Hygiène de base Précautions standard Précautions complémentaires Mesures d’hygiène Hygiène de base Précautions standard Précautions complémentaires Edith Tissot 5 octobre 2012
Mesures d’hygiène de base
Définitions (1) HYGIENE HYGIENE associée aux soins Ensemble de principes, de pratiques visant à préserver ou à améliorer la santé HYGIENE associée aux soins Mesures définies dans un contexte ciblé ayant pour objectif de limiter les risques infectieux dans la pratique professionnelle PREVENTIVE Primaire : éviter que les personnes soient malades Secondaire : limiter la transmission d’un micro organisme CURATIVE Traiter les infections
Définitions (2) MICRO ORGANISME Ses modes de transmission Il est petit, Il bouge, mange, se reproduit Il aime la chaleur, l’humidité, l’obscurité, Il peut évoluer et échanger des propriétés avec d’autres Il peut coloniser ou infecter l’organisme humain mais aussi l’ environnement Et donc Il peut se transmettre d’un individu à l’autre et muter pour résister aux traitements Il est capable d’envahir son hôte et de provoquer une maladie Ses modes de transmission Les contacts (direct ou indirect) L’air (aérosol, gouttelette) La voie orale (aliments, eau)
La chaîne épidémiologique Agent infectieux (virus, bactéries, …) Hôte réceptif Réservoir de pathogène vivant (homme, animal) inerte (eau, air, surface) Porte d’entrée (respiratoire, cutanée...) Mode de sortie sang et autre liquide biologique desquamation de la peau gouttelette respiratoire Droplet nuclei Mode de transmission air/gouttelette/contact/vecteur Une bonne compréhension de la propagation d’une maladie transmissible permet d’avoir une action plus efficace sur la mise en place des mesures d’hygiène à appliquer
L’homme sain Plusieurs écosystèmes Plusieurs millions de MO environ dix fois plus de bactéries que de cellules humaines Plusieurs écosystèmes Flore bucco-pharyngée / Flore digestive / Flore cutanée Plusieurs millions de MO Cuir chevelu (propre) 10 millions de bactéries / cm2 Aisselle 1 million de bactéries / cm2 Salive 100 millions de bactéries / ml 1 gr de selles 100 millions de bactéries Zone génito-urinaire 10 millions de bactéries / cm2 + champignons ASSURE NOTRE DÉFENSE
L’homme qui bouge
Notions de base Quelques principes Domaines où l’on peut interférer propre sale souillé / contaminé stérile / contaminé / infecté microscopique macroscopique vivant inerte Domaines où l’on peut interférer Hygiène de la personne Patient Professionnel Tenue professionnelle Organisation et techniques de soins Gestion du matériel Maîtrise et hygiène de l’environnement
La tenue professionnelle Participe à la prévention du risque infectieux à destination Des patients Des professionnels De l’environnement Relève d’une politique commune, définie au sein de l’établissement Prend en compte le niveau de risque en fonction : Des patients Des actes pratiqués Des zones d’activités Peut être complétée par un élément de protection
Les précautions standard
Historique Années 80: endémie SIDA : protéger le personnel contre les infections d’origine virale précautions universelles(1989) Année 90 : médiatisation ++ des infections nosocomiales Les précautions universelles sont insuffisantes pour limiter la transmission des infections d’origine bactérienne. Nouvelles recommandations Précautions standard (1998 - 2009) Des précisions en 2009
Définition/réglementation Ensemble de mesures visant à assurer une protection systématique de tous les patients et des professionnels vis à vis du risque infectieux appliquées par tous, appliquées pour tous les patients, quelque soit le statut infectieux dès qu’il y a risque de contact avec du sang, des liquides biologiques, tout produit d’origine humaine, la peau lésée, les muqueuses. circulaire DGS/DH 98-149 du 20 avril 1998 relative à la prévention de la transmission d’agents infectieux véhiculés par le sang ou les liquides biologiques lors de soins dans les établissement de santé
7 mesures Hygiène des mains Port de gants Port d’une tenue de protection Matériel souillé Entretien des surfaces souillées Transport du linge, des déchets et des prélèvements biologiques Conduite à tenir en cas d’exposition au sang ou aux liquides biologiques
par friction hydro-alcoolique L’hygiène des mains pré requis : Absence de bijoux, ongle court, sans vernis ni faux ongles, manches courtes 2 techniques La désinfection par friction hydro-alcoolique (FHA) Le lavage des mains le lavage au savon doux le lavage antiseptique OBJECTIF : Eliminer la flore transitoire et réduire de façon significative la flore résidente OBJECTIF : Réduire le nombre de micro-organismes de la flore transitoire A abandonner : reco SFHH 2009
