Lauto-affiliation de classe en France Y.Lemel daprès lenquête ISSP 1999 sur les inégalités
La question de lenquête ISSP LA QUESTION : Certaines personnes se considèrent membres dune classe sociale. Dans quelle classe vous placez-vous ? 1. la classe inférieure, les exclus 2. la classe ouvrière… 3. le haut de la classe ouvrière 4. la classe moyenne 5. le haut de la classe moyenne 6. la classe supérieure 7. aucune appartenance de classe LES REPONSES Toute population Personnes se classant "exclus" 0,01 "classe ouvrière" 0,17 0,19 "haut de la classe ouvrière" 0,09 0,10 "classe moyenne" 0,46 0,51 "haut de la classe moyenne" 0,14 0,16 "classe supérieure" 0,02 "pas d'appartenance" 0,10
Lauto-affiliation comme reflet de la position professionnelle objective
Rappel. Larchitecture du code des catégories socioprofessionnelles
Lauto-affiliation comme reflet de la position professionnelle objective Population active uniquement
Les catégories socioprofessionnelles entre affiliations ouvrières et de classe moyenne Chaque catégorie est repérée par son numéro de CS, dans un plan dont > labscisse est la proportion des membres ayant choisi « classe moyenne » et > lordonnée la proportion ayant choisi «classe ouvrière» La distance à la diagonale indique le degré auquel dautres réponses ont été données. On voit bien un « noyau dur » des appartenances ouvrières et des appartenances de classe moyenne Population active uniquement
Pour résumer Lemploi du terme « classe » ne suscite pas de réactions massives de rejet ou dinterrogations, Lexception est celle des « agriculteurs » qui sont très nombreux à ne pas savoir où se classer, Environ 70% de la population sidentifie à la « classe moyenne », 30% à la «classe ouvrière », une toute petite minorité retient les autres possibilités, Lidentification à la « classe ouvrière » est plutôt le fait des catégories ouvrières ET des catégories les moins qualifiés des employés A laune des auto-affiliations, la « classe moyenne » rassemblerait les artisans et commerçants, les employés qualifiés, les professions intermédiaires et les cadres supérieurs parmi lesquels on peut toutefois distinguer les cadres dentreprise ou de la fonction publique qui sont une minorité non-négligeable à sidentifier à une «classe supérieure » avec les chefs d'entreprise et les professions libérales, Ceci dit, ces affiliations nont rien de mécanique, une part significative des catégories ouvrières se reconnaissent dans la « classe moyenne », une part significatives des catégories intermédiaires se reconnaissent dans la « classe ouvrière»
En quoi les différentes classes subjectives se différencient-elles?
Les opinions sur les conflits sociaux Question: « Dans tous les pays, il y a des différences, ou même des conflits entre les différents groupes. A votre avis, en France, est-ce quil y a beaucoup de conflits entre ? » La réponse est donnée sur une échelle allant de 1. pas de conflit du tout 2. des conflits, mais pas très importants 3. des conflits importants 4. des conflits très importants
Les ressources culturelles et sociales Chaque ellipse est calculée de manière à inclure 50% des personnes ayant choisi telle ou telle modalité dappartenance de classe Choisir la « classe moyenne» correspond plutôt aux positions intermédiaires des hiérarchies socio culturelles MAIS le chevauchement des ellipses montre que les choix sont loin dêtre mécaniquement définis par la place dans ces hiérarchies socio-économiques
Auto-évaluation et auto-affiliation
Pour conclure. Schémas de dépendance et schémas de gradation Lemploi du terme « classe » dans le langage savant renvoie plutôt, me semble- t-il, à des représentations de type « schéma de dépendance » Lemploi du terme « classe » dans le langage courant implique-t-il actuellement pour les personnes qui lemploient une représentation de la société en schémas de dépendance ? La réponse me semble plutôt négative pour une large majorité de Français. [ Ceci nimplique pas que des positions de classe ne puissent être distinguées, notamment dans le cadre de schéma de dépendance proposé par des chercheurs en sciences sociales. Simplement, ces schémas constituent des représentation savantes mais pas des représentations ordinaires ] Doù des risques de confusion > entre langage savant et ordinaire > compte tenu de larbitraire évident de délimiter ce qui est « au milieu ».