L’égalité des sexes, ça commence au berceau … L’expérience de la crèche départementale Bourdarias / Saint-Ouen / Seine-Saint-Denis Paris – 25 septembre 2014
Préambule Le Département de la Seine-Saint-Denis - Une collectivité de 8000 agents - Un territoire de 40 communes - Un gestionnaire de crèches atypique
Le service des crèches départementales, c’est : Préambule Le service des crèches départementales, c’est : - 55 établissements sur 22 communes - 1300 professionnels - Plus de 3000 enfants accueillis chaque année
L’engagement du service des crèches départementales 2005 Journée professionnelle autour du thème : « le rose c’est pour les filles, le bleu c’est pour les garçons ? » Arthur, 3 ans. Egaux, semblables et pourtant différents : enjeux de la différence sexuelle dans les crèches. Pour les professionnels : une réflexion, une prise de conscience Réflexion engagée avec le soutien des élus et l’appui de l’Observatoire départemental des violences envers les femmes Au programme de la journée : Françoise Héritier, anthropologue – intervention sur la manière dont la hiérarchie s’est installée dans la différence des sexes. José MOREL SAINT MARS (psychologue et psychanalyste) – intervention sur les enjeux liés à la construction du genre : « Etre fille, être garçon ! ». Ateliers sur : 1/ Enfants exposés aux violences dans le couple : comment construire son identité l’Observatoire départemental des violences envers les femmes de Seine- Saint-Denis 2/ Jeux de filles ? Jeux de garçons ? (les jouets, le rôle du professionnel) 3/ Parentalité et différence des sexes (// histoire de chaque famille, à son organisation – rôle du père, de la mère) 4/ Quelles représentations des personnages féminins et masculins dans les albums illustrés ?
L’engagement du service des crèches départementales 2006 - 2007 Etablissement d’un partenariat entre le Département et la Suède autour de la promotion d’une pédagogie de l’égalité filles-garçons Lancement du projet dans une crèche : la crèche Bourdarias de Saint-Ouen Pourquoi la crèche Bourdarias ? Un travail bien engagé sur la notion de respect de l’enfant Une réflexion sur la place du masculin en crèche La position géographique de la crèche La fermeture de la crèche pour rénovation totale Pour entrer dans le sujet, le Département va s’intéresser à ce qui se passe ailleurs. // suède : commune de Gavle, à 200km de Stockholm // place du masculin : un cuisinier, un éducateur et un intervenant musicien
L’engagement du service des crèches départementales 2007-2009 Mise en place de plusieurs dispositifs (formation pour les professionnels, réseau de partenaires, échanges entre la France et la Suède) afin de construire le projet 2009 Réouverture de la crèche Bourdarias et poursuite de la réflexion autour de l’observation et des pratiques professionnelles 2010 Vers une pédagogie égalitaire … 1 ère session de formation en mars 2009 Pas une marque suédoise // projet genre : au cœur du projet pédagogique de la crèche Présentation d’Haude …
Premières actions, premières productions Plusieurs actions sont lancées Elles s’inscrivent toutes dans le cadre des grands principes éducatifs et pédagogiques de l’établissement (reconnaître la compétence du jeune enfant, connaître son développement et penser son environnement). Soucieux de sensibiliser et d’impliquer les familles dès le départ, les professionnels décident : De présenter le projet dès l’inscription. D’inviter les parents à participer à la création d’une exposition sur les représentations liées au genre et l’interprétation des uns et des autres en apportant une photo personnelle qui évoque, selon eux, cette question du genre.
Premières actions, premières productions Petite histoire du genre Exposition photo, construite et imaginée à partir du concept d’interrogation par l’image d’un pédagogue du début du siècle Monsieur Oberlin Consiste en des pliages réalisés avec 2 photos différentes permettant la mise en avant de deux points de vue. Permet de questionner aussi bien les rôles traditionnels du genre que l’identification, l’identité sexuée, le masculin et le féminin et les rôles sociaux attendus. Suscite l’échange, le dialogue entre adultes et favorise le développement du projet.