La désinfection des mains par friction (1) Antiseptique : Base alcool (éthanol ou propanol) +/- autre antiseptique Produit hydratant (glycérine) S’utilise pur Action mécanique et chimique En gel ou en solution Différents formats (poche, flacon 300ml ou 1l) Délai de péremption : en moyenne 6 mois pour flacon à pompe Sur des mains visuellement propres et sèches Technique de référence
La désinfection des mains par friction (2) Terminer par les poignets L’étaler sur les mains, paume contre paume Prendre une dose adaptée dans le creux de la main Frictionner paume contre paume, doigts entrelacés Frictionner le dos des doigts contre la paume de la main opposée avec les doigts emboîtés Frictionner en rotation le pouce droit avec la paume gauche et vice versa Frictionner le dos de la main droite avec la paume gauche doigts entrelacés Frictionner en rotation le bout des doigts droits dans la paume gauche et vice versa (sans oublier le bord cubital) La friction hydro alcoolique 1 2 3 5 4 6 7 les étapes
Le lavage au savon (1) Sur des mains visuellement sales Détergent, élimine les salissures non solubles dans l’eau (souillures, squames cutanés…) S’utilise dilué, S’effectue avec un savon liquide doux, non antiseptique Aucune action microbienne Action mécanique par savonnage 15 à 30 secondes puis rinçage mécanique Sur des mains visuellement sales
Le lavage au savon (2) Se mouiller les mains et les avant-bras. Déposer une dose de savon doux dans le creux de la mains Savonner soigneusement les mains et avant bras pendant au moins 15 secondes Rincer abondamment (rinçage mécanique) Paume contre paume 1 2 Paume sur dos de la main opposée et vice versa 3 Doigts entrelacés 4 Doigts en crochets 5 Friction des pouces 6 Pulpe des doigts dans la paume opposée 7 Terminer par les poignets Sécher soigneusement, par tamponnement Fermer le robinet à l’aide de l’essuie mains Ne pas réaliser une FHA sur des mains humides Moins efficace, problème de tolérance cas particulier : sarcopte de la gale, clostridium difficile
Les indications à l’hygiène des mains Source : OMS
Le port de gants 1 paire = 1 patient = 1 soin En cas de risque de contact avec du sang, des liquides biologiques, des muqueuses, la peau lésée du patient Lors de manipulation de linge et matériels souillés, de tubes de prélèvements biologiques Lors de soins à risque de piqûre ou de coupure Si les mains des soignants présentent des lésions Hygiène des mains avant et après retrait des gants Pas de lavage ou friction des gants
Le port d’une tenue de protection Protection de la tenue – lunettes – masque Lors de soins souillants, mouillant ou exposant à un risque de projection de sang ou liquide biologique Mais aussi Je protège les autres Je me protège
Le matériel souillé Matériel piquant/coupant/tranchant Ne pas recapuchonner Ne pas désadapter à la main Évacuation immédiate après usage dans un collecteur adapté, situé au plus près du soin et dont le niveau de remplissage est vérifié Matériel réutilisable manipulation avec précaution tout matériel souillé par du sang ou tout autre liquide biologique Vérifier que le matériel a subi un procédé d’entretien approprié avant réutilisation
Entretien des surfaces souillées Nettoyer puis désinfecter avec un détergent désinfectant ou eau de javel diluée au 1/5ème les surfaces souillées par du sang, des liquides biologiques ou tout autre produit d’origine humaine
Transport du linge, des déchets et des prélèvements biologiques Emballage étanche et fermé prélèvements déchets linge
Conduite à tenir en cas d’AES (1) Soins immédiat à la victime Piqûre, blessure et contact direct sur peau lésée : Ne pas faire saigner laver immédiatement la plaie avec de l’eau et du savon doux puis rincer antisepsie : tremper dans une solution antiseptique (DAKIN® ou eau de javel 9°chl dilué au 1/5ème, à défaut BETADINE® dermique, alcool 70°) pendant 5 minutes au moins Projections oculaires ou sur les muqueuses : rincer abondamment avec du sérum physiologique ou à grande eau pendant 5 minutes au moins Compléter le certificat initial de déclaration d’accident du travail Documenter le statut sérologique du patient/résident source Évaluer le risque (à réaliser par un médecin) Documentation en urgence indispensable pour permettre la mise en route d’un traitement post-exposition dans les 4 heures suivant l’exposition si celui-ci est requis.
