Impact social des transferts des MRE sur les enfants

Contexte Montée en puissance des transferts des migrants (55 milliards de dirhams en 2007, soit presque 9% du PIB) ; Intérêt pour leur impact économique, surtout sur le plan macroéconomique; Mais très peu d’intérêt pour leur impact social, en particulier sur les enfants et les femmes restés dans le pays; Absence de vision et de politique globales intégrant l’impact social et ses différentes dimensions; La littérature internationale montre que les effets des transferts sont à la fois positifs et négatifs et qu’ils diffèrent selon les politiques économiques et sociales et selon l’implication de la société civile

Rappel des TdRs Objectif global Objectifs spécifiques Mesurer l’impact social des transferts de fonds des MRE sur les enfants Objectifs spécifiques Identifier les différentes dimensions de l’impact social des transferts de fonds des MRE : accès à l’éducation et aux services de santé ; nutrition ; eau potable et assainissement ; accès à l’information/média Identifier la répartition de ces transferts en termes du genre (hommes-femmes et garçons-filles) Mieux comprendre les effets sociaux et économiques des transferts des MRE et comment ils agissent sur la qualité de vie des enfants ; Identifier les domaines d’amélioration de la situation des enfants ; Implications sur les politiques sociales et programmes. de développement local.

Méthodologie/Limites Deux procédés Revue de littérature : faire le bilan de l’état des savoirs en la matière, en particulier dans le cas du Maroc; Réaliser une enquête complémentaire d’ordre exploratoire en s’appuyant sur ces conclusions. Deux remarques La revue de littérature s’est focalisée principalement sur les résultats des analyses et des remarques méthodologiques générales et « négatives »: y manque un revue sur les méthodologies d’impact; Les méthodes et résultats de l’enquête exploratoire ne peuvent en aucun cas être généralisés (ce n’est pas leur objet)

Principaux Résultats Pour les différentes dimensions d’impact prises en compte (pauvreté, éducation, santé, nutrition, eau et assainissement, accès à l’information et aux médias, genre), les différentes études disponibles montrent : Que les transferts ont le plus souvent un effet positif sur les enfants et leurs ménages ; L’une des motivations principales des transferts est parfois/souvent celle d’aider les enfants dans au moins l’un ces domaines identifiés; Les transferts ont tendance à réduire les écarts entre filles et garçons mais pas toujours;

Principaux Résultats (suite) L’impact des transferts passe par de nombreuses voies indirectes qui se renforcent mutuellement : Migration vers l’urbain : plus grandes accessibilité à l’école et aux services de santé Construction de logements plus décents : impact positif sur la santé, l’accès à l’eau potable et à l’assainissement Quelques rares études qualitatives et localisées traitent en partie des effets négatifs des transferts : sur les comportements des enfants à l’école, sur l’assiduité et sur leurs résultats scolaires sur le plan affectif (absence d’un des parents)

Principaux Résultats (suite) La revue de littérature a permis de confirmer que, de manière générale : Les questions d’impact social des transferts sont très peu étudiées dans le cas du Maroc : aucune étude recensée qui soit dédiée à au moins l’un des impacts sociaux tout en se focalisant sur les enfants Ce sont aussi surtout les effets positifs et directs des transferts qui sont étudiés, négligeant ainsi les effets négatifs et indirects. Les quelques études qui évoquent de tels impacts sont souvent des recherches empiriques portant sur des champs géographiques limités – une région, une ville, un village (problème de représentativité nationale et même locale) ; De nombreux aspects restent largement ignorés du champ de ces études, telles que, à titre d’exemple, les effets négatifs de l’absence de l’un des parents sur les enfants restés au pays, sur leurs comportements sociaux ou en matière d’éducation, les effets sur l’autonomisation des femmes, les effets de la féminisation des migrations, les effets sur les familles de non-migrants).

Principaux Résultats (suite) L’écrasante majorité des études sont très largement liées à des méthodologies qualitatives, qui plus est, n’utilisent pas les outils fiables et adaptés pour mesurer l’impact. Tout ceci en limite le pouvoir explicatif et ne permet pas d’en généraliser les résultats. Il s’en suit qu’elles sont peu utiles pour éclairer les décideurs publics ou privés ou encore les acteurs associatifs dans leurs politiques et programmes. La littérature théorique et empirique, nationale et internationale, montre le caractère très complexe et hétérogène de l’impact social des transferts sur les enfants et les femmes. Ces impacts semblent souvent ambivalents, positifs par certains côtés, et négatifs par d’autres.

Prochaines étapes: vers une enquête quantitative L’un des principaux résultats du travail réalisé est qu’une enquête quantitative, appuyée sur des fondements méthodologiques et théoriques solides, est nécessaire; Une telle enquête est déjà programmée dans l’agenda de l’Unicef et ses partenaires; Cette enquête devra respecter: le critère de représentativité (échantillonnage); le critère de scientificité à travers l’utilisation d’outils et de méthodes d’impact les plus mieux adaptés (groupe de contrôle); Mais cette enquête devra aussi prendre en compte les aspects qualitatifs qui devraient compléter et/ou relativiser les premiers (focus groups avec les enfants, les ONG, les autorités, les responsables sectoriels, les éducateurs…  

Prochaines étapes (suite) Cette enquête pourra constituer une base de référence solide pour : une connaissance fine des impacts tant positifs que négatifs des transferts sur les enfants et les femmes (restés dans le pays); élaborer des recommandations fondées et adaptées aux différentes situations possibles; outiller le plaidoyer des organismes internationaux et des ONG en matière de politiques publiques liées à la migration et aux transferts.

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