Pour favoriser la réussite du premier cours de philosophie Louis-André RICHARD, Louis BRUNET, enseignants, Cégep de Sainte-Foy
Un projet « Arrimage » Des ponts entre formation générale et formation spécifique Questions d’examen de philosophie comportant application de notions logiques à des contenus spécifiques au programme de l’élève Forum sur la beauté: des professeurs de la formation spécifique philosophent devant leurs étudiants suite à leur lecture de Platon (Hippias majeur) Pour un compte-rendu plus détaillé de ces activités, voir Une approche intégrée et concertée de la formation, par Jacques Brosseau et Louis Brunet (atelier 421)
Mesure d’aide à la réussite en philosophie La mesure d’aide choisie: des ateliers Pour y apprendre quoi? Une méthode de lecture de textes philosophiques Des trucs pour aider à rédiger un résumé et un texte argumentatif Pour y apprendre comment? En petits groupes de travail Sous la supervision d’un professeur Autour d’un texte choisi accompagné de questions d’exercice À raison de 5 séances de 50 minutes étalées tout au long de la session
Mesure d’aide à la réussite en philosophie La façon d’inviter à se faire aider Test de dépistage dans les classes de philosophie 103 Offrir un bonus: bonification de 5% de la note finale (de 70% ou moins) de leur premier cours de philosophie pour ceux qui auront assisté à tous les ateliers.
Mesure d’aide à la réussite en philosophie Le contenu des ateliers Atelier 1: Découvrir l’idée principale, les idées secondaires et la division d’un texte Atelier 2: Comprendre les liens entre les idées signifiés par les marqueurs de relation Atelier 3: Faire un bon résumé Atelier 4: Bien analyser une argumentation Atelier 5: Produire une argumentation
Atelier 1: Découvrir l’idée principale Lecture d’un texte philosophique de 600 mots Texte choisi: un extrait d’un chapitre d’Alexis de Tocqueville portant sur La source principale des croyances chez les peuples démocratiques Texte reproduit tout d’un bloc (sans paragraphes) Travail sur le texte Progression par truc + question + indice
Atelier 1: Découverte de l’idée principale… Exemple de progression par truc + question + indice: Le truc: À la recherche des idées secondaires Pour vérifier l’idée principale, allez-y par contraste avec les idées secondaires. Dans un texte bien construit, toutes les idées secondaires sont destinées à manifester ou prouver l’idée principale. La question sur le texte: Constatez-vous que ce que vous avez identifié comme l’idée principale est vraiment une idée qui est manifestée, prouvée, expliquée, développée dans le reste du texte? Quelles sont les deux idées secondaires développées dans le texte? L’indice supplémentaire: Si vous avez eu de la difficulté à répondre, voici un indice : chacune de ces idées secondaires correspond à un des deux aspects selon lesquels on peut considérer les êtres humains. Quels sont ces deux aspects?
Atelier #2 Comprendre les liens entre les idées signifiés par les marqueurs de relation Un texte de base: La suite du premier (De Tocqueville) Un petit peu de théorie Définition du marqueur de relation Sortes: conjonctions, locutions conjonctives, adverbes… Liens logiques exprimés: tels et tels éléments doivent être pensés ensemble, tels et tels autres ne doivent pas être pensés ensemble («ou bien…, ou bien »); et s’ils doivent, comme c’est le plus souvent le cas, être pensés ensemble, ce peut être en amenant une certaine restriction et opposition, ou une conséquence, ou une cause, ou une simple transition, ou une explication. Atelier #2 Comprendre les liens entre les idées signifiés par les marqueurs de relation Département de philosophie Cégep de Sainte-Foy Automne 2002 De la source principale des croyances chez les peuples démocratiques J'ai montré dans le chapitre précédent comment l'égalité des conditions faisait