Le Dilemme du prisonnier GE 23 Le Dilemme du prisonnier De Nicolas Eber Présentation réalisée par Fatou M’BAYE – GM04
Sommaire Introduction La théorie des jeux Le dilemme du prisonnier et ses variantes La problématique de la coopération La problématique de la confiance et de la réciprocité Les théories de préférences sociales : réponse au paradoxe Conclusion
Introduction L’auteur : Nicolas Eber Origine du dilemme : Melvin Dresher et Merrill Flood en 1950, Albert Tucker Importance du modèle du dilemme du prisonnier : situation la plus fréquente des interactions sociales Modèle basé sur la théorie des jeux
La théorie des jeux Outil incontournable pour étudier les comportements stratégiques Jeu = situation d’interaction stratégique entre plusieurs individus libres de leur choix Le concept d’équilibre de Nash : issue « logique » à tout jeu stratégique fini Équilibre = ensemble de stratégie telle que aucun joueur ne puisse améliorer sa propre situation sans tenir compte de celle des autres
Le dilemme du prisonnier Avoue (A) N’avoue pas (NA) Avoue (A) 1, 1 1, 2 2, 1 0, 0 Prisonnier 2 Stratégie dominante : (A) pour les deux prisonniers équilibre de Nash (solution « logique ») : stratégies (A, A) : peine légère pour les deux Mais optimum social en coopérant : stratégies (NA, NA) : prisonniers libres
Le dilemme du prisonnier simultané Les 2 prisonniers choisissent leur stratégie simultanément A : stratégie de joueur rationnel uniquement motivé par son gain personnel dilemme entre rationalité individuelle (jouer A) et rationalité collective (jouer NA : stratégie coopérative) : problème de la coopération Cas du jeu répété Paradoxe avec l’équilibre : dans les faits, les sujets ont tendance à coopérer
Généralisations du dilemme du prisonnier simultané Plus de 2 joueurs et plus de 2 stratégies Jeu du bien public Equilibre : un individu égoïste rationnel cherchera à maximiser ses gains et ne contribuera pas à la cagnotte commune Jeu de la ressource commune Equilibre : les individus ont tendance à surexploiter à des fins personnelles les ressources communes
Le dilemme du prisonnier séquentiel 1 joueur joue après avoir constaté ce qu’a joué son partenaire Même équilibre de Nash que pour le dilemme simultané Différents comportements : 1er joueur coopère = confiance de ce joueur pour le second 1er joueur trahit = suspicion de ce joueur vis-à-vis du second 2nd joueur coopère = loyauté de ce joueur vis-à-vis du 1er 2nd joueur trahit = déloyauté de ce joueur vis-à-vis du 1er Paradoxe avec l’équilibre aussi : dans les faits, les sujets ont plus tendance à faire confiance
Généralisations du dilemme du prisonnier séquentiel Jeu de la confiance Equilibre de Nash : absence de confiance et de loyauté Jeu de l’investissement 2 joueurs ont la même somme au départ et peuvent se renvoyer des gains qui se multiplient par un facteur pour le joueur qui reçoit Equilibre de Nash : Le choix rationnel d’un individu purement égoïste est de tout garder pour lui, de ne rien renvoyer J1 J2 (1,1) (0,0) (-1,2)
Les liens entre les deux variantes du dilemme du prisonnier (DDP) Corrélation entre comportements : coopérants version simultanée = loyaux version séquentielle MAIS choisir en certitude (DDP séquentiel) ou en incertitude (DDP simultané) ne relève pas du même processus cognitif
La coopération Les déterminants de la coopération Variables sociodémographiques (âge, sexe, niveau d’instruction, …) Variables culturelles (dans les pays industrialisés, les sociétés tribales, …) Variables psychologiques (traits de la personnalité)
La coopération Renforcement de la coopération par : La communication La connaissance du partenaire Le rôle des inégalités entre partenaires L’esprit de groupe La punition La pression par les pairs
La coopération en tant que paradoxe par rapport au DDP Pourquoi les individus coopèrent – ils plus dans les faits ? Théorie de la parentèle Théorie de l’ altruisme réciproque : donnant- donnant Importance de la réputation d’être altruiste Théorie de la réciprocité forte : notion de « punition altruiste »
Confiance et loyauté Les déterminants Variables sociodémographiques (âge, sexe, études et position sociale, …) Variables culturelles (pays industrialisés, sociétés tribales, « race » et religion) Variables psychologiques (personnalité, expression faciale (sourire))
Confiance et loyauté Déterminants neurobiologiques Neuro-économie : combinaison des méthodes de neurosciences et de l’économie pour mieux comprendre les décisions produites par le cerveau humain dans un contexte économique Rôle de l’ocytosine : hormone principalement en jeu dans le comportement de confiance
Confiance et loyauté Confiance indispensable dans la vie en société (amour, amitié, famille, organisations, politique, relations économiques) Renforcement de la confiance et de la loyauté par : Renforcement des liens sociaux entre les participants Introduction d’un mécanisme de sanctions Injection de l’ocytosine ?
Les théories de préférence sociales : réponse au paradoxe du DDP Paradoxe existant : différence entre équilibre théorique des dilemmes et comportements dans les faits Confrontés à un dilemme, les individus sont guidés par des motivations sociales
Les théories de préférence sociales : réponse au paradoxe du DDP Les théories de l’utilité sociale : 2 catégories de modèles de motivation sociale : Modèles fondés sur les intentions : coopération, confiance et loyauté dépendent des intentions des uns envers les autres Modèles fondés sur les gains
Les théories de préférence sociales : réponse au paradoxe du DDP Exemples de modèles : Intention : modèle d’équité intentionnelle = modèle de Rabin : hypothèse d’altruisme conditionnel Gains : modèle d’aversion pour l’inégalité = modèle de Fehr et Smith Gains : modèle de réciprocité = modèle ERC de Bolton et Ockenfels
Les théories de préférence sociales : réponse au paradoxe du DDP L’approche par la psychologie évolutionniste Approche complémentaire aux théories de l’utilité sociale Principe : existence de modules mentaux guidant le comportement des individus dans les situations stratégiques
Les théories de préférence sociales : réponse au paradoxe du DDP L’approche par la psychologie évolutionniste Le module FOF (Friend or Foe : « ami ou ennemi ») : traduit le mécanisme mental qui conduit à détecter et évaluer la loyauté des autres Stratégies : si opposant = ami , j’ai un comportement « d’ami », et inversement pour un ennemi : lien avec la théorie de l’utilité sociale Résulte d’une adaptation génétique module FOF = moyen mental simple de décision rapide : routine heuristique : efficace pour gérer situations stratégiques d’urgence
Les théories de préférence sociales : réponse au paradoxe du DDP L’approche par la neuro-économie Fondements neurobiologiques aux théories des comportements sociaux Expériences diverses concernant le lien entre l’activation de zones du cerveau associées à la satisfaction et les comportements de coopération, confiance, loyauté
Conclusion DDP et ses variantes : modèle privilégié pour analyser les relations socioéconomiques DDP : outil qui permet une analyse multidisciplinaire des comportements sociaux dans des contextes économiques