Promotion des couples OP/OM dans la filière black eyes

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Transcription de la présentation:

Promotion des couples OP/OM dans la filière black eyes François Griffon - stagiaire FIDA PROSPERER Sofia - 2012

Exigences et besoins (quantité, qualité, prix) Approche couple OP/OM Services d’appui (information, intrants, préfinancements) Exigences et besoins (quantité, qualité, prix) OP OM PROSPERER promouvoit la formation de couple organisations de producteurs / opérateurs de marché (OP/OM) afin d’améliorer l’accès au marché des producteurs. La formation de couple OP/OM s’inscrit dans un cadre d’agriculture contractuelle. Cet engagement de fourniture de services par l’OM aux agriculteurs place le contrat à créer dans un cadre d’agriculture contractuelle où l’implication de l’OM dépasse celle d’un simple contrat commercial. L’agriculture contractuelle peut être perçue comme un échange mutuel de services entre l’acheteur et le producteur : le producteur fournit à l’acheteur un produit répondant à des exigences pré-établies (ie, celles de l’acheteur, soit celles du marché) et l’acheteur pourvoit à son tour des services d’appui permettant la production par l’agriculteur. Approvisionnement en produit (quantité, qualité, régularité) Fonctionnement du couple OP/OM (source: PROSPERER)

Élements sur la filière (1) Contexte politique instable Peu de soutien des pouvoirs publics Politique macro-économique instable Infrastructures du bassin de production bon état des RN4 et RN6 Contexte politique. Madagascar se trouve depuis 2009 dans une crise politique qui renforcent les faiblesses structurelles de l’Etat (administratifs, juridiques) et appauvrit le pays. La population considère que le système juridique malgache n’est à l’heure actuelle pas assez efficient et fiable pour gérer les litiges entre individus. Les clivages sociaux font craindre aux acteurs de l’aval (majoritairement karana, étrangers ou métisses), si ils font appel au tribunal, une détérioration de leur image préjudiciable à leurs activités et pénalisent l’accès aux recours légaux pour les plus pauvres, essentiellement les producteurs dans la filière, par faute de moyen financier et de connaissances.   Soutien des pouvoirs publics. La filière ne profite pas pour l’instant de soutien des pouvoirs publics. De même, les organismes de recherche nationaux et internationaux (FOFIFA, CIRAD, IRD, …) ne mènent pas de travaux sur la culture du black eyes en particulier et la filière en général. Les actions menées à l’heure actuelle pour le soutien et la dynamisation sont celles des structures publiques décentralisées (CirDR), qui ne disposent que de peu de moyen. La filière a pris son essor grâce à l’action du secteur privé et de manière générale, et sa reconnaissance par le secteur public n’est que toute récente. Politique macro-économique. Des fortes variations du taux de change ont été remarquées en milieu d’année. Ce phénomène fragilise les filières d’exportation pour lesquelles la stabilité de l’ariary vis-à-vis de l’euro ou du dollar permet une meilleure visibilité pour leur activité. Infrastructures. Le bassin de production profitent du bon état des routes RN4 et RN6 ce qui facilitent les flux physiques des zones de production aux zones d’export (Mahajanga en tête).

Élements sur la filière (2) Caractéristiques du marché final Exportation Deux marchés Qualité Tout-venant Le black eyes se vend essentiellement à l’export. Le secteur agro-alimentaire malgache ne semble pour l’instant pas intéressé par ce grain sec et il y a peu de consommation locale. L’exportation se fait sur deux principaux marchés distincts: i) le marché indo-pakistanais, à la recherche d’un produit tout-venant et ii) un marché occidental (Europe, Amérique du nord et bassin méditerranéen), à la recherche d’un produit de qualité (grade 1 : 480 grains/100g de produit) et avec des normes sanitaires strictes. La demande internationale du black eyes malgache parait être en croissance notamment sous l’expansion du marché indien.

