Les techniques d'intervention efficaces

Intervenir, c’est Communiquer avec les élèves Bien choisir sa stratégie de communication par rapport aux objectifs poursuivis... Si votre but est le contrôle Communiquez comme un commandant Je détiens la vérité Si votre but est l’autocontrôle Communiquez comme un guide  Je conseille sur ce qu’il faut faire Si votre but est de mobiliser Communiquez comme un partenaire  Je partage la décision

Les Interventions L’ignorance intentionnelle Il s’agit d’ignorer volontairement le comportement inadéquat et d’accorder l’attention à ceux qui sont adéquats. Dans des situations de provocation ou de négativisme, ignorer le comportement permet bien souvent d’empêcher qu’il prenne de l’ampleur. L’utilisation de signes Une simple manifestation de désapprobation par un geste peut suffire à rappeler un élève à l’ordre. Cette intervention se révèle efficace si elle est utilisée au tout début d’un comportement qui pourrait entraîner la désorganisation du jeune.

Les interventions (suite) La proximité et le contrôle par le toucher La proximité et le contrôle par le toucher permettent souvent à l’élève de mettre fin à un comportement inadéquat. Ce moyen est utilisé lorsque l’intervention verbale ne donne pas de résultat ou en complément. C’est un recadrage rapproché. La manifestation d’affection permettant à l’élève de garder le contrôle dans les moments d’anxiété L’élève qui devient provocant se calmera plus aisément si l’adulte ignore le côté agressif de son comportement et lui manifeste sa sympathie en l’aidant à résoudre ses difficultés. Cette attention particulière qui lui est portée lui signifie qu’on s’intéresse à lui.

Les interventions (suite) La participation émotive de l’adulte aux activités de l’élève C’est quand l’adulte participe émotivement à ce qui intéresse les jeunes, à ce qui les fascine, à ce qui est nouveau ou à ce qui les rend heureux. Il manifeste ainsi son intérêt pour leurs activités ou le travail qu’ils accomplissent. L’atténuation de la tension par l’humour L’humour permet souvent de faire sentir à l’élève que nous ne sommes pas ébranlés par ses manifestations agressives et lui fournit ainsi le moyen de s’en sortir sans être humilié. Dans certaines circonstances, en utilisant l’humour, nous arrêtons l’adoption d’un comportement inadéquat ou nous dédramatisons la situation.

Le paradoxe Prendre l’enfant au mot en faisant le contraire de ce qu’il s’attend à nous voir faire a pour effet de le déstabiliser. Cette technique consiste à exagérer l’interdit pour amener le jeune à se contrôler et à prendre conscience de sa conduite. Cet effet surprise amène parfois un réajustement rapide du comportement de l’enfant.

C’est le comportement de l’enfant qui est visé et non l’enfant. Le paradoxe (suite) C’est le comportement de l’enfant qui est visé et non l’enfant. L’intervenant doit utiliser cette technique avec prudence et discernement tout en sachant qu’il peut garder le contrôle de la situation.

Le miroir Un jeune emporté par ses émotions ne se rend pas compte de toute l'énergie qu’il déploie. Lui refléter qu’il est fâché, qu’il donne des coups de poing sur le bureau, permet au jeune de se ressaisir et de passer du physique au verbal. Le jeune prend conscience de son état et devient plus calme.

L’aide d’un pair Lorsqu’un élève vit des difficultés familiales, scolaires, conflictuelles ou autres, on peut faire appel à un ami qui lui apportera du support. Il est important de rester en contact avec cet ami afin de le soutenir dans sa démarche.

L’aide opportune Certains élèves réagissent agressivement ou anxieusement lorsqu’ils se heurtent à une difficulté en essayant d’atteindre un but. Il faut être vigilant afin de pouvoir apporter l’aide dont l’élève a besoin avant que celui-ci ne se décourage et tombe dans des excès tels que : déchirer la feuille, sortir de la pièce, refuser de poursuivre l’activité, dénigrer l’activité…

L’influence du groupe ou Régulation par les pairs Le groupe joue un rôle important pour réguler les attitudes et les comportements de ses membres. Pour pouvoir utiliser le groupe, il est préférable que celui-ci ait un certain pouvoir décisionnel formel (conseil de classe).