concevoir aux hommes une sorte d'incrédulité instinctive pour le surnaturel, et une idée très haute et souvent fort exagérée de la raison humaine. Les hommes qui vivent dans ces temps d'égalité sont donc difficilement conduits à placer l'autorité intellectuelle à laquelle ils se soumettent en dehors et au-dessus de l'humanité. C'est en eux-mêmes ou dans leurs semblables qu'ils cherchent d'ordinaire les sources de la vérité. Cela suffirait pour prouver qu'une religion nouvelle ne saurait s'établir dans ces siècles, et que toutes tentatives pour la faire naître ne seraient pas seulement impies, mais ridicules et déraisonnables. On peut prévoir que les peuples démocratiques ne croiront pas aisément aux missions divines, qu'ils se riront volontiers des nouveaux prophètes et qu'ils voudront trouver dans les limites de l'humanité, et non au-delà, l'arbitre principal de leurs croyances. Lorsque les conditions sont inégales et les hommes dissemblables, il y a quelques individus très éclairés, très savants, très puissants par leur intelligence, et une multitude très ignorante et fort bornée. Les gens qui vivent dans les temps d'aristocratie sont donc naturellement portés à prendre pour guide de leurs opinions la raison supérieure d'un homme ou d'une classe, tandis qu'ils sont peu disposés à reconnaître l'infaillibilité de la masse. Le contraire arrive dans les siècles d'égalité. À mesure que les citoyens deviennent plus égaux et plus semblables, le penchant de chacun à croire aveuglément un certain homme ou une certaine classe diminue. La disposition à en croire la masse augmente, et c'est de plus en plus l'opinion qui mène le monde. Non seulement l'opinion commune est le seul guide qui reste à la raison individuelle chez les peuples démocratiques; mais elle a chez ces peuples une puissance infiniment plus grande que chez nul autre. Dans les temps d'égalité, les hommes n'ont aucune foi les uns dans les autres, à cause de leur similitude; mais cette même similitude leur donne une confiance presque illimitée dans le jugement du public; car il ne leur paraît pas vraisemblable qu'ayant tous des lumières pareilles, la vérité ne se rencontre pas du côté du plus grand nombre. Quand l'homme qui vit dans les pays démocratiques se compare individuellement à tous ceux qui l'environnent, il sent avec orgueil qu'il est égal à chacun d'eux; mais, lorsqu'il vient à envisager l'ensemble de ses semblables et à se placer lui-même à côté de ce grand corps, il est aussitôt accablé de sa propre insignifiance et de sa faiblesse. Cette même égalité qui le rend indépendant de chacun de ses concitoyens en particulier, le livre isolé et sans défense à l'action du plus grand nombre. Le public a donc chez les peuples démocratiques une puissance singulière dont les nations aristocratiques ne pouvaient pas même concevoir l'idée. Il ne persuade pas ses croyances, il les impose et les fait pénétrer dans les âmes par une sorte de pression immense de l'esprit de tous sur l'intelligence de chacun, […] Ainsi l'autorité intellectuelle sera différente, mais elle ne sera pas moindre; et, loin de croire qu'elle doive disparaître, j'augure qu'elle deviendrait aisément trop grande et qu'il pourrait se faire qu'elle renfermât enfin l'action de la raison individuelle dans des limites plus étroites qu'il ne convient à la grandeur et au bonheur de l'espèce humaine. Alexis de Tocqueville Un petit peu de théorie On appelle marqueurs de relation les signes qui permettent de lier deux éléments à l’intérieur d’une phrase ou deux phrases entre elles. Ce sont des mots-liens, tels des conjonctions : mais, ou, et, donc, car, ni, or des locutions conjonctives : en effet, par conséquent… certains adverbes : premièrement, deuxièmement… certaines locutions adverbiales : par ailleurs. Certains signes de ponctuation jouent parfois un rôle