Utilisation de la sélection génomique dans les élevages mixtes « Bovins laitiers – Bovins allaitants » Sylvie Mugnier, Tiffany Stutzmann, Claire Gaillard Dans le cadre du projet COOPIGEN, un des objectifs de notre travail était de savoir si les éleveurs mixtes « bovins laitiers Montbéliard ou Prim’holstein et bovins allaitants Charolais » pratiquaient le génotypage de femelles et l’insémination animale avec de la semence de taureaux « génotypés » et sexée sur le troupeau laitier, de connaître les raisons de leur choix et d’évaluer leurs attentes vis-à-vis de la génomique par rapport à leurs objectifs de sélection. Pour cela, nous avons enquêté 43 éleveurs mixtes en Bourgogne et Franche-Comté. => Nous avons identifié 3 catégories d’éleveurs mixtes : Utilisateurs actifs de la sélection génomique Utilisateurs plutôt passifs Non utilisateurs 19 éleveurs 15 éleveurs 9 éleveurs 14/19 : génotypage de femelles laitières avec ou sans utiliser l’IA de taureaux laitiers « génotypés » 5/19 : IA avec taureaux laitiers « génotypés » IA avec taureaux laitiers choisis par l’inséminateur Sur le troupeau laitier, 6/9 : IA taureaux testés 3/9 : Monte naturelle Recours au génotypage des femelles laitières pour trier les femelles, pour ajuster les accouplements, ou/et pour répondre à la demande du schéma de sélection Utilisation des biotechnologies en VL et VA - 16/19 : Semence sexée en VL sur 10 à 80% des femelles pour sécuriser le renouvellement, augmenter le troupeau ou faciliter le vêlage - 13/19 : IA en VA Fort intérêt pour la sélection - Schéma de sélection : forte implication (14/19) Tous informés sur la sélection génomique par les inséminateurs et/ou les techniciens de race Objectifs de sélection : améliorer la production en VL et faciliter la conduite en VA => Intérêt porté à la génomique pour affiner les critères : Santé de la mamelle VL, Comportement du veau allaitant, Reproduction des VL et VA Non recours au génotypage des femelles laitières - à cause du coût trop élevé de cette technique, - par manque de confiance dans les résultats, - par manque d’intérêt pour cette technique, -ou/et à cause de l’absence de tri des génisses. Utilisation moindre des biotechnologies (VL et VA) - 6/15 et 4/9 : Semence sexée en VL sur 10 à 30 % des femelles pour assurer le renouvellement ou faciliter le vêlage - 1/15 et 1/9 : IA en VA Faible intérêt pour la sélection - Schéma de sélection : faible implication (4/15 - 1/9) - 9/15 et 4/9 : informés sur la sélection génomique Objectifs de sélection : améliorer la production et faciliter la conduite des 2 troupeaux Main d’œuvre : Utilisateurs actifs > Utilisateurs passifs ou non utilisateurs (3,5 UMO versus 2,5 UMO) Quotas laitiers : Utilisateurs actifs > Utilisateurs passifs ou non utilisateurs (639 000 L vs 400 000 L) Part de VA dans le cheptel : Utilisateurs actifs < Utilisateurs passifs ou non utilisateurs ( 56 % vs 75 %) Caractéristiques communes aux 3 groupes : Système herbager avec ou sans cultures (70% SFP, 28 % SCOP) En conclusion, les éleveurs du groupe « utilisateurs actifs » sont en priorité des producteurs laitiers bénéficiant d’une forte main d’œuvre, déjà sensibilisés aux biotechnologies de la reproduction et fortement intéressés par la génétique, contrairement aux éleveurs des 2 autres groupes. Remerciements : Financement du projet par le métaprogramme SELGEN, Julie Labatut (unité AGIR, INRA) qui porte et coordonne le projet COOPIGEN, les éleveurs enquêtés, Haute-Saône Conseil Elevage, ElvaNovia, Chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire, EiDE Doubs-Jura-Belfort, DRAAF de Bourgogne, DRAAF de Franche-Comté et DDT de Côte-d’Or