Un film de Wolfgang Becker HISTOIRE DES ARTS 2013-2014 Good Bye Lenin Un film de Wolfgang Becker
Présentation générale Titre, date Good Bye Lenin; sortie en Allemagne en 2003 et en France en 2004 Auteur Scénario et régie de Wolfgang Becker, cinéaste allemand né en 1952 côté RFA (ouest). Thématique et problématique Art, rupture et continuité; l’art en période de rupture historique au service de la continuité des liens entre les Hommes/ autre possibilité : art, Etat et pouvoir Type d’art genre Arts visuels, cinéma Film; n’est pas un documentaire mais une fiction réaliste historique à forte charge émotionnelle Courant artistique Cinéma de l’Allemagne moderne post-réunification; von Donnersmarck, Helma Sanders-Brahms ou von Trotta pour les fictions historiques sur la réunification; Fatih Akin pour les cinéastes allemands connus internationalement.
Synopsis C'est l'histoire d'un jeune Berlinois au moment du 'Tournant' de l'histoire germano-allemande, entre l'automne 1989 et la fin de l'année 1990. Alexander vit avec sa mère et sa grande sœur à l'est. Leur père les a quittés quelques années plus tôt dans des conditions assez mystérieuses et leur mère s'est depuis engagée corps et âme pour la construction d'un 'socialisme réel à visage humain' en s'occupant des jeunes et de réclamations humoristiques. Cependant, alors que les événements précédant la chute du Mur de Berlin se précipitent, elle tombe dans le coma, victime d'un infarctus face à la violence difficilement contenue des forces de l'ordre contre les manifestations pacifistes pro-libertaires de la population est-allemande. Elle reste plusieurs mois dans le coma à l'hôpital, inconsciente des mutations familiales et historiques. Alors que sa mère se réveille et ne doit plus ressentir d'émotion trop forte sous peine d'en mourir, Alex prend conscience que son état lui interdit la prise de conscience des profondes transformations politiques, sociales et culturelles que l'Allemagne est en train de vivre. Dès lors, il fera tout pour reconstruire autour d'elle l'illusion d'une RDA idéale définitivement disparue. Il est pour la santé de sa mère prêt à tous les mensonges ; peu à peu cependant, cette RDA rêvée exige sa propre dynamique. Alex arrivera-t-il à ne pas se laisser dépasser par ses mensonges et taire tous les bouleversements ?
PROBLEMATISATION ET PLAN : En quoi ce film apporte-t-il un éclairage de la thématique : Art, rupture et continuité ? Introduction : étude de l'affiche. Mise en évidence d'une construction duale et contrastée ; contexte de la Guerre Froide suggérée, ou du moins de l'opposition Ouest / Est avec la graphie, les couleurs, la langue et mise en évidence de la liaison forte entre Alex et sa mère. Ensemble plutôt joyeux et vieillot : une comédie ? Confrontation ou lien ? 1-Le contexte historique réel de cette fiction représente-t-il une rupture ou une continuité pour le réalisateur ? 2-L'expression de la rupture culturelle lors du choc de la confrontation des 2 Allemagnes : les choix esthétiques et les procédés cinématographiques 3-Comment exprimer l'authenticité grâce aux mensonges : destruction et reconstruction des images et des messages officiels au service d'un message 'vrai' Conclusion : l'artiste comme tisseur des liens entre les Hommes et ouvrier de la continuité de l'Amour
Contexte historique: Réunification, rupture ou tournant ? Une population en rupture avec le gouvernement et la dictature; grand fossé de mensonges/l’espoir de l’ énergie du renouveau L’humour (cf le bouffon qui est le seul à pouvoir critiquer le roi car il est couvert par l'ironie) pour contourner l’oppression (la mère qui écrit des lettres humoristiques mais respectueuses, le fils) Des événements qui échappent à tous (cf Alex’ Platz) et accélération grâce à ciné+ voix et image
Expression de la rupture: le choc culturel Désintégration sur tous les plans avec confrontation à l’ouest: famille, coma, valeurs, vocabulaire (par exemple avec Denis ou au travail avec les références ciné de Kubrick ou le fastfood): le cinéma qui exprime et questionne les contrastes par la manipulation des images Remise en question des médias (propagande politique de la RDA / pub mensongère de la RFA, inconnue à l'Est puisque capitaliste ) : utilisation des cadrages ou le l'opposition graphique
Le mensonge au service de la Vérité Mise en abyme et organisation du mensonge: on crée une seconde réalité, comme dans l’art et questionnement des médias; pour le spectateur, c’est évident ! Voir Denis et le pouvoir de la mise en scène, du détournement des images, des cadrages: la réalité démontée et remontée et manipulation des infos de toute façon De l’ironie au mensonge: heißer Oktober / Cola Le mensonge clame la vérité des liens Et vérité du ressenti: Amour et Ostalgie : présence de la musique de Yann Thiersen comme un lien
La continuité des liens : l’art tisse le lien Les liens d’ Amour : familiaux, amoureux, amicaux Le son /l’image / cohérence interne du film: affiche, scène de Lenin et travelling latéral comme une ultime invitation au voyage La métaphore filée de la fusée et de Sigmund Jähn à chaque étape importante des bouleversements familiaux/ historiques: contre-plongée comme expression d’une prière, projection vers le futur ?, retour à l’Eden ? 'Da oben', 'drüben' / 'weit von zu Hause', 'unsere kleine Republik': attachement à une 'Heimat' // quand les difficultés sont les plus intenses lors du 2e infarctus et de la rencontre avec le père, on rerouve Jähn dans un taxi, à ras de terre Mais feux d’artifice, explosion de joie (Réunification, Coupe du monde de foot, jet de billets de banque depuis le toit de l'immeuble ; dispersion des cendres de la mère) alors que peur d’explosion tout court
Conclusion Jeu de dupes: difficultés certaines et population qui fait les frais de l’Histoire avec sa grande hache, mais ciné comme l’art de la réconciliation: les 2 All, la population avec son passé, les personnages avec leur propre histoire, musique Yann Thiersen dont la même qu' Amélie Poulain, plein de poésie et de rêve
Les prix… 2003 : Prix du Public du Meilleur Réalisateur 2003 : Nomination Meilleur Réalisateur 2004 : César du meilleur film européen, victoire 2004 de la meilleure musique de film