La prévention de la transmission croisée des microorganismes en EMS

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Transcription de la présentation:

La prévention de la transmission croisée des microorganismes en EMS Véronique Bussy-Malgrange resclin@chu-reims.fr www.resclin.fr JREMS-1 – 22 mars 2011

La spécificité des résidants en EMS (Ehpad, MAS, FAM) Fragilité Pathologies associées Troubles du comportement Vie en collectivité Priorité à la socialisation Risque infectieux augmenté en EMS +++ L’hygiène s’adapte aux nécessités/besoins de socialisation

Enquête nationale de prévalence des infections en Ehpad (Priam/Orig) Les infections en EMS Enquête nationale de prévalence des infections en Ehpad (Priam/Orig) 2006-2007 577 établissements (44 870 résidants) taux de prévalence global = 11,2% infections respiratoires hautes + basses = 4,6% infections urinaires = 2,6% gastro-entérites infectieuses = 0,76% (mais difficulté de définir une GEA chez une personne âgée en Ehpad)

Les interventions du Resclin dans les EMS (Ehpad, MAS, FAM) Epidémies de gastroentérites +++ Epidémies de gale +++ Portage ou infection à bactéries multirésistantes S. aureus (SAMR) +++ Entérobactéries productrices de BLSE (EBLSE) + Entérocoques résistants aux glycopeptides Epidémies de IRA : 0!!!

Les microorganismes les plus fréquemment en cause Bactéries # 106 m (0,000001 m) Virus # 109 m (0,000000001 m) FORCE INVISIBLE!!! C

Répartition des bactéries au niveau du corps Gites naturels de S. aureus Sur la peau : 1012 Dans le tube Digestif : 1014 Air: -chambre: 200/m3 -toilettes: 500/m3 -ville: 300-400/m3 Eau robinet: < 10/ml Cellules du corps : 1013 Répartition des bactéries au niveau du corps

Trois types de transmission des microorganismes Par contact (C) Par émission de gouttelettes (G) Aérienne (A)

Transmission croisée par contact (C) Entre individus rarement directe entre résidants par les mains du personnel soignant > à partir d’un résidant réservoir (ou son environnement immédiat) > rarement à partir de l’environnement plus distant par les dispositifs médicaux > brassard à tension, stéthoscope, garrot > Matériel de transfert (lit-fauteuil-bain) par les tenues souillées des professionnels

Extrait des Recommandations OMS Ex : Bactéries, BMR, virus des GEA…

Transmission par gouttelettes (G) Émises lors de la parole ou lors de la toux Produites lors de l’aspiration d’une sonde trachéo-bronchique transmission directe (< 1,5 m) transmission par des gouttelettes déposées dans l’environnement immédiat du cas source ( contact) > La contamination se fait par contact de l’agent infectieux avec les muqueuses Ex: grippe 1,5 m

Transmission Aérienne (A) Petites gouttelettes asséchées (« droplet nuclei ») capables de rester longtemps en suspension portées sur de plus longues distances, au moins plusieurs mètres Ex: grippe, rougeole, varicelle/zona > La contamination survient par inhalation des agents infectieux portés par les droplet nuclei

La transmission croisée Transmission fréquente de certains micro-organismes > de résidant à résidant > de l’environnement à un résidant mais pas d’un site anatomique colonisé à un site normalement stérile chez un même résidant

La prévention de la transmission croisée QUI est concerné? QUI la met en œuvre? QUAND? COMMENT?

Tous les résidants sont concernés! Qui est porteur de BMR ? Tous les résidants sont concernés!

Qui la met en œuvre ? Tous les professionnels: Soignants (médecins, non médecins)/éducateurs/AMP/… agents en charge de l’hygiène de l’environnement animateurs

Les outils pour prévenir la transmission croisée Choisir les bonnes « barrières » contre la diffusion des microorganismes Les placer au bon moment Les placer au bon endroit Recommandations SF2H 2009 et 2010

Isoler le microorganisme Objectif Isoler le microorganisme et non le résidant !!!

Les outils pour prévenir la transmission croisée Hygiène de base (résidants, professionnels) Bonnes pratiques d’hygiène lors des soins (dont la réfection du lit, la gestion du linge lors des soins : > Précautions “standard” > Précautions complémentaires si nécessaire Hygiène de l’environnement > Environnement immédiat du patient/résidant +++ > Zones manuportées Bon usage des antibiotiques (BMR)

Les précautions « standard » Circulaire DGS/DH - n° 98/249 du 20 avril 1998 « Prévention de la transmission d’agents infectieux véhiculés par le sang ou les liquides biologiques lors des soins dans les établissements de santé » Précautions générales d’hygiène: Mises en œuvre par tout soignant Lors de tout soin À tout résidant quel que soit son statut infectieux Diminution du risque de transmission croisée d

