Gestion d’une épidémie à BMR et politique antibiotique

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Transcription de la présentation:

Gestion d’une épidémie à BMR et politique antibiotique DUACAI Lille – 16 Avril 2015 Gestion d’une épidémie à BMR et politique antibiotique Dr S. Alfandari Infectiologue et Hygiéniste, CH Tourcoing www.infectio-lille.com

Le problème aujourd’hui: les BLSE E. coli I/R aux C3G KP I/R aux C3G 2,5% en 2005 5% en 2005 10,4 % en 2013 Source ECDC EARS-Net 29,7 % en 2013

BLSE dans les hôpitaux du Nord Pas de Calais Source: CCLIN Paris Nord

Le problème demain: les carbapénèmases Source: InVS Bilan au 4/9/14 1050 épisodes L’analyse par taille présente uniquement les épisodes les plus importants (≥ 15 cas) avec une évolution récente (nouveaux cas < 6 mois)

Poids de la multirésistance Estimations pour 2050 si la tendance actuelle continue 10 millions DC/an 100 000 milliards de $ /an (~le PIB annuel de la terre) The Review on Antimicrobial Resistance, Chaired by Jim O’Neill Tackling a global health crisis: initial steps, fevrier 2015

De moins en moins de nouveaux antibiotiques ATB systémiques autorisés par la FDA •2009: 506 phase II et III –6 antibiotiques –67 cancérologie –33 inflammation et douleur –34 maladies métaboliques •pourquoi ? –Maladies chroniques = TT long –Plus rentable que 10j d’ATB Number of New Molecular Entity (NME) Systemic Antibiotics Approved by the US FDA Per Five-year Period, Through 3/11. Clin Infect Dis. 2011;52:S397-S428

Pourquoi agir sur les antibiotiques ? Tous les antibiotiques sélectionnent Exposition de toute la flore Il n’y a pas d’antibiothérapie « sans risque » Facteurs favorisants Quantité d’ATB (nombre et durée) ++++ Nature de l’antibiotique ++ Modalités d’utilisation ++ Réduire la consommation réduit la résistance 7

Bactéries multirésistantes Épidémiologie « classique » des BMR hospitalières Pression de colonisation = transmission croisée manuportée SARM et ERV +/- Entérobactéries BLSE, A baumannii Pression de sélection antibiotique = émergence de la résistance sous traitement Entérobactéries Case déréprimées P. aeruginosa

FdR de Coli BLSE à Paris 152 cas appariés à 152 coli non BLSE et 152 culture - FdR en multivariée Coli BSLE vs non BLSE Pays de naissance hors Europe: OR 2,4 Infection chronique/récidivante peau/urine: OR 2,9 Hospitalisation dans les 6 mois: OR 2 Séjour en réanimation: OR 2,3 Antibiothérapie depuis l’inclusion: OR 2 Coli BLSE vs culture – Pays de naissance hors Europe: OR 3,1 Sexe féminin: OR 2,5 Dépendance: OR 7 Infection chronique/récidivante peau/urine: OR 8,7 Sonde urinaire dans les 6 mois: OR 4,4 1 dispositif invasif depuis l’admission: OR 4,2 Antibiothérapie depuis l’inclusion: OR 3,3 Nicolas-Chanoine et al, PLoS One 2012

FdR de BGN IMP-R à Paris Réanimation Bichat Dépistage entrée puis hebdo de 523 patients Colonisation Carba-R: 5,6% à 1 sem 58,6% - 6 sem Majorité PARC Seul FdR en multivarié: exposition imipénème Odds ratio Armand-Lefèvre AAC 2013;57:1448-95

Conséquences cliniques de la multirésistance des BGN

Bactériémies à BLSE traitées par carbapénèmes Mortalité reste élevée 28,5% à J28 19,4% à J30 36,8% « hôpital » 35,7% « hôpital » 26,9% à J30 Emergence de carbapénémases Falcone Ann Ig 2014;26:293-304 Rodriguez-Bano CID 2012;52:167-74 Esterly AAC 2012;56:4885-90 Chopra AAC 2012;56:3939-42 Park JI 2012;65:533-4