Élements sur la filière (3) OM démarcheurs collecteurs exportateurs Producteurs orientés vers les cultures de rente rôle des OP faible dans la filière Prédominance des marchés au comptant OM. Les opérateurs de marché se divisent en trois groupes : les démarcheurs, les collecteurs et les exportateurs, ces profils présentant eux-mêmes des variations selon le mode d’action des acteurs. Les démarcheurs sont les intermédiaires des collecteurs et ils permettent à ces derniers d’étendre leur aire d’activité. Le turn-over des démarcheurs est élevé car cette activité est souvent considéré comme temporaire. Les collecteurs sont des acteurs clefs de la filière : intermédiaires et acteurs locaux, ils sont reconnus par les producteurs, à la différence des exportateurs dénommés comme « grand patrons » et leur fonction de collecte est souvent vue par les exportateurs comme une assurance contre les risques liés à un transaction avec les producteurs. Le transport des marchandises à l’entrepôt des exportateurs est considéré par ces derniers comme un service essentiel. Les exportateurs, en tant qu’acheteurs finaux sur le territoire, propose le prix d’achat le plus élevé de la filière. Ils ont peu de contacts directs avec les producteurs et ont une confiance limitée quant à l’investissement direct auprès des producteurs. Leur stratégie d’achat est guidé par les relations qu’ils entretiennent avec leurs clients à l’étranger et les exigences du marché sur lequel se destine le black eyes. Certains exportateurs travaillent sur des contrats révisés mensuellement (avec renégociation du prix de vente et des quantités livrables) alors que d’autres travaillent avec des courtiers fixant ainsi leurs prix d’achat en fonction des variations hebdomadaires voire journalières du cours du produit.   Producteurs. Le bassin de production est une zone majoritairement rurale où les cultures de rente sont depuis longtemps présentes. La culture du black eyes a été assez facilement adoptée par les agriculteurs car au final assez proche dans l’itinéraire technique d’une culture comme celle du coton, autrefois dominante dans la région. Les producteurs ont pour la plupart connu les systèmes d’encadrement technique (par exemple, le coton sur un modèle de contrat centralisé avec l’usine d’égrenage) et considèrent cette approche utile et efficace pour répondre à leurs problèmes techniques. La très grande majorité des cultivateurs de black eyes sont de petits producteurs (cf typologie). Leurs besoins financiers mais aussi en services (vulgarisation, formation et appui-conseil) sont importants. Ces contraintes rendent les petits producteurs aversifs aux changements (nouvelles cultures, techniques de culture, intrants, …) si ces changements présentent une prise de part de risque. Les producteurs plus aisés (> 3ha) ont souvent moins de difficultés financières à mener la culture et cette aisance alimente une certaine flexibilité face aux innovations et un esprit d’entreprise. Ces producteurs sont aussi en majorité demandeurs de formation et d’appui-conseil. Associations et regroupements. Il existe des regroupements et organisations chez les agriculteurs mais leur rôle est très faible dans la filière. Les producteurs de black eyes sont souvent organisés de manière informelle, suivant des schémas traditionnels. Ces organisations sont le support de l’entraide lors des grands travaux aux champs. Les organisations formelles sont rares et leurs activités se tournent davantage vers les activités de production que sur la mise en marché ou l’interface avec l’environnement de services. Organisation de la filière. La filière s’articule autour de 2 types de marchés successifs : les marchés locaux où échangent producteurs et collecteurs et les marchés entre collecteurs et exportateurs. Ces deux marchés sont majoritairement dominés par les échanges au comptant, ce qui laisse présager une absence de gouvernance dans la filière. La confiance entre acteurs est assez limitée, empêchant le développement d’une meilleure coordination. Cependant, malgré cette défiance chez les acteurs de la filière, se sont tout de même avec le temps et la fréquence des échanges, développées des formes de coordination domestique, basées sur la confiance. Ceci est notamment présent dans les relations entretenues entre exportateurs et collecteurs où, avec le développement d’une certaine confiance, les exportateurs ont commencé à spécifier des exigences particulières sur l’approvisionnement. L’asymétrie d’information dans la filière reste forte. Les collecteurs bénéficient de leur position intermédiaire pour centraliser les informations dont les extrêmes de la filière ont besoin pour améliorer leur activité (ie, quantité et qualité exigées). A l’heure actuelle, les marchés au comptant étant prédominant, le prix d’achat/vente du produit est déterminé par les acheteurs des deux marchés. Les marchés locaux étant subordonnés aux marchés des exportateurs, ce sont les variations de prix (via l’offre et la demande) qui influencent l’évolution des prix sur les marchés locaux. Le prix d’achat sur le marché local ne véhicule pas d’informations sur la qualité du produit : un bon produit aura le même prix d’achat qu’un produit de moins bonne qualité. Certains collecteurs et démarcheurs pratiquent cependant un système de prime au marché lorsque l’agriculteur peut livrer en une seule fois de grandes quantités livrées.

