Implication des collectivités locales dans la gestion de la mobilité et des transports urbains en Afrique Atelier régional sur la mobilité urbaine et la planification des transports dans les collectivités locales africaines Yaoundé, Cameroun – 15 au 19 Septembre 2008 Félix ADEGNIKA, PDM
Eléments de contexte Les processus de décentralisation sont à vitesse multiple, consacrant partout le niveau local comme niveau pertinent dintervention De nouvelles compétences sont transférées de lEtat aux collectivités locales mais elles sont encore trop génériques en labsence des décrets dapplication Les compétences en matière de transport sont partagées avec une répartition floue des rôles Lexercice de ces compétences dépend des moyens financiers et humains dont disposent les municipalités
Les transports urbains et la mobilité dans les processus de décentralisation Le processus de décentralisation a connu des fortunes diverses : Au Sénégal, pays le plus avancé, le transport est exclu du champ de compétences des communes. Au Bénin, des compétences couvrant la gestion de la voirie, la circulation et les transports sont données aux communes. Dans tous les cas, des responsabilités de la gestion de la mobilité et des transports sont encore partagées entre lEtat, la collectivité dagglomération, la commune ou commune darrondissement
Les transports urbains et la mobilité dans les processus de décentralisation Les services de lEtat assurent les tâches de planification et de police; les communes, celles des aménagements, de signalisation, de régulation et léclairage des voies publiques Les collectivités locales sont moins impliquées dans les transports collectifs sauf pour la perception les taxes
La place du transports urbains dans lorganisation des collectivités locales Lorganisation des services techniques municipaux traduit limportance accordée à la gestion des transports urbains. Mais il ne suffit pas davoir une DST, encore faut-il lui donner les moyens de sa mission. 2 villes se distinguent dans la sous-région : Douala (DST renforcée) et Bamako (BRCTU)
Les axes dintervention des municipalités La voirie, un préalable à la réflexion sur les systèmes de transport urbain La prise de mesure de circulation La maitrise de la demande et de loffre de transport collectif.
La voirie (1) La nature et létat des infrastructures de voirie conditionnent fortement les formes de transport qui sy déploient : - laménagement de voirie pour une approche multimodale dépend des ressources à la disposition des municipalités. -la hiérarchisation fonctionnelle de la voirie urbaine entre routes nationales et voirie municipale fait que les opérations dinvestissement, dentretien et daménagement de la voirie sont partagées entre lEtat, la ville et les partenaires techniques et financiers
La voirie (2) La ville commence à prendre sa place comme à Douala dans lexécution de son Contrat de ville ou à Cotonou dans le cadre de son PGUD En matière de réalisation, Bamako et Douala arrivent en tête en 2002 avec respectivement 449 km et 220 km de voies revêtues, suivies de Ouagadougou avec 117 km. Cotonou se distingue par son linéaire de voies pavées 23 km en 2002 Les investissements sont réalisés dans le cadre de projets urbains ou dévénements spéciaux qui engagent toute la nation (CAN Mali)
Les mesures de circulation (1) La gestion de la circulation est une préoccupation des municipalités africaines qui a poussé bon nombre à laction. Certaines villes comme Cotonou, Ouagadougou, Bamako, Douala, etc. se sont dotées de plans de circulation ou plans de déplacement urbain et les études sont très avancées pour dautres Les villes restent impliquées dans la signalisation routière notamment les feux tricolores, les panneaux et portiques de signalisation et dindication, les marquages au sol même si elles sont confrontées à un problème de compétence technique de leur personnel
Les mesures de circulation (2) La gestion du stationnement est faite par les municipalités en régie ou en délégation mais il existe des opérateurs privés qui fournissent des services payants de garde véhicules dans des parkings privés aux principaux sites générateurs de déplacement Des mesures sont prises par les municipalités pour contrôler la circulation des véhicules de marchandises qui créent dénormes externalités
Les mesures de circulation (3) Certaines villes assurent la gestion et le contrôle de la circulation par la police municipale en appui à la police nationale (Bouaké, Ouaga, Bobo,Thiès). Ce corps intervient également dans loccupation anarchique des voies publiques et le recouvrement des recettes communales Les communes participent à linformation et à la formation des usagers de la route notamment en matière de sécurité routière
Lorganisation des transports publics Limplication des collectivités est plus visible dans lencadrement des transports artisanaux où elles assurent la délivrance des autorisations, la taxation et la gestion des gares routières -Des initiatives de développement dentreprises de transport urbain ont été lancées en partenariat avec la coopération décentralisée (Lomé et Bouaké) ou avec lEtat (Ouagadougou) ou avec des opérateurs privés (Cotonou). Il reste un changement déchelle pour une meilleure visibilité des actions entreprises
Que retenir ? Lapproche communale en matière de gestion de la mobilité urbaine consiste prioritairement aux travaux dentretien, de réhabilitation et de construction de la voirie dont les dépenses pèsent lourdement dans les budgets municipaux Les transports sont considérés comme un secteur générateur de ressources fiscales et demplois et des actions dencadrement et de gestion des transports artisanaux sont réalisées par les collectivités locales. Les CL doivent se doter de structures et doutils de planification des transports et de la mobilité urbaine Le PDM tient à leur disposition un guide pour la gestion de la mobilité urbaine en Afrique