L’influence du groupe (suite) Si un membre manifeste un comportement non acceptable, l’on peut faire intervenir la norme du groupe (verbalisée par l’intervenant ou par un membre). Il importe d’éviter les reproches, les menaces; donc intervenir dans un esprit positif.

La manifestation d’affection Permet à l’élève de garder le contrôle dans les moments d’anxiété. L’élève qui devient provocant se calmera plus aisément si l’adulte ignore le côté agressif de son comportement et lui manifeste sa sympathie en l’aidant à résoudre ses difficultés. Cette attention particulière qui lui est portée lui signifie qu’on s’intéresse à lui.

L’alternative L’alternative doit être claire pour que le jeune la voit bien. Il y a un arrêt à l’enchaînement des actions. Le jeune a ainsi le temps de penser. Il constate aussi les conséquences de chaque possibilité. Il ne se sent pas provoqué; le dénouement a de meilleure chance d’être avantageux pour son éducation. “tu as le choix entre deux possibilités : tu arrêtes ou tu vas être obligé de sortir. Que décides-tu ?”

L’appel direct Les menaces, les punitions et les interdictions se révèlent souvent inefficaces. Il est plutôt souhaitable d’utiliser l’appel direct (instruction verbale) dès que nous percevons que l’élève a repris un peu de contrôle. “Nous avons conclu un accord ensemble. Moi j'ai confiance que tu pourras réussir” “C'est difficile de contrôler ta colère mais souviens-toi, tu y parviens plus facilement qu'en début d'année, tu t'es vraiment amélioré”

Les promesses et les récompenses Ces techniques sont basées sur l’idée que les enfants sont dépendants du “principe du plaisir”. Elles peuvent être utilisées pour faire cesser, provoquer ou modifier une conduite. Il s’agit alors d’amener l’élève à faire quelque chose dont il admet difficilement la valeur et dont la réalisation demande un effort, en lui faisant miroiter une récompense.

Les promesses et les récompenses (suite) Trois règles à respecter: 1)-Tenir compte des actions et non des sentiments; 2)-Appliquer ce système à des actions précises; 3)-Espacer les récompenses à mesure que le que le comportement s’améliore.

Les promesses et les récompenses (suite) Deux listes de comportements à établir. 1)-Ceux que vous approuvez et que vous voulez voir conserver ou augmenter la fréquence ou l’intensité. 2)-Ceux dont vous voulez voir diminuer la fréquence ou l’intensité (ou voir disparaître).

Les promesses et les récompenses (suite) Trois sortes de renforçateurs positifs: 1)-Les renforçateurs sociaux; 2)-Les renforçateurs tangibles. 3)-Les renforçateurs intrinsèques

1)-Les renforçateurs sociaux Félicitations, approbations et gestes d’affection ou d’attention; Messages verbaux: “Bravo!”, “Formidable!”, etc. Messages non verbaux: sourire, clin d’oeil complice, geste amical; Messages stimulants venant de toute autre personne; Mots ou gestes d’approbation qui suivent immédiatement un comportement adéquat.

2)-Les renforçateurs tangibles Argent, nourriture, récompenses, certificats, etc. Articles que l’on peut regarder, manger, sentir, toucher ou avec lesquels on peut jouer; Objets tels jetons N.B. Un renforçateur social doit toujours être associé à un renforçateur tangible.

3)-Les renforçateurs intrinsèques Bien-être que l’on peut obtenir de l’activité elle-même; Satisfaction d’avoir bien accompli une tâche; Valorisation ressentie à la suite d’un certain succès.

Le système de contrat Cinq étapes à respecter: 1)-Définir le problème et préciser le comportement souhaité; 2)-Concevoir une fiche pour la collecte des données; 3)-Déterminer les renforçateurs positifs et leur utilisation; 4)-Prévoir une révision hebdomadaire et une évaluation des progrès de l’élève; 5)-Faire signer toutes les personnes en cause.

Le système de contrat (suite) Six points à retenir: 1)-L’élève choisit ses renforçateurs; 2)-Ces renforçateurs doivent être acceptés par toutes les personnes en cause; 3)-Les objectifs du contrat doivent être réalistes et le comportement désiré doit être accessible; 4)-Les engagements doivent être respectés; 5)-Le contrat doit être réévalué à intervalles réguliers; 6)-À l’occasion, les parents peuvent participer et donner les renforçateurs.

Les punitions et les menaces La punition doit être ressentie comme un acte déplaisant. Il faut être clair dans l’intervention. L’élève doit savoir ce qu’on attend de lui et les conséquences liées aux gestes non désirés. Il revient donc à l’élève de décider de ce qu’il fait et d’en assumer les conséquences.

Les punitions et les menaces (suite) Il est important de souligner à l’élève qu’il est puni pour ce qu’il a fait et non parce que l’on ne l’aime pas. Lorsque la punition a été appliquée et que c’est réglé, on ne revient pas sur le sujet.

Les punitions et les menaces (suite) Il est important de choisir des sanctions qui favoriseront la réflexion chez l’élève et lui permettront de tirer une leçon de l’expérience plutôt que des punitions qui susciteront l’amertume, le ressentiment et la vengeance. ( “réparation des torts”). La durée de la punition, l’importance de celle-ci et ses liens avec les gestes posés sont importants.

La restriction de l’espace et la limitation dans l’usage du matériel Accès interdit à certains lieux ou retrait de certains objets afin d’éviter des situations problématiques

Le retrait de la situation Consiste à écarter l’élève de la scène où se déroule la situation. Cette technique permet le retrait de l’attention que reçoit le jeune. Prévoir un coin de retrait en classe. 15 minutes maximum, il ne s’agit pas d’une punition mais d ’un moyen pour permettre au jeune de reprendre son contrôle sur lui. Toujours faire un retour sur les événements.

La contrainte physique C’est une intervention dangereuse et de dernier recours. L’adulte ne doit utiliser cette technique que lorsqu’un élève se livre à un violent excès de colère ou de rage, au point où il y a danger pour lui-même ou pour les autres. L’adulte ne doit pas utiliser de force excessive; il doit maintenir l’élève et attendre que celui-ci se calme, tout en le rassurant.

La contrainte physique (suite) Il vaut mieux s'abstenir d'intervenir si: L'élève réagit agressivement à votre tentative d'intervention Vous avez peur Vous n'êtes pas capable d'agir autrement que de façon autoritaire Contre-indiqué si la situation est mal contrôlée et se produit dans une atmosphère punitive ou chargée d'agressivité.

La contrainte physique (suite) Si vous intervenez, soyez prêt ! Acceptez qu'il puisse y avoir contact physique. Adoptez une attitude de soutien qui guidera l'élève (évitez l'agression ou la défense). Ayez une attitude et des gestes sécurisants. Gardez votre sang-froid et demeurez chaleureux. Faire un rapport de maintien physique, à remettre à la direction dans le 48 heures suivant l'événement.

Intervention en situation de crise Demander de l'aide Privilégier d'abord les interventions verbales Retirer l'audience Retirer les objets pouvant servir d'arme

Nos pratiques pédagogiques Qu’est-ce qui est important: Pour être bien dans notre classe Pour fonctionner avec les élèves difficiles Prendre ce qui nous appartient: Face aux problèmes des jeunes, c’est l’aide Face aux collègues, c’est l’entraide. Savoir se protéger, ne pas se placer dans des situations «cul-de-sac».

En conclusion… Nos pratiques pédagogiques Prévoir des conséquences graduées; Savoir à qui on a affaire; Connaître les modes d’interventions pour éviter les contradictions; Éviter d’agir uniquement sur l’intuition, essayer de connaître les causes du comportement; Se donner un fonctionnement de classe aidant et structuré; Adopter des attitudes d’accueil et d’écoute; Être conscient de ses limites et de celles du système; Dépersonnaliser l’intervention; Appliquer les conséquences prévues; Maintenir la constance dans ce qui est demandé; Interdire et inviter à agir. FIN