analogue. Pour exprimer des choses complexes, il faut mettre ensemble plusieurs éléments (mots, groupes de mots) et combiner plusieurs phrases et plusieurs paragraphes. Pour faire comprendre comment ils vont ensemble, il faut les relier explicitement par certains signes, en fonction de considérations logiques : tels et tels éléments doivent être pensés ensemble, tels et tels autres ne doivent pas être pensés ensemble («ou bien…, ou bien »); et s’ils doivent, comme c’est le plus souvent le cas, être pensés ensemble, ce peut être en amenant une certaine restriction et opposition, ou une conséquence, ou une cause, ou une simple transition, ou une explication. 1. Encadre chacun des marqueurs de relation utilisé par Tocqueville dans son texte. 2. Dans le premier paragraphe, la conjonction et est utilisée à deux reprises. Quelle sorte de lien exprime-t-elle? Vois-tu une différence entre le premier et et le deuxième? 3. D’un point de vue logique, le sujet (logique) de l’énoncé correspond à ce dont on dit quelque chose. Ici, dans le premier paragraphe, c’est l’égalité des conditions. Quels sont les deux prédicats qui sont tour à tour affirmés de ce sujet? Et quels sont les deux énoncés simples en lesquels l’énoncé complexe de ce paragraphe se résout? 4. Dans le deuxième paragraphe, quel lien logique la conjonction donc exprime-t-elle? Et ce lien se fait par rapport à quoi, à quelle autre partie du texte? 5. Toujours dans le deuxième paragraphe, quel rôle jouent les locutions «cela suffirait pour prouver que » et «on peut prévoir que »? Y a-t-il des conjonctions ou des locutions conjonctives qui auraient pu être utilisées à leur place? 6. L’énoncé complexe qu’on trouve dans la dernière phrase du deuxième paragraphe rattache au sujet les peuples démocratiques combien de prédicats? Et quels sont les trois énoncés simples en lesquels cet énoncé complexe se résout? 7. Trouve dans le texte un énoncé complexe qui à la fois apparaît comme la conséquence de l’énoncé qui le précède et exprime un rapport d’opposition entre les idées signifiées par les deux énoncés simples qu’il renferme. Indique quelles conjonctions ou locutions conjonctives t’ont permis de le reconnaître. 8. Trouve dans le texte un énoncé qui présente la vérité qu’il exprime comme la cause de la vérité de l’énoncé qui le précède. Indique quelle conjonction t’a permis de le reconnaître. 9. Trouve dans le texte un énoncé qui exprime une restriction par rapport à celui qui le précède. Quelle conjonction t’a permis de reconnaître que l’énoncé amenait ainsi une restriction, que ce qu’il disait s’opposait partiellement à ce que disait le précédent? 10. Parmi les phrases qui, vers la fin du texte, expriment une conséquence, y en a-t-il une qui correspond à l’idée principale du texte? 11. Si tu as eu de la difficulté à répondre à la question 10, voici des choix multiples. Deux des phrases suivantes expriment l’idée principale du texte. Lesquelles? A) L’égalité des conditions fait concevoir aux hommes une sorte d’incrédulité instinctive pour le surnaturel. B) Les hommes qui vivent dans des temps d’égalité sont difficilement conduits à placer l’autorité intellectuelle à laquelle ils se soumettent en dehors et au-dessus de l’humanité. C) Les gens qui vivent dans les temps d’aristocratie sont naturellement portés à prendre pour guide de leurs opinions la raison supérieure d’un homme ou d’une classe. D) Le public chez les peuples démocratiques ne persuade pas ses croyances. E) La source des croyances dogmatiques des peuples démocratiques est l’opinion du plus grand nombre. F) L’autorité intellectuelle chez les peuples démocratiques est constituée par l’opinion de la masse. G) L’homme qui vit dans les pays démocratiques sent avec orgueil, quand il se compare individuellement à tous ceux qui l’environnent, qu’il est égal à chacun d’eux.