Les précautions « standard » Objectif double : Assurer la qualité des soins dispensés aux résidants ( sécurité) Assurer la sécurité des soignants

Sept précautions « standard » Hygiène des mains Tenue et protection de la tenue, port de lunettes, masque Gestion des surfaces Port de gants Gestion du matériel souillé Transport de prélèvements biologiques, linge et matériels souillés CAT lors d’un contact avec du sang ou un liquide biologique

Différents types de barrières Barrières chimiques Éliminent (tuent) les microorganismes > Solutions hydroalcooliques (FHA) > Détergents et désinfectants Barrières physiques Empêchent le passage des microorganismes > Tabliers +++ > Surblouses > Gants > Masques

Barrière N°1 l’hygiène des mains

Reco OMS

Reco OMS

Reco OMS

Reco OMS

Pour une efficacité optimale du geste d’hygiène des mains Prérequis pour la réalisation du soin: Tenue à manches courtes (avant-bras nus) Ongles courts (ras: 1 mm ou moins) Pas de vernis ni faux ongles ni résine (french manucure) Absence de bijou (y compris montre ou alliance)

Hygiène des mains : la bonne barrière Il est recommandé de pratiquer une hygiène des mains par friction hydro-alcoolique en remplacement du lavage Si les mains sont visiblement souillées, il est impératif de procéder à un lavage simple des mains Le lavage des mains au savon antiseptique n’a plus sa place en EMS

Barrière N°2: la protection de la tenue Port systématique d’un tablier plastique à usage unique Si risque de projection ou d’aérosolisation de sang ou de liquide biologique > Toilette > Change > Aspiration > Bionettoyage des WC > Nettoyage-désinfection bassins et urinaux

Barrière N°3: le port de gants Objectif: Prévenir tout contact cutané avec le sang ou des liquides biologiques : protéger l’agent ATTENTION: Le port de gants ne remplace pas l’hygiène des mains La gestion du port de gants doit être rigoureuse

Port de gants obligatoire S’il y a un risque de contact avec > sang ou autre produit d’origine humaine > muqueuses ou peau lésée du résidant Manipulation à risque (tubes de prélèvements biologiques, linge et matériel souillés) Mains du soignant lésées (coupure, blessure, excoriation ou dermatose) A l’occasion de soins à risque de piqure Dans certaines situations à recommandations spécifiques > infections à Clostridium difficile > portage de certaines BMR

Changement de gants Entre deux résidants ou deux activités (y compris pour le même résidant) Ils sont mis juste avant le contact, le soin ou le traitement Ils sont retirés dès la fin du soin > pour être jetés avant de toucher et contaminer l’environnement

Port de gants « inutile » lors des contacts avec la peau saine > Ex toilette de la peau saine

Gants et FHA Les gants ne peuvent pas être désinfectés! La FHA des mains perd une partie de son efficacité si les mains sont poudrées (après retrait de gants poudrés): Bannir les gants poudrés  travailler avec les services économiques est indispensable

Barrière N°4: la tenue du professionnel adaptée à l’activité pratiquée changée quotidiennement changée chaque fois qu’elle est souillée constituée d’un mélange de polyester et de coton (le plus souvent 65 %/35 %)  température de lavage > 60 °C possible manches courtes  bonne technique d’hygiène des mains cheveux propres et attachés Article R4323-95 du code du travail : lorsque le port du vêtement de travail est obligatoire, l’employeur est tenu d’assurer les charges de son entretien

Barrière N°5: le port d’un masque et de lunettes de sécurité Soignant : Si risque de projection de sang, de liquide biologique : > masque chirurgical anti-projection (norme EN 14683) avec lunettes de sécurité > ou port d’un masque-visière Résidant : présentant une toux supposée d’origine infectieuse: > Port d’un masque chirurgical (norme EN 14683)  dès qu’il sort de sa chambre

Anticiper le port du masque

Barrière N°6 : le nettoyage-désinfection de l’environnement du résidant La bonne barrière Produits adaptés au risque et au besoin Le bon moment/le bon endroit Immédiatement après le soin: fait partie du soin (zone à risque d’être contaminée (environ 1,5 m autour du résidant) Dès qu’il y a souillure biologique Régulièrement Zone manuportées, sanitaires

Les référentiels Web-mémoire de la gestion du risque infectieux associé aux soins en EMS – www.resclin.fr ou DVD

Conclusion A l’heure de l’urgence du moindre usage des antibiotiques, l’observance des PS s’impose Précautions standard = boîte à outil des agents

Conclusion Intégrer les PS dans toutes les phases de la prise en charge et de l’accompagnement socialisant de tous les résidants: > abolit l’isolement des résidants (sauf situations spécifiques exceptionnelles) > permet d’éviter des épidémies > assure la sécurité des agents et facilite leur travail > contribue à réaliser des économies notables