Recours aux urgences pour les résidents d’EHPAD : Pertinence et voies d’amélioration Docteur Béatrice BRILLET DIU Médecin coordonnateur d’EHPAD Année universitaire 2011-2012 UNIVERSITE PARIS DESCARTES
Introduction Le vieillissement croissant de la population française est une réalité épidémiologique : le pourcentage de personnes âgées de plus de 60 ans en France est en augmentation constante avec une prévision de + 10 % pour 2030(21% en 2011 contre 31% en 2030). Par simple effet mathématique, ce vieillissement de la population entraîne une augmentation de la fréquentation des services d’urgences:14 à 15% des consultants des services d’urgences ont plus de 75 ans . Les plus de 80 ans représentent la deuxième classe d’âge qui consulte le plus fréquemment les urgences dans l’année, soit 40% d’entre eux (après les nourrissons ,48%) et dans la majorité des cas (95%) dans le secteur public . Double expérience de médecin urgentiste et de médecin coordonnateur est à l’origine du sujet de ce mémoire.
Méthodologie Il s’agit d’une enquête rétrospective du 1er au 31 janvier 2012 pour tout patient se présentant aux urgences du CH Niort et provenant d’un EHPAD . L’outil de recueil de données utilisé est l’Appropriateness Évaluation Protocol ou AEPf : # Il permet d’évaluer la pertinence de l’admission aux urgences en s’appuyant sur des grilles comportant des critères objectifs indépendants du diagnostic. # La première grille comprend 10 critères liés à l’état de sévérité clinique, la deuxième comprend 6 critères liés aux soins délivrés. # L’admission est jugée pertinente si l’un des 16 critères de la grille AEPf est présent. # Si aucun critère n’est présent, un expert peut néanmoins déclarer le recours aux urgences pertinent .
Pertinence des admissions Résultats Pertinence des admissions Nombre Pourcentage Non pertinente 33 31,73 Pertinente 71 68,27 Total 104 100 11% des admissions pertinentes l’ont été par « avis d’expert » n’ayant donc pas validé la grille AEPf. 100% avait un « avis d’expert positif » pour surveillance clinique.
Discussion (préambule) Les urgences gériatriques Les hospitalisations délétères
Discussion (voies d’amélioration) Prévention : # Bilan pré admission # Évaluation gériatrique # Recueil des souhaits du résident et de sa famille # Élaboration de protocoles # Organisation du retour à EHPAD après une hospitalisation Formation
Discussion (voies d’amélioration) Filière gériatrique Les expérimentations # La télémédecine entre hôpital et EHPAD # Les EMG extra hospitalières # Les IDE de nuit en EHPAD
Les difficultés Le cloisonnement des cultures La permanence des soins et la démographie médicale Les relations médecin coordonnateur/ médecin traitant Le manque de temps d’activité du médecin coordonnateur Les hospitalisations de week end et de nuit des résidents d’EHPAD
CONCLUSION Force est de constater qu’il existe un fort hospitalocentrisme et un recours excessif aux urgences hospitalières des résidents d’EHPAD. Par ailleurs, l’admission aux urgences constitue une vraie iatrogénie pour les résidents d’EHPAD. Les moyens d’éviter le recours aux urgences existent, charge au médecin coordonnateur de les développer au sein de sa structure, d’y sensibiliser l’équipe soignante et le médecin traitant. Si malgré tout, l’hospitalisation est indispensable, le médecin coordonnateur et le médecin traitant doivent s’appuyer sur la filière gériatrique.