Conduite à tenir en cas d’AES (2) Déclarer l’accident de travail à la Direction Se rendre dans le service de Santé au Travail : Suivi sérologique de la victime Analyse avec la victime les circonstances de l’accidents Source : circulaire interministérielle du 13 mars 2008
le mésusage mais aussi : un vase, un porte crayon et plus si imagination !
Les précautions complémentaires
Les précautions complémentaires (1) Mesures barrières venant en plus des précautions standard Précautions standard 1er niveau de mesures barrières MAIS Efficacité insuffisante face à certains micro organismes ou certaines maladies en fonction de la nature de l’agent infectieux, de son mode de transmission Élargissement des mesures barrières : DONC à l’environnement du patient pour tous les gestes (pas seulement si contact avec liquides biologiques)
Les précautions complémentaires (2) Mesures barrières venant en plus des précautions standard Précautions complémentaires 2ème niveau de mesures barrières Relève d’une prescription médicale (mise en place et levée) mise en place si statut infectieux particulier ou dès suspicion combinaison possible de plusieurs mesures implique information soignant, résident, famille et visite
Les précautions complémentaires (2) Objectif : isoler un pathogène Principe : rompre la chaîne de transmission en agissant agir sur les modes de transmission Réservoir Patient infecté et/ou colonisé X Hôte réceptif Patient indemne soignant Empêcher la transmission croisée de micro-organismes pathogènes identifiés d’un patient infecté à un patient indemne de toute infection en fonction de l’agent infectieux modes de transmission / réservoirs / résistance dans le milieu extérieur
Les précautions complémentaires de types « contact » ou C Les contacts avec les patients sont contaminants contacts directs (patient à patient ou patient à soignant) contacts indirects (par l’intermédiaire d’objets, de l’environnement, de personnes) Dès lors que le résident est : Atteint d'une maladie contagieuse transmissible par contact, Porteur d'un agent infectieux susceptible de disséminer lors de soins par contact, Porteur d'une bactérie multirésistante aux antibiotiques (BMR) transmissible par contact Source : http://www.sfhh.net/telechargement/recommandations_preventiontransmissioncroiseeSFHH.pdf
Principales Indications Colonisations ou infections par BMR Infection urinaire, Plaies et escarres… Affections cutanées Infections cutanées, herpès… Parasitoses : pédiculose, gale… Infections entériques Clostridium difficile, Salmonelles… Certaines maladies infectieuses VRS bronchiolite (+ gouttelettes), Zona, Varicelle (+ air)…
Les mesures (1) Mesures Détail de la mesure Signalisation Pictogramme sur la porte de la chambre, le dossier de soins, les bons d’examen, de transport… Chambre individuelle Recommandée, si impossibilité, regroupement des patients atteints par le même micro-organisme. La porte de la chambre peut rester ouverte si l’état du patient le nécessite Hygiène des mains Respect des indications de l’hygiène des mains dans les précautions standard et Friction hydro alcoolique après avoir refermé la porte Port de gants Non systématique avant d’entrer dans la chambre, avant de pratiquer un soins sur peau saine et avant de toucher l’environnement proche d’un patient auquel s’applique les précautions contact complémentaires (hors cas particulier) Port de surblouse Dès qu’il y a contact direct avec le patient (hors cas particulier)
Les mesures (2) Port de masque Appliquer les précautions standard (si pansement plaie contaminée = port de masque) Port de lunettes Élimination du linge Circuit spécifique du linge contaminé (technique du double emballage) Élimination des déchets Matériel médico-chirurgical Individualiser le matériel qui ne peut être facilement désinfecté après utilisation, tel que brassard à tension ou double nettoyage désinfection avant réutilisation Stockage limité dans la chambre et ne pas le jeter systématiquement Entretien des surfaces Entretien quotidien des surfaces horizontales, réalisé en fin de programme et essuyage humide immédiat devant la chambre du matériel d’entretien utilisé A la sortie du patient, entretien à fond de la pièce selon une procédure adaptée au micro-organisme en cause.
