Évaluation de la pratique de la contention physique passive (CPP) dans un service de soins de suite T.F IBAZIZEN-ABROUS, E. MUSELLEC , D . TCHUENKAM, S. GAULT, A. DAVID-BREARD POLE DE GERIATRIE - CENTRE HOSPITALIER DE VITRE 40e Journée de la SGOC – LA BAULE – Mai 2008 Introduction Dans le cadre des évaluations des pratiques professionnelles (EPP), nous avons établi un état des lieux en matière de contention physique passive pratiquée chez les personnes âgées hospitalisées dans un service de soins de suite de 53 lits Les critères de choix retenus de l’acte, du processus ou de la pratique à risque étudiée sont : Fréquence déclaration chute : 80 chutes premier trimestre 2006 Pratique à risque dont le bénéfice risque est souvent insuffisamment évalué et réévalué Possibilité d’extension à tous les services concernés. Analyse de constats des chutes dans l’établissement du 1er janvier au 31 août 2006 82 déclarations de chutes: SSR, Médecine, Chirurgie Dossier patient – fiche de signalement des incidents Méthode d’analyse de la pratique étudiée Audit clinique ciblé réalisé à partir d’une grille issue des 4 grilles de l’HAS Audit rétrospectif sur six mois afin d’obtenir 31 dossiers de patients contenus dans un service de soins de suite de 53 lits. Résultats Mise en place de la contention Prescription de la contention : 70 % Absence de traçabilité réflexion bénéfices/risques Durée de la contention non précisée : 78 % (24 dossiers) Réévaluation par prescription médicale après 24 H non tracée : 84 % (26 dossiers) Information et communication Traçabilité de l’information donnée au patient non renseignée dans 74 % des cas Traçabilité de l’information donnée à la famille non renseignée dans 68 % des cas Installation et confort Utilisation du fauteuil avec une tablette n’était pas considérée comme une contention dans 86 % des cas Pas de prescription pour le babygrow : 67 % Traçabilité de l’installation physique adaptée aux besoins : 7 % 78 % des patients contenus ont présenté une aggravation des fonctions cognitives Surveillance de la contention La prévention des risques cutanés liés à l’immobilisation et les soins d’hygiène sont tracés dans le diagramme de soins de nursing : 100 % Maintien de l’autonomie pour le lever : 90 % Fiche de surveillance nutritionnelle : 97 % Schéma 1 : Lieu des chutes déclarées 44 % des patients âgés chuteurs étaient contenus (schéma 2) 62 % des patients âgés chuteurs ont plus de 75 ans (schéma 3) Trois pics horaires pour les chutes : 21H – 00H – 03H Moyens mis en œuvre pour prévenir les risques évitables Élaborer un chemin clinique par une fiche de prescription (au recto : identification patient date, prescripteur, motif et mode de contention, au verso : référentiel de bonnes pratiques et surveillance (HAS)) Information auprès des équipes Améliorer la traçabilité de l’information Évaluation de la mise en œuvre des actions assurant la sécurité de la pratique Première évaluation du chemin clinique 4e trimestre 2007 Deuxième évaluation prévue en juillet 2008 Schéma 2 : % de patient chuteurs en fonction de la contention Schéma 3 : % de patients contenus en fonction de l’âge Conclusions Les bénéfices de la démarche ont pour objectif d’assurer Pour le patient Un confort psychologique Le maintien de l’autonomie La sécurité Pour l’équipe soignante Obtenir une décision concertée Améliorer la traçabilité de la contention Évaluation de la prise de risque Les recommandations de l’HAS doivent être le guide de cette pratique professionnelle. Comme tout processus de soins à risque, l’utilisation d’une contention doit être effectuée le moins souvent possible, le mieux possible et le moins longtemps possible. * HAS : « limiter les risques de la contention physique de la personne âgée » Rapport octobre 2000 Schéma 4 : Durée moyenne de séjour en jour des patients chuteurs année 2005 et du 1er janvier au 30 septembre 2006