La note, juste, fiable et équitable ?
1930, expérience de multicorrection. 166 copies d’agrégation d’histoire. 2 correcteurs. Ecart des moyennes entre les 2 correcteurs : 2 points. Le candidat classé avant dernier par l’un était classé second par l’autre. Les écarts de notes allaient jusqu’à 9 points. Le premier correcteur donnait un 5 à 21 copies notées entre 2 et 14 par le second ; le second donnait un 7 à 20 copies cotées entre 2 et 11,5 par le premier. La moitié des candidats reçus par un correcteur était refusée par l’autre. Peu de choses sur la note
1932. multicorrection avec cent copies du baccalauréat et 6 groupes de 5 examinateurs. Disciplines : français, philosophie, latin, mathématiques, physique. Forte dispersion des notes attribuées à chaque copie par les correcteurs. Aucune copie ne reçut deux fois la même note. Une copie de français est notée 3 et 16 ; en philosophie et en latin l’écart maximum est de 12 points. En mathématiques et physique, : l’écart maximum est respectivement de 9 et 8 points. Peu de choses sur la note
1975, expérience de multicorrection par l’Institut de recherche sur l’enseignement des mathématiques (IREM) de Grenoble. Un échantillon de 6 copies photocopiées de mathématiques (niveau BEPC) est soumis à 64 correcteurs, avec un barème, très précis, sur 40 points. Les résultats confirment ceux de l’enquête précédente, effectuée 43 ans plus tôt. La dispersion des notes atteint près de 20 points. Peu de choses sur la note
Correction d’un sujet type bac en ES. 1 correcteurs-3 copies… Peu de choses sur la note
Distribution des notes de la même copie corrigée par 26 correcteurs différents Bac 2004 Académie Réunion
Pour éviter cela : la double correction Pour éviter cela : la double correction ? Pour obtenir une note « exacte » (Une note « exacte » étant une moyenne de notes telle que l’adjonction d’une autre note ne modifie pas sensiblement cette moyenne) il faudrait : 127 correcteurs en philosophie, 78 en composition française, 28 en anglais, 16 en physique, 13 en mathématiques. Peu de choses sur la note
Evaluer une seconde fois un devoir Evaluer une seconde fois un devoir... En France, à la demande de Laugier et Weinberg, un professeur de physiologie de la Faculté des sciences accepta 37 copies - dactylographiées et anonymes - qu’il avait corrigées trois ans et demi auparavant. Dans 7 cas seulement, il remit la même note au même devoir. Dans les 30 autres cas, il y eut des divergences comprises entre 1 et 10 points. L’admissibilité, avec ses nouvelles notations, aurait été modifiée ; la moitié des précédents admissibles aurait été refusée et la moitié des refusés déclarée admissible. Peu de choses sur la note
http://www. cahiers-pedagogiques. com/La-docimologie www. phychim http://www.cahiers-pedagogiques.com/La-docimologie www.phychim.ac-versailles.fr Marc Vantourout & Rémi Goasdoué ADMEE 2010 Ben Souda Abdelhafidh CENAFFE Mai 2006 Peu de choses sur la note
Les évaluateurs sont influencés par plusieurs facteurs Effet de fatigue ou d'ennui : peut engendrer laxisme ou sur-sévérité Effet de halo : Le professeur, influencé par des caractéristiques de présentation (soin, écriture, orthographe) surestime ou sous-estime la note. Effet de relativation : Plutôt que de juger intrinsèquement d'un travail, les professeurs jugent ce dernier en fonction des travaux dans lesquels il est inséré. 10
Les évaluateurs sont influencés par plusieurs facteurs Effet de contamination : Les notes attribuées successivement aux différents aspects d'un même travail s'influencent mutuellement. Effet de tendance centrale : Par crainte de surévaluer ou de sous-évaluer un élève, le professeur groupe ses appréciations vers le centre de l'échelle. Effet de l'ordre de correction : Devant un nouveau travail ou un nouveau candidat à évaluer, un juge se laisser influencer par la qualité du candidat précédent. Un travail moyen paraîtra bon s'il suit un travail médiocre. 11
Les évaluateurs sont influencés par plusieurs facteurs Effet de stéréotypie : Le professeur maintient un jugement immuable sur la performance d'un élève, quelles que soient ses variations effectives. Effet de flou : Les objectifs poursuivis et les critères de notation ne sont pas toujours définis avec précision. Effet d’origine sociale :Le professeur peut être influencé par l’appartenance sociale de l’élève Effet de sexe et de statut : la correction peut différer fortement selon ces différents facteurs chez le correcteur comme chez le corrigé... 12
Sommaire Pourquoi travailler sur l ’évaluation ? Un peu de … docimologie La trilogie de l’évaluation Les compétences à évaluer Un peu de … taxonomie L’intérêt de l’évaluation par compétences explicitées Sommaire
1. Pourquoi travailler sur l ’évaluation ? Parce que c’est une de nos missions à laquelle il faut consacrer beaucoup de temps et de réflexion. Parce qu’elle pose souvent de gros problèmes pour les élèves (pression sur l’orientation, évaluation sanction, peur de l’échec qui conduit à l’échec). Parce que pratiquée sans réflexion elle peut constituer un frein pour l’apprentissage. Il faut bien avoir conscience que nous pratiquons déjà tous l’évaluation avec des habitudes, issues de nos formations initiales et nos propres réflexions pédagogiques, mais aussi avec des notions intuitives et implicites, qu’il conviendrait d’éclairer et d’enrichir. Il ne s’agit pas de tout recommencer à zéro, mais bien de réfléchir à sa pratique de l’ évaluation et de l’enrichir à l’aide des recherches didactiques qui existent depuis bien longtemps et dont la mise en œuvre est source de réels progrès pour l’élève.