Mortalité des KPC 125 bactériémies à KPC Mortalité J30 = 41,6% Association: 34,1% vs monothérapie 54,3% (p=0,02) En multivariée, facteurs associés à mortalité Choc septique: OR 7,17 ATB initial inadapté: OR 4,17 APACHE III: OR 1,04 Association apres ATGB: OR 0,11 Tumbarello et al CID 2012

Que faire ? 1- Eviter d’importer des BHR 2- Eviter de sélectionner des BHR 3- Si ca arrive, traiter comme on peut

Tous aux ABRI

Contexte Hôpital général de 400 lits de MCO Service de réanimation de 16 lits Politique de dépistage à l’entrée et 1/sem SARM et BLSE Expérience de la gestion d’épidémie Oct/nov 2009: 4 cas d’ABRI Juin 2010: 4 KP BLSE simultanées

Contexte 30 Septembre 2011 Info transmise « porteur de BMR » 1 rapatriement du Maroc Touriste avec AVP Info transmise « porteur de BMR » Acinetobacter baumannii multi-R

Quelles précautions prenez vous d’emblée ? Chambre seule Renforcement précautions contact Equipe dédiée Dépistage des contacts Dépistage EPC du patient

Ce qui a été fait: Chambre seule Renforcement précautions contact Equipe dédiée Dépistage des contacts Dépistage EPC du patient Patient index sorti le 29 octobre Aucun cas secondaire détecté

Circulaire EPC importées 3/12/10 Concerne tous les patients, venant de tous les pays (dont UE)‏ rapatriés ou transférés d'un établissement étranger ou ATCD de prise en charge à l'étranger dans une filière de soins hautement spécifique (greffe, PMA…)‏ Ne concerne pas les simples consultations Comporte: Dépistage systématique du portage digestif (écouvillon ou copro)‏ ERG BGN avec carbapénémase Précautions « contact » dès l’admission Précautions « gouttelettes » si atteinte respiratoire Signalement EOH Si BMR, appliquer mesures type ERG

1ère phase Décembre 2011 Janvier 2012 Février 2012 Découverte d’un ABRI dans un AET le 13/12 4 jours d’hospitalisation simultanée avec le patient n0 Janvier 2012 10 janvier: 1 ABRI dans une hémoculture 10 jours d’hospitalisation simultanée avec le patient n1 Février 2012 2 nouveaux cas dans des AET (31/1 et 6/2) Hospitalisation simultanée avec le patient n1

Le début de l’épidémie

Quelles mesures proposez vous ? Cellule de crise Signalement à l’ARS Equipe dédiée Intensification du dépistage Tout, mais 15j plus tôt, dès le patient n2 Rien de tout ca, ca n’est pas une BHR

Quelles mesures proposez vous ? Cellule de crise 8/2 Signalement à l’ARS 10/2 Equipe dédiée 8/2 Intensification du dépistage 8/2 Tout, mais 15j plus tôt, dès le patient n2 Rien de tout ca, ca n’est pas une BHR

L’ABRI n’est pas dans la liste des BHR Si l’administration refuse une équipe dédiée, car l’ABRI n’est pas prévu par la circulaire, que lui répondre ?

