans son séminaire, De la Violence, F Dans son séminaire, De la Violence, F. Héritier souligne la place occupée par la violence à notre époque : « Nous vivons dans une époque où la violence saute aux yeux. Le mot est appliqué à des situations contextuelles extrêmement variables, mais toutes marquées par la violence, les violences, la fureur, la haine, le massacre, la cruauté, les atrocités collectives, mais aussi par les violences les plus feutrées [...] sans compter les violences « ordinaires » – si l’on peut dire – exercées à l’encontre des faibles : femmes, enfants, exclus du système social. Violences d’État, violences individuelles, atrocités collectives, mais aussi montée des intégrismes, des nationalismes ou des « identités subnationales concurrentielles » [...] Oserai-je dire que les journaux ne parlent que de violence au singulier comme au pluriel ? »

Et la littérature francophone? En réalité, ce culte et cette culture de la violence sont sans doute transmis non seulement à travers les médias mais également à travers la quasi-totalité des modes d’expression artistiques, de la musique au cinéma en passant par l’art plastique ou la danse. Aussi, la littérature emboîte le pas à ce phénomène pour dire le chaos dont l’exaltation est devenue le mot d’ordre de notre société postmoderne. Se dégage ainsi, à travers la littérature francophone contemporaine, une tentative de mise en écriture de la violence et s’en dessinent par là même les contours d’une poétique bien visible.

Et pourquoi la poétique? L’étude de la poétique permet dans un premier temps d’appréhender les ouvrages littéraires individuellement en tant que créations systémiques et dans un deuxième de les rassembler dans un réseau esthétique qui pourrait rendre compte des conditions de leur production. Posons-nous les questions suivantes par rapport à notre sujet d’étude : qu’est-ce que la poétique de la violence dans le récit francophone contemporain ? Doit-on parler d’une esthétique propre à la représentation et à l’écriture de la violence ? et peut-on avancer que cette représentation puisse, avec le temps, se modifier et avoir pour manifestation l’émergence d’une nouvelle écriture ou d’un texte nouveau pour dire la violence ?

Une interrogation authentique et actuelle… Il existe dans le champ francophone (et plus largement, littéraire) un véritable souci et un intérêt certain pour ce qui relève de l’expression de la violence. En 2002, la revue littéraire Notre Librairie, publie un numéro intitulé « Penser la violence » et engage par là même une importante réflexion sur le sujet Plus récemment, la consécration de l’ouvrage de Jonathan Littell, Les Bienveillantes qui a obtenu le Prix Goncourt et le Grand Prix du Roman de l’Académie Française

Problématique Quelles sont la pertinence et la fonction de l’écriture adoptée pour rendre compte de la violence ? En existe-t-il une qui soit mieux adaptée qu’une autre ? Pourquoi nombre d’auteurs de notre génération optent-ils pour une écriture fortement engagée émotionnellement, une écriture viscérale, et non pas clinique, statistique ? Effectivement, nous formulons l’hypothèse que de nombreux écrivains de la nouvelle génération s’engagent dans la recherche et la création d’une nouvelle manière d’écrire la violence.

Les paramètres pris en compte dans l’établissement de notre corpus d’étude: Le paramètre linguistique Le paramètre géographique (l’Afrique noire, la Caraïbe, l’Océan Indien, le Maghreb, le Proche- Orient, l’Asie et le Pacifique, l’Amérique du Nord, la Belgique et le Luxembourg) Le paramètre générique : récits (romans et nouvelle) Le paramètre générationnel (des iconoclastes ; écriture caractérisée par un certain goût pour la transgression ; représentation de la violence mais également violence de la représentation) La typologie des violences (domestique, sociale, ethnique, religieuse, politique, sexuelle, terroriste, médiatique, juvénile, etc.) Paramètre chronologique : Des textes post-1995

Notre corpus d’ouvrages littéraires AFRIQUE NOIRE Côte d’Ivoire : KOUROUMA, Ahmadou, Allah n’est pas obligé Rwanda : TADJO, Véronique, L’Ombre d’Imana. Voyages jusqu’au bout du Rwanda Djibouti : WABERI, Abdourahman A., Cahier nomade CARAÏBE Martinique : ALEXANDRE, Alfred, Bord de canal OCÉAN INDIEN Maurice : DEVI, Ananda, Soupir Madagascar : RAHARIMANANA, Jean-Luc, Lucarne MAGHREB Maroc : BEN JELLOUN, Tahar, Partir Algérie/Israël : KHADRA, Yasmina, L’Attentat PROCHE-ORIENT Iran : HACHTROUDI, Fariba, Iran, les rives du sang AMÉRIQUE DU NORD Canada : BLOUIN, Lise, L’Or des fous BELGIQUE/LUXEMBOURG Belgique : NOTHOMB, Amélie, Acide Sulfurique ASIE/PACIFIQUE Vietnam : Linda Lê