La docimologie étudie la notation et tous les facteurs qui peuvent l’influencer. La docimologie ne se contente pas de porter un jugement critique sur la fidélité d’une note, elle nous invite aussi à nous interroger sur la validité et sur l’objectivité de celle-ci. 2. Un peu de …docimologie
Le correcteur est soumis à différents effets clairement identifiés L’effet de l’ordre L’effet de contraste L’effet de stéréotypie L’effet de « gaussienne » L’effet de halo L’effet de barème E correcteur est soumis consciemment ou inconsciemment aux différents effets.
Surévaluation des copies corrigées en premier et sous –évaluation des copies corrigées en dernier. La dispersion des notes : les notes faibles seront de plus en plus faibles; les notes élevées seront de plus en plus élevées. L’effet d’ordre
Une copie située après une mauvaise note aura tendance à être surévaluée et inversement après une bonne copie. L’effet de contraste
L’effet de stéréotypie Les résultats d’un élève aux évaluations précédentes influencent le correcteur. L’effet de stéréotypie
Recherche plus ou moins inconsciente d’une répartition de notes sous forme d’une gaussienne. L’effet gaussienne
Un barème très détaillé ne permettrait pas une notation plus rigoureuse. (1/4 pt) Il empêche une autorégulation et une autogestion du correcteur. L’effet de barème
Conclusion à propos de la docimologie Soyons modestes quant à l’exactitude d’une note ou d’une moyenne ! Pensons aux effets qu’engendrent les mauvaises notes sur l’estime de soi de l’élève « De toutes façons, ce n’est pas la peine de m’expliquer, je suis nul en physique ! » Conclusion à propos de la docimologie Sommaire
La trilogie de l’évaluation L’évaluation diagnostique Avant un apprentissage L’évaluation formative Pendant un apprentissage L’évaluation sommative Après un ou plusieurs apprentissages La trilogie de l’évaluation
L’évaluation diagnostique : pourquoi ? Pour identifier les représentations initiales et les connaissances acquises des élèves Pour situer le niveau de leur connaissances Pour ajuster son niveau d’enseignement L’évaluation diagnostique : pourquoi ?
L’évaluation diagnostique : quand et comment ? L’évaluation diagnostique se situe au début d’une séquence d’enseignement. Elle n’est pas notée. Elle est courte Elle se fait individuellement ou en groupe. Elle peut se faire oralement ou par écrit Elle doit mobiliser la mémoire de façon attractive, donc être plutôt hors contexte Elle doit être effectuée le plus souvent possible Exemple élec 5 ème. « Rappeler moi ce que vous avez-vous à l’école » : réponse; on n’a jamais vu…. Mais plutôt : De quel matériel avez-vous besoin pour brancher une lampe ? Comment faire avec ce matériel ? Autres exemples : mesure de température avec un thermomètre.
L’évaluation formative : pourquoi ? Pour repérer les obstacles et les difficultés individuelles, adapter des stratégies pédagogiques à la diversité et donc apporter une aide individualisée Pour que l’élève se situe par rapport à son apprentissage Pour donner droit aux essais, aux erreurs L’évaluation formative : pourquoi ?
L’évaluation formative : quand et comment ? Au cours ou à la fin d’une activité faisant intervenir une nouvelle compétence. (exercice en classe) Individuellement ou à deux De façon binaire ( compétence acquise ou en cours d’acquisition) Possibilité d’autoévaluation par l’élève Donner aux élèves la règle du jeu, c’est-à-dire la compétence évaluée le critère de réussite L’évaluation formative : quand et comment ?
Bibliographie Evaluer autrement : pistes d’analyse Sur le site Eduscol http://eduscol.education.fr/D017/eval_analyse.htm Enseigner les sciences physiques de D Courtillot aux éditions Bordas Collège et classe de seconde Rouge De la troisième à la terminale Bleu Bibliographie