Élements sur la filière (4) Production agricole baiboho qualité maîtrise de l’itinéraire technique variable difficulté de trésorerie ravageurs | stockage Disponibilité des services variable Conditions pédologiques et climatiques. Le black eyes est cultivé sur les baiboho, terre de très bonne qualité, depuis longtemps utilisée pour les cultures de rente. Le bassin de production profite d’une saison sèche bien marquée, ce qui sied idéalement à la culture du black eyes.   Qualité. La qualité du produit est jugée sur la couleur du grain, son calibre et son état sanitaire. La couleur du grain et son état sanitaire sont plus ou moins homogènes lors de l’arrivée chez les exportateurs. C’est le calibre du grain que différencient les exportateurs car c’est le critère qui varie le plus fortement d’une zone de production à l’autre. Les exportateurs travaillant sur le marché occidental recherche un black eyes de gros calibre, pouvant leur apporter un pourcentage important de grade 1 après calibrage (grade 1 = 480 grains/100g). Le black eyes commercialisé est de qualité variable selon la zone du bassin de production. Cette variabilité de la qualité provient notamment d’un accès ou non à l’information et à la formation (à savoir les exigences du marché et comment y parvenir) des agriculteurs. Ravageurs et stockage. Les ravageurs sont un problème important pour les producteurs. D’une part, l’accroissement des surfaces de culture a été accompagné d’une propagation des ravageurs et, d’autre part, les producteurs éprouvent aussi des difficultés à conserver le grain en l’état pendant le stockage. Certains agriculteurs et techniciens rapportent qu’il n’est pas possible de conserver un black eyes de bonne qualité plus de 3 mois dans les conditions offertes par les producteurs (ravageurs, flétrissement). Disponibilité des services. Les agriculteurs ont des difficultés à accéder à des semences de qualité. La filière manque de semenciers et les circuits de commercialisation sont encore peu développés. Les agriculteurs s’approvisionnent au marché local et auprès des producteurs voisins en se renseignant sur la qualité des graines vendues. Des semences de qualité seraient un plus pour la maîtrise de l’itinéraire technique à condition de prendre en considération les nouveaux coûts que celles engendraient pour les producteurs. La disponibilité des produits phytosanitaires est bonne. Leur coût peut cependant être limitant pour les agriculteurs les plus précaires, les obligeant à adapter leurs pratiques culturales. L’appui aux agriculteurs est dispensé par l’État, les programmes de développement et les ONG. Le peu de fonds alloué aux structures publiques décentralisées ne leur laisse que peu de marges de manœuvre pour mener des actions auprès des producteurs. Le CSA, ONG financé par l’Union Européenne, a plus de latitudes pour l’action et relaie le besoin des producteurs aux prestataires de services pouvant répondre à leurs demandes (formation sur les produits phytosanitaires par les annexes locales d’AgriVet par exemple). Les programmes de développement (PSDR, PROSPERER) œuvrent davantage pour les aspects structurels dans le monde agricole en travaillant sur l’organisation des producteurs ou le développement de l’entrepreneuriat par exemple.

Expériences antérieures de contractualisation dans la filière SopAgri Mahajanga un des initiateurs de la filière encadrement paysan / relation informelle L’agriculture contractuelle a eu des précédents dans le bassin de production, notamment avec l’activité de SopAgri Mahajanga. SopAgri est une des sociétés initiatrices de la culture de black eyes à Madagascar à travers la mise en place d’un système d’encadrement paysan. Cet encadrement paysan s’inscrivait dans un cadre d’agriculture contractuelle où les producteurs contractualisants fournissaient le black eyes aux producteurs en échange d’une fourniture d’intrants et d’un suivi des cultures par des agents de terrain (ie, l’encadrement proprement dit). SopAgri n’a pas mis en place des contrats formels, juridiquement valide à Madagascar, mais a développé son système d’encadrement paysan autour de relations informelles baséees sur la confiance. Cette agriculture contractuelle a au début plutôt bien fonctionné et a même permis l’implantation de la culture de black eyes dans le district d’Ambato-Boeny où SopAgri a initié ses activités. Dans un second temps, la concurrence de nouveaux exportateurs a fragilisé cette pratique contractuelle : les exportateurs ont commencé à vendre hors contrat ce qui a contribué à rendre l’activité black eyes de SopAgri défécitaire et décider SopAgri à arrêtres ses investissements dans la filière.