Travail sur le texte: exemples de question Atelier #2 Comprendre les liens entre les idées signifiés par les marqueurs de relation Travail sur le texte: exemples de question 1. Encadre chacun des marqueurs de relation utilisé par Tocqueville dans son texte. 7. Trouve dans le texte un énoncé complexe qui à la fois apparaît comme la conséquence de l’énoncé qui le précède et exprime un rapport d’opposition entre les idées …
Atelier #3: Faire un bon résumé Texte de base: Extrait de Fernando Savater, Penser sa vie (sur les différentes sources où on puise ce que l’on sait) Texte relativement facile à résumer parce que plusieurs paragraphes débutent par une idée principale suivie de plein d’exemples: Il y a des choses que je sais parce que d'autres me les ont dites. Par exemple, mes parents m'ont appris qu'il est bon de se laver les mains avant de manger. … Il y a d'autres choses que je sais pour les avoir étudiées. Des souvenirs confus de la géographie apprise dans mon enfance, je garde cette information que… Mais je sais aussi, beaucoup de choses par mon expérience personnelle. C'est ainsi, par exemple, que j’ai pu vérifier que le feu brûle et que l’eau mouille… Atelier #3 Faire un bon résumé Département de philosophie Cégep de Sainte-Foy Automne 2002 Il y a des choses que je sais parce que d'autres me les ont dites. Par exemple, mes parents m'ont appris qu'il est bon de se laver, les mains avant de manger, ou que mon lit a quatre coins et quatre anges pour les garder. J'ai appris que les billes en verre ont plus de valeur que les billes en terre parce que mes camarades de classe me l'ont dit dans la cour de récréation. Un ami bien informé m'a révélé dans l'adolescence que, quand on aborde deux filles, il faut s'adresser d'abord à la plus laide pour que la jolie s'intéresse à vous. Plus tard un autre ami, grand voyageur celui-là, m'a confié que le meilleur restaurant de la mythique New York s'appelle le Four Seasons. Et aujourd'hui j'ai lu dans le journal que le président russe Eltsine est très porté sur la vodka. La plus grande part de mes connaissances vient de sources du même genre. [1] Il y a d'autres choses que je sais pour les avoir étudiées. Des souvenirs confus de la géographie apprise dans mon enfance, je garde cette information que la capitale du Honduras porte le nom bizarre de Tegucigalpa. Mes études sommaires de géométrie m'ont convaincu que la ligne droite est la distance la plus courte d'un point à un autre et que les lignes parallèles ne se rejoignent qu'à l'infini. je crois également me rappeler que la composition chimique de l'eau est H20. Je regrette de ne pas avoir été plus studieux, car j'aurais pu obtenir beaucoup plus de connaissances par cette méthode. [2] Mais je sais aussi, beaucoup de choses par mon expérience personnelle. C'est ainsi, par exemple, que j'ai pu vérifier que le feu brûle et que l'eau mouille. Je peux également distinguer les différentes couleurs de l'arc‑en‑ciel, de sorte que quand quelqu'un dit « bleu », j'imagine un certain ton que j'ai souvent vu dans le ciel ou sur la mer. J'ai visité la place Saint-Marc à Venise et je sais, de ce fait, qu'elle est considérablement plus grande que ma chère place de la Constitution de mon Saint-Sébastien natal. Je sais ce qu'est la douleur car j'ai eu plusieurs coliques néphrétiques, la souffrance parce que ai vu mourir mon père, et le plaisir, qui m'a été révélé, un jour, par le baiser époustouflant d'une fille sur le quai d'une gare. Je connais la chaleur, le froid, la faim, la soif et beaucoup d'émotions, dont, pour certaines, je ne sais même pas le nom. Je conserve aussi l'expérience des changements qu'a produits en moi le passage de l'enfance à l'âge adulte, et d'autres plus alarmants que je subis en vieillissant. Par expérience, je sais également que quand je dors, j’ai des rêves, lesquels ressemblent étrangement aux visions et aux sensations qui m'assaillent quotidiennement quand je suis éveillé... De sorte que mon expérience m'a appris que je peux sentir, souffrir, avoir du plaisir, avoir de la peine, dormir et, éventuellement, rêver. [3] Mais, cela dit, jusqu'à quel point suis-je certain de toutes ces choses que je sais? En effet, je ne crois pas à toutes avec le même degré de certitude, et toutes ne me paraissent pas également fiables. À bien y réfléchir, n'importe laquelle d'entre elles peut susciter en moi des doutes. Croire quelque chose uniquement parce que d'autres me l'ont dit n'est pas très prudent. Ils pourraient être eux-mêmes dans l'erreur ou vouloir me tromper: mes parents m'aimaient peut-être trop pour me dire toujours la vérité, mon ami voyageur ne s'y connaît peut-être pas en gastronomie ou le garçon bien informé n'a peut-être jamais été un expert en psychologie féminine... Et que dire des nouvelles que je lis dans les journaux? Il suffit de comparer ce que publie l'un avec ce que racontent les autres pour mettre tout, ou presque, au conditionnel. Les