OPCALIA, Organisme Paritaire Collecteur Agréé CNEP, Confédération Nationale de l'Esthétique Parfumerie LE SECTEUR "ESTHETIQUE-PARFUMERIE" VOLET ECONOMIQUE : PREMIERS RESULTATS Anticiper les évolutions nécessaires des compétences individuelles des salariés pour accompagner les mutations économiques des entreprises du secteur Salon Mondial Spa et Beauté 10 mars 2008 Laurent POUQUET, directeur du département "Dynamique des marchés" du CREDOC Audrey CAPRON, chargée d'études et de recherche, CREDOC
Les enjeux de l'étude L'analyse économique du secteur vise à : Recenser l'ensemble des acteurs intervenant sur le secteur de l'Esthétique - Parfumerie ainsi que leur poids économique dans le secteur. Comprendre et décrire les modes de fonctionnement de ces entreprises, l'état de la concurrence et les stratégies adoptées pour y faire face. L'analyse de l'emploi et des qualifications vise à : Dresser un portrait des emplois du secteur (nature : sexe, âge, type de contrat…) dans une perspective dynamique : quels besoins de main d'œuvre à venir ? Analyser des compétences nécessaires à l'exercice de la profession et leurs perspectives d'évolution : contenu des tâches, conditions de travail... Un recensement de l'appareil de formation du secteur vise à : Dresser un état des lieux de la structure de la formation scolaire et continue et de son efficacité Définir les évolutions nécessaires pour que la formation puisse accompagner les salariés face aux mutations économiques des entreprises du secteur.
La demande adressée au secteur Les trois temps du développement du marché des soins 1960 - 1980 : décollage du marché Période des 30 glorieuses Taux de croissance annuel moyen : +1,1% 1981 - 1997 : seconde phase de développement La tertiarisation de l'économie se poursuit Taux de croissance annuel moyen : + 3,5% 1997 - 2006 : phase actuelle Taux de croissance annuel moyen extrêmement soutenu : +6,6% Il s'agit d'une des progressions les plus élevées de l'ensemble des dépenses des ménages Source : INSEE, Comptes Nationaux, 2006
Le profil des dépenses en soins de beauté Soins de beauté et entretien corporel Soins de beauté et entretien corporel Source : INSEE, Enquêtes Budget de Familles, 2005 L'analyse du profil des dépenses semble mettre en évidence un effet-revenu : Les personnes actives (25 à 64 ans) dépensent davantage en soins de beauté Les catégories sociales supérieures consomment plus de soins de beauté que les autres
L'importance de l'effet-revenu sur les soins de beauté Coefficients budgétaires selon les déciles de revenu par unité de consommation Les dépenses progressent avec le revenu des ménages : Les 10% de la population les plus aisés allouent une part de leur budget 5 fois plus élevée aux soins de beauté et entretien corporel que celle allouée par les 10% les bas revenus La progression des dépenses n'est toutefois pas linéaire : présence de paliers par tranche de budget Soins de beauté et entretien corporel Source : INSEE, Enquêtes Budget de Familles, 2005
Un schéma générationnel très positif Franche rupture entre les générations nées après 1945 : très forte progression des dépenses au cours de la vie et celles nées avant : pas d'effet d'apprentissage Cumul de l'effet d'âge et de génération Les nouvelles générations consomment plus que les précédentes Et elles en consommeront davantage encore en vieillissant Rupture pour les générations nées après 1945 Les dépenses augmentent avec les générations Source : INSEE, Enquêtes Budget de Familles
Ce qu'il faut retenir sur la demande Peu de secteurs peuvent fonder leur développement sur une orientation aussi favorable de leurs débouchés : La consommation des ménages en soins de beauté et entretien corporel présente un profil de croissance très dynamique et en accélération. Malgré un effet-revenu toujours présent, l'analyse générationnelle montre que les nouvelles générations consommeront davantage que les précédentes. Cette tendance s'explique par l'émergence de nouvelles tendances de consommation : Dans un contexte de stress important, le consommateur hédoniste cherche à se rassurer en se faisant du bien. Ainsi, les instituts proposant des soins de beauté et de bien-être constituent de véritables havres de paix pour des consommateurs sous pression. Ces nouvelles préoccupations concernent aussi bien les femmes que les hommes.
