CHAPITRE III : CONSOMMATION ET EPARGNE

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Transcription de la présentation:

CHAPITRE III : CONSOMMATION ET EPARGNE I LA CONSOMMATION A DÉFINITION La dépense de consommation se limite aux dépenses supportées directement par les ménages. La consommation effective des ménages recouvre l’ensemble de leur consommation, la part socialisée de la consommation comprise. Part des administrations retracée dans la consommation effective des ménages : consommations dites individualisables, au sens où le bénéficiaire peut en être précisément défini (la santé, l’éducation). Par contre, les dépenses pour l’administration générale, la défense nationale, la sécurité, en sont exclues.

Hausses des dépenses de consommation des ménages aux prix de 1995 (en glissement annuel en %)

B B : LES DIFFERENTES FORMES DE CONSOMMATION                  1 : INDIVIDUELLE OU COLLECTIVE : certains biens ou services peuvent être utilisés par plusieurs acteurs simultanément. 2 : IMMEDIATE OU PROGRESSIVE : certains bien sont détruits immédiatement alors que d’autres le sont progressivement. 3 : FINALE OU INTERMEDIAIRE : les ménages et les administrations ont une consommation finale alors que les entreprises ont une consommation intermédiaire.

C : LES DETERMINANTS DE LA CONSOMMATION 1 : LE PRIX Elasticité-prix de la demande = variation de la demande ( en % ) / variation des prix ( en % 2 : LE REVENU Le point de vue KEYNESIEN Elasticité-revenu de la demande = variation de la demande ( en % ) / variation du revenu ( en % ) L’analyse keynésienne insiste sur la relation privilégiée qui existe entre la consommation et le revenu. La relation consommation / revenu est déterminée par la notion de propension moyenne à consommer = rapport entre consommation finale des ménages et leur revenu.

Approche dynamique de la consommation : l’objectif est d’expliquer et de prévoir les évolutions de l’activité économique. Il s’agit alors d’analyser les variations de la consommation globale engendrées par la variation du revenu disponible des ménages. Keynes définit alors la propension marginale à consommer, qui détermine dans quelle mesure une variation des revenus à un impact sur la consommation finale.   La « loi psychologique fondamentale » de Keynes  Lorsque le revenu s’accroît, la consommation augmente dans des proportions moins importantes, c’est-à-dire que les ménages épargnent une part croissante de leur revenu lorsqu’il s’accroît. La propension moyenne à consommer des ménages doit diminuer dans le temps avec l’augmentation des revenus. A long terme, elle devient inférieure à la propension marginale à épargner. Dans les faits, cette analyse ne semble pas validée par les données économiques. A court terme, la propension moyenne à consommer peut connaître des variations (confiance des ménages). Par contre, à long terme, elle reste stable.

Le complément de DUESENBERRY Importance des facteurs psychologiques dans la fonction de consommation. Il met en avant le coté symbolique de la consommation à travers l’effet d’imitation ou de démonstration qui consiste à copier le style de vie de la classe sociale supérieure. Le cycle de vie de F. MODIGLIANI Il propose l’hypothèse du cycle de vie de la consommation. L’agent économique distingue différentes périodes au cours de sa vie : *Jeune : peu de revenu *Actif : ses revenus augmentent régulièrement. *Age de la retraite : ses revenus vont diminuer. Les dépenses de consommation ne dépendent pas de son revenu actuel, mais doivent rester relativement stable dans le temps. Un comportement d’épargne sera donc constaté dans la période d’activité de l’agent économique pour permettre par la suite le maintient d’un niveau de consommation stable. La contestation de M. FRIEDMAN Il introduit la notion de revenu permanent. La consommation ne dépend pas du revenu réel du ménage, mais du revenu futur anticipé en fonction entre autre du niveau d’étude, des compétences professionnelles…, du patrimoine possédé par l’agent.

3 : LES FACTEURS NON ECONOMIQUES         3 : LES FACTEURS NON ECONOMIQUES La classe sociale : la consommation d’un individu varie en fonction des habitudes qu’il a acquis par son éducation. La reproduction du mode de vie de la classe sociale d’origine influence donc la consommation. La CSP : la consommation peut-être influencée par la catégorie socio-professionnelle à laquelle appartient l’individu. Ceci s’explique en partie par un besoin de mimétisme et d’identification. L’âge : un individu âgé consomme par exemple plus de services de santé qu’un adolescent… Le comportement ostentatoire : le fait de consommer correspond ici à un besoin d’être reconnu par la société comme appartenant à un groupe social particulier (effet de « snobisme ») . Le mode de vie : la consommation est en partie influencée par le mode de vie de l’individu. L’effet d’imitation : la consommation répond parfois au besoin de copier la consommation de la classe sociale supérieure. La publicité : l’acte de consommer est en partie influencée par la publicité produite par les entreprises. La consommation est donc provoquée par le producteur. On parle alors de « filière inversée » (Galbraith).