Quels OM contractants? Collecteurs et producteurs Exportateurs Connaissances de la demande du marché Proximité des producteurs Capacités d’investissement   L’établissement de contrat entre exportateurs et producteurs permet de raccourcir la chaine d’acteurs en enlevant un ou deux maillons de la filière : les deux parties prenantes se partagent alors la marge et les coûts captés par les intermédiaires. La mise en place d’une coordination directe entre ces deux catégories d’acteurs ouvre la voie vers la négociation de la marge captée auparavant par les intermédiaires. La mise en relation des exportateurs et des producteurs est aussi le support pour un transfert de connaissances vers les producteurs et ainsi faciliter le développement d’une production répondant aux exigences du marché. En tant qu’interface avec le marché international, les exportateurs connaissent les exigences en terme de qualité des marchés. La mise en contact entre exportateurs et producteurs facilitera le développement de standards et normes, à travers la communication des besoins en qualité (critères physiques ou bien sanitaires), pour optimiser la chaine d’approvisionnement. Dans l’autre sens le contact direct avec les agriculteurs permet d’estimer les volumes disponibles ou envisageables d’obtenir. Parmi les différents profils d’exportateur, ce sont ceux qui travaillent sur le marché occidental qui pourraient être le plus enclin à travailler en partenariat avec le secteur agricole. En effet, les exigences en terme de qualité suscitent chez ces exportateurs des besoins de contrôle sur l’input agricole dans leur société. Ce besoin est d’autant grandi par l’existence d’un prix nettement plus rémunérateur pour un produit de qualité. Ces exportateurs seront plus enclin à investir auprès des producteurs pour s’assurer d’obtenir un produit de meilleure qualité.   La contractualisation entre collecteurs et producteurs semble de prime abord la plus simple à mettre en place. En effet, en tant qu’acteurs locaux, la mise en relation entre ces deux catégories d’acteurs est dans un premier temps facilitée car ils se côtoient et travaillent déjà ensemble. Bien sur cette proximité peut faire naître une méfiance entre les deux parties surtout dans le cas où des comportements opportunistes ont été décelés de part et d’autre. Cependant la mise en place de tel contrat limitera les bénéfices pour la filière et les producteurs, comme la circulation des informations et le transfert de connaissances permettant une amélioration de la qualité possible avec les exportateurs. Par ailleurs les prix négociables avec les collecteurs seront alignés sur ceux du marché local, augmentant les chances de ventes hors contrat, phénomène pouvant à moyen terme rendre la contractualisation caduque auprès des acteurs locaux. Enfin, les études sur la contractualisation ont mis en avant la contrainte des coûts fixes liés à la mise en place de la contractualisation dans le cadre d’une agriculture contractuelle, ce qui limite fortement l’investissement des collecteurs dans une démarche d’agriculture contractuelle.

Contractualisation entre producteurs et exportateurs Intégration de nouvelles fonctions Transport / fonctions collecteurs peu de gain : coût de transport + coûts d’organisation Mais condition importante pour contractualisation exportateur La mise en place de contrat entre exportateur et acheteur nécessite la répartition des fonctions qui étaient auparavant exercées par les collecteurs, c’est-à-dire la prise en charge des fonctions de stockage et transport jusqu’à l’entrepot des exportateurs. Les exportateurs considèrent que ces fonctions réalisées par les collecteurs sont en partie une justification de leur travail avec ce type d’acteurs. La mise en place de contrat avec les exportateurs sera ainsi facilitée par l’intégration des fonctions de transport et stockage par les producteurs. Cette perspective permet d’envisager une captation d’une plus forte valeur ajoutée par les producteurs. Le graphique montre la diminution des coûts de transport en fonction du nombre de producteurs travaillant collectivement : cette diminution s’explique notamment par l’amortissement des coûts de la carte de collecteurs nécessaire pour le transport de toute marchandise (200000 MGA/an). Cette diminution des coûts de transport avec l’augmentation du nombre de producteurs associées sera cependant contrebalancer par les coûts d’organisation nécessaires à l’action collective car, à l’heure actuelle, il y a peu de regroupements ou associations supportant ce type d’activité orientée vers la mise en marché. L’acquisition de ces fonctions par les producteurs est ainsi plus importante pour faciliter la mise en place de contrat que pour la captation d’une plus forte valeur ajoutée. Évolution des coûts de transport en fonction du nombre de producteurs travaillant collectivement (Ar/kg)

