La réponse électrodermale Bases physiologiques méthodologie utilité clinique M.C.PELIER-CADY P.LONCHAMPT CHRU ANGERS
Un peu d’histoire 1879:mise en évidence de certaines propriétés électriques de la peau par Vigouroux 1888: Féré montre que la peau traversée par des petits courants présente une résistance électrique qui diminue si le sujet est stimulé. Il propose une hypothèse vasculaire pour expliquer ce réflexe psychogalvanique. 1890: Tarchanoff montre qu’il existe une petite différence de potentiel entre deux points de la peau et que ce potentiel varie si le sujet est stimulé; Il propose une hypothèse basée sur la variation de perméabilité d’une membrane sélective. 1927: Darrow montre clairement que ces variations des propriétés électriques cutanées sont liées à l’activité des glandes sudoripares. De nombreux travaux ultérieurs confirmeront cette hypothèse et établiront que c’est le système sympathique qui constitue la voie efférente de cette réaction
Les glandes sudoripares
Effet d ’un garrot ischémique sur la SSR 30 sec 1 A
Enregistrements de la réaction cutanée sympathique Rc 1 µ A Mesure des variations de la résistance cutanée Mesure des variations du potentiel cutané
Les dénominations de la réponse cutanée Problème d’identité Les dénominations de la réponse cutanée Les variations de résistance cutanée *Skin resistance response=Réaction de résistance cutanée *Psychogalvanic skin réflex=Réflexe psychogalvanique *Galvanic skin reflex=Réflexe galvanique Les variations de potentiels *Skin potential response= Potentiel cutané *evoked reflexsympathetic response=Pot. Évoq.Cutané sympathique *Sympathetic skin response= Réponse cutanée sympathique *Peripheral autonomic nsurface potential=Potentiel végétatif *Electrodermal reflex activity response=Réponse électrodermique *Sympathetic skin response (SSR)=Réponse cutanée sympathique (La liste n’est sans doute pas exhaustive)
Le contrôle central Le fait que la réponse électrodermale soit liée à des réactions d’orientation à connotation émotionnelle a conduit d’emblée à penser que ce phénomène végétatif était sous le contrôle du système nerveux central. On a montré l’implication : - de la réticulée. - de l’hypothalamus - du système limbique (amygdale –hippocampe) - du cortex frontal Ce mécanisme du contrôle central est complexe et à ce jour pas totalement élucidé. Il est clair que c’est à ce niveau du mécanisme qu’on peut imputer la grande variabilité du phénomène.
Tableau des paramètres d ’après Amarenko
Participation des différentes étapes du mécanisme à la latence de la SSR stim 200-300ms poignet glandes SNC afférences efférences poignet 15 ms 580ms 100ms 600-700ms 1500 ms
Une application tardive à la neurophysiologie De sa mise en évidence au 19ème siècle jusqu’ aux années 60 du siècle dernier l’étude de la réaction électrodermale a été largement utilisée dans le domaine de la neuropsychologie expérimentale ou clinique. Il y avait là un moyen simple de quantifier des réactions émotionnelles, d’alerte ou d’orientation. Il semble qu’actuellement (depuis les années 80) , apparaît une orientation plus nettement neurophysiologique et neuro clinique. Ceci est sans doute lié au fait que nos connaissances relatives aux mécanismes physiologiques se sont précisées.
Stimulation Enregistrement D B C A A: Stimulation électrique B: Stimulation auditive C: Inspir. / Exp. forcées D: réactions psychiques figure 2
Paramètres d ’enregistrement + + - - *Ampli: de 0.1 à 2 mV/ Cm *Balayage: 1 sec / Cm *Filtre: 0.1-100Hz (passe bas) *allongé *Pièce calme *Pénombre *t° ambiante chaude : 25°
Morphologie des SSR N N P P P
Potentiels de paume
Les potentiels du dos de la main Référence
Stimulation électrique de nerf d ’intensité croissante 1 A
Relation entre latence et intensité des stimulations électriques de nerfs Non douloureuses Désagréables 1 A
Enregistrement aisselle et paume 1 A
Vitesse de conduction des fibres fines amyéliniques V= 51 cm/ 400mec= 1.3 m/sec t
Enregistrements paume et plante 1.4 sec. Stim. Médian paume 2.1 sec. plante
A
Latence réponse expiratoire 1.8 sec
Le phénomène d ’habituation 2 stim. /minute 2 minutes 1 A
Efficacité des tonalités des stimulations sonores 110 dB click pip burst 1.4 sec
Intensité sonore( burst) 75 dB 80 85 90 95 100 105
Applications neuropsychologiques Marqueur quantifiable d’orientation de l’attention et des réactions émotionnelles la SSR a été utilisé dans de nombreuses situations expérimentales et cliniques. Dépression Anxiété Troubles de l’attention (enfants hyperactifs) Schizophrénie Démences ……… Et bien entendu:la « machine à détecter le mensonge » qui a été à l’origine du succès grand public de la SSR
Application neurologique Les neuropathies impliquant les petites fibres. Neuropathie diabétiques Neuropathies alcooliques Algodystrophies Dysautonomies (n ’explore que le système sympathique cholinergique) L’étude de l’impuissance A la recherche d ’une cause neurogène Les lésions du système nerveux: Lésions spinales Lésions plexuelles Situations diverses
Si toutes les racines envoient des fibres sympathiques vers le ganglion stellaire plus de 80 % de l ’innervation sympathique du MS passe par C8-D1
spontanée 1 5 2 3 4 6 4 5 7 1 6 3 2 7
1A 1B C5 3 C6 2A C7 2B C8 D1 3A 1 2 3B A B
Pour conclure L’enregistrement de la SSR est un moyen simple et non invasif d’étude électrophysiologique du système nerveux. Il peut être envisagé comme un examen de routine dans les neuropathies à la recherche d’atteinte des petites fibres. Il reste cependant un moyen peu nuancé dans la mesure où les paramètres mesurables sont peu sensibles et fluctuants. Seules l ’abolition ou une asymétrie franche d ’amplitude est significative Dans bien d’autres situations particulières et en particulier dans des atteintes traumatiques , il peut rendre des services utiles . Il faut savoir y penser.