matières qu’on nous enseigne, même si elles offrent de plus grandes garanties, ne sont pas non plus totalement fiables. Beaucoup des choses qu'on m'a enseignées dans ma jeunesse s'expliquent aujourd'hui d'une autre manière, même les capitales des pays changent d'un jour à l'autre (Tegucigalpa est-elle toujours la capitale du Honduras?) et les sciences actuelles écartent de nombreuses théories des siècles passés : qui peut m’assurer que ce que j’ai tenu pour certain jusqu'aujourd'hui ne sera pas également écarté demain? Même ce que je peux expérimenter personnellement n'est pas une source certaine de connaissance : quand j'introduis un bâton dans l'eau, il me semble le voir se plier sous la surface alors que le toucher dément cette impression, et je jurerais que le soleil tourne autour de la terre ou qu'il n'est pas plus gros qu'un ballon de football (si je me couche par terre, je peux le faire disparaître rien qu’en levant le pied!), alors que l'astronomie me donne là-dessus des informations très différentes. De plus j'ai été parfois la proie d'hallucinations et de mirages, particulièrement après avoir bu un coup de trop ou sous l'effet d'une grande fatigue... [4] Tout cela veut-il dire que je ne dois jamais me fier à ce qu'on me dit, à ce que je sais pour l'avoir étudié ou expérimenté? Absolument pas. Mais il apparaît indispensable de réviser de temps à autre certaines choses que je crois savoir, de les comparer avec d'autres connaissances que j'ai, de les soumettre à un examen critique, d'en discuter avec d'autres personnes qui peuvent m'aider à mieux comprendre. Bref, de chercher des arguments pour les conserver ou les réfuter. Cet exercice qui consiste à chercher et à soupeser des arguments avant d'admettre pour bon ce que je crois savoir est ce que, en termes généraux, on appelle l'usage de la raison. [5] Fernando Savater La rédaction d’un bon résumé suppose qu’on s’en tienne à l’essentiel dans ses réductions de texte, qu’on sache abréger l’argumentation dans un texte argumentatif. Le plus essentiel, c’est l’idée principale et les idées secondaires qui l’appuient directement. Savoir les repérer, c’est du même coup saisir l’ordre du texte, ses principales articulations. 1. On ne peut faire un bon résumé si on n’a pas d’abord identifié l’idée principale. Quelle est-elle? (Il faut se demander à quoi l’auteur veut en venir, qu’est-ce qu’il veut surtout montrer). 2. Si vous avez eu de la difficulté à répondre (ou simplement pour vérifier si vous étiez dans la bonne voie), identifiez ceux des énoncés suivants qui correspondent le mieux à l’idée principale : A) Il y a des choses que je sais parce que d’autres me les ont dites. B) Je ne dois jamais me fier à ce qu’on me dit, à ce que je sais pour l’avoir étudié ou expérimenté. C) Il est indispensable de réviser de temps à autre certaines choses que je crois savoir, de les comparer avec d’autres connaissances que j’ai, de les soumettre à un examen critique, d’en discuter avec d’autres personnes.. D) Je ne suis jamais certain de toutes les choses que je sais. E) Croire quelque chose uniquement parce que d’autres me l’ont dit n’est pas très prudent. F) Il est important de faire usage de la raison, c’est-à-dire de chercher et soupeser des arguments avant d’admettre pour bon ce que je crois savoir. Il peut être difficile, simplement après une première lecture, d’identifier clairement l’idée principale et les idées secondaires qui l’appuient directement. Une deuxième lecture, paragraphe par paragraphe, aidera à y voir plus clair. 3. Dans chacun des trois premiers paragraphes, une phrase en particulier exprime l’idée principale du paragraphe concerné. Identifiez-là, pour chacun de ces trois paragraphes. 4. Qu’y a-t-il de commun à ces trois phrases? À quelle question commune répondent-elles? 5. Quelle est l’idée principale du quatrième paragraphe? 6. Cette idée principale du paragraphe est développée en rapport à trois éléments, tirés chacun d’un des paragraphes précédents. De quoi s’agit-il? 7. Quelle est l’idée principale du dernier paragraphe? 8. À la lumière de tout ce que vous avez observé au fil des questions de cet atelier, rédigez un résumé d’une centaine de mots du texte entier. 9. Comparez votre résumé à celui du professeur : Dans ce texte, Savater souligne l’importance de l’examen rationnel de nos connaissances. Pour faire comprendre comment il est indispensable de réviser de temps à autre certaines choses que nous croyons savoir, en cherchant des arguments pour les conserver ou les réfuter, il invite d’abord à se questionner sur les façons possibles dont on arrive à savoir les choses que l’on sait ou croit savoir : parce que d’autres me les ont dites, pour les avoir étudiées ou par expérience personnelle. Il fait ensuite comprendre que les connaissances ainsi obtenues ne sont pas toutes également fiables. D’où la nécessité de les soumettre à un examen critique, en faisant usage de la raison.