L’ABRI n’est pas dans la liste des BHR Si l’administration refuse une équipe dédiée, car l’ABRI n’est pas prévu par la circulaire, que lui répondre ? Souche très résistante Souche invasive (3 AET, 1 bactériémie) Risque de contamination durable de l’environnement

Autres mesures mises en place Limitation des entrées (8/2/12) Bionettoyage double avec prélèvements de surface négatifs avant réadmission Dépistage contacts depuis le 23/12/11 Dont 15 patients sortis à domicile: listing pour identification en cas de réadmission Dépistage hebdomadaire spécifique rectal + gorge Multiples prélèvements (242) Surface : Murs, lits, chariots, paillasse, écrans, tableaux, rampes, siphons, tablettes, interphone, tiroirs, supports, présence, poignées, vestiaires, stockage ... Matériel : stéthos, téléphones, souris, écho, ecg, girafe, lève malade, valise urgence…

Résultat des investigations 1 chambre avec prélèvements positifs 2 avant nettoyage Interphone Tiroir matériel d’urgence 2 positifs après bionettoyage Lit Stéthoscope de chambre

Clafoutis de BLSE avec des morceaux d’ABRI dedans Alors, c’est gagné ? On a trouvé une source On va mieux faire le bionettoyage Clafoutis de BLSE avec des morceaux d’ABRI dedans

Bien sur que non !

2ème phase 6 au 13/3: 4 nouveaux porteurs découverts en réanimation dont 3 AET Tous les cas sont survenus dans 5 chambres 2 porteurs découverts en pneumo et neuro (sans lien avec les autres) 3 porteurs sont sortants de réanimation, mais doivent rester hospitalisés

Que proposez vous ? Secteur dédié avec personnel dédié en réanimation Secteur dédié avec personnel dédié en médecine Renforcement des mesures barrières dans les services de médecine Ne plus utiliser les 5 chambres concernées Demande d’un audit extérieur à l’ARLIN

Que proposez vous ? Secteur dédié avec personnel dédié en réanimation Secteur dédié avec personnel dédié en médecine Renforcement des mesures barrières dans les services de médecine Ne plus utiliser les 5 chambres concernées Demande d’un audit extérieur à l’ARLIN

Mesures prises Renforcement bionettoyage 1 passage DD 1 décontamination aérienne/péroxyde hydrogène Réorganisation chambres/matériel Renouvellement prélèvements (97) Mains (13) Surface et matériel 2 positifs avec BN sur brassards de tensiometres Passage à des brassards immergeables, puis à du « patient unique »

ABRI 20 patients touchés 3 bactériémies 12 AET 1 pyélo 4 portage

ABRI 2 souches 1 clone épidémique lié au cas index (14/20) 1 clone sporadique (6 cas / 4 services)

ABRI: bilan 3 cellules de crise avec direction + contacts mails/tel 2 réunions de service 1 évaluation (sollicitée) de l’ARLIN 2 audits HM 686 prélèvements 3 mois de cohorting en réa avec restrictions d’entrées 1 mois de cohorting en mal inf Plusieurs centaines de prélèvements de dépistage Des porteurs et des contacts encore tracés à ce jour 1 papier dans MMI

ABRI: bilan Augmentation consommation de SHA +79% pendant l’épisode Baisse de consommation des ATB (ajustée à l’activité) Global: -8% Carbapénèmes: -7% Quinolones: -8%

Augmentation de consommation de SHA L SHA/1000JH

Qui n’est pas durable…… L SHA/1000JH ABRI EPC

ABRI: hypothèse Episode initial: Contamination de l’environnement sur bionettoyage insuffisant Mais reprise malgré double BN strict Nouvelle série de prélèvements, après BN Persistance ABRI sur velcro des tensiomètres Autre source non identifiée ?

Dernier cas en aout 2012 Alors, là c’est bon ?

C’est ce qu’on croyait, jusqu’au 20 mars 2014 Mars/juillet 2014 14 cas à partir d’un index bien identifié Pas de cas secondaires dans d’autres services Reprise mesures antérieures Dépistage contacts Renforcement bionettoyage et HDM Prélèvements de chambre multiples Premiers résultats Présence ABRI Porte savon d’une chambre Bouche de reprise d’air A suivre….