Notre objectif Il ne s’agit pas pour nous de mettre une étiquette de mouvement littéraire quelconque à ces auteurs, mais simplement de relever une approche commune à l’esthétique du texte ; on respectera d’ailleurs également ce qu’ils ont de très particulier. Donc, d’un ouvrage à l’autre, nous souhaitons dégager des ressemblances ainsi que des constantes qui traduiraient une sensibilité apparentée d’une littérature francophone à une autre, ce qui nous permettra d’avancer l’idée d’une certaine unité dans le monde francophone quant à cette manière d’écrire la violence. Il s’agit donc d’explorer à travers ces aires géographiques, des éléments qui se superposent de manière à constituer une unité éthique et esthétique.

Notre hypothèse Les auteurs de la nouvelle génération auraient donc fait à la fois le choix éthique et esthétique d’opérer ce changement dans le texte de violence. D’ailleurs, en parlant du texte, voici ce qu’en dit Semujanga : « Comme tout texte est un ensemble de règles, la poétique est animée par une finalité pratique consistant à savoir comment écrire un texte nouveau par rapport aux prescriptions génériques existantes, à une époque donnée de son évolution. » L’étude de la poétique de la violence dans le récit francophone contemporain nous engage donc à envisager la poéticité de cette littérature en étudiant ici certaines des composantes et des influences qui participent à l’élaboration de cette sensibilité dans l’écriture et à celle de ce « plaisir esthétique » qui est l’assurance de la grandeur de ces œuvres.

Les 3 principaux aspects du sujet La représentation de la violence La violence de la représentation La réception de la violence

Le MPhil Transfer Report (premier axe de recherche): étudier la violence de la représentation à travers les 3 chapitres suivants La recréation linguistique : on retrouve, dans le corpus, une utilisation de la langue qui échappe aux normes et au rationnel : en étant ainsi recréée, la langue de la violence se fait subversive et provocante et devient alors un objet d’étude en soi. L’écriture de la violence entre tragique et cynisme : en effet, nous avons noté dans le corpus qu’il se manifeste une conscience de la représentation contemporaine qui lie violence et fatalité de façon tout à fait particulière, allant d’une forte tonalité tragique – voire hyperémotive, pathétique – à celle d’un cynisme moqueur que l’on peut mettre en relation avec la dérision qui caractérise nombre de textes littéraires de la nouvelle génération, en passant par une catharsis nouvelle et une redéfinition du personnage tragique. Faire violence à l’écriture : les auteurs font violence aux structures de l’écriture elle- même, en tant que contenant, en développant des stratégies d’ordre générique et narrative qui répondent au goût de la transgression, du déséquilibre et du chaos, et qui vont forcer une « réorientation des habitudes de décodage du lecteur. » Pour ce faire, nous étudions, dans le souci de comprendre les influences qui entourent la production de ces textes, la sensibilité baroque et l’esthétique postmoderne qui les caractérisent et nous verrons en quoi la théorie postcoloniale peut éclairer notre lecture…

Quelques conclusions Parler de la poétique de la violence dans le récit francophone contemporain, c’est, selon nous, aborder un phénomène générationnel qui touche au choix de la représentation de la violence dans la littérature. C’est également comprendre que ce phénomène se caractérise par une rupture d’ordre à la fois éthique et esthétique et que l’expression littéraire de la violence va connaître un souffle nouveau, une dimension nouvelle à travers une série de stratégies mises en place par les auteurs. Il s’agit là de l’élaboration d’un nouvel éthos. Cette écriture se veut passionnelle : elle est nourrie par la rage et provient des viscères même de l’âme humaine. Si les auteurs parlent de violence, ils le font autrement, à travers le viol des conventions. Ainsi, dans leur écriture vont se dessiner les contours d’une poétique, les esquisses d’une « expérience esthétique » qui tantôt surprend et tantôt choque. Cette démarche, qui vise à trouver un équivalent poétique à la puissance des violences évoquées dans les textes et ainsi à en changer les formules de représentation, va s’attacher à déconstruire et à pervertir les différents paramètres qui, au-delà du message, font le texte littéraire. En se démarquant d’un discours classique, elle participe à l’émergence d’un discours polémique certes, mais qui « donne le jour » à un nouveau mode d’expression. Cette capacité de renouvellement brutal des formes, telle que nous l’avons étudiée, est d’ailleurs un aspect important de la dynamique littéraire puisque les frontières de l’écriture sont intangibles et à jamais redéfinies. C’est donc une fonction essentielle que remplit la littérature contemporaine de violence : en explorant toujours plus profondément les mots qui pourraient dire le tragique de notre univers, en récréant en permanence la langue et le texte pour que ceux-ci soient mieux représentatifs de notre part d’obscurité. En révélant dans toute sa brutalité le chaos de notre monde, la littérature de la violence se veut une littérature certes provocatrice, mais surtout une littérature qui cherche à éveiller une conscience humaine.