LA NOTION D’HABITUS DE P. BOURDIEU Comment les agents sociaux incorporent un certain des structures qui guident leurs comportements, leurs modes de conduites, la hiérarchie de leurs choix, leurs goûts. Autrement dit, pour comprendre ce que quelqu’un va faire, il ne suffit pas de connaître le stimulus ; il y a au niveau central un système de dispositions, c’est à dire des choses qui existent à l’état virtuel et qui vont se manifester en relation avec une situation. Les agents ont une histoire, qu’ils sont le produit d’une histoire individuelle, d’une éducation associée à un milieu et d’une histoire collective et qu’en particulier les catégories de pensée, les catégories de l’entendement, les schèmes de perception, les systèmes de valeurs sont le produit d’incorporation de structures sociales. LA CONSOMMATION OSTENTATOIRE DE T. VEBLEN L’attrait exercé par les biens « mode » : Les produits de luxe qui attirent la classe de loisir sont éphémères. En s’intéressant à la mode, les membres de cette classe se démarquent de l’artisanat traditionnel (biens personnalisés et plus conformes aux goûts personnels). De plus, le luxe est soumis à un processus d’uniformisation périodique. Le consommateur riche renonce à ses goûts personnels pour suivre les impératifs de la mode conformément à sa classe sociale.

Le membre de la classe de loisir se prive d’une grande partie des plaisirs que pourrait lui procurer la consommation (temps passé aux réceptions mondaines, tenues portées,…). La dépense de luxe n’échappe pas aux regards de l’entourage, les riches se donnent en spectacle. Faire montre de sa puissance pécuniaire : la reconnaissance sociale passe par la dépense superflue. Le gaspillage honore. C’est une compétition coûteuse, malsaine et risquée. La mode et l’apparat mondain remplissent une fonction sociale. Le gaspillage et les excès répondent aux attentes des milieux sociaux en alimentant et confortant leurs croyances populaires. La dépense des riches (coûteuse et peu satisfaisante pour eux) est conforme aux représentations que les travailleurs se font de que doit être la vie des riches. Les excès, s’ils obéissent aux représentations sociales des classes populaires, sont un instrument pour préserver l’ordre social.

Lorsqu’un individu parvient à satisfaire ses besoins primaires, son surplus de consommation sera influencé par ces facteurs non-économiques. Les périodes de ralentissements économiques par contre donne aux facteurs économiques une place plus importante dans le processus de consommation.

II L’EPARGNE A : DEFINITION C’est l’excès de revenu sur la dépense pour la consommation. C’est un résidu, c’est la partie du revenu qui n’est pas consommée. B : MOTIFS ET FORMES 1 : les motifs *précaution : l’épargne sert à protéger la consommation future d’une baisse éventuelle de revenu. *patrimoine : l’épargne sert à accroître le capital possédé par l’acteur économique *spéculation 2 : les formes *Liquide : l’épargne peut être conservée sous la forme de monnaie. Elle est alors thésaurisée, elle est très liquide. Elle peut également être conservée sous une forme moins liquide : un immeuble. Liquidité : rapidité et facilité avec laquelle un bien se transforme en monnaie

Lorsque l’épargne est moins liquide elle est longue. C LE LIEN EPARNE-INVESTISSEMENT LE POINT DE VUE NEOCLASSIQUE Selon l’approche néoclassique, l’épargne est la source de l’investissement. Selon cette approche l’épargne est indépendante du niveau du revenu mais elle ne dépend que des taux d’intérêts dont elle est une fonction croissante. La "demande en investissements" des entreprises dépend aussi du taux d'intérêt; elles cherchent un stock de capital où le taux d'intérêt équivaut à la productivité marginale du capital. La demande en investissements est donc une fonction décroissante du taux d'intérêt. Il existe un taux d'intérêt, i*, établissant un équilibre entre l'épargne et l'investissement. L’EGALITE I=S LE POINT DE VUE KEYNESIEN : La fonction d’épargne se déduit de la forme de la fonction de consommation. L’épargne est une fonction croissante du revenu. L’épargne est négative lorsque le revenu est nul. Il s’agit de la désépargne : prélèvement des avoirs antérieurs qui permettent de financer la consommation incompressible.