Re le paquet sur le SHA ABRI EPC ABRI

Haut Conseil de Santé Publique Recommandations 2013: prévention de la transmission croisée des « Bactéries Hautement Résistantes aux antibiotiques émergentes » (BHRe) L’ABRI n’est pas compté comme BHR Probablement car il n’est plus « émergent » Mais peut être faut il le considérer comme tel si l’on veut contrôler rapidement les épidémies

Conclusion Abri un jour, abri toujours ? Enfin débarrassé de cet ABRI

Hôpital Paul Brousse 2004 Kp VIM December January March February April May June July August 1 2 3 4 7 8 6 ICU 4th floor Medecine unit 3rd floor 5 First isolation of KP Rectal swab Blood Broncho-pulmonary Urine Rectal swab-Blood-Abdominal Rectal Swab No link link Mesures BMR classiques Mesures renforcées Pas de nouveau cas depuis 2005 Najiby Kassis-Chikhani Eurosurveillance 2010 47

Survenue des épidémies : facteurs favorisants 13 épidémies de 1 à 13 cas secondaires Retard à la détection du cas index : Lien étranger pas vu Sujet pas à risque et donc identifié très tard Pas détecté au labo Retard à la mise en œuvre des mesures : Précautions contact insuffisantes Transferts de cas, de contacts Porteur connu, dépisté négatif, puis mis sous AB Contact non dépisté car : non identifié à l’admission non considéré comme contact car durée de contact jugée trop courte porteur isolé d’emblée « 3 prélèvements  négatifs » Environnement (réservoir 2aire) Transmission croisée par du personnel transversal kiné, manipulateur radio, consultants, réunions ... Diapo Sandra Fournier, JNI 2012

En résumé: épidémie BMR = Isoler les porteurs Arrêter les transferts des porteurs et des contacts Dépister et isoler les contacts, y compris ceux déjà transférés au moment de la découverte du premier cas Regrouper les patients dans 3 secteurs distincts avec du personnel dédié - patients porteurs (« secteur des cas ») - patients contacts (« secteur des contacts ») - nouveaux admis (« secteur indemne ») Dépister les contacts 1 fois/semaine jusqu’à leur sortie Identifier les réadmissions des cas et des contacts

Haut Conseil de Santé Publique 2013

Haut Conseil de Santé Publique 2013

Antibiothérapie et BMR

ATB et BMR

Déterminants régionaux 1 habitant sur 2 a eu des ATB dans l’année Dont 3/4 enfants < 15 ans/ 4. Enfants < 10 ans 14% de la population 29% des prescriptions 52% des C3G 30% des prescriptions d’augmentin Source : ANSM, juillet 2012, Dix ans d’évolution des consommations d’antibiotiques en France Source : C Dupont, assurance maladie, observatoire régional de la consommation des ATB en ville 2012 Lille 2012

Paradoxe Nécessité de trouver le bon équilibre Messages différenciés Peur BSLE = surprescription carbapénèmes Risque carbapénémases Pas de crainte BLSE: pas de motivation à changer pratiques de prescription Risque explosion BLSE Messages différenciés Moindre usage global, en particulier molécules sélectionnant BLSE et carbapénémases Prise en compte risque BLSE à discuter sur infections sévères Bien savoir ce qu’est une infection sévère: choc septique (à discuter pour sepsis sévère)

Les alternatives sont recommandées «l’usage des carbapénèmes, loin d’être idéal, doit être regardé comme une « fausse bonne solution » : solution à haut risque car favorisant le développement de carbapénémases ». « Il est recommandé d’utiliser chaque fois que possible une des alternatives thérapeutiques pour le traitement des infections dues à des entérobactéries BLSE ». Pyélonéphrites aigues (y compris graves et bactériémiques): Les carbapénèmes doivent être réservés aux situations où il n'existe aucune alternative. Recos HCSP BLSE 2010 Gauzit Antibiotiques 2010;12:183-9 Recos SPILF infections urinaires 2014

Moindre usage: messages à faire passer aux collègues Ne pas donner d’ATB quand il n’y a pas d’indication Ne pas donner d’association quand une monothérapie est suffisante Diminuer les durées des associations quand on en fait, par exemple, Arrêter l’anti-légionelle si AgU légionelle négatif Diminuer les durées de traitement

