« Tout ça, c’est du théâtre! » (Kamouraska) Mimésis par excellence (imitation d’actions) “Re-présentation” : spectacle, jeu (jeu des acteurs), retranscription de la “réalité” Genre tendu vers deux publics : spectateurs et lecteurs Le dire et le dit : deux tensions entre l’écrit et l’oral (tout est mis en oeuvre pour faire oublier qu’il s’agit d’un texte “écrit”) Il faut noter cependant que dans certains spectacles, les acteurs récitent des fables, des contes en utilisant le texte écrit Ainsi, le genre dramatique est-il destiné à être vu plutôt qu’à être lu Il repose sur le principe d’une double énonciation et destination
Première énonciation l’auteur (dramaturge) : énonciateur principal du texte (s’adresse au lecteur et au spectateur) / Le metteur en scène (également lecteur au départ) La présence du dramaturge est discrète et n’émerge que dans les didascalies (le metteur en scène peut négocier les didascalies avec le dramaturge)
Deuxième énonciation Les personnages sur scène qui s’expriment réciproquement Parfois, l’énonciation est basée sur une structure plus complexe (les personnages s’adressant aussi aux spectateurs)
La double destination Destinataires premiers : les personnages Destinataires seconds : le public Lire les exemples, page 187 dans le texte
Les interactions verbales La forme attendue est le dialogue (que dire cependant des pièces où un seul personnage est en scène?) Type dominant : le dialogal : confrontation de points de vue, de convictions, de sentiments, de croyances Scène agonistique : chacun essaie de résister ou d’imposer ses convictions
Maximes conversationnelles ou le principe de coopération : coopérer, accepter le dialogue (par opposition au refus de répondre, à l’hésitation…) / Lire l’exemple, page 189 Le principe de coopération est associé à quatre types de maximes Maxime de pertinence (tout ce qui se dit est pertinent dans l’intervention). Ex. 189
- Maxime de véridicité (on attend, en principe de l’interlocuteur qu’il dise la vérité ou qu’il n’avance pas des faits pour lesquels il n’a pas suffisamment de preuves). Cette maxime est souvent au cœur des enjeux d’une comédie (révélation d’une identité masquée) ou de la tragédie (révélation d’un traître, d’un coupable, d’une identité, ex. page 190)
Maximes de quantité (le locuteur doit donner autant d’informations que possible). Molière en tire souvent un effet comique. Ex. page 190) Maximes de manière (il faut parler clairement, sans être ambigu). Or, le théâtre joue beaucoup sur le non respect de cette maxime dans l’élaboration des malentendus ou des quiproquos (ex. p 191)
Tensions entre discours et récit (le théâtre relève du dialogal et du déictique) : Entre la parole auctoriale (didascalies) et le dialogue (personnages) Entre les passages narratifs ou descriptifs et le dialogue (dans Phèdre, le récit de la mort d’Hippolyte par Théramène occupe 73 vers)
Les didascalies (ou indications scéniques) Internes (entrent dans le dialogue théâtral, page 192) Externes (hors dialogue : liste des personnages, lieu, époque, lien de parenté, statut social). Elles sont utiles car intercalées entre les répliques, elles nous renseignent sur la composition du texte (acte, scène, tableau etc.) ; sur les personnages présents en scène ; sur les indications spatiales (lieu, décor) et sur le jeu des personnages
Les didascalies portant sur la parole des personnages : la mention de l’aparté, de l’intonation, d’un destinataire, des pauses, des silences etc.
Les types de parole le monologue La stichomythie La répartie La tirade Le polylogue
Le monologue : seul, ou se croyant seul, le personnage se parle à lui-même (moments de crise, délibératif) – page 194 L’aparté : réplique prononcée par un personnage et que les autres ne sont pas censés entendre clin d’œil au public Manifeste la double destination du genre Ressort comique
La tirade : contrairement au monologue, elle renferme le long discours d’un personnage qui s’adresse explicitement à un destinataire présent sur scène La stichomythie : suite de répliques très courtes (tempo vif) : scène d’affrontement dramatique ou comique (pages 195-6)
Moments du texte Exposition (ouverture : moment important – passage entre le « degré zéro », le lever du rideau et le début de la pièce – moment de grande attente pour le spectateur – in media res?) Double destination : « ex-poser » Le Nœud dramatique, l’acmé (partie centrale) : péripétie, crise à son paroxysme, renversement de situations
Le dénouement (« dé-nouer ») : dans l’esthétique classique, il est facile à prédire : l’ordre, le rééquilibre, le mariage, la mort (« pré-dire »). Il l’est beaucoup moins dans le théâtre contemporain Le deux ex machina (un coup de théâtre) est une locution latine signifiant « Dieu issu de la machine » : personnage ou événement dont l’intervention peu vraisemblable apporte un dénouement inespéré à une situation tragique ou sans issue (ex. l’arrivée d’un huissier – Tartuffe, Acte V)