Type de contrats Centralisé / bilatéral ou Avec intermédiaire D’après les initiatives menées par PROSPERER, le Programme semble s’orienter vers la mise en de contrats simples où entre deux types d’acteurs : les producteurs et les opérateurs de marché. Les opérateurs de marché qui semblent le plus intéressant pour la contractualisation sont les exportateurs. Le Programme souhaite que ces contrats se fassent avec les OP. D’après l’étude de filière, les organisations de producteurs ont pour le moment un rôle faible dans l’interface avec le marché pour la commercialisation et la négociation au cours de la vente. Ce constat semble mener vers un contractualisation de type centralisé, c’est-à-dire où l’exportateur contracte individuellement chaque producteur. C’est à l’heure actuelle une des solutions les plus probables, si PROSPERER souhaite remplir ces objectifs de contractualisation annuelles. Néanmoins ce type de contractualisation entraine des coûts de transaction ex ante et ex post élevés, ce qui génère une prise de risque financière supplémentaire pour les OM et risque ainsi de les détourner du projet. La contractualisation gagnerait ainsi à être faite entre l’exportateur et une OP. La contractualisation est d’ailleurs un des leviers que souhaite utiliser le Programme pour l’appui aux OP. Pour atteindre ces objectifs de structuration du secteur privé, PROSPERER souhaite appuyer les OP via le partenariat créé avec les OM lors du couple OP/OM (PROSPERER, 2012). Les GUMS, structure décentralisée du Programme, offriront l’appui à la structuration et à la dynamisation des OP via des formations socio-organisationnelles et l’accompagnement dans la démarche de contractualisation. En tant qu’acteur de terrain les conseillers d’entreprise, agents de terrain des GUMS, sont bien reconnus par les producteurs et sont une interface évidente pour les producteurs. L’accompagnement par les GUMS facilitera aussi la fourniture de services par les acheteurs contractants le cas échéant. Enfin, l’implication de PROSPERER pour la mise en place de ce type de contrat a valeur de garant auprès des exportateurs ce qui améliorera le climat de confiance D’après l’étude, les collecteurs sont des acteurs pour le moment incontournables ou du moins dont le rôle est tout à fait central. De plus, la filière possède de manière informel cette structure bien que les collecteurs soient plus dégagé de responsabilités auprès des producteurs. Alors pourquoi ne pas imaginer un type de contrat entre producteurs et exportateurs faisant intervenir des intermédiaires ? Le modèle de contrat avec intermédiaire met à profit les avantages des collecteurs, c’est-à-dire leurs fonctions de groupage et stockage des produits, leurs connaissances des producteurs et leur statut au sein des populations locales. En effet les intermédiaires augmentent l’adhésion sociale et politique des producteurs aux accords créés lors des contrats, ce qui diminuent les risques encourus par l’exportateur lors des investissements. L’intermédiaire réassume son rôle de garantie auprès l’exportateur. La mise en place de ce type de contrat demande à ce qu’un partenariat entre l’exportateur et le collecteur soit déjà existant, c’est-à-dire qu’ils aient développé une relation de confiance solide. En effet il faut que l’exportateur accepte de céder la gestion d’une partie de son investissement à une tiers personne. Le rôle charnière du collecteur est renouvelé : sa fonction d’échange entre les deux autres maillons de la chaine est amplifié. Il devra assumer l’application des demandes inscrites dans le contrat : la fourniture des intrants, des avances, le transfert de connaissances entre les deux autres parties, … Ainsi la fiabilité du collecteur est primordiale sans quoi les difficultés liées à ce type de contrat seront amplifiées. Ce type de contrat ne joue pas sur l’attrait d’une nouvelle plus-value pour les exportateurs et les producteurs. Néanmoins il est intéressant pour les producteurs car, se structurant sur un modèle embryonnaire dans la filière, il peut être source de stabilité à moyen et long terme et il permet le transfert de connaissances, deux aspects recherchés par les producteurs. Ce type de contrat ne sera réalisable qu’à condition d’identifier un partenariat exportateur/collecteur solide et durable.