Meilleur usage Bien utiliser les antibiotiques Posologie: les sous dosages sont dangereux Rythme d’administration Propriétés PK/PD des molécules Adaptation aux résultats microbiologiques Désescalade

Prioriser les actions Position SPILF 18/11/2012 Dispensation contrôlée: au minimum BGN: carbapénèmes, colistine, tigécycline, aminosides >72h SARM: GP, daptomycine, linezolide, tigécycline Molécules « sensibles » dont l’utilisation doit être limitée: C3G PO, FQ, azithro +/- augmentin Position ANSM 2/12/2013 Antibiotiques dont la prescription et/ou la dispensation doivent être contrôlées par des mesures spécifiques Augmentin, C3G, FQ, dapto, linezolide, tigé, pénèmes, fosfo iv, colistine iv, phénicolés, témocilline

Prioriser les actions locales Cibler en priorité les molécules les plus à risque de sélection BLSE: C3G (+/- fluoroquinolones) Carbapénémase: carbapénèmes Ca ne veut pas dire qu’on fait n’importe quoi avec les autres molécules

Exemple: conseil en ATB Tourcoing Un référent heures ouvrables et 1 conseil tel H24 Dossier patient informatisé / 80% des lits Serveur de résultats Vérification systématique DPI TT bactériémies Molécules sélectionnées/DPI Carbapénèmes tous services C3G Quinolones Carbapénèmes Autres Céfépime Ciprofloxacine Ertapénème Azthréonam Ceftazidime Lévofloxacine Imipénème Daptomycine Céfotaxime Ofloxacine Méropénème Linezolide Ceftriaxone Moxifloxacine   Pipe/tazo Ceftaroline Teicoplanine Cefixime Tigécycline Vancomycine Colistine Estimation activité référent = 30h/semaine 400 lits MCO (mais je ne fait pas Mal Inf et Traumato): plutôt 320 75 SSR, 60 SLD, 400 EHPAD

Exemple: conseil en ATB Tourcoing Conseils systématiques Passage quotidien services de médecine Appel téléphonique Message sur le DPI Objectifs Adapter ATB Noter d’emblée la date d’arrêt prévisible TT Privilégier les durées courtes si recos floues Discuter passage bi => monothérapie Discuter désescalade Faire noter réévaluation

Exemple: politique ATB Tourcoing Choix des molécules dans le formulaire et limitations éventuelles de prescription Révisées 1/an Rédaction de recommandations Révision min /2an - voire plus en ligne Mails d’information aux prescripteurs 12 en 2014 Evaluation des pratiques Surveillance consommation Evaluation qualité antibiothérapie: au moins 1 enquête/an Formation Nouveau prescripteurs, en particulier internes: 2/an Séniors, lors des visites dans les services

Mortalité par maladies infectieuses France 1925-2012 Sulfamides/hygiène 250 200 Pénicilline/vaccins 150 100 Trithérapies 50 1925 1928 1931 1934 1937 1940 1943 1946 1949 1952 1955 1958 1961 1964 1967 1970 1973 1976 1979 1982 1985 1988 1991 1994 1997 2000 2003 2006 2009 2012

Mortalité par maladies infectieuses France 1925-2018 ? Sulfamides/hygiène 250 200 Pénicilline/vaccins Toto R 150 100 Trithérapies 50 1925 1928 1931 1934 1937 1940 1943 1946 1949 1952 1955 1958 1961 1964 1967 1970 1973 1976 1979 1982 1985 1988 1991 1994 1997 2000 2003 2006 2009 2012 2015 2018

Quatre conclusions 1- résistance = effet 2nd le plus fréquent des ATB 2- moins de C3G/FQ = moins de BLSE 3- moins de carbapénèmes = moins de carbapénemases 4- prenez les EPC au sérieux = isolement strict Ca a marché pour les ERG, ca devrait marcher pour les EPC