Les mesures (3) vaisselle Desservir en dernier. Organisation des soins En fin de programme si possible Visite médicale Patient à voir en dernier, ne pas rentrer à plusieurs dans la chambre Dossier médical Ne rentre pas dans la chambre Déplacement du patient A limiter. Refaire les pansements avant la sortie. Éducation du résident à l’hygiène des mains Visiteurs Les informer. Hygiène des mains à la sortie. Port de surblouse et gant dans des cas particuliers
Les précautions complémentaires de types «gouttelette » ou G les précautions complémentaires de types gouttelette (G) Les gouttelettes de salive (gouttelette > 5µm), les sécrétions des voies aériennes supérieures (toux, éternuements, parole, aspiration bronchique) sont vecteurs du micro-organisme. Emission jusqu’à 1,50 m puis se dépose sur sur les muqueuses ORL et/ou oculaires mais aussi les surfaces donc souvent association précautions G et C. infections respiratoires à BMR grippe coqueluche oreillons rubéole scarlatine méningites principales indications
Les mesures (1) Mesures Détail de la mesure Signalisation Pictogramme sur la porte de la chambre, le dossier de soins, les bons d’examen, de transport… Chambre individuelle Recommandée, si impossibilité, regroupement des patients atteints par le même micro-organisme. La porte de la chambre peut rester ouverte si l’état du patient le nécessite Hygiène des mains Friction hydro alcoolique avant de sortir de la chambre et seconde friction après avoir refermé la porte Port de gants Appliquer les précautions standard Port de surblouse Port de masque Masque de soins obligatoire à moins de 1 mètre du patient
Les mesures (2) Port de lunettes Appliquer les précautions standard Élimination du linge Circuit spécifique du linge contaminé (technique du double emballage) Élimination des déchets Circuit spécifique DASRI Matériel médico-chirurgical Individualiser le matériel qui ne peut être facilement désinfecté après utilisation, tel que brassard à tension ou double nettoyage désinfection avant réutilisation Entretien des surfaces Entretien quotidien des surfaces horizontales, réalisé en fin de programme et essuyage humide immédiat devant la chambre du matériel d’entretien utilisé A la sortie du patient, entretien à fond de la pièce selon une procédure adaptée au micro-organisme en cause. vaisselle Desservir en dernier. Pas de traitement particulier de la vaisselle
Les mesures (3) Organisation des soins En fin de programme si possible Visite médicale Patient à voir en dernier, ne pas rentrer à plusieurs dans la chambre Dossier médical Ne rentre pas dans la chambre Déplacement du patient A limiter. Sortie de la chambre avec port de masque de soins Éducation du patient à l’hygiène des mains Visiteurs Les informer. Port de masque de soins à proximité du patient Hygiène des mains à la sortie.
Les précautions complémentaires de types «air» ou A les précautions complémentaires de types air (A) L’air de la pièce occupée est contaminé par le MO émis par le résident : donc transmission aéroportée de micro-organismes portés par de fines particules en suspension (droplet nuclei, poussières : particules < à 5µm) et transmises sur une distance de 3 à 6 mètres. Tuberculose pulmonaire Rougeole Varicelle (+ précaution C) Zona (patient immunodéprimé) (+ précaution C) principales indications
Les mesures (1) Mesures Détail de la mesure Signalisation Pictogramme sur la porte de la chambre, le dossier de soins, les bons d’examen, de transport… Chambre individuelle Recommandée, si impossibilité, regroupement des patients atteints par le même micro-organisme. La porte de la chambre doit impérativement restée fermée. Aérer régulièrement Hygiène des mains Friction hydro alcoolique avant de sortir de la chambre et seconde friction après avoir refermé la porte Port de gants Appliquer les précautions standard Port de surblouse Port de masque Obligatoire avant de rentrer dans la chambre Masque de protection respiratoire
Les mesures (2) Port de lunettes Appliquer les précautions standard Élimination du linge Circuit spécifique du linge contaminé (technique du double emballage) Élimination des déchets Circuit spécifique DASRI Matériel médico-chirurgical Individualiser le matériel qui ne peut être facilement désinfecté après utilisation, tel que brassard à tension ou double nettoyage désinfection avant réutilisation Entretien des surfaces Entretien quotidien des surfaces horizontales, réalisé en fin de programme et essuyage humide immédiat devant la chambre du matériel d’entretien utilisé A la sortie du patient, entretien à fond de la pièce selon une procédure adaptée au micro-organisme en cause. vaisselle Desservir en dernier. Pas de traitement particulier de la vaisselle
Les mesures (3) Organisation des soins En fin de programme si possible Visite médicale Patient à voir en dernier, ne pas rentrer à plusieurs dans la chambre Dossier médical Ne rentre pas dans la chambre Déplacement du patient A éviter. Port de masque de soins obligatoire pour sortie de la chambre Éducation du patient à l’hygiène des mains Visiteurs Les informer. Hygiène des mains à la sortie. Port de masque de protection respiratoire
La durée des précautions complémentaires Si maladie contagieuse Dépend de l’agent pathogène (période de contagiosité) Si Bactéries Multi Résistantes Infection : en fonction de l’efficacité du traitement Colonisation : adaptation en fonction du site, du résident
pour isoler l’agent pathogène Conclusion Des précautions particulières pour isoler l’agent pathogène pas le résident