Atelier #3 Faire un bon résumé Travail sur le texte: Questions sur l’idée principale du texte Questions sur l’idée principale de chaque paragraphe en particulier Rédaction d’un résumé de 100 mots Comparaison de leur résumé avec celui du professeur
Atelier #4 Bien analyser une argumentation Texte de base: un texte argumentatif intitulé Travaille-t-on pour soi? Présentation: avec sous-titres indiquant les principales parties du texte: introduction développement Problématisation de la question Traitement du sujet Est-on en mesure de travailler pour soi? Quel est le bénéfice que retirent les uns et les autres de leur travail? conclusion
Atelier #4 Bien analyser une argumentation Travail sur le texte: Analyse de ce qui entoure l’argumentation Questions invitant à reconnaître ce que fait l’auteur en début de texte pour introduire son sujet Pour manifester qu’il y a un problème intellectuel à résoudre et donc nécessité d’une argumentation Questions invitant à reconnaître ce que fait l’auteur en fin de texte Réitérer sa position (ce que l’ensemble du développement a cherché à établir par une argumentation) Faire référence à un aspect nouveau du sujet (le travail) pour clore son texte Analyse de l’argumentation comme telle
Atelier #4 Bien analyser une argumentation Analyse de l’argumentation Paragraphe par paragraphe À l’aide de paragraphes réécrits de façon à faciliter l’analyse logique, on demande… D’identifier ce que l’auteur veut manifester comme vrai (la conclusion) D’identifier ce sur quoi l’auteur s’appuie pour prouver ses dires (les prémisses) D’identifier si l’auteur s’est appuyé sur un principe général ou sur une énumération de cas particuliers (déduction ou induction) Ou on dit: parfois un auteur se contente de donner un exemple, est-ce le cas dans tel paragraphe? Ou on demande si telle phrase de tel paragraphe est appuyée ou non par un raisonnement. Ou , parmi différentes options d’analyse, on demande de juger laquelle est la plus pertinente.
Atelier #5 Produire une argumentation Exercice de formulation de questions sur des sujets possibles de texte argumentatif (la beauté, le travail, l’avortement, le progrès technique) Exercice de discernement entre ce qui se prête et ce qui ne se prête pas à une problématisation Exercice de discernement entre problème philosophique (portant sur l’universel) et problème non philosophique (portant par exemple sur un singulier) Exercice de rédaction d’une introduction sur le thème de l’amour de soi Comparaison entre l’introduction de l’élève et celle du professeur
Atelier #5 Produire une argumentation Exercice de « rédaction » d’un développement: Pourquoi faudrait-il s’aimer soi-même par dessus-tout? Lecture d’un paragraphe inspiré d’Aristote sur le sujet Pourquoi il ne faudrait pas s’aimer soi-même par dessus-tout? L’élève doit dire quelle position il prendrait et pourquoi Lecture d’un paragraphe inspiré d’Aristote : distinction entre une manière louable et une manière blâmable de s’aimer soi-même Rédaction d’une conclusion par l’élève
Bilan de l’expérience menée à l’automne 2002 Participation en contexte d’expérimentation: Les élèves de trois classes ont été invités 10 ont participé à tous les ateliers (un peu moins de 10% des élèves) Satisfaction des élèves: Tous les 10 disent que les ateliers leur ont été utiles, principalement pour la compréhension de textes 8 sur 10 disent que le niveau de difficulté était adéquat 7 sur 10 ont trouvé les textes de base intéressants
Bilan de l’expérience menée à l’automne 2002 Des dix élèves qui ont suivi les ateliers, huit ont réussi leur cours. Deux élèves ont réussi le cours grâce à la bonification de 5 points accordée à ceux qui ont suivi tous les ateliers.
Nos projets à partir de l’automne 2003 Étendre la mesure: Offrir ces ateliers à tous les étudiants qui suivent leur premier cours de philosophie Offrir chaque atelier plusieurs fois Grâce à l’implication d’un plus grand nombre de professeurs du département de philosophie Développer une version électronique de ce matériel pédagogique pour le rendre disponible sur le Web