P. Dewachter, C. Mouton-Faivre, L. Nace, D. Longrois, P-M. Mertes

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Transcription de la présentation:

P. Dewachter, C. Mouton-Faivre, L. Nace, D. Longrois, P-M. Mertes Prise en charge d’une réaction anaphylactique en extrahospitalier et aux urgences : Revue de la littérature P. Dewachter, C. Mouton-Faivre, L. Nace, D. Longrois, P-M. Mertes Ann Fr Anesth Reanim 2007; 26: 218-228 H. Marchetti

Introduction Recommandations pour la pratique clinique sur la prévention du risque allergique peranesthésique validées par la Haute Autorité de Santé Réponse immunitaire spécifique induite par des Ac de type Ig E → Hypersensibilité allergique immédiate de type I Expression séméiologique variable jusqu’au choc anaphylactique

Epidémiologie des réactions anaphylactiques en préhospitalier Réactions anaphylactiques sévères : 10 à 20/an/100 000 Anaphylaxie mortelle : 1 à 3/an/1 000 000 Etiologies : aliments (30 à 35 décès/an), venins d’hyménoptères (moins de 40 décès/an), médicaments Durée entre le contact et l’arrêt cardiaque ou respiratoire courte : de 5 min pour les médicaments à 30 min pour les aliments

Signes fonctionnels et objectifs d’une réaction d’hypersensibilité immédiate Signes fonctionnels : prurit, sensation de chaleur diffuse intense, perception de goût métallique, dysphagie, nausées, douleurs abdos, dysphonie, raucité de la voix, dyspnée, sensation de malaise ou de mort imminente. Signes objectifs : Cutanéo-muqueux : érythème, urticaire, œdème, localisés ou généralisés; localisation aux muqueuses de la sphère orolaryngée conditionne le pronostic (asphyxie), dysphonie et hypersalivation par troubles de la déglutition correspondent à un signe d’alarme qui peut précéder l’asphyxie si l’œdème est glottique Cardio-vasculaires : hypotension artérielle, tachycardie sinusale collapsus cardio-vasculaire et tachycardie ou bradycardie sinusale troubles de l’excitabilité cardiaque, de la conduction ischémie ou nécrose myocardique arrêt cardiaque inaugural ou secondaire à un choc prolongé

Respiratoires : rhinorrhée, obstruction nasale toux sèche œdème lingual, du palais mou, de l’oropharynx ou de l’hypopharynx, de l’épiglotte, ou du larynx bronchospasme Gastro-intestinaux : vomissements, douleurs coliques à type de crampes diarrhée Autres : agitation, état confusionnel avec désorientation temporo-spatiale vertiges, acouphènes, troubles visuels crise convulsive

Bilan diagnostique Description des signes cliniques inauguraux Dosage biologique immédiat : histamine plasmatique, tryptase Tests cutanés à distance : 6 à 8 sem. après, avec le ou les allergènes suspectés

Grades de sévérité clinique des réactions d’hypersensibilité immédiate d’après Ring et Messmer II III IV Symptômes Signes cutanéomuqueux: érythème généralisé, urticaire localisée avec ou sans angiœdème. Atteinte multiviscérale modérée: signes cutanéomuqueux ± hypotension artérielle ± tachycardie ± toux ± dyspnée ± signes digestifs. Atteinte mono- ou multiviscérale sévère: collapsus cardiovasculaire, tachycardie ou bradycardie ± troubles du rythme cardiaque ± bronchospasme ± signes digestifs. Arrêt cardiaque.

Objectifs du traitement Rétablissement rapide des fonctions vitales perturbées : pression de perfusion cérébrale et coronaire Arrêt de la vasodilatation et de l’extravasation plasmatique Utilisation de vasoconstricteurs précocément : adrénaline ( si hypotension ou inefficacité cardiocirculatoire )

Mesures générales Stratégie de prise en charge préhospitalière : orientation vers service de réanimation pour les grades III et IV Arrêt de l’administration de l’allergène Maintien en position allongée Oxygénothérapie Monitorage PA Scope, SaO2 Pose voie veineuse

Grade I Si manifestations cutanées : anti-H1 Si angioedème : corticoïdes par voie orale, IV ou IM Si angioedème avec atteinte laryngée : oxygénothérapie corticoïdes IV intubation orotrachéale si signes de gravité Aucune indication d’injection d’adrénaline

Grade II Si hypotension artérielle : oxygénothérapie remplissage vasculaire par cristalloïdes adrénaline parfois nécessaire et à discuter au cas par cas : - 0,2 à 0,3 mg IM toutes les 5 à 10 min ou ; - 10 à 20 µg IV toutes les 1 à 2 min en fonction de l’efficacité thérapeutique Si dyspnée : Oxygénothérapie Corticoïdes per os ou IV Spray de salbutamol

Grade III Si collapsus cardiovasculaire : Oxygénothérapie Adrénaline IM : 0,25 à 0,3 mg à renouveler en fonction de l’efficacité thérapeutique Puis adrénaline IV : 100 à 200 µg à réinjecter toutes les 1 à 2 min en fonction de l’efficacité Remplissage vasculaire rapide par cristalloïdes puis HEA si besoin Si collapsus cardiovasculaire + bronchospasme : Adrénaline en 1ère intention ( même schéma posologique )

En fonction de la gravité : Si bronchospasme : Oxygénothérapie Glucocorticoïdes Nébulisation de salbutamol ( 2,5 à 7,5 mg ) ou terbutaline ( 5 mg ) En fonction de la gravité : Salbutamol ou terbutaline : 5 mg 3 fois pendant la 1ère heure puis 5 mg toutes les 3 heures Si échec par voie inhalée ou chez patient intubé : Salbutamol IV : 0,25-0,5 mg/h sans dépasser 5 mg/h

Grade IV Arrêt cardiocirculatoire : Massage cardiaque externe Ventilation au masque, dès que possible intubation orotrachéale Adrénaline IV : 1 mg toutes les 1 à 2 min en fonction de l’efficacité puis 5 mg après la 2ème injection Remplissage vasculaire rapide

Hypotension artérielle et inefficacité cardiocirculatoire réfractaires au traitement PAM < 60 mmHg Plus fréquent chez le patient β-bloqué Perfusion continue d’adrénaline ou de noradrénaline Alternative : glucagon But : PAM ≥ 60 mmHg

Perspectives d’avenir α - agonistes : méthoxamine ou aramine Agents vasopresseurs non catécholaminergiques : arginine vasopressine ou terlipressine

Cas particulier de la grossesse ( deux derniers trimestres ) Prise en compte de la compression aorto-cave Mise en décubitus latéral gauche Oxygénothérapie Remplissage vasculaire par Ringer lactate Ephédrine IV ( 10 mg à réinjecter toutes les 1 à 2 min ) Si pas d’efficacité immédiate, adrénaline IV ( 10 à 20 µg toutes les 1 à 2 min en fonction de l’efficacité ) Césarienne en urgence si pas d’amélioration hémodynamique

Conclusion Mise en jeu du pronostic vital Importance d’un traitement rapidement institué et adapté à la sévérité clinique Nécessité de la consultation allergologique Mesures d’éducation du patient et d’éviction de l’allergène Déclaration au centre régional de pharmaco vigilance de tout effet médicamenteux grave ou innatendu