Pourtant, il demeure important de souligner la forte dimension polémique de ce phénomène qui a lieu en ce moment dans l’écriture de la violence dans le récit francophone contemporain. La rupture est toujours un moment d’instabilité et d’angoisse. En effet, les textes du corpus sont d’une telle ambition à la fois éthique et esthétique qu’ils posent du même coup la question de la frontière morale de la représentation littéraire. D’abord, pour reprendre une interrogation de Bakhtine, « […] fallait-il autoriser dans l’art des phénomènes qui ne répondaient pas aux impératifs de l’esthétique du beau et du sublime »? En d’autres termes, a-t-on le droit moral d’aller aussi loin dans la recherche de l’écriture de la violence ? À cette question, nous serons tenté de répondre ceci : avons-nous le choix et pouvons-nous décider de ce qui fait la représentation de l’œuvre d’art ?

La phase doctorale en 2 temps La représentation et la thématique de la violence La réception de la violence

La thématique de la violence (2ème axe de recherche) Depuis notre inscription en doctorat, nous nous intéressons à la question de la thématique de la violence, donc à la représentation de cette thématique dans le récit francophone contemporain. Étudier la thématique de la violence, c’est prendre en compte, dans un premier temps, les variables qui entrent en compte dans une définition de la violence : L’identité (appartenance sexuelle, communautaire, religieuse, etc.) La culture (rites, traditions, mœurs, etc.) L’environnement/le contexte L’espace, etc. Il s’agit également de situer les causes de la violence dans le contexte contemporain : la frustration, la soif de l’argent, du pouvoir, la passion, pour n’en citer que quelques- unes. Il est aussi important d’identifier et d’exploiter les différents éléments qui entrent en jeu dans les nombreuses manifestations de la violence visibles dans le textes : Les différentes formes de violence (domestique, sociale, ethnique, politique, etc.) ; Les agents de la violence – ceux qui ont recours aux actes de violence ; les différences fondamentales entre violences physiques (meurtre, viol, torture, etc.) et violences morales/psychologiques (oppression, angoisse, paranoïa, folie, etc.).

3 interrogations qui nous ont dirigé dans notre recherche: Quel est en effet le lien entre la littérature, en tant qu’objet d’art et de fiction, et la violence, en tant que manifestation réelle ? Peut-on s’accorder sur une définition homogène de tous les phénomènes de violence, en d’autres mots doit-on parler de violence ou de violences ? En quoi les textes littéraires peuvent-ils nous amener à préciser cette compréhension ? ou alors, inversement, est-il nécessaire de saisir cette nuance pour mieux aborder les textes ? Finalement, parler de la violence dans les littératures francophones contemporaines, est-ce parler de formules de représentation littéraires contemporaines ? de formes de violence contemporaines ? ou encore des deux ?

La réception de la violence (3ème axe de recherche) Finalement, le troisième axe de notre réflexion touchera cette fois à la question de la réception des textes de violence tels qu’ils sont produits par la nouvelle génération d’écrivains francophones. Cette partie s’intéressera principalement à la personne du lecteur, à sa position face au texte de violence : comment vit-il son expérience de cette nouvelle poétique et en quoi celle-ci bouleverse ou répond à ses attentes ? Dans ce pacte – tantôt conscient, tantôt inconscient – qu’il fait avec l’auteur, quel est le rôle qu’il assume lui aussi dans la construction certes, mais surtout dans l’interprétation du texte.

Fin Emmanuel Bruno Jean-François MPhil/PhD student French Department, FSSH, UOM bruno_ki@hotmail.com