Le secteur de l'Esthétique - Parfumerie regroupe 4 types d'acteurs
Un secteur très convoité : d'autres acteurs interviennent désormais
Créations et défaillances d'entreprises : un secteur dynamique Évolution des créations Évolution des défaillances Source : INSEE, BODACC
Le chiffre d'affaires du secteur
Effectif total des personnels employés par secteur Employés = personnels salariés et non salariés présents dans l’entreprise Au total on dénombre : 56 700 personnes employées Dont : 50% dans les soins de beauté 30% dans la parfumerie 10% dans les soins du corps 10% dans le thermalisme / thalasso Source : INSEE (EAE, SIRENE), Unedic
Ce qu'il faut retenir sur les structures du secteur Une secteur extrêmement disputé Le nombre de structures est en forte augmentation : Le secteur des soins de beauté a vu son nombre de créations d'entreprises doubler en quatre ans, tandis que les défaillances restent inférieures à 150 par an. Quant au secteur des soins du corps, le nombre de créations d'entreprises a plus que doublé en trois ans, les défaillances restant à un niveau très faible (à peine plus de 50 par an). De plus, la diversité des acteurs présents sur le secteur de l'Esthétique - Parfumerie, pourtant déjà importante, est encore amenée à s'accroître. Toutefois, la majeure partie du chiffre d'affaires est réalisée par les quatre principaux secteurs retenus : les soins du beauté, les soins du corps, le thermalisme et la thalassothérapie ainsi que la parfumerie avec cabine.
Vers une intensification de la concurrence ? Les raisons de l'intensification de la concurrence Une demande plus attentive au prix Forte acuité pour les questions de pouvoir d'achat La recherche du prix bas devient systématique : hard discount alimentaire, compagnie low-cost… Dans un contexte de diffusion rapide des nouvelles technologies, le consommateur est de mieux en mieux informé sur les prix La structuration de l'offre va accroître la concurrence Le nombre d'acteurs augmente : les marques ouvrent des instituts à leur nom, les franchises étendent leur réseau... La nature des intervenants évolue : arrivée sur le marché d'acteurs économiquement structurés qui ont acquis dans d'autres secteurs l'expérience de la rationalisation des process Arrivée à maturité de certaines prestations de soins (manucure…) pour lesquelles les acteurs peinent à trouver des pistes de différenciation
Deux axes stratégiques se dessinent Stratégies de spécialisation sur un type de prestation de beauté Certains acteurs proposent des prestations aujourd'hui banalisées à des prix très attractifs : L'épilation ou le bronzage sans rendez-vous D'autres acteurs optent pour une montée en gamme en proposant un concept inédit de technologie L'épilation à la lumière pulsée, les appareils de minceur à ultras-sons Stratégies de différenciation tournées vers le haut de gamme Elles reposent sur la prise en charge globale de la clientèle à travers une large palette de prestations Cette stratégie concerne surtout le segment du bien-être Ce positionnement nécessite d'importants investissements Achat du matériel d'exploitation mais aussi mise en place d'un cadre privilégié (décoration…)
Les prochaines étapes du partenariat L'enquête "économique" auprès de 6 000 entreprises du secteur But : comprendre les choix des entreprises : stratégies de positionnement, de communication, d'investissement, modes de recrutement… Les entretiens en face à face réalisés auprès des professionnels du secteur But : comprendre le contenu de l'emploi, les qualifications requises et leur dynamique d'évolution : quelles sont les adaptations nécessaires des compétences des salariés ? Nous vous invitons à participer activement à ces démarches pour la poursuite de l'étude