LE DOSSIER DE BASE Il caractérise le polyhandicapé en dehors de toute situation douloureuse. Il est rempli en équipe pluridisciplinaire (famille, infirmières, auxilliaires, éducateurs, kiné, médecins, …) Il sera le reflet le plus fidèle et le plus précis, dans les situations de la vie quotidienne, des modes de communication, des modes de réaction, des potentialités cognitives, mais aussi motrices du patient. Il suivra toujours le patient, en particulier s’il doit être admis dans un établissement ou un service hospitalier dans lequel il est inconnu.
LA GRILLE D’EVALUATION Reflet des phénomènes douloureux. Validée, reproductible et très sensible. Remplie dès lors que l’on suspecte un phénomène douloureux, ou s’il existe une simple modification du comportement habituel, en se basant sur l’observation des 8 dernières heures.
LA GRILLE D’EVALUATION 3 grands groupes d’items : - les signes d’appels de la douleur (les plus faciles à reconnaître) item 1: pleurs item 3 : mimiques item 5 : gémissements et pleurs silencieux - les signes moteurs item 2 : réaction de défense item 4 : protection des zones douloureuses item 7 : accentuation des troubles du tonus item 9 : accentuation des mouvements spontanés - les signes de régression psychique item 6 : intérêt pour l’environnement item 8 : capacités d’interagir item 10 : attitude antalgique
MODE D’UTILISATION DES ITEMS Cotation de chaque item sur 5 niveaux : 0 : manifestations habituelles 1 : modification douteuse 2 : modification présente 3 : modification importante 4 : modification extrême Total de la cotation sur 40. à partir de 2 sur 40 : il y a un doute à partir de 6 sur 40 : la douleur est certaine Remplie par les soignants en se référant au dossier de base qui indique le comportement habituel. Réévaluation régulière, toutes les 8 heures, afin de pouvoir adapter les traitements antalgiques, ainsi que les actions associés (installations, balnéothérapie, massages,…)
IV - LA DEMARCHE D’EVALUATION A – Une démarche d’équipe démarche multi-disciplinaire implication de toute l'équipe (famille, paramédicaux et médecins) établir une relation de confiance avoir recours à tous les savoirs et observations de chacun B- Trois points essentiels "Notion de temps" disponibilité écoute croire à la plainte Privilégier l'auto-évaluation, si celle-ci est difficile, utiliser l’hétéro- évaluation. L'évaluation s'inscrit dans une démarche de soins (comme d'autres soins)
IV - LA DEMARCHE D’EVALUATION C – Les Transmissions : Alerter le médecin ou l’infirmière si patient douloureux (EVA ≥ 3) Noter les données recueillies sur la feuille de température ou le diagramme : l’intensité de la douleur en utilisant l’EVA ou l’EN dans le dossier de soins : D.A.R Cible : Douleur Données : l’intensité la localisation les caractéristiques le mode d’apparition Actions : administration du traitement surveillance des effets secondaires anticipation des gestes douloureux (toilette, mobilisation, réfection de lit,…) manutention antalgique Résultat : évaluer le soulagement du patient par une réévaluation de l’intensité de sa douleur (EVA ou EN) et de son comportement (visage détendu, …)
EVALUATION Les quatre critères à noter impérativement dans les données du D.A.R sont : L’intensité La localisation Les caractéristiques Le mode d’apparition
V - ENTRETIEN D’EVALUATION Recueil de données auprès du patient depuis combien de temps avez-vous mal ? comment la douleur est-elle apparue ? où avez-vous mal ? comment avez- vous mal ? (schéma corporel possible) comment est votre douleur ? (proposer des qualificatifs :QDSA) la douleur est-elle permanente ? (le jour, la nuit) avez-vous des moments plus douloureux que d’autres ? pouvez-vous quantifier votre douleur à l’aide de la « réglette »? (E.V.A) la douleur a-t-elle des répercussions sur les activités de la vie quotidienne ( sommeil, appétit, mobilisation, distractions,…) Recueil de données auprès de l’entourage
VI - QUELQUES PRINCIPES Choisir une échelle en fonction de la compréhension du patient Utiliser la même échelle pour l'évaluation initiale et le suivi de la douleur Avoir tous le même message lors des premières explications de l'utilisation des échelles Evaluer initialement : au moment présent dans les pires et les meilleurs moments Evaluer quotidiennement en fonction de l'intensité de la douleur et des besoins du patient (sans le harceler pour autant) Réévaluer L'évaluation d'une douleur ne se limite pas à une mesure de l'intensité mais tient compte d'autres paramètres.
VIII - CONCLUSION L’évaluation de la douleur est une étape indispensable pour la qualité de la prise en charge du patient. Elle ne se résume pas à en mesurer l’intensité. Nous devons tenir compte des dimensions psycho-émotionnelles, familiales et sociales qui sont des facteurs potentiels de « chronicisation » de la douleur. On peut penser que, grâce à une évaluation systématique et régulière, la douleur sera mieux gérée.