Points de négociation Durée du contrat Normes de qualité mise en place du contrat avant le début des semis Normes de qualité grille d’évaluation du % de grade 1 Afin de travailler dans un cadre d’agriculture contractuelle et non pour la mise en place de simples contrats commerciaux il est nécessaire que le contrat se fasse avant le début de la mise en culture. En effet la fourniture des intrants ou bien les exigences concernant les étapes de culture doivent être perçues à temps par les producteurs. De plus, l’engagement de l’exportateur avant la campagne offre aux producteurs une visibilité sur les débouchés, ce qui est un paramètre presque aussi important pour les agriculteurs que des bénéfices supplémentaires réalisés avec la contractualisation. La durée du contrat doit donc couvrir la période allant de la mise en culture à la réception du produit agricole. Des contrats saisonniers semblent la formule la plus adaptée au type de produit qu’est le black eyes. Il existe plusieurs manières de travailler autour de la qualité avec le contrat. D’un côté il est possible de mettre en place dans le contrat une grille d’évaluation de la qualité du black eyes selon des critères retenues (ie, calibre, couleur, …). Ce genre d’outil existe déjà dans le bassin de production. L’union d’associations de producteurs d’Ambato-Boeny, Fivondronan'ny Firambany'ny Mpamboly Voanjo, a mis en place une méthode pour évaluer à partir d’échantillons le pourcentage de grade 1 dans la récolte de ses membres. Cet outil permet ainsi d’évaluer la qualité du produit cultivé à travers son calibre. Cette grille d’évaluation peut ainsi servir d’objectif de production pour les producteurs et leur permettre ainsi de connaître les besoins de l’exportateur. De l’autre côté, un appui technique peut être fourni pour aider et cadrer les producteurs dans les pratiques agricoles des producteurs. Cette approche oriente le contrat vers une plus forte implication de l’exportateur car celui-ci devra travailler avec les producteurs et les appuyer pour la mise en place de nouvelles pratiques agricoles. L’orientation des contrats vers des clauses relatives à la gestion de la production se justifie lorsque l’exportateur veut pouvoir contrôler des aspects qualitatifs difficilement décelables sans investissements spécifiques, comme les taux de résidus de pesticides ou bien lorsqu’il souhaite une homogénéisation forte du produit agricole acheté.

Intérêts de la contractualisation Formalisation des relations entre acteurs de la filière Outil de gouvernance : répondre aux enjeux de la filière qualité /caractéristiques du produit quantité produite prix etc. Quel est l’intérêt de la contractualisation dans la filière black eyes? PROSPERER par sa volonté de dynamiser le secteur privé et d’améliorer les relations entre celui-ci et le secteur public (notamment avec les chambres de commerce et d’industrie) approche en partie la contractualisation comme un moyen de formaliser les relations entre acteurs de la filière. La contractualisation possède aussi d’autres fonctionnalités et peut aussi être perçue comme un outil de gouvernance pour répondre aux enjeux de la filière. En effet la mise en place de contrat permet le dialogue, la concertation et la négociation entre les parties contractantes sur leurs intérêts propres, leurs capacités et les enjeux transversaux de la fiière. Ainsi le contrat devient le lieu où peuvent être discutés la qualité à produire, le mécanisme de fixation du prix, … 16

La contractualisation et la structuration de la filière Structuration OP projet moteur pour Contractualisation Concertation interprofes-sionnelle Les activités de PROSPERER pour la structuration du secteur privé rural s’articulent notamment autour de l’appui et l’accompagnement à la structuration d’organisations de producteurs et la mise en place de plateforme de concertation et d’appui à la filière (PCAF) et la formation de couples OP/OM qui passent par une démarche de contractualisation. Ces deux dernières activités sont propices et potentiellement catalysatrices pour la création de couples OP/OM. On peut alors imaginer qu’elles doivent être préalables aux autres activités car elles faciliteront la mise en place de contractualisation. Cependant l’activité de création de couples OP/OM est aussi un support possible pour approcher les thématiques de structuration des OP et de plateforme de dialogue interprofessionnel (PCAF). Ces trois activités doivent être menées ensemble en considérant à tout moment les liens importants qui les unissent et les leviers qu’elles générent pour les autres activités. facilitent