Premières actions, premières productions Questionnaire autour du genre : Pour interroger les représentations des familles Il aborde notamment l’organisation des taches domestiques et éducatives. Dans les résultats, c’est la notion de « l’action partagée » et la différence de perception entre les hommes et les femmes qui interrogent le plus l’équipe Ces résultats vont faire l’objet de nombreux échanges. Globalement, les objectifs du questionnaire sont atteints : inciter chaque adulte à s’interroger sur son comportement, prendre conscience de ses propres représentations, stéréotypes et essayer d’agir autrement.
Premières actions, premières productions Charte pour l’égalité L’égalité fille garçon ne s’improvise pas mais elle impose en quelque sorte une interrogation à l’égard des stéréotypes de genre qui nous traversent tous de façon le plus souvent inconsciente. De fait ce questionnement ne va pas de soi. Ce projet s’appuie d’une part sur les textes fondateurs en termes d’égalité femmes/hommes avec l’objectif d’impliquer ensemble parents et professionnel- les et d’engager le débat sur les enjeux de genre (convention internationale des droits de l’enfant, charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale). Elle s’appuie aussi sur les valeurs déclinées à la crèche, articulées autour des principes des droits de l’enfant (respect de l’enfant, de son identité propre et sexuée, de sa culture).
Orientations éducatives Puisque l’enfant est singulier, fille ou garçon, et parce que l’adulte est un guide pour l’enfant nous voulons : accompagner l’enfant dans le développement de sa personnalité propre, élargir et ouvrir ses possibilités et ses choix, valoriser et encourager les potentialités émergentes sans restriction au sexe, éduquer à l’autonomie, encourager l’enfant à être lui-même, à exprimer ses besoins et à verbaliser ses sentiments, ne pas rendre l’enfant coupable de ce qu’il manifeste ou de ce qu’il est.
Orientations éducatives Pour ce faire le travail se décline comme suit : Repérer les stéréotypes sexistes dans nos représentations et propres attitudes plus ou moins conscientes de parents ou d’éducateurs, les interroger pour ensuite déconstruire les évidences. Les repérer dans la littérature enfantine et les modèles imposés par les jeux. Dès l’âge d’un an, il importe de faire des choix dans les jeux et albums proposés aux enfants des deux sexes et d’élargir leurs possibilités.
Orientations éducatives Veiller à ne pas cantonner les garçons aux jeux moteurs, les filles aux jeux calmes, mais permettre cet accès égalitaire aux deux sexes et proposer ces activités soit par groupe de genre, soit mixte, observer et réajuster. Proposer des règles communes dans la relation. Dans le cadre de cette recherche-action, mise en place d’ateliers spécifique genre : Atelier musique Atelier bricolage Atelier émotions Atelier poupées / garages Atelier histoires et lectures Atelier cuisine
Orientations éducatives Observer les enfants et les interactions de genre. Les décrypter. Représenter en tant qu’adulte un modèle identificatoire non discriminant à l’égard des sexes en évitant toutes les représentations ou attitudes sexistes blessantes, ou ignorant ostensiblement le désir de l’enfant. Développer les compétences des uns et des autres, l’observation, la curiosité, le courage, la persévérance, l’empathie, la confiance en soi et la pensée.
Orientations éducatives Pratiquer l’équité dans l’expression et la prise de parole des enfants. Echanger régulièrement avec les parents, leur communiquer nos observations et notre intention pédagogique en ouvrant le débat autour de ces questions tout au long de l’année. Eviter de renforcer la division sexuée soit par l’exemple ou dans ses propos et veiller à valoriser les enfants des deux sexes, notamment pour les filles souvent soumises à un rôle attendu et les garçons souvent réprimés dans leurs émotions.
Pourquoi éduquer à l’égalité ? Notre intention n’est pas de rendre chaque sexe identique à l’autre mais plutôt de favoriser l’épanouissement de chacun-e dans sa singularité et sa diversité. La différence est une richesse, elle ne doit pas produire des inégalités. EGAUX, NOUS RESTONS CHACUN-E UNIQUE … ET DIFFERENT-E