Crises convulsives hyperthermiques Quoi de neuf ? Urgences 2010 MARRAKECH 26 février 2010 Docteur Céline FARGES SAMU de Paris
Quoi de neuf ? Dernière conférence de consensus en 1996… Des nouveaux traitements pour les épileptiques… Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé en 2005 recommandations sur la fièvre chez l’enfant. Un rapport d’expert de la SRLF en 2008 et les journées scientifiques de la SFMU en 2007.
La convulsion fébrile est “une affection du nourrisson ou de l’enfant qui survient entre 3 mois et 5 ans, associée à de la fièvre sans infection intra-cérébrale apparente ou cause définie” (consensus Development Panel 1980)
Convulsion hyperthermique simple 90% 1. Age de survenue : entre 9 mois et 5 ans. 2. Durée brève (inférieure à 10 minutes). 3. Crise généralisée, absence de déficit moteur post-critique. 4. Absence de pathologie neurologique sous jacente. Plus de 90% des CCH s’arrêtent spontanément en moins de 5 min
Convulsions hyperthermiques complexes 10% 1. Age de survenue : < à 9 mois ou > à 5 ans 2. Durée de la crise 3. Caractère focal de la crise, touchant un hémicorps ou accompagnée d'un déficit moteur post critique 4. Retard psychomoteur antérieur à la crise convulsive ou examen neurologique anormal 5. Antécédents familiaux d'épilepsie
Conduite à tenir Réexaminer l’enfant Éliminer une méningite ou une encéphalite Examens complémentaires (PL, imagerie cérébrale…) surtout si crise complexe Crise brachiofaciale fébrile chez le nourrisson= encéphalite herpétique EEG/scanner cérébral/consultation spécialisée
Pronostic Le pronostic est bon dans les convulsions hyperthermiques simples. La récidive est possible. 50% des cas dans les 6 mois, 90% dans les 2 ans. Le pronostic est plus réservé dans les convulsions hyperthermiques complexes. risque de récurrence plus élevé Le risque d'épilepsie secondaire élevé: 2,8 à 3,5% .
Traitement de la crise convulsive Toute crise convulsive ne cédant pas spontanément en 5 minutes, doit être traitée par l'injection intra-rectale de valium à la dose de 0,5 mg/Kg (sans dépasser 10 mg/injection). Les parents et le personnel soignant doivent savoir utiliser le valium intra-rectal en cas de crise. Si la crise persiste au bout de 10 minutes, une nouvelle injection de benzodiazépine peut être effectuée. Au delà, si la crise persiste, il s'agit d’un état de mal convulsif et le traiter comme tel (QS) Des mesures de protection seront systématiquement associées: position latérale de sécurité, libération des voies aériennes supérieures. Anti pyrétiques
Convulsions fébriles et états de mal 50% des EME chez l’enfant de moins de 3 ans Étiologies différentes entre l’enfant et l’adulte 32% des EME en pédiatrie sont fébriles Mortalité faible de l’EME pédiatrique: 2,7 à 5,2% (adulte: 13% à 38%)
Définition de l’état de mal « Persistance d’une crise ou répétition rapprochée de crises d’épilepsie avec persistance en période intercritique d’un déficit neurologique ou de trouble de la conscience » Selon les auteurs: 5 à 30 min…vives discussions Définition opérationnelle: si CCH > 5 min traitement comme un état de mal Une crise convulsive qui dure plus de 5 min a peu de chance de s’arrêter spontanément
Prise en charge de l’EME (recommandation d’expert SRLF) Benzodiazépine en première intention 10 min si crise persistante: seconde dose de benzodiazépine (dépression respiratoire). Recommandation différente chez l’adulte. Anticonvulsivant d’action prolongée: phénytoine ou phénobarbital si crise persistante après 2 doses de benzodiazépines. Traitement de l’EME réfractaire Traiter avant la pharmaco résistance surtout pour les benzodiazépines, traiter vite mais ne pas enchainer les traitements rapidement!!!
Schéma de prise en charge de l’EME (SFMU) HO: mesures de protection, vérifier « ABC » 5 min: Diazépam 0,5mg/kg IR (max10mg) vérifier la glycémie 10min: clonazépam IV ou diazépam IV 20 min: phénytoine IV 40 min: phénobarbital IV 60 min: état de mal réfractaire, réanimation, EEG. Propofol, thiopenthal, midazolam à forte dose (en étude: levetiracetam) Laisser le temps au médicaments d’agir Intubation à tout moment si nécessaire
Quoi de neuf: pour finir… Premières causes d’urgences neurologiques chez l’enfant ,deuxième cause de transport médicalisé en pédiatrie Très souvent banales Le principal risque : méconnaitre la méningite, l’encéphalite Le traitement : celui de l’EME Attention à la iatrogénie